Il y a un peu plus d’un an, elle nous avait parlé de “Casa”, un titre coup de cœur devenu tube. Depuis, Ouidad n’a pas cessé de tracer son chemin. Authentique, solaire, entre deux mondes qu’elle ne veut jamais opposer, la France et le Maroc, la pharmacie et la musique, la chanteuse franco-marocaine revient aujourd’hui avec “La Fame”, un morceau pop et vintage, à son image : libre, coloré, assumé. À l’aube d’une tournée au Maroc, où elle retrouvera ce public qui la soutient depuis le début, Hola! MAROC est allé prendre de ses nouvelles… et un peu de son énergie contagieuse aussi !

- Ouidad tu seras en tournée au Maroc du 17 au 21 juin, ton pays d’origine. Une première tournée, chargée d’émotions et de symboles. Comment vis-tu cette perspective ? As-tu hâte de retrouver le public marocain sur scène ?
Ce n’est pas mon tout premier concert au Maroc, mais c’est bien ma première tournée, oui. Et franchement, je suis ravie. Heureuse de rentrer à la maison, de retrouver mon public marocain qui me soutient énormément. C’est un vrai bonheur. En plus, c’est aussi l’occasion pour mes proches sur place de venir me voir sur scène, donc forcément, c’est très spécial.

- La version arabe de ton titre “Casa” a rencontré un grand succès. Comment est née cette idée ?
C’est venu tout naturellement. Dès le départ, on s’est dit que c’était une évidence. Le morceau parle à un public qui parle arabe, alors c’était important pour moi que le message soit compris de tous. C’était aussi une manière de rendre hommage aux gens qui m’ont vue grandir, à ceux qui m’ont façonnée.
- Tu t’attendais à un tel accueil pour cette version ?
Honnêtement, parfois on le sent. Quand quelque chose part du cœur, il y a une énergie particulière qui l’accompagne. Chaque fois que j’ai vécu un vrai succès, je l’ai pressenti un peu avant, au fond de moi.

- Tu viens de dévoiler La Fame, un morceau intense, différent de Casa mais tout aussi prenant, où tu explores les coulisses de la célébrité. Quel message as-tu voulu faire passer à travers ce titre ? Que dit-il de ta propre expérience ?
Je crois qu’on est beaucoup à se perdre dans cette quête de “fame”. Sur les réseaux, on passe notre temps à se comparer, à regarder des vies idéalisées. Mais quand tu rencontres ces mêmes personnes dans la vraie vie, tu te rends compte que c’est souvent très différent. Les réseaux, ce n’est pas la réalité. Et parfois, on cherche la “fame” sans même s’en rendre compte. Moi aussi, je suis tombée dans ce piège-là. Aujourd’hui, j’essaie de faire les choses pour moi, avec plus de conscience. Je veux que les jeunes comprennent ça : ne croyez pas tout ce que vous voyez.
- Le clip de La Fame se distingue par son esthétique forte, ses couleurs vibrantes et son univers visuel soigné. Est-ce une nouvelle direction artistique que tu explores avec ce projet ?
Oui, totalement ! Cette direction artistique, je l’avais en tête depuis un moment. J’adore le vintage, les couleurs franches, les looks un peu décalés… Et surtout, je voulais montrer une autre facette de moi. Jusqu’ici, on me voyait souvent sérieuse, concentrée. Mais dans la vie, je suis un vrai clown. Mon entourage me pousse à le montrer davantage, et je crois que j’y suis enfin arrivée avec ce clip.
- Tu es très présente sur TikTok. Tu l’utilises comme un terrain de jeu ou c’est devenu un outil stratégique ?
Au départ, c’était juste pour le fun. Pendant le Covid, je bossais à la pharmacie, et le soir je scrollais comme tout le monde. J’ai commencé à poster des trucs pour rigoler, sans trop réfléchir. Aujourd’hui encore, j’essaie de garder cette spontanéité. Sur TikTok, tu peux tester, être toi-même. Il y a moins de codes, moins de pression qu’ailleurs. Et j’adore ça !

