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décembre 1, 2020

La réouverture de l’hôtel Es-Saadi en novembre, a été marquée par l’exposition « État d’Urgence », tenue au coeur du prestigieux palace avec son ambiance bien poétique. De grands noms de l’art marocain ont côtoyé une jeune génération d’artistes peintres et plasticiens pour une exposition sous le signe de l’émotion pour faire revivre la culture confinée pendant de longs mois au Maroc. L’émotion était doublement au rendez-vous avec le récital donné par la jeune Maha Zahid, majestueuse sur son piano, sous les cieux doux de la ville ocre.

  • En quoi était-il merveilleux votre séjour artistique à Marrakech?

Tout d’abord, le fait de retourner au Maroc après une aussi longue fermeture des frontières a beaucoup joué. Marrakech est une ville qui me rappelle les vacances de printemps de mon enfance. Et enfin l’équipe du Essaadi Marrakech Resort a tout fait pour que ce séjour soit exceptionnel. A commencer par l’accueil qui m’a été réservé à l’aéroport même et par Madame Elisabeth Bauchet-Bouhlal à mon arrivée au Palace, le personnel qui est au petit soin, le piano placé sous la voute du palace qui embellit le son pour ne citer que quelques détails de la magie de ce weekend.

  • Beaucoup de magie n’est-ce pas ! L’art, la musique, le piano, la ville ocre…

En effet ! Un lieu qui met en avant l’art et la culture de notre pays et dans notre pays. On n’a pas toujours l’opportunité de jouer dans des lieux pareils, avec une histoire aussi riche. C’était ma première fois à Marrakech et j’espère y retourner et y donner d’autres récitals.

  • On est forcément heureux quand on est artiste ?

Je crois qu’on est heureux quand on fait le métier que l’on a choisi. Après cela ne veut pas dire qu’on ne trouve pas de difficultés, mais disons qu’on les voit différemment.

  • La musique classique est un registre incompris au Maroc ? La télé marocaine a du mal en tous les cas…

La musique classique est un registre incompris ou disons, connoté partout dans le monde et pas qu’au Maroc. Les gens pensent que c’est une branche réservée à l’élite, or c’est un courant comme un autre. Il ne faut pas oublier que la musique classique a inspiré plusieurs courants de musique actuelle. Ça m’a toujours amusé de voir les gens fans de certaines introductions de musique de variété qui sont copiées de musiques qui datent du 19e siècle. La télé marocaine d’aujourd’hui ne diffuse pas de concerts de musique classique, or, elle l’a longtemps fait dans les années 60… En tous les cas, les journalistes de nos chaines nationales ont toujours encouragé mes évènements et ils ont toujours fait le déplacement pour les reportages avec rigueur et respect.

  • Et pourtant vous êtes un modèle extraordinaire pour la jeunesse et les jeunes filles marocaines…

Toute personne qui se bat pour un projet ou un rêve est un exemple pour notre jeunesse. On est nombreux au Maroc, et avons tous des parcours plus ou moins atypiques. Peut-être qu’il faut mettre la lumière sur cette jeunesse battante. Et sans oublier que nous avons tous eu des modèles ou des personnes qui nous ont motivés. Je n’oublierai jamais mon professeur de philo Mr Mohamed Al Moufid dont les cours étaient une source d’inspiration et d’ouverture sur le monde.

  • Essadi Resort est une institution résolument engagée pour l’art, vous pensez que la musique classique est suffisamment parrainée par les entreprises marocaines…

Les entreprises marocaines parrainent par exemple les orchestres et c’est déjà très bien. Malheureusement ce qui nous manque c’est le mécénat pour les jeunes dans leurs études artistiques et un accompagnement financier après l’obtention de leurs diplômes pour qu’ils puissent démarrer dans la vie active. Nous savons tous que pour enregistrer un disque par exemple cela demande des fonds. Un concertiste à ses début se voit dans l’obligation de donner des concerts gratuitement ou avec un très petit cachet, ce qui ne suffit pas pour vivre. Ce soutien financier peut aider les jeunes diplômés. Sans cela on est contraints aux petits boulots à cotés et ainsi ramener son art à un second plan. Je démarre par exemple un doctorat en musicologie l’an prochain. Sans financement l’aboutissement de ce projet aurait très très compliqué. J’ai eu la chance d’avoir comme mécène la CMOOA et Hicham Daoudi à mes côtés pendants mes deux premières années à Paris. Sinon, jamais je n’aurais pu poser les pieds en France et faire des grandes études d’art.

