Kenza Ito Mekouar, poétesse de l’âme et artisane de la rencontre

Au carrefour de la solitude et de la rencontre, là où les âmes se frôlent et se dévoilent, se trouve Kenza Ito Mekouar, psychologue, thérapeute holistique, professeur de yoga, conférencière et maman. Elle rayonne d’une énergie inspirante, brillante comme un soleil marocain. Ancrée dans la richesse de sa terre natale qu’elle chérit tant, le Maroc, Kenza respire la générosité et la bienveillance.

Dans une atmosphère empreinte de sérénité et dans l’intimité de son propre reflet, elle confit lors de ce moment : « Je crois qu’il est essentiel d’apprendre à écouter ses propres besoins, à se comprendre soi-même avant de chercher à répondre aux attentes des autres. Pour moi, le bonheur ne réside pas simplement dans la joie éphémère, mais dans la capacité à trouver son chemin, sa place dans le monde, en harmonie avec ce qui nous anime véritablement. »

 Passionnée de danse et de musique depuis ses premiers jours, elle entend résonner chaque note et ressent chaque mouvement comme un hommage à la vie et à l’amour. Connectée au monde lorsqu’il le faut, Kenza sait aussi et surtout se déconnecter pour se retrouver et puiser dans les silences l’essence même de l’existence.  Son objectif ? Réveiller l’enfant qui sommeille en chacun de nous, nous invitant à voir le monde avec un regard nouveau et émerveillé. 

Kenza, vêtue de blanc et parée d’accessoires dorés évoquant les motifs délicats de sa tenue, danse avec l’océan en toile de fond. Sa grâce naturelle et son style raffiné s’harmonisent avec les vagues, créant une image de liberté et de connexion avec la nature : « La beauté, pour moi, est synonyme d’amour en partage et d’accroche à l’instant présent. Lorsque nous sommes entourés de beauté, que ce soit un magnifique coucher de soleil, une architecture harmonieuse ou la nature elle-même, nous sommes automatiquement ancrés dans l’instant présent. »

Sa vocation initiale l’a conduite sur le divan de la psychanalyse et de la psychologie, mais sa soif de proximité humaine l’a finalement orientée vers une approche plus proximale, plus intime, loin du déni du corps.  Aujourd’hui, bien qu’elle reçoive toujours des patients en séance, elle a également de nombreux élèves qu’elle accueille dans ses cours ou lors de ses retraites, au sein desquelles elle cultive un espace où chacun peut se sentir comme à sa juste place, et autorisé à être lui-même, tout simplement.

À l’Iglesia Al-Jadidah, Kenza resplendit dans une somptueuse robe rouge signée Coup de soleil, fusionnant élégamment passé et présent. Une allure et un état d’esprit qui  s’unissent harmonieusement avec ce lieu chargé d’histoire, créant un tableau de grâce et de sophistication. Toujours profondément connectée avec ce qui l’entoure, elle partage : « Lorsqu’on se nettoie énergétiquement et psychologiquement, on est forcément plus léger, et notre vibration est plus haute. »

Généreuse, elle guide avec douceur et talent, instillant l’importance de la gratitude, et ponctuant d’ailleurs souvent ses phrases par un « Al hamdoullah » sincère et apaisant. Elle est une alchimiste de l’âme, transformant les moments ordinaires en expériences extraordinaires de partage et de découverte.  Sa vie est un témoignage vibrant de la puissance de la Vie, de la maternité consciente, de la magie de la connexion à soi et à l’autre, et du potentiel créateur infini de chaque être humain.  

Rencontre avec celle qui crée LA rencontre

UNE VOIE, PUIS UNE VOIX, TISSANT LE DESTIN…

Pouvez-vous nous parler du parcours qui vous a menée à la psychologie clinique ?

