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décembre 4, 2025

L’excellence scientifique féminine était à l’honneur à Rabat ce 1er décembre, lors de la 19ᵉ édition du Programme Jeunes Talents Maghreb du Prix L’Oréal–UNESCO Pour les Femmes et la Science. Cinq chercheuses maghrébines, algériennes, marocaines et tunisiennes, ont été récompensées pour la qualité exceptionnelle de leurs travaux, ouvrant des perspectives nouvelles dans des disciplines aussi variées que la bio-informatique, la biotechnologie, le génie civil, la chimie analytique ou encore l’intelligence artificielle.

Présidé par le Professeur Benjouad, Vice-Président Recherche & Développement de l’Université Internationale de Rabat, le jury rassemblait des figures majeures du paysage scientifique maghrébin :
les Professeures Rajaâ Cherkaoui El Moursli, Katim Alaoui, Safia Taïri, ainsi que le Professeur Mourad Telmini. Leur expertise a permis de distinguer cinq jeunes talents prometteurs parmi de nombreuses candidatures issues de la région. Chacune des lauréates a reçu un prix de 10 000 €, destiné à soutenir la poursuite et l’impact de leurs recherches.

Un engagement réaffirmé pour la visibilité des femmes scientifiques

Depuis 27 ans, le Prix L’Oréal–UNESCO accompagne les chercheuses du monde entier, avec une conviction forte : la science a besoin des femmes, tout autant que les femmes ont besoin d’un environnement favorable pour déployer leur potentiel. Une conviction que partagent pleinement la Fondation L’Oréal et l’UNESCO, qui soutiennent les femmes de science dans plus de 140 pays.

Les chiffres rappellent l’urgence : au Maghreb, malgré des avancées significatives, la parité reste fragile.
Si l’Algérie compte 47 % de chercheuses, le Maroc en recense 34 % et la Tunisie 31 % parmi les chercheurs. Des pourcentages encore en deçà de la moyenne mondiale, et qui soulignent l’importance d’initiatives structurantes capables de créer une dynamique durable.

La ministre marocaine de la Transition Énergétique salue un programme « essentiel et inspirant »

Présente à la cérémonie, la Ministre de la Transition Énergétique et du Développement Durable a livré une déclaration forte, saluée par l’assistance. Elle a tenu à souligner la portée du programme et l’importance de la diversité dans les métiers scientifiques : « Le Prix L’Oréal–UNESCO Pour les Femmes et la Science est une initiative essentielle qui met en lumière des chercheuses d’exception et inspire toute la communauté scientifique. J’ai moi-même pu compter sur la bienveillance de mes collègues masculins tout au long de mon parcours, preuve que le soutien doit rester au cœur de nos écosystèmes. Aujourd’hui, au-delà du plafond de verre, nous faisons face au glass cliff, ce qui rend indispensable des équipes de leadership réellement diversifiées, notamment dans les secteurs où l’erreur n’a pas de prix. À nos jeunes chercheuses : gardez le cap. Nous sommes à vos côtés, avec des mentors prêts à vous accompagner avec bienveillance. » Une prise de parole marquante, qui a rappelé l’importance d’un leadership inclusif et d’un accompagnement solide pour les scientifiques en début de carrière.

Des partenaires mobilisés pour soutenir une nouvelle génération de talents

Pour Laila Benjelloun, Directrice Générale de L’Oréal Maroc, cette 19ᵉ édition démontre une fois de plus la richesse scientifique du Maghreb : « Ces cinq lauréates incarnent la force de la science lorsqu’elle est portée par des femmes audacieuses. Elles repoussent les frontières de la connaissance et ouvrent des chemins nouveaux. En les valorisant, nous affirmons notre engagement à façonner un avenir plus équitable et plus inclusif. »

De son côté, Charaf Ahmimed, Directeur du Bureau régional de l’UNESCO pour le Maghreb, a insisté sur la dimension historique de cette transmission d’excellence, «Nous célébrons l’héritage puissant des femmes dans les sciences, un héritage encore trop souvent méconnu. Les jeunes chercheuses distinguées aujourd’hui prolongent cette histoire et contribuent à relever les défis de notre époque.»

Depuis son lancement au Maroc en 2006, puis son extension au Maghreb en 2013, le programme a déjà distingué 95 femmes scientifiques dans la région. Chacune d’entre elles contribue, par son travail, à dessiner un paysage scientifique plus juste, plus inclusif et plus innovant. À l’heure où les sociétés maghrébines affrontent des défis majeurs – transition énergétique, santé publique, transformation digitale, changement climatique – la présence des femmes au cœur des solutions n’est pas seulement souhaitable : elle est indispensable.

