Faire des résolutions pour le nouvel an devient obsolète quand on s’assoit avec Badia Sanhaji. Avec son large sourire et son verbe chantant, on n’a envie que d’une seule chose pour 2023, rire et être heureux.
Quinze minutes chrono avec l’humoriste et comédienne et lui soutirer quelques bribes d’infos fut aussi difficile que lui enlever son chapeau. Nous avons réussi à lui retirer ce dernier et découvrir son joli minois aux traits millimétrés, « Mon actu c’est de travailler sur moi-même », nous lache celle qui s’est forgée aux cotés de Hassan El Fad. « Travailler sur quoi », aurions-nous répondu à la Casablancaise au souffle Jebli incarné jusqu’au bout de sa chevelure noire de jais. Aussi à l’aise à l’écran que face à notre petit micro, l’actrice qui a joué quelques rôles avec Zakia Tahiri et Noureddine Lekhmari a toujours campé sur une carrière dans l’humour, Lauréate du Grand prix en art dramatique section française et avec quelques cours Florent, la torride brune a réussi tout ce qu’elle voulait ou presque : jouer dans la série El FadTv et s’offrir un passage au Festival de rire de Jamel Debbouze. En pleine écriture d’un nouveau spectacle humoristique « où il y aura du chant, de la danse et beaucoup de rires, une scénographie revisitée avec une touche originale », la jolie femme ajuste son short smoking pour s’apprêter à se lever ; ses collants en dentelle et ses derbys en cuir vernis noir nous font voyager vers Broadway. Il faut dire que l’artiste est bourrée de talent et de naturel. Son manteau en main, elle nous répond express qu’elle « écrit également et conçoit des mini capsules courtes sur le Web qui traitent un sujet très prisé au Maroc et dans le monde qui est le développement personnel ». Son beau manteau camel poudré sur ses frêles épaules, le petit bout de femme a cette aura singulière de ceux qui abordent l’art à 180°… « j’écris un scénario de long métrage franco-marocain »… et avec audace. Les anglais disent « Ris et le monde rira avec toi, pleure et tu pleureras seul », nous disait Oscar Sisto lors d’une interview, « la tragédie est difficile parce que on ne partage la douleur qu’avec des proches et parallèlement nous n’avons aucun mal à raconter des blagues à tout le monde. Mais sur scène un artiste doit savoir maitriser les deux ». D’un pas dansant vers le Wall of fame de Hola! Maroc pour se faire prendre quelques clichés, Badia Sanhaji se fait en deux temps trois mouvements une petite natte sur le côté, « l’humour est une manière de vivre », nous rappelons-nous avoir lu cette phrase d’elle dans une ancienne interview. Nous lui disons chapeau pour son humilité et l’humour pour nous est une manière d’être!