J’ai grandi au Maroc ou j’ai eu une enfance paisible. C’est plutôt arrivé naturellement. Aller voir un psy n’était pas du tout tabou dans ma famille. Cela faisait partie de notre hygiène de vie, au même titre que consulter un dentiste ou un médecin.  Plus tard, pendant les années lycée, on me disait souvent : « Tu devrais aller vers psycho. »  Pourquoi ? Parce que la psychologie fait partie intégrante des sciences humaines et sociales, et se rapproche en ce sens des lettres et de la philosophie.  Or j’étais une véritable littéraire, se préparant à passer un bac L.  Mais à cette remarque, je répondais : « Je ne sais pas si j’en suis capable, il faut, pour ça, beaucoup de générosité. » Après mon bac, j’ai fait une prépa littéraire à Paris. Bien que je m’en sortais bien, je trouvais cela trop rigide, trop scolaire, ce qui ne me plaisait pas vraiment.  J’ai donc fini par m’inscrire en fac de psychologie, où l’ambiance était moins tendue, et j’y suis allée avec plus de plaisir.  À Paris V, j’ai découvert ma passion pour la psychologie clinique, la psychopathologie, et la psychanalyse.  J’ai donc décidé de changer de fac pour aller à Paris VII où j’ai étudié la psychanalyse avec des maîtres à penser comme Fethi Benslama, Paul-Laurent Assoun et Alain Vanier. Là, je me suis véritablement épanouie. Les lectures étaient passionnantes, les cours aussi. Parallèlement, j’allais aux cours Florent et goûtais chaque jour à la saveur de la vie parisienne.

Puis vous êtes rentrée définitivement au Maroc…

Malgré cet épanouissement, je faisais encore, quelque part, ce que les autres attendaient de moi. Étudier la psychologie n’était pas uniquement un choix personnel. Il avait été initié et orienté par d’autres.  En rentrant au Maroc, j’ai donc commencé à pratiquer en tant que psychologue. Après une année de bénévolat au chevet des patients, dans le service des maladies infectieuses dirigé à l’époque par Hakima Himmich, fondatrice de l’ALCS, j’ai compris ce qui m’animait le plus : l’accompagnement proximal, le soutien et l’écoute des personnes en détresse.  

Vous avez mentionné un événement marquant en 2017. Pouvez-vous nous en parler ?

En 2017, après un souci familial, j’ai eu un problème de santé dont j’avais déjà fait l’expérience dix ans plus tôt. La semaine d’hospitalisation qui s’en est suivie m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses, notamment du fait que je n’écoutais pas assez mon corps et que je passais à côté de moi-même, à force de m’occuper des autres ou de vouloir leur faire plaisir.  Je ressentais de la colère, et je me demandais comment cela pouvait m’arriver une seconde fois. Alitée, immobile, je faisais face à ma propre douleur sans possibilité de la fuir ni de la contourner. J’étais furieuse contre le monde entier, jusqu’au moment où je me suis dit : « Les autres ne sont pas responsables de ce qui t’arrive. C’est à toi de prendre des décisions, de faire tes choix. »  Six mois plus tard, en juillet 2017, j’étais au Costa Rica pour passer ma première certification en tant que professeure de yoga. Et tout s’est enchaîné très vite.  Quand on suit son cœur, les choses s’alignent si naturellement que c’en est presque déconcertant.

Un moment suspendu entre ciel et terre. Kenza Ito Mekouar, connectée à l’univers tout en se déconnectant du tumulte du monde. Une vision d’harmonie et de sérénité absolue

Vous voyagez régulièrement, seule, à l’autre bout du monde. Cela demande beaucoup de courage, surtout en tant que femme. C’est vital pour vous ?

La solitude a toujours été présente dans ma vie. Je l’apprivoise et réussis à l’apprécier. Je voyage régulièrement seule et je n’ai jamais eu de problème à aller au cinéma ou au restaurant sans autre compagnie que moi-même, notamment pendant mes années d’études à Paris. C’est ma façon à moi de me recharger : j’ai besoin de me retrouver.  J’apprécie mes moments de solitude même lorsque je voyage avec des amis. Je suis d’ailleurs souvent initiatrice de ces voyages, tout simplement parce que je les prévois d’abord pour moi-même, puis que celles et ceux qui souhaitent se joindre à moi le font.  Mais je n’attends pas forcément d’être accompagnée pour partir à l’aventure. A force de trop attendre les autres, on passe souvent à côté de moments riches dont nous avons pourtant besoin, sur notre chemin, pour grandir en conscience et se faire du bien.  Je ne dis pas pour autant que je n’ai pas besoin des autres. Ce sont deux choses différentes : on peut apprendre à apprécier ses moments de solitude tout en reconnaissant, en tant qu’humains, notre besoin les uns des autres. Tisser des liens, se sentir soutenu, vivre dans le partage, participent, à mon sens, au bien-être, à l’équilibre et au bonheur.

DES AMIS POUR LA VIE, LA MAGIE DES RETRAITES

Que cherchent les participants dans vos retraites de bien-être ?