J’ai eu la chance d’avoir comme mécène la CMOOA et Hicham Daoudi à mes côtés pendants mes deux premières années à Paris. Sinon, jamais je n’aurais pu poser les pieds en France et faire des grandes études d’art

  • Comment votre entourage familial directe, a-il joué un rôle dans votre parcours et votre réussite ?

Ce sont mes parents qui m’ont inscrite au conservatoire à l’âge de 6 ans. Quand j’ai eu 15 ans et que je leur ai annoncé que je voulais en faire mon métier, c’était un vrai choc pour eux. Mais après moult discussions avec le soutien de mon frère Anass, Ils ont accepté. Aujourd’hui ils assistent à tous mes concerts au Maroc et me suivent sur les réseaux sociaux. Ils sont engagés pleinement avec moi.

  • Une jeune pianiste au Maroc est une jeune marocaine pas comme les autres ?

Non, il suffit de se rappeler d’où l’on vient. Je suis une marocaine comme toutes les autres. Ce n’est pas ma nationalité qui a fait ce choix, c’est mon cœur.

  • Vous rêvez sans cesse n’est-ce pas… à quoi pour votre carrière ? À quoi pour votre vie de femme au Maroc ? À quoi pour le monde ?

Je rêve d’aller jusqu’au bout de mes projets et de mes études supérieures qui me permettent aujourd’hui de rencontrer des gens brillants. Dans quelques années je serais ravie si après mon doctorat nous réussissons avec d’autres docteurs marocains à créer cette filière à l’université Marocaine et faire que ces études-là, soient valorisées. J’aimerais mener une vie de concertiste et de maitre de conférences.

 

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Cuisiner est un art tout simplement, voilà ce qui pourrait résumer le monde de Nargisse Benkabbou, visiblement voué à la gastronomie 5.0. Parcourir sa plateforme digitale « mymoroccanfood.com » est une véritable explosion de sensations gustatives. La marocaine qui a eu la chance de vivre une enfance à Bruxelles, égayée tous les jours d’une table marocaine bien garnie par les soins de ses parents épicuriens, a réussi le pari de créer  une cuisine marocaine brodée au fil précieux de son héritage culturel. Nargisse Benkabbou est aujourd’hui Cheffe exécutive du restaurant réputé « L’mida » à Marrakech, a écrit un premier livre de cuisine « Casablanca : My Moroccan Food », publié en 2018, et a été nommée « Rising Star for Food » par The Observer. Une surdouée des fourneaux au destin qui brille de mille et une étoiles.

  • Une belle plateforme digitale… on imagine une grosse artillerie autour…

Merci, mais pas vraiment! Je gère ma plateforme seule depuis le début. J’ai fait le design de mon site web en 2014 lorsque j’ai commencé à poster mes recettes et pratiquer la food photography. Ça me prend un certain temps au quotidien, certes, mais j’ai la capacité d’être complètement automne et de ne dépendre de personne, et pour moi c’est très important.

  • Comment avez-vous plongé dans la gastronomie?

Mes parents sont de grands épicuriens donc on peut dire que je suis née dans la gastronomie. Ceci dit, il m’a fallu quelques années dans le monde du travail conventionnel pour faire un changement de carrière et entamer ma formation de chef. 

  • La gastronomie marocaine est une si belle et bonne vitrine du royaume à l’international, tout cela est selon vous bien optimisé …

Je pense qu’un effort collectif plus fort et conséquent est nécessaire pour exporter une vision plus moderne de la gastronomie marocaine. La gastronomie de manière générale évolue avec son temps et pour l’exporter je pense qu’il faut également prendre ce fait en considération. 

  • Vous êtes visiblement pour une cuisine marocaine authentique mais rafraîchie, moderne et au goût du jour, comment trouvez