- Tu vis une forme de double vie : pharmacienne d’un côté, artiste de l’autre. Comment fais-tu pour gérer ça ?
J’ai trouvé un bon équilibre avec mon patron. On s’est mis d’accord sur des jours fixes, ce qui me permet de garder une forme de stabilité. Ça me rassure aussi, de rester ancrée dans une routine plus “normale”.
- Côté style, tu nous avais parlé de ton amour pour les vêtements oversize. Tu restes fidèle à ce look ?
Oui, même si j’évolue un peu. Ce que je cherche, avant tout, c’est le confort. Même dans des pièces un peu plus ajustées, je veux pouvoir bouger, respirer. J’apprends à assumer ma silhouette, à explorer d’autres coupes, sans jamais aller trop loin. C’est une question d’équilibre.
- Et côté mise en beauté ? Tu sembles toujours très à l’aise avec ton image.
Je crois que c’est une question de connaissance de soi. Avec le temps, j’ai compris ce qui me va, ce que j’aime. Travailler avec des maquilleurs m’a aussi permis d’apprendre plein de choses. Mais je reste fidèle à une beauté assez naturelle. Ma petite sœur par exemple adore les maquillages très marqués ; moi, je trouve que ça me va moins.
- Parlons musique : tu prépares un projet en ce moment ?
Oui, il y a quelque chose qui se construit. J’espère sortir un album d’ici fin 2025 ou début 2026. D’ici là, deux ou trois morceaux devraient voir le jour. Ce ne sera pas exactement dans la même direction artistique que “La Fame”. Il y aura un peu de tout, en arabe, en français… Je veux que ça me ressemble.
- Tu es plus exigeante aujourd’hui dans ta façon de créer ?
Oui, je suis très minutieuse. Mais en même temps, je veux préserver une forme de liberté. Pour moi, l’exigence, c’est ça : rester sincère, ne pas se brider.

- Si tu pouvais parler à la Ouidad d’il y a cinq ans, que lui dirais-tu ?
Je lui dirais : T’inquiète pas, ton téléphone va sonner. Tu vas avoir des opportunités, partir en tournée, bosser avec des marques, rencontrer ton public… Tu vas kiffer. Et tu vas faire kiffer. Continue.
- Tes chansons s’inspirent de ton vécu ?
Oui, complètement. Parfois c’est ce que je vis, parfois ce sont des histoires de mes proches. Par exemple, “Je Reste” est directement inspiré du vécu de ma meilleure amie.
- Tu as l’impression de vivre entre deux mondes : France/Maroc, pharmacie/musique. Est-ce parfois un tiraillement ?
Pas du tout. Je n’ai pas à choisir. Je suis tout ça à la fois : franco-marocaine, pharmacienne, artiste. Et je n’ai pas à m’excuser pour ça. J’aimerais être un exemple pour celles et ceux qui pensent qu’on ne peut pas tout faire. Si, on peut. Il faut juste s’en donner les moyens. Et même si ça ne fonctionne pas toujours, au moins tu auras essayé.

- Quelle est ta devise dans la vie ?
Il y en a une que j’aime particulièrement, une citation d’Oscar Wilde : “Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.” Je m’y retrouve complètement. Si j’avais su à quel point les études de pharmacie étaient dures, je ne les aurais peut-être jamais commencées. Mais je ne savais pas. Alors je l’ai fait. Et c’est pareil pour la musique. Je me suis lancée sans vraiment mesurer la complexité du métier, mais c’est ce qui m’a permis d’oser. J’ai un tempérament de fonceuse. Si je réfléchissais trop, je ne ferais rien. Même dans ma vie de tous les jours, je fonctionne comme ça. Par exemple, quand j’ai voulu faire du snowboard, on m’a dit que c’était difficile. J’ai répondu : “Je vais essayer quand même.” J’ai besoin de vivre les choses par moi-même. J’aime aller au bout, quitte à me tromper. C’est comme ça que je construis mon parcours !
- Un dernier mot pour ton public marocain que tu retrouves très bientôt ?
Merci. Pour votre amour, pour votre soutien. J’ai tellement hâte de vous retrouver. Soyez fiers de vous, et surtout : n’ayez jamais à vous excuser d’être qui vous êtes.