Les participants viennent se reconnecter à eux-mêmes, se recharger, retrouver les parts d’eux-mêmes égarées au milieu du tumulte de la vie quotidienne. Mais ils viennent aussi, parfois sans le savoir, se rencontrer les uns les autres.  Nos sociétés, axées sur l’immédiateté, l’individualisme et la performance, manquent de douceur et de rapports humains authentiques.  Les retraites permettent de recréer des espaces sécures où des liens « vrais » et des amitiés profondes peuvent voir le jour. Dans notre quotidien, on peut côtoyer des gens pendant des années sans vraiment les connaître. Dans les retraites, quelques heures suffisent parfois à se rencontrer, puisqu’on est dans l’écoute, la pleine présence et le partage.  Et ça me remplit de joie de voir des amitiés extraordinaires naître, des liens qui traversent les frontières et perdurent. Mais attention : le travail que l’on réalise en retraite n’est pas facile pour autant. La rencontre avec soi-même requiert beaucoup de courage et de volonté. Accueillir sa propre vulnérabilité aussi, mais ce qu’il y a de plus beau là dedans, c’est qu’en le faisant, on permet à l’autre de le faire aussi. La dynamique de groupe et la puissance des cercles de parole sont remarquables.

Plus qu’une enseignante de yoga, une inspiration. Kenza partage son art avec passion, transmettant à ses élèves bienveillance et équilibre. Chaque cours devient une expérience inoubliable

Comment créez-vous un sentiment de communauté parmi des participants de cultures diverses ?

La clé réside dans ce que l’on parvient à toucher en l’autre. Ce que l’on réussit à faire vibrer à une fréquence qui dépasse les différences culturelles, religieuses, identitaires.  C’est en touchant cette corde sensible avec subtilité et délicatesse que l’on permet à chacun de reconnaître sa propre humanité en l’autre. Et que l’on permet au groupe de n’être plus qu’ « UN ».  Et puis, bien sûr, des valeurs  universelles comme le respect, l’écoute, le non-jugement et l’authenticité ont un impact profond sur le groupe.  Les activités et les moments de travail et de partage sont essentiels.   La musique, langage universel, aussi. Chaque participant enrichit le groupe de son histoire et de ses partages. De ce qu’il est venu apporter, déposer.  C’est ainsi que des amitiés durables se créent. Les participants restent souvent en contact après les retraites, les partages perdurent, ce qui est extraordinaire.  Les hommes, bien qu’un peu moins nombreux, tissent également des liens forts. Voir ces amitiés naître est une véritable bénédiction.C’est en ce sens aussi que l’on peut parler d’UNION, mot duquel le yoga puise son origine étymologique (Yuj).

Des retraites en famille, cela semble de plus en plus d’actualité…

Absolument. J’ai toujours accueilli des participants venus en couple, ou en famille. Des mères et des filles, des frères et sœurs. J’ai même déjà reçu un grand-père et son petit-fils.  Récemment lors de la Full Moon Candle Ceremony à Rabat, beaucoup de participants sont venus en famille. C’était très inspirant de voir ces liens familiaux se consolider à travers le partage d’expériences transformatives.  Les couples en ressortent souvent plus soudés, la communication entre frères et sœurs, parents et enfants, plus fluide et apaisée, les rapports remplis d’une énergie nouvelle.  Et paradoxalement, il est intéressant de faire sortir les familles de leur zone de confort en leur offrant l’opportunité d’échanger avec d’autres personnes, sans s’enfermer dans la facilité des rapports pré-établis.  C’est aussi une façon de leur permettre de vivre leurs propres expériences de manière plus profonde, sans constamment avoir le souci de l’autre. De faire leur propre voyage, indépendamment les uns des autres. C’est très puissant de voir comment les membres d’une même famille ou d’un couple parviennent à grandir individuellement tout en renforçant leurs liens affectifs et en améliorant leur relation.

D’où vient cette ambiance toujours très chaleureuse lors de vos retraites ?

