Organisée au Maroc depuis quelques années, la Journée internationale de la montagne promet cette année de lever des défis et bousculer les consciences au versant de Jbel Zerhoun. Initiée par le Réseau africain de développement durable, par la volonté et l’engagement de sa présidente Salima Hammoujite, la journée soutient le leitmotiv si vrai » Les femmes déplacent les montagnes » que la franco-marocaine, Directrice du Conseil préfectoral de Meknès incarne si bien.
C’est quoi la journée de la montagne ?
En 2003, l’ONU a déclaré le 11 décembre « Journée Internationale de la Montagne ». Cette journée a contribué à sensibiliser les populations et les gouvernements sur l’importance des Montagnes. L’ONU encourage davantage à la prise des décisions qui ont des répercussions sur leurs communautés, ainsi que sur leur culture et leur environnement, et engage les gouvernements et les organisations intergouvernementales à tenir compte de la problématique hommes-femmes dans les activités, les programmes et projets de développement des régions montagneuses, notamment en y intégrant des données ventilées par sexe. Cette journée engage les autorités locales et les autres parties prenantes, en particulier les populations rurales, les peuples autochtones, la société civile et le secteur privé, à participer plus activement à l’élaboration et à l’exécution de programmes, notamment ceux qui concernent l’aménagement du territoire et l’occupation des terres, et d’activités visant à assurer le développement durable dans les régions montagneuses économiques et la mise en valeur de la culture et des produits locaux…. ».
- Pourquoi Meknès et quelle est la valeur ajoutée de cette journée pour la région?
Le Jbel Zerhoun de Meknès est à l’honneur. Il a un potentiel extraordinaire en tant que patrimoine touristique meknassi matériel et immatériel, naturel, culturel, spirituel, historique. Promouvoir l’image de la Région de Fès/ Meknès et plus précisément le Patrimoine de MOULAY IDRISS ZEHOUN au plan national et international, Instaurer une éducation et une formation à la préservation de l’environnement, Montrer que les zones rurales sont une priorité et Développer l’attractivité de cette région, Se rapprocher des populations locales pour animer des actions dans leur périmètre géographique de vie, Développer les zones rurales économiques en préservant l’environnement, Être un appui aux projets stratégiques mis en place par les ministères, Lutter Contre l’exode rural et les inégalités sociales et la désertification, Présenter tous les métiers porteurs de la région et générer de l’emploi, Valoriser et promouvoir l’autonomisation de la femme et de la jeune fille.
- La thématique « Les femmes déplacent des montagnes » s’impose t-elle naturellement pour vous?
« Les femmes déplacent les montagnes » est le thème choisi par l’ONU, de la Journée internationale de la montagne qui sera célébrée le 11 décembre 2022 . Les femmes jouent un rôle clé dans la protection de l’environnement et le développement économique et social des zones de montagne. Elles sont souvent les gestionnaires principales des ressources de la montagne, les protectrices de la biodiversité, les gardiennes des connaissances traditionnelles, les dépositaires des cultures locales et les spécialistes de la médecine traditionnelle. La variabilité croissante des conditions climatiques, couplée au manque d’investissements dans l’agriculture de montagne et le développement rural, a souvent poussé les hommes à migrer ailleurs à la recherche d’autres moyens de subsistance. Les femmes s’acquittent donc de plusieurs tâches autrefois réservées aux hommes, mais les femmes de montagne sont souvent invisibles en raison d’un manque de pouvoir décisionnel et d’un accès inégal aux ressources. Pour déclencher un vrai changement en faveur du développement durable, il est important de s’impliquer dans des transformations en politique de genre. La Journée internationale de la montagne 2022 offre une occasion de sensibiliser les esprits à la nécessité de rendre les femmes de montagne autonomes pour leur permettre de participer de manière plus efficace aux processus décisionnels et d’avoir un meilleur contrôle des ressources productives.
- En tant que présidente du Réseau africain pour le développement durable et directrice du Conseil préfectoral de Meknès, déplacez-vous de montagnes au quotidien?
Difficile de trouver un thème qui me convienne plus que celui proposé par l’ONU cette année. Il s’applique à ma personne à merveille ! L’esprit entrepreneurial, associatif dans toute sa dimension doublée d’un patriotisme certain, qui explique mes choix de retour au Royaume après avoir passé ma première partie de vie à l’étranger, est déjà une volonté de déplacer des montagnes. Meknès, la terre de mes ancêtres, TOULAL, mes racines amazigh ( EZORANE), m’animent d’une passion sans limites à donner et promouvoir, aider et encourager les territoires dans une perspective de développement durable, de se rapprocher des populations locales, de tenter de fédérer en synergie, de faire fléchir certaines mentalités au risque de déranger ; un petit grain de folie diront certains, de l’audace pour d’autres ! tout dépend comment on le perçoit !