El Gouna, Égypte – Du 24 octobre au 1er novembre 2024, la 7ème édition du Festival du Film d’El Gouna (GFF) a été le théâtre d’un éclatant succès pour le cinéma tunisien. Sous un ciel étoilé et une ambiance festive, la délégation tunisienne a brillé, remportant deux prestigieux prix lors de la compétition officielle, ainsi que quatre distinctions pour des projets de films au sein du programme “CineGouna Funding”.
Des distinctions qui éclairent le cinéma Arabe
Parmi les lauréats, le film “Who Do I Belong To” de Meryam Joobeur (en arabe : “Mé el Aïn”) s’est vu décerner le Prix du Meilleur Film Arabe, en ex-aequo avec “Thank You for Banking with Us” de la réalisatrice palestinienne Leila Abbas. Ce drame poignant, qui dure 120 minutes, se distingue par son exploration des conséquences dévastatrices de la guerre sur une famille tunisienne. Coproduit par Tanit Films, ainsi que par des entités canadiennes, françaises et qataries, ce premier long-métrage de Joobeur promet de marquer les esprits.
Meryam Joobeur, déjà récompensée pour ses courts-métrages acclamés, tels que “Brotherhood”, nommé aux Oscars en 2020, s’affirme comme une voix incontournable du cinéma contemporain. Son film a également fait ses débuts mondiaux au 74ème Festival international du Film de Berlin, remportant le Bayard de la meilleure première œuvre au 39ème Festival International du Film Francophone de Namur, en Belgique.
“Who Do I Belong To” présente un casting prometteur avec des acteurs tels que Salha Nasraoui, Mohamed Hassine Grayaa et Adam Bessa. Le film raconte l’histoire d’Aïcha, une mère tunisienne dont la vie bascule lorsque ses fils partent à la guerre, mettant à l’épreuve son amour et sa détermination à protéger sa famille.
Adam Bessa à l’honneur
Le cinéma tunisien s’est également illustré par la performance remarquable d’Adam Bessa, qui a reçu le Prix de la Meilleure Interprétation Masculine pour son rôle dans “Les Fantômes” (Ghost Trail), réalisé par le Français Jonathan Millet. Ce thriller inspiré de faits réels a fait forte impression lors de sa première mondiale à Cannes, captivant le public avec une narration poignante et une interprétation magistrale. Bessa incarne Hamid, un jeune homme engagé dans une mission pour traquer des criminels de guerre syriens, confronté à son propre passé.
L’édition de cette année a également été le point de départ pour deux projets de films tunisiens, “Le Procès de Leila” et “Exil”, qui ont remporté des subventions au sein du programme “CineGouna Funding”. “Le Procès de Leila”, premier long-métrage de Charlie Kouka, a reçu une aide financière de 10 000 $ de Shahid, tandis qu’“Exil” a récolté un total de 25 000 $ en soutien financier et en services de production.
Avec un total de 400 000 $ de prix attribués à 21 projets de films, le festival s’est affirmé comme un véritable tremplin pour les talents émergents du cinéma arabe. L’événement a présenté une sélection impressionnante de 71 films provenant de 40 pays, dont 44% étaient réalisés par des femmes, soulignant ainsi l’engagement du festival envers la diversité et l’inclusion.