De l’authenticité. De la sincérité. De l’honnêteté, valeur suprême sans laquelle il ne peut y avoir de spiritualité. En nous autorisant à être nous-mêmes, en embrassant nos failles, notre vulnérabilité, nos parts d’ombre, nous déposons les armes et les masques sociaux.  Ce travail, souvent douloureux, est nécessaire si l’on veut aller à la rencontre de la joie véritable. Si je fuis une partie de moi-même, je ne suis plus moi-même. Je ne suis plus entier, complet.  Dès lors, toutes les expériences qu’il m’est donné de vivre, je ne peux les vivre que superficiellement, la joie comme la peine.  Or travailler avec l’entièreté de son être, accepter l’inconfort, accueillir  les émotions que l’on redoute, avoir le courage de se laisser guider vers des espaces inconscients (et c’est là que mon travail de psy intervient), c’est aussi se permettre de goûter aux plus grandes joies.  Lorsqu’on se nettoie énergétiquement et psychologiquement, on est forcément plus léger, et notre vibration est plus haute. Nous sommes tous dans notre vérité, dans une pureté retrouvée, celle de l’enfance, de la spontanéité. Cela nous permet de nous reconnecter à notre essence sans exiger de nous-mêmes d’être « la meilleure version de soi », injonction sociétale qui tue à petit feu. Et c’est magique d’observer que c’est souvent en acceptant d’incarner la « pire » version de soi-même qu’advient la meilleure, ou du moins, la plus vraie.

Comment intégrez-vous la musique dans vos pratiques ?

J’intègre la musique comme un soutien essentiel, un étayage.  Elle accompagne les mouvements lors des cours de yoga, porte la parole et les émotions.  Les chants sacrés, qui font partie intégrante du Yoga (c’est ce qu’on appelle le Bhakti Yoga, le yoga de l’amour et de la dévotion) viennent quant à eux ouvrir les cœurs. Ils nous permettent de vibrer à l’unisson et de communiquer à travers le langage musical, qui crée des ponts par-delà les frontières. Ces chants, non religieux, possèdent une puissance extraordinaire. Je me permets d’ailleurs de souligner la différence entre le sacré et le religieux, pour éviter toute confusion : est sacré ce qui porte de l’intention, ce qui est fait avec amour. C’est pour cette raison que nous parlons de chants sacrés ou de musique sacrée. Aucune autre interprétation ne doit venir entraver cette intention première, celle de vibrer ensemble, à cœur ouvert.  Tout simplement.

Kenza Ito Mekouar fait de la musique bien plus qu’un simple fond sonore lors de ses cours de yoga : elle en fait une compagne essentielle, un pont vers l’émotion et l’ouverture des cœurs. Les chants sacrés, empreints de Bhakti Yoga, transportent chaque participant dans un voyage spirituel et collectif, vibrant à l’unisson au-delà des mots et des frontières. Une expérience où chaque note devient une intention, et chaque vibration, une invitation à l’amour et à la dévotion.

UN VOYAGE COLLECTIF VERS LE BIEN-ÊTRE

L’importance de l’acceptation de la différence semble être le b.a-ba pour vous. Pouvez-vous nous expliquer comment cela se manifeste concrètement et pourquoi c’est si crucial ?

Bien sûr. Avoir conscience que nous sommes une partie infime d’un grand « Tout » ne doit pas nous empêcher de percevoir et d’accueillir avec respect nos différences. Il ne s’agit ni de les nier, ni d’en faire un obstacle. Bien au contraire : accepter la différence est en quelque sorte une libération : si nous partons du principe que l’autre doit être comme nous et se comporter comme nous, nous devenons très exigeants envers lui, et nous sommes alors forcément déçus face à nos attentes. Or les frustrations créent de la tension et de la distance.

DANS L’ÉCLAT D’UNE MATERNITÉ ÉVIDENTE

Avez-vous toujours nourri ce désir profond de devenir maman, comblée aujourd’hui par l’arrivée de votre enfant il y a quelques années ?

