Nabil Ayouch « HAUT ET FORT » va faire boum boum à Cannes

Le cinéaste présente son dernier long métrage « Haut et Fort », sélectionné en compétition officielle du Festival de Cannes 2021, devenant ainsi le premier film marocain de l’histoire à concourir pour la prestigieuse Palme d’Or. 

« J’anticipe ce grand moment de bonheur et de fierté autant pour nous que pour le Maroc aussi » 

Considéré à raison comme l’un des réalisateurs prodiges du septième art marocain à la réputation mondiale, Nabil Ayouch, ne cesse d’agiter les consciences marocaines. Le cinéaste y arrive avec brio et persévérance, aguerri de trente années d’un cinéma engagé sur des sujets tout autant brûlants que sensibles. L’heureux papa de Ali Zaoua, ce chef-d’oeuvre sorti il y a plus de deux décennies et qui a accouché d’une fondation socioculturelle qui porte le nom du héros, revient sur son registre favori : la jeunesse des quartiers périphériques de Casablanca avec « Haut et Fort ». Un long métrage qui raconte l’histoire d’un ancien rappeur, Anas, sur fond de Hip Hop comme voix d’expression des jeunes du centre culturel « Les Étoiles de Sidi Moumen ». « Casablanca Beats », (nom du film en anglais) concoure à la Palme d’Or aux côtés des films de cinéastes tels que Jacques Audiard, Wes Anderson, Nanni Moretti, Asghar Farhadi, ou encore Paul Verhoeven. Une grande première marocaine pour ce dernier né du cinéaste, qui promet de mettre les décibels sur le tapis rouge de Cannes.

Yes you can Nabil !

  • Retrouver les tapis rouges et présenter votre film en Sélection Officielle, une double émotion pour vous n’est ce pas!

C’est très émouvant de retrouver le tapis rouge, même si j’ai dû le fouler plusieurs fois en tant que participant au festival pour visionner des films sélectionnés. Mais découvrir ce même tapis rouge en tant que réalisateur officiellement sélectionné, l’émotion en est tout autre! Grimper les marches pour assister et présenter son film devant plus de 2000 personnes est la chance d’une vie. Cela procure un sentiment unique dans la vie d’un réalisateur! D’ailleurs, je l’ai dit à l’ensemble de mon équipe, aux comédiennes et aux comédiens du film, ‘ça restera le souvenir d’une vie entière, qui nous marquera à vie!’ Alors j’anticipe ce grand moment de bonheur et de fierté autant pour nous que pour le Maroc aussi. 

  • Palme d’Or ou pas la consécration est déjà au rendez-vous ?

Quand on a la chance d’être sélectionné parmi la liste du programme officielle, on ne pense pas en général au palmarès, en tout cas ce n’est pas mon cas personnel. Je vis cet événement historique comme une belle consécration à plus de trente ans de carrière professionnelle. Je m’estime être un grand chanceux de me retrouver parmi ces grands noms du cinéma mondial. L’essentiel pour moi est que mon film soit vu et compris et qu’à travers mon oeuvre, le cri de cette jeunesse passionnée soit entendu par le plus grand nombre aussi.   

 

  • Plus de vingt ans après Ali Zaoua, quel message derrière votre film?

Je ne fais pas de films pour passer des messages. Mes films correspondent à un réel parcours de vie et s’inscrivent dans une logique de plus de trente ans d’existence professionnelle. J’arrive à un moment de mon histoire où tous les fils tendus se rejoignent et se répandent comme un écho que j’aime regarder maintenant avec beaucoup de recul et de distance! Ali Zaoua a vingt ans et a donné naissance à une fondation qui porte son nom, sous forme de centres culturels ancrés dans des quartiers périphériques dont celui de Sidi Moumen. Ce quartier tristement légendaire par le passé et qui a vu naître aussi mon film « Les Chevaliers de Dieu ».

  • Vous êtes toujours côte à côte avec Maryam Touzani, votre épouse, sur les tapis rouges pour défendre vos films, un projet en gestation à deux?

Avec Maryam, on s’aime et on s’accompagne mutuellement. Il n’y a rien de plus beau pour un couple que d’être là, l’un pour l’autre, à l’écoute de l’autre dans notre vie amoureuse et professionnelle ; cela veut dire que l’on se connaît et on se complète merveilleusement bien. Je produis ses films, je participe à l’écriture comme elle de son côté participe aux projets d’écriture et s’implique dans ma vie professionnelle. Sa belle présence à mes cotés sur le tapis rouge ou sur des plateaux remplit mon coeur de joie et de bonheur. Ceci étant dit, nous accordons beaucoup de soin pour préserver le mieux possible notre vie privée. Nous y arrivons avec beaucoup de rigueur. C’est ainsi qu’on arrive à faire de beaux bébés tant dans notre vie personnelle qu’à l’écran même.

Au festival El Gouna pour le film « Adam », réalisé par Maryam Touzani et produit par Nabil Ayouch

Nabil et Maryam, sublimes au festival El Gouna pour le film « Adam », réalisé par Madame et produit par Monsieur

« Avec Maryam, on s’aime et on s’accompagne mutuellement (…) On se connaît et on se complète merveilleusement bien (…) C’est ainsi qu’on arrive à faire de beaux bébés tant dans notre vie personnelle qu’à l’écran même »

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