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Marrakech — Il est des visages qui ne s’oublient pas, des regards qui traversent le temps, des voix qui semblent porter l’âme entière d’un peuple. Fatima Hernadi, que le Maroc appelle avec tendresse Raouya, est de celles-là. Mardi soir, au Festival International du Film de Marrakech, elle n’est pas simplement montée sur scène : elle y a avancé comme on revient à un lieu intime, familier et indispensable.

La salle, debout, l’a accueillie comme on accueille une mère, une sœur, une artiste qui nous accompagne depuis toujours Et lorsque Raouya a posé la main sur la Golden Star qui lui était décernée, un frisson a parcouru la salle , un frisson de gratitude.

Une femme née pour jouer, née pour émouvoir

Fatima Hernadi est née à Azemmour, mais elle aurait tout aussi bien pu naître dans une légende. Elle a le port noble des femmes qui ont traversé les épreuves, la chaleur des gens simples, la force de celles qui ont choisi l’art comme on choisit un destin.Avant d’être l’actrice consacrée que l’on connaît, elle a été femme de théâtre, femme de scène, femme de vérité. Quand elle joue, rien n’est appris : tout est vécu, senti, offert. C’est cette vérité brute, presque troublante, qui a attiré les plus grands réalisateurs marocains, de Jillali Ferhati à Saâd Chraïbi, de Narjiss Nejjar à Nour Eddine Lakhmari. Avec eux, elle n’a pas joué des rôles. Elle a incarné des vies. Des vies de femmes blessées, résistantes, dignes, bouleversantes.

Des films qui ont marqué une génération

Qui pourrait oublier son rôle bouleversant dans Les Yeux secs ? Ou sa profondeur dans Thirst (Soif) ? Ou encore sa présence solaire dans Rock the Casbah ? Elle ne cherche jamais à plaire.Elle cherche à faire vrai.Et c’est exactement pour cela que le public l’aime, passionnément. Toutes générations confondues ! Même les réalisateurs internationaux l’ont vue : Claude Lelouch, Xavier Beauvois… tous ont reconnu en elle cette lumière rare, ce quelque chose qui dépasse le jeu, qui touche à l’essence même de l’humain.

Une actrice, oui, mais surtout une présence incontestable

À la télévision, elle éclaire l’écran comme un foyer éclaire une maison. Dans Mindil Sfia, Jabarout ou Saison sèche, elle apporte cette chaleur familière qui fait dire au public : “Tiens, Raouya est là. Alors ce sera bien.” Car elle n’est pas seulement une actrice. Elle est une voix. Une âme. Un morceau vivant du patrimoine marocain.

Le moment où Marrakech s’est arrêtée pour elle

Lorsque Nour Eddine Lakhmari lui a remis son prix, la salle a retenu son souffle. Raouya a alors pris la parole, avec cette modestie qui n’appartient qu’aux grands :

« Je suis reconnaissante… pour l’amour du public, et pour notre Roi qui soutient les artistes. »

Pas un mot de trop. Pas un mot trop fort.Juste ce qu’il faut pour toucher, comme toujours. Et tandis qu’elle parlait, beaucoup dans la salle avaient les yeux embués. Parce qu’on ne regardait pas simplement une actrice honorée. On regardait une femme qui a donné sa vie à l’art, avec une générosité rare.

Une grande dame. Une très grande dame.

À l’heure où les projecteurs de Marrakech s’allumaient sur elle, on avait la sensation d’assister non pas à un hommage, mais à une reconnaissance collective. Comme si tout un pays disait enfin :

« Merci, Raouya. Merci pour tout ce que tu nous as donné. Merci pour ta force, ta douceur, ton humanité. Merci d’être entrée dans nos vies et de ne jamais en partir. »

Fatima Hernadi n’est pas seulement une actrice honorée. Elle est une histoire, une émotion, un héritage. Une femme dont la carrière raconte un Maroc profondément humain. Une femme qui, de film en film, continue de nous rappeler que la grandeur ne se mesure pas au nombre de prix… mais à la trace que l’on laisse dans le cœur des gens. Et la sienne, cette trace, est indélébile.

Et puis, ce moment avec Lalla Oum Keltoum…

Parmi les instants les plus émouvants de la soirée, Raouya évoque volontiers, avec une pudeur attendrie : la rencontre avec Lalla Oum Keltoum.

Lorsqu’elle s’est avancée pour la saluer, Lalla Oum Keltoum l’a enlacée avec une chaleur spontanée, presque familiale. Et dans ce geste simple, dans ce sourire qui ne trichait pas, elle lui a soufflé ces mots qui ont illuminé le cœur de l’actrice :

« Je vous adore. »

Raouya en a été profondément touchée. Car il y a des compliments qui flattent… et d’autres qui réparent. Celui-là, avoue-t-elle, l’a enveloppée d’une douceur rare , comme si la grâce d’un instant venait couronner toute une vie d’art et de sincérité.