Oui, à 1000 %. Je l’ai toujours désiré, et je ressens une gratitude infinie de l’être devenu, el Hamdoullah.  Dès le collège, je rêvais déjà des prénoms de mes enfants. D’ailleurs, dans une autre vie, j’aurais pu en avoir 10 (même si, Dieu merci, un enfant, c’est merveilleux et amplement suffisant pour la femme que je suis). Écologiquement parlant, fonder une famille nombreuse, ce n’est peut-être pas idéal, en même temps je ne pense pas que la solution à nos problèmes démographiques et environnementaux consiste uniquement à faire moins d’enfants, mais plutôt à faire des enfants conscients. C’est notre conscience de la vie et de nous-mêmes qui peut aider à faire évoluer le monde dans le bon sens. Aussi, mon enfant m’a fait aimer encore plus fort les autres enfants, sans distinction. Je pense que c’est cet amour universel que nous enseignent nos enfants : à aimer au déjà des différences, à reconnaître notre progéniture en celle des autres, à ne plus juger, à mieux comprendre, à se rappeler qu’en chacun sommeille un enfant intérieur (ce qui aide tellement à pardonner…), et que chaque personne de ce monde est la merveille, est l’univers de quelqu’un d’autre (de ses parents). L’un de mes poèmes préférés, écrit par Pablo Casals, finit d’ailleurs ainsi : « Oui, tu es une merveille, et lorsque tu seras grand, pourrais-tu faire du mal à quelqu’un qui, comme toi, est une merveille ? Tu dois œuvrer, nous devons œuvrer à rendre le monde digne de ses enfants. »Pour moi, devenir maman, c’est ne pas tolérer qu’on puisse faire du mal à un enfant, quelle que soit sa confession ou sa couleur de peau (et je précise que beaucoup de femmes n’ayant pas enfanté portent cette sagesse et incarnent la maternité dans ce qu’elle a de plus beau, puisque ce sont les mères et les gardiennes de notre Monde)

On dit d’ailleurs souvent qu’une énergie maternelle qui se manifeste dans votre travail…

Absolument. Souvent dans mes retraites, je me retrouve avec des femmes qui ont l’âge de ma mère et qui me disent qu’en ma présence, elles ont l’impression d’être avec une maman. C’est une énergie qui a toujours fait partie de moi. Elle se manifeste dans la façon dont je prends soin des participants, dont je les guide et les soutiens.  Cette énergie maternelle m’aide à créer un espace de sécurité et de bienveillance dans lequel les participants peuvent alors s’ouvrir en se sentant autorisés à être eux-mêmes. C’est une partie intégrante de qui je suis.

Quelles sont les valeurs que vous souhaitez transmettre à votre enfant ?

 Les valeurs et les principes qui me tiennent à cœur dans l’éducation de mon enfant sont profondément enracinés dans l’idée de partir de soi-même. Contrairement à ce que l’on a enseigné aux générations précédentes, je crois qu’il est essentiel d’apprendre à écouter ses propres besoins, à se comprendre soi-même avant de chercher à répondre aux attentes des autres. Pour moi, le bonheur ne réside pas simplement dans la joie éphémère, mais dans la capacité à trouver son chemin, sa place dans le monde, en harmonie avec ce qui nous anime véritablement.

LE MAROC, UN AMOUR ENRACINÉ

Vous organisez des retraites dans des lieux qui semblent être choisis avec soin. Pourriez-vous nous dévoiler votre approche dans la sélection de ces lieux ?

Je privilégie des endroits qui ont une âme, une beauté qui attire et qui inspire. La beauté, pour moi, est synonyme d’amour en partage, et d’accroche à l’instant présent. Lorsque nous sommes entourés de beauté, que ce soit un magnifique coucher de soleil, une architecture harmonieuse ou la nature elle-même, nous sommes automatiquement ancrés dans l’instant présent. Nous n’avons pas envie d’aller ailleurs, de nous échapper, car nous sentons notre âme nourrie de l’intérieur. C’est pourquoi je recherche des lieux qui captivent non seulement par leur esthétique, mais aussi par leur capacité à raconter une histoire, à éveiller nos sens. Je suis attirée par des endroits qui me font vibrer, qui ont un potentiel émotionnel fort. Que ce soit en bord de mer, en montagne ou au cœur de la nature, ces lieux ont un pouvoir de guérison et d’éveil. Je les choisis, pour la plupart, simples et épurés, parfois plus sophistiqués, mais en connexion avec la nature, car cette dernière est l’un des plus grands remèdes qu’il soit.

Un dernier mot pour conclure…

Je dirai, de ne pas hésiter à aller à la recherche de cette expansion de la conscience en passant par le corps. De travailler à regarder la beauté du monde et de l’humain, plutôt que la laideur ou tout ce qui n’est pas comme on le voudrait. D’apprendre à moins juger. D’entreprendre un chemin pour grandir en âme et en amour. J’aimerais d’ailleurs citer Spinoza, dont mon ami Frédéric Lenoir explique et développe si bien la pensée, qui disait, que, dans la nature, tout être vivant tend à croître, persévère pour croître et pour grandir. Et l’état de bonheur viendrait, en grande partie, de ce sentiment de grandir, en s’accomplissant à travers des choses qui ont du sens, pour un chemin de vie qui trouve son sens… pas à pas, petit à petit.

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