Passée par Hollywood, portée par une passion viscérale pour la beauté et le geste juste, Naïma Bennani impose son empreinte entre lumière, savoir-faire et transmission. Rencontre avec une artiste du regard, ambassadrice d’une féminité moderne et assumée.

Des pinceaux comme des baguettes magiques, une palette comme une scène d’expression. Depuis l’enfance, Naïma Bennani savait qu’elle transformerait sa passion pour le maquillage en vocation. Aujourd’hui, elle signe des looks pour les plus grandes stars, forme la nouvelle génération d’artistes et fait rayonner l’élégance marocaine à l’international.
- Pourquoi le maquillage, et pas une autre forme d’art ?
La réponse fuse, presque comme une évidence : « Petite, je regardais ma mère se maquiller. C’était un rituel, une sorte de ballet intime. J’empruntais ses rouges à lèvres, je redessinais le monde avec ses blushs… Très tôt, j’ai compris que c’était là que je pouvais m’exprimer, que je pouvais, par la couleur et la matière, révéler ce que les femmes ont de plus beau. »
Diplômée du Centre Euro-Méditerranéen Italien du Cinéma et de l’Audiovisuel, en partenariat avec le Maroc, Naïma quitte Casablanca pour mieux voir grand. Direction Hollywood. Oui, le Hollywood. Elle y débute sa carrière en tant que freelance, à une époque où le glamour ne s’invente pas : Channing Tatum, Lindsay Lohan, Joseph Gordon-Levitt, Abbie Cornish… Sa signature s’inscrit discrètement sur les visages de stars qu’elle sublime dans l’ombre.

- Qu’est-ce que cela fait de maquiller des célébrités internationales ?
Sur le moment, on oublie presque qui elles sont. Il y a une proximité dans le maquillage qui efface le statut. C’est un moment de confiance, de vulnérabilité parfois, et de grande complicité. On devient le reflet de leur lumière.
Mais Naïma ne s’arrête pas aux projecteurs. Elle signe aussi des maquillages pour le cinéma, et son nom apparaît dans des productions internationales sous la direction de maîtres tels que Ridley Scott. Puis viennent les collaborations dans le monde arabe : Tamer Hosny, Karol Samaha, Massari, Lojain Omran, Carmen Suleiman…. Des noms qui résonnent, des visages qu’elle illumine.

Et pourtant, Naïma reste profondément attachée au Maroc
Elle y revient souvent, pour des masterclass qu’elle organise dans un esprit de partage. « J’ai envie que les jeunes Marocaines aient accès à un enseignement de qualité. Qu’elles puissent croire en elles, et apprendre à maîtriser leur art dans un cadre professionnel. » En mars 2016, elle obtient sa certification en tant que formatrice officielle à la prestigieuse école Make-up Designory USA à Dubaï. Une consécration.
Perfectionniste et généreuse, Naïma est aussi une entrepreneure. En observant les prix souvent excessifs des accessoires de maquillage, elle décide de créer sa propre marque : MOVA BRUSHES BY NB. Une collection de pinceaux aux poils naturels ou fibres synthétiques de haute qualité, pensée pour toutes les femmes. « Je voulais que chaque femme puisse, à la maison, se sentir belle avec des outils professionnels. La beauté ne doit pas être un luxe inaccessible. »

- Comment devient-on une bonne makeup artist aujourd’hui ?
Il ne suffit pas d’avoir les bons produits. Il faut de l’expérience, une capacité à lire un visage, à comprendre les carnations, les textures, les morphologies… C’est une alchimie entre technique et sensibilité.
Aujourd’hui, forte de son parcours international, Naïma Bennani incarne une nouvelle génération d’artistes marocaines, audacieuses et ancrées dans leur temps. Elle fait de la beauté un territoire de liberté, une voix douce mais puissante pour dire à chaque femme : « Tu es ta propre œuvre d’art. »