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décembre 5, 2025

Avec Khamssa w Khmiss, Jaylann signe l’un des projets les plus forts de sa carrière. Après le phénomène Ha Wlidi, la chanteuse marocaine revient avec une œuvre à la fois musicale, patrimoniale et profondément intime. Un hommage aux femmes du Maroc, à leur force silencieuse, à leurs gestes transmis de génération en génération, et à un pays dont elle célèbre la beauté, les couleurs et les traditions. Un projet-manifeste où musique, identité et mode s’unissent pour raconter une histoire que seule une artiste comme elle pouvait offrir. 

Chanter la mémoire, chanter les femmes

Dans cette nouvelle chanson, Jaylann pose sa voix comme on pose une main sur une épaule familière. Khamssa w Khmiss n’est pas un single de plus : c’est une remontée vers l’origine, vers ces femmes qui veillent, cousent, portent, guérissent, racontent , souvent sans un mot. Celles qui ont façonné son imaginaire, ses gestes, son rapport au monde.
Le morceau fait résonner la langue du Maroc profond, ses inflexions populaires, ses formules protectrices, ses superstitions bienveillantes. On y entend le pays comme on entend une mère chanter dans une cuisine. Jaylann ne cherche pas l’effet : elle cherche la vérité d’un souvenir collectif. Dans cette pudeur, quelque chose se soulève , une émotion simple, précise, qui donne au morceau la force des évidences.

Un clip comme un poème filmé

Au Chellah, lieu de ruines et de racines, Jaylann laisse la caméra capter ce qui demeure quand les mots s’arrêtent : la marche lente d’une femme, la vibration d’un tissu, la lumière sur une pierre ancienne. Le clip, réalisé par Farid El Malki, ressemble à un carnet de route retrouvé dans une maison familiale : un carnet où l’on aurait noté les silhouettes aimées, les paysages transmis, les instants qui construisent une identité.
À la musique, Beathoven et Mourad El Madani tissent un écrin minimal, presque rituel, qui laisse la voix prendre toute la place. Rien d’ornemental : juste l’essentiel. Dansée, vécue, tenue par la chorégraphie subtile de Zakaria Bennane, l’image se déploie comme une prière douce adressée au pays. Ce Maroc-là n’est pas un décor : c’est une peau. 

Les vêtements : un pays cousu à même le corps

Dans Khamssa w Khmiss, les vêtements ne sont pas des costumes : ils sont des archives. Sous la direction de la styliste Bouchra Ennokra accompagnée de Fati Mez et Amal Benayad : une vingtaine de tenues ancestrales réapparaissent à l’écran comme des trésors remis en circulation. Caftan fassi, haïk d’Oujda, malhfa sahraouiya, tenues juives traditionnelles, vêtements sahraouis d’Errachidia : chaque pièce raconte une ville, une tribu, une mémoire.
Fati Mez convoque les broderies anciennes, les motifs du mobilier traditionnel ; Amal Benayad travaille les couleurs terracotta, safran, bordeaux ; Ennokra fait vivre des pièces qu’elle protège depuis des années de l’oubli et de l’appropriation. Ici, le vêtement n’est plus un ornement : il devient une carte du Maroc, une transmission, un geste de gratitude. Dans ce clip, le textile respire, il circule, il relie. Il rappelle que l’identité est d’abord une histoire qu’on porte. 

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