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AÏCHA KANDICHA : DU MYTHE À L’ÉCRAN

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Le folklore marocain regorge de contes et de légendes, mais l’une des plus célèbres et terrifiantes est celle d’Aïcha Kandicha. Évoquée depuis des générations, cette mystérieuse figure féminine, mi-humaine mi-démon, a marqué l’imaginaire collectif du Maroc. Elle est à la fois une source de fascination et de crainte, et son histoire a été revisitée dans plusieurs œuvres artistiques, notamment dans les films « Elle » d’Ibrahim Chakiri (2006), « Kandisha » de Jérôme Cohen-Olivar (2010) et « Kandisha » Julien Maury et Alexandre Bustillo (2020).

Photo : Mohamed Nohassi

Dans la société marocaine, le nom d’Aïcha Kandicha a toujours suscité des frissons. Aux écoles, les élèves se racontent des histoires effrayantes à son sujet, la présentant comme une femme maudite ou un « Djin » redoutable. Les filles étaient effrayées en se faisant dire que Kandicha les prendrait et les obséderait. Cependant, derrière cette terreur se cache une histoire complexe. Aïcha Kandicha, également connue sous plusieurs autres noms, est une créature du folklore marocain, et ses origines divergent selon les versions. Certains la décrivent comme une comtesse portugaise au XVIe siècle, capturée par des corsaires marocains. D’autres la présentent comme une femme marocaine d’une tribu amazigh, cherchant à venger la mort de son mari lors de l’occupation portugaise. Sa beauté envoûtante était sa marque de fabrique, et la légende d’Aïcha Kandicha a évolué au fil du temps, passant d’une figure historique à une créature mythique. Elle est devenue une femme mi-humaine, mi-démon, capable de séduire les hommes pour mieux les dévorer. 

Le mythe d’Aïcha Kandicha a inspiré de nombreux artistes et créateurs, notamment dans la littérature, la musique et le cinéma. L’auteur marocain Tahar Ben Jelloun a introduit Aïcha Kandicha dans son roman Harrouda. Elle y incarne la femme fatale, symbole des fantasmes masculins, mais aussi un être surnaturel qui peut tout réaliser. Aïcha Kandicha est aussi mentionnée dans la musique marocaine, en particulier dans les chants rituels des confréries des Hamadcha et des Gnawi. Aïcha Kandicha fait également son apparition dans le cinéma. Trois films en particulier, Elle (2006) d’Ibrahim Chakiri, Kandisha (2010) de Jérôme Cohen-Olivar et Kandisha (2020) Julien Maury et Alexandre Bustillo, explorent le mythe de Aïcha Kandicha, mais la question de son existence réelle reste sans réponse. Pourtant, son pouvoir en tant que symbole de fascination persiste et elle est, jusqu’aujourd’hui, le reflet d’une culture riche en légendes et en mystères, qui continue d’enchanter petits et grands.

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