À 5 ans elle pédale sur la machine à coudre Singer de sa grand-mère et se fait piquer par la passion de la couture, des tissus, de la création … Costumière elle deviendra quelques années plus tard, pour le cinéma. Au coeur des plateaux de tournage des longs métrages marocains et tournés au Maroc, elle collectionnera les chutes des tissus et ce qui va avec en accessoires et rajoutera au quotidien, un joli galon à son esprit aiguisé pour la création et à sa vie si simplement et naturellement joyeuse. Ce don pour la couture et cet art de la récupération, elle les met au service de sa propre marque qui porte son nom.
Passer un moment avec cette artiste du tissu, le temps de capter son univers et d’immortaliser sa dernière collection pour le nouvel an, est en soi un vrai cadeau. Emmanuelle Bellocq est restée malgré les années, une petite fille dans l’âme, la tête en effervescence, les yeux lumineux, le verbe rieur d’un accent français d’une pure casablancaise des 60’s et le coeur si grand de tant d’amour pour le Maroc, son pays de naissance tout autant que ses parents.
Découvrez l’éclat de rire et la joie d’être, contagieux tels des galons aux créations de cette ex-costumière de cinéma.
« J’aime le cinéma et j’aime pardessus tout le Maroc », nous répète sans cesse Emma, les yeux brillants sous le soleil généreux d’un janvier clément made in Maroc, rivés sur ses produits étalés artistiquement dans son petit show room. Un bazar? Non, le monde d’Emmanuelle sort tout droit de ses migrations régulières dans les souks, qu’elle adore. De jolies pièces tels de précieux bijoux faits main, pièces uniques conçues avec beaucoup d’amour et de goût, à l’image de leur artisane, une belle âme débordante d’affection et de douceur, de créativité et d’inspiration. À partir de tissus de récupération, toiles diverses, utilisées dans l’industrie agroalimentaire, toile de jute, tapis usés, lainages abandonnés…
Emma confectionne à la main des pochettes de diverses formes, qu’elle orne au gré de ses souvenirs, de ses émotions, de ce qu’elle aime, pourvu que ce soit du 100% marocain. Des dessins qui évoquent l’âme du Maroc dans ses années d’innocence, d’insouciance, de folie culturelle, des dessins qui parlent à tous les marocains. Emma célèbre l’artisanat dans le moindre petit geste, jusqu’à son extravagance merveilleuse de détourner jusqu’à même la fameuse tente caidale.
La notion de Tote bag, it accessoire du moment, que même les grandes stars adoptent pour affirmer leur côté écolo et sustainable, est l’ADN de son oeuvre au quotidien : ses jolies pochettes zippées serviraient tout autant à ranger du petit linge de maison, que de faire ses courses au hanout du coin pour acheter en vrac son riz, ses pâtes et ainsi participer à diminuer l’usage de plastique et de packagings superflus. Ce serait cela le nouveau luxe, faire ses achats dans des sacs en tissu recyclé, animé de dessins d’enfants et de proverbes et autres BD pleines de sens, de visages de stars que l’on admire ou que l’on aimait petit, comme pour Emma et ses icônes des films égyptiens et même indiens du dimanche qu’elle regardait chez sa mère. La vie deviendrait alors une poésie, elle serait bercée par des petits bonheurs comme ceux que nous façonne Emmanuelle Bellocq en pédalant sur sa machine à arrêter le temps et à revenir à un monde que l’on va aimer, tout autant que Emma aime « Son Maroc« .
@Emmabel