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Ayla : la lumière de deux sœurs, Ghita et Zineb Benkirane réinventent le bijou marocain

Avant d’être une marque, Ayla est une histoire d’amour sororal. Une lumière née d’un lien indestructible entre deux sœurs, Ghita et Zineb Benkirane, dont la complicité, l’éducation et l’héritage familial se transmettent aujourd’hui à travers des bijoux hybrides, modernes et profondément marocains. Elles dévoilent pour nous l’intimité derrière leur maison, entre émotion, tradition et création.

Petite pause mode et confidences des soeurs Benkirane, Ghita et Zineb, lors de l’événement Art & Architecture au Val d’Anfa Casablanca

Lors de l’événement Art & architecture, tenu au Val d’Anfa Casablanca, Ghita et Zineb Benkirane, nous parlent de leur marque Ayla. Loin d’être une simple marque de bijoux, c’est l’histoire de deux sœurs qui transforment leur lien en création, leur héritage en bijoux, et leur amour en lumière. Cette conviction, habituellement réservée aux fins d’interview, ouvre ici leur récit, tant il résume ce que Ghita et Zineb Benkirane incarnent.

Ayla, qui signifie clair de lune en iranien, porte le symbole de la relation qui unit les deux fondatrices. L’une imagine les pièces, l’autre structure la marque. Ensemble, elles ont créé un univers où tradition marocaine, modernité et émotion fusionnent naturellement. De leur atelier fassi aux inspirations indiennes, des pierres précieuses au Zellij marocain, elles posent une signature : l’audace respectueuse du patrimoine.

Petite pause mode et confidences des soeurs Benkirane, Ghita et Zineb, lors de l’événement Art & Architecture au Val d’Anfa Casablanca

« Ayla, c’est clair de lune en iranien. Cela traduit la lumière de notre relation », racontent-elles.
Puis, presque comme un rituel : « Elle, c’est Zineb. Elle, c’est Ghita. Et nous sommes les fondatrices de la marque Ayla. » L’aventure commence simplement : Ghita créait déjà ses propres bijoux. Zineb, elle, maîtrisait le côté business. « Nous nous sommes dit : pourquoi pas agrandir le projet, et en plus, avec ma sœur ? »

Petite pause mode et confidences des soeurs Benkirane, Ghita et Zineb, lors de l’événement Art & Architecture au Val d’Anfa Casablanca

Le style Ayla repose sur une idée forte : réinventer sans trahir un bijou marocain revisité, entre modernité et tradition. « Ce sont des bijoux modernes et traditionnels. On voulait apporter cette petite touche hybride à la femme marocaine : quelque chose de moderne, mais ancré dans notre culture. » Chaque pièce naît d’un croquis, puis d’un échange avec leur artisan fassi : « On commence par le dessin, puis on discute avec l’artisan sur l’harmonie entre matériau et design… » Les bijoux sont en argent, trempé en or 18 carats. Les pièces maîtresses, elles, se portent seules. « Je m’inspire des anciens bijoux marocains, mais aussi des bijoux indiens. Je veux sortir de l’ordinaire. » Même le Zellij marocain devient un moteur créatif.

Petite pause mode et confidences des soeurs Benkirane, Ghita et Zineb, lors de l’événement Art & Architecture au Val d’Anfa Casablanca

Ayla séduit large, au-delà des clichés : « Toutes les femmes aiment nos bijoux. Des jeunes, comme des femmes d’un certain âge. » Et une tendance les touche particulièrement : Voir « de jeunes femmes porter des bijoux marocains d’antan, avec une robe de soirée ou un tailleur moderne ».

Petite pause mode et confidences des soeurs Benkirane, Ghita et Zineb, lors de l’événement Art & Architecture au Val d’Anfa Casablanca

Une relation fusionnelle au cœur du projet

Tout chez Ghita et Zineb respire la complicité. Lorsque la question tombe « qu’est-ce qui pourrait vous séparer ? », la réponse fuse : « La mort. Ce n’est que la mort qui peut nous séparer. » Zineb poursuit : « C’est ma partenaire de vie. Ma moitié. Ma lumière. Ma force. Mon courage. Elle représente la vie. » Une relation façonnée par leurs parents : « Mon père disait que la plus belle richesse, c’est de voir ses enfants unis. C’est son patrimoine. »

Ayla est un héritage vivant, une continuité de valeurs familiales incarnées dans le bijou, un véritable lien intime, presque vivant. Pour les soeurs Benkirane, un bijou est plus qu’un accessoire : « Dès lors qu’on achète un bijou, on l’aime d’emblée. On en prend soin. On choisit l’événement où on va le porter. On l’adopte. Il devient une partie de nous. Il crée nos souvenirs ! » Une vision qui colle parfaitement à l’ADN d’Ayla : des pièces émotionnelles, créées pour durer et transmettre.

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