Son nom va bientôt résonner sur les ondes marocaines avec un nouveau programme télévisé. Mani alias Nordine Dahmani, fait un grand pas avec sa souplesse de corps et de coeur vers sa patrie en tant que jurée d’une émission sur des talents marocains cachés. Mais le danseur et chorégraphe, né dans un petit village de la région de Fès, forgé en France très très jeune et modelé à l’art de la danse de Paris à New York, sait jongler du réel au virtuel, les pieds bien ancrés au sol de Taounate et l’esprit porté vers les sphères les plus hautes. Agent et producteur des plus grandes stars de la chanson, Mani plonge dans le Metaverse avec un premier concert en 2022 et continue de s’émouvoir des petits chants de montagnes de sa ville natale lors de ses excursions caritatives. Taounate ne veut-il pas dire La Haute en berbère !
De Fès à Paris, le grand saut du danseur
Tout a commencé pour lui quand ses parents décident de quitter leur petit village de Taounate, petite soeur de Fès. Mani avait déjà cette graine d’artiste et c’est à Paris qu’il allait la révéler, « Je dormais, je mangeais, je vivais en pensant à la danse! Je respirais la danse littéralement. C’était une passion dévorante. En fait avec du recul, je dansais partout, les gens me prenait vraiment pour un fou mais je savais vraiment que j’allais y arriver ». À ses 15 ans et grâce à un concours national qu’il allait remporter face à 2500 candidats, c’est le début de l’aventure, « Je m’en souviens comme si c’était hier, alors même que j’avais tout juste 15 ans. Je m’étais dit « si je remporte le premier prix j’en ferais mon métier et sinon je garderais la danse juste comme un hobby ». C’est quand même fou d’être aussi mature si jeune ».
La belle valse entre Marrakech Paris, Los Angeles et Miami
Le danseur cartonne et fait ses années de danse entre Paris et New York. Il se convertit ensuite en producteur de stars qu’il côtoie par la nature des coulisses du show Biz, « Je pense qu’avoir été artiste avant de manager des stars m’a donné cette capacité naturelle de presque les comprendre et de ressentir diverses facettes de leur vie » nous raconte le danseur « À y penser, les deux mondes sont tout à fait liés par … l’émotion ». Mani a tellement développé son cercle de grandes stars que beaucoup sont devenus de véritables amis et à travers lui, de vrais amoureux du Royaume, « Tous me demandent à chaque fois ’ Quand allons-nous au Maroc ensemble? ‘. Notre pays a cette attractivité unique au Monde ». Ses amis, c’est du gabarit de AKON avec sa maison à Los Angeles dont plusieurs chambres sont décorées d’une touche marocaine, « Nous avons d’ailleurs fait le shopping ensemble! » s’exclame Mani. Rihanna elle, fait des tatouages marocains style henné depuis son voyage au Maroc à Casablanca. Paris Hilton raffole elle des caftans, « Je lui en est offert un de Fès sur mesure, bien sûr », poursuit Mani, « USHER et moi avons dévalisé le souk à Rabat après le festival de Mawazine. Tout ce qu’il a acheté se trouve dans sa maison de Los Angeles. Mika me disait après notre concert à Casablanca qu’il adorait la cuisine marocaine, il se fait livrer des tajines toutes les semaines! ».
Cet attrait du Maroc est particulièrement flagrant à Los Angeles et à Miami, des villas au style mauresque pullulent littéralement, « Oui ce style de décoration cartonne aux USA. Les Américains adorent car c’est authentique ». Et la votre alors? « Justement, je pense construire une villa dans ce style à Miami avec énormément d’influences marocaines mais avec une touche très moderne. J’adore mélanger les styles, c’est le propre des artistes. Charles Baudelaire disait « le beau est toujours bizarre ».
Éduqué à s’adapter
Pour le brillant danseur, le succès n’a aucun sens s’il n’est pas vécu et partagé en famille « Mes parents sont très fiers de moi et ont toujours cru en moi même s’ils ne comprennent pas tout, ils voient que je m’épanouis dans mon métier. Ils ont un vrai recul sur mes activités professionnelles. Ils m’ont toujours dit « si tu es heureux et que tu peux rendre également ton entourage heureux, c’est le principal ». Marié, heureux en ménage visiblement et en prime, papa de deux petites princesses qu’il a eues avec l’élue de son coeur, un mannequin et présentatrice télé, ça aussi c’est atypique tout comme le parcours du danseur, « Le bonheur pour moi, c’est d’abord de faire profiter ses proches de son accomplissement et son épanouissement professionnels. Pour moi j’estime profondément que ma famille est ma force ». Salima et Kaya sont les deux petites princesses dont le papa semble leur avoir inculquées l’amour de la danse, « On partage tout ! Même si je suis souvent en déplacement on s’appelle en vidéo minimum trois fois par jour ; on adore aller voir des spectacles de danse justement, des comédies musicales ; on va au cinéma et on fait même des expos ».
- Une émission pour dénicher des petits marocains au grand talent, le jury c’est le papa ou l’artiste?
Absolument! J’avais cette idée en tête depuis longtemps, cette nouvelle émission «I Have a Dream» tombait vraiment bien. Je pensais sans cesse à comment faire profiter mon pays de mon expérience. Mais pour être honnête, mon côté papa était omniprésent, sachant d’ailleurs que les candidats, ce sont des enfants âgés de maximum 14 ans. Je sentais en eux un stress énorme avant leur prestation et je voyais leur grande joie quand ils gagnaient les éliminatoires. Alors, quand ils pleuraient, j’étais profondément touché, j’avais envie de les prendre dans mes bras et de les consoler comme je l’aurais fait pour mes propres filles.
- Une autre actualité, cette fois-ci internationale s’est glissée dans votre agenda bien garni de ce retour à la vie culturelle et artistique post covid ?
Absolument. C’est une grande actualité dans mes activités. Nous sommes complètement dans le Metaverse qui est le lien entre le réel et le digital. Nous avons senti cette tendance venir bien avant le covid. J’ai investi avec des associés à moi, américain et français dans le Metaverse, une nouvelle plateforme de concerts virtuels avec immersion et interaction du spectateur. On ouvre le bal en juin 2022 avec un concert en Metaverse de David Guetta, le top DJ du monde et ses invités de très grande renommée comme Snoop Dog, Akon, Kelly Rolland et bien d’autres.
- Cette expérience vous motive-t-elle à vous investir encore plus au Maroc?
Complètement. J’ai vraiment envie de booster à fond ces artistes en devenir. Ce sont des talents à l’état brut, il faut juste les guider et leur donner une bonne dose de confiance en eux.