Festival de Cannes, Festival du Film de Marrakech, Paris Fashion Week… Les pièces imaginées par le créateur français, Christophe Guillarmé, habillent les plus belles silhouettes des tapis rouges. Présent au Palais des Festivals de Cannes, comme chaque année depuis le début des années 2000, il nous raconte son parcours, sa relation avec ses muses, ses moments les plus marquants, son histoire avec le Maroc. Entretien.
Depuis sa première collection lancée en 1999, le diplômé de L’École Supérieure des Arts Appliqués Duperré à Paris en a parcouru du chemin. Précurseur dans sa manière d’aborder la mode, Christophe Guillarmé a vite compris qu’il était important pour un créateur émergent de travailler avec des personnalités.
Pouvez-vous nous parler de votre première fois au Festival de Cannes ?
Christophe Guillarmé : « Pour la première fois au Festival, on était venu en tant que touristes et on avait prêté des pièces à un showroom que l’on n’a jamais vues. Mais ce qui était intéressant c’est qu’on a pris la température , on voulait voir un peu ce que ça donnait et on a découvert tout cet univers, les stars, les soirées, les événements et ensuite on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire. Evidemment, il y avait déjà les grandes marques qui étaient déjà présentes, mais il n’y avait pas encore tous les créateurs émergents. C’était vraiment intéressant d’être parmi les premiers à ce moment là. »
Quels ont été pour vous, les éditions les plus marquantes du Festival de Cannes ?
« J’ai eu deux moments très forts. Le premier c’était avec Lindsay Lohan, pour l’AmfAr en 2017. Je lui ai créé une robe noire et blanche inspirée du film Fenêtre sur Cour. Et comme elle avait eu pas mal de soucis personnels, le fait de la revoir avec cette robe, très hollywoodienne un peu en mode rédemption, ça avait fait un énorme buzz.
Et après, j’ai eu une très belle robe sur Paris Hilton en 2018 pour la soirée Fashion For Relief, organisée par le mannequin Naomi Campbel. Ca avait également fait un gros buzz, c’était une robe dorée et elle était la seule à l’avoir vu parce qu’elle ne voulait pas de pièce déjà vu auparavant.»
Cette année, vous avez notamment habillé le mannequin et influenceuse Patricia Contreras, les actrices Blanca Blanco, Agatha Maksimova, Victoria Silvstedt… Vous semblez avoir des égéries, sont elles vos muses ? Quelle est votre relation ?
Il y a beaucoup de personnalités qui sont nos égéries et nos amies. C’est aussi une manière de faire qui est bien parce que du coup je connais un peu leur parcours, il y a une complicité qui va au delà du fait de les habiller, c’est plus un look, c’est plus une histoire C’est plus qu’une collaboration, c’est un moment d’amitié. C’est important pour moi de travailler avec des filles que je retrouve à d’autres événements, pas forcément à Cannes. »
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Quelles sont vos inspirations ? Votre processus de création ?
« C’est une espèce de mélange entre le côté Riviera, les influences un peu Dolce Vita. Les pièces sont assez colorées avec des broderies, il y a une petite touche orientale. Tout cela, mixé avec le côté plus couture parisien c’est-à-dire des matières, des coupes, des finitions, c’est très important pour moi. Le coté coupe, un peu plus pointu, un peu plus couture, qu’on retrouve à Paris. Le fait de mélanger tout cela, ça fait quelque chose d’un peu détonnant. »(Rires).
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Pouvez-vous nous dire qu’aujourd’hui vous avez réalisé un rêve d’enfant ?
« Je suis originaire de la Côte d’Azur, quand j’étais enfant, j’allais voir le Festival de Cannes. Je ne voyais pas grand-chose parce que j’étais trop petit, mais il y avait quand même ces filles qui sortaient des projections avec leurs chaussures à la main et qui s’évaporaient sur la Croisette avec les robes longues qui volaient. C’est quelque chose qui m’a marqué étant petit. Ca m’a inspiré. Aujourd’hui, j’ai peut être un peu bouclé la boucle, parce que ce sont mes égéries, mes amies, qui portent mes pièces et parcourent ce même chemin que je voyais il y a quelques années. »
Vous avez découvert le Maroc en 2001. Depuis 2009, vous participez au Festival International du Film de Marrakech (FIFM), ou encore au Casa Fashion Show. Pouvez-vous nous parler de votre relation avec le Royaume ?
« Je suis tombé amoureux du Maroc dès la première fois que j’y suis venu. C’est un endroit absolument magique avec une culture incroyable, une gastronomie de folie, et des paysages magnifiques. Et le Festival du Film j’y ai participé pour la première fois en 2009. En fait j’ai été invité à Casablanca pour une petite Fashion-Week qui était organisée par Najia Badi pour la Fédération de couture marocaine, c’était au même moment que le Festival du Film de Marrakech. J’ai vu ce qui était en train d’émerger, c’était la 4 ou 5ème édition et j’ai trouvé qu’il y avait un vrai potentiel, que c’était super intéressant. Là, maintenant on est présent au Movenpick du Palais des Congrès, je croise les doigts pour que le FIFM ait lieu cette année. Je tenais également à remercier le Prince Moulay Rachid, parce qu’il nous a permis de recevoir un accueil incroyable, et de me trouver une place.»
Aujourd’hui, les créations aux couleurs pastels, bleus ciel, bleus glacier, nudes, gris argenté, roses poudrés, rouges et dorées se retrouvent aux quatre coins du monde. De Paris à Marrakech en passant par Cannes et Dubaï, plus rien ne semble résister à Christophe Guillarmé.
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