Mai 2022, Collectif des femmes des Médias 31C2. La Directrice générale du groupe Archimedia prend part au mouvement « Les Femmes sur leur 31” et nous livre ses pensées.
- Quelle est votre sentiment sur le mouvement depuis sa naissance en mars 2022 ?
C’est un mouvement que j’ai découvert grâce à vous et grâce aux réseaux sociaux. C’est très réjouissant et enrichissant. Grace à ce mouvement, on va découvrir des femmes, des parcours, des valeurs, qu’on partage tous ou qu’on ne connait pas encore, une manière de mettre en avant l’entrepreneuriat féminin mais aussi les démarches sociales entreprises par ces femmes à travers ce mouvement ou en dehors en général. Les femmes sur le 31 vont leur permettre de les porter sur l’échiquier national. À travers les différentes plateformes de diffusion, se dégagent beaucoup de sentiments, beaucoup de bagage émotionnel que l’on va pouvoir entendre à travers ces vidéos que l’on enregistre de plus d’une trentaine de femmes qui participent à chaque fois et qui vont pouvoir partager leur sentiments en tant que femmes entrepreneurs ou salariées et pouvoir explorer justement toute cette quête qu’il y a à travers le rôle de la femme dans les media. La femme dans les médias, on en rigole de ce sujet, mais parfois à moitié. La femme dans la société marocaine, c’est un débat à lui seul, c’est un rôle que les femmes portent et jouent au quotidien aux cotés des hommes, des enfants, aux côtés de la société, c’est important de pouvoir le rappeler de cette manière ludique. On en parle de façon sympathique sans trop se prendre au sérieux mais en même temps, c’est une question très sérieuse. On va même accompagner des associations, des collectifs afin de pouvoir mettre en lumière les choses qui nécessitent notre attention.
- Vous adhérez à la valeur d’encourager l’entrepreneuriat féminin comme principale cause du mouvement ?
Oui complètement j’y adhère et à l’entrepreneuriat tout court aussi. Pour moi l’entrepreneuriat au-delà d’être féminin ou masculin, c’est une épreuve de toute heure de tous les temps, c’est difficile d’être entrepreneur au Maroc. Je pense que derrière chaque sourire d’entrepreneur ou d’entrepreneuse, il y a beaucoup de difficultés au Maroc comme dans le monde entier je pense. Aujourd’hui entreprendre c’est prendre des risques, c’est mettre à risque son environnement directe, sa famille, ses enfants, ses amis. On fait en général les choses avec son cœur quand on décide d’entreprendre, de s’éloigner peut être du salariat, de choses plus conventionnelles, c’est un risque. L’entrepreneuriat féminin demande également beaucoup de cœur, et fait appel à une grosse charge émotionnelle quand on monte un projet, on le développe, on essaie de le pousser jusqu’au bout, on y laisse beaucoup de soi. Il y a des difficultés à entreprendre quand on est une femme au Maroc, auxquelles elle fait face, parfois on nous ouvre des portes parfois on nous en ferme. C’est une épreuve d’entreprendre et je dis cela non pas pour décourager des femmes mais bien pour en motiver plus d’une à être préparée à aller plus vite, à développer plus. Aujourd’hui les femmes entreprennent plus librement car elles sont soutenues. Et si elles peuvent avec tout le cœur qu’elles ont, soutenir des causes, des associations, des collectifs, c’est le graal.
- Votre regard sur l’expression se mettre sur son 31 a-t-il changé alors ?
Je suis heureuse de faire partie de ce mouvement, quand j’ai été contactée par vous, cela m’a touché, m’a interpelé. Se mettre sur son 31 étymologiquement, on en a discuté, c’est une expression qui signifie que l’on va se mettre au meilleur de soi-même. Aujourd’hui quand je pense qu’il faut se mettre sur son 31 au quotidien, il faut être au meilleur de soi ou en tous les cas essayer, l’excellence est une quête ce n’est pas un but, ni une destination. Quand on essaye de bien faire les choses, on les fait bien parfois à 30 parfois à 40 parfois on se dépasse surtout on s’entoure. Se mettre sur son 31 n’est pas une action que l’on mène seul, on peut se faire aider, quand on entreprend, qu’on crée, qu’on lance un business, on accepte de se faire aider, le 31 est un chiffre composé de plusieurs personnes, de plusieurs événements, de plusieurs petits histoires. Se mettre sur son 31, si on en fait une valeur commune comme vous le faites, c’est un chiffre qui regroupe des personnes mais aussi des actions, des intentions. Se mettre sur son 31 c’est bien, il faut toujours essayer de se dépasser et accepter parfois d’être un chiffre au-dessous et demander de l’aide à quelqu’un afin d’être un chiffre au-dessus.
- Et si vous citiez 31 adjectifs qualificatifs de la femme marocaine…
Je préfère évoquer des adjectifs qui me tiennent à cœur plutôt que de vous en citer 31 qui me paraissent futiles. La polyvalence. Quand on est une femme en 2022 au Maroc, on fait tellement de choses en même temps, on a 4 bras, 4 jambes, 4 à 5 cerveaux et on arrive avec brio à être ce maestro qui équilibre nos taches, nos ambitions, notre travail, notre vie personnelle. Je vois ça chez beaucoup de femmes. C’est toujours avec joie que l’on découvre qu’à l’intérieur de nous il y a beaucoup de choses, beaucoup de personnes à la fois, on l’a vu chez nos mère, nos sœurs, on l’a peut-être même appris de notre père. La polyvalence est un adjectif très important qui nous permet de dire que l’on est toujours capables de plus.
« Les femmes sur leur 31 » est un mouvement féministe made in Maroc, initié par la rédaction de Hola! Maroc et celle de Visage du Maroc, d’une part le média des célébrités marocaines d’ici et d’ailleurs et d’autre part la plateforme qui met en avant les femmes marocaines entrepreneurs dans divers domaines prédominants de la société marocaine. Un mouvement qui forme tous les mois de l’année à 31 jours, des collectifs de femmes journalistes et femmes des médias qui se mettent sur leur 31 en médiatisant l’action sociale par des challenges sportifs tous les mois à 30 jours de l’année, et cela tout en encourageant l’entrepreneuriat féminin dans 3 secteurs made in Maroc qui sont l’Artisanat, l’Agriculture, l’Environnement. Le mouvement est fier de mener cette aventure dans le cadre d’un Festival du Sport Solidaire, une sorte de fête du social au Maroc par le sport sous le label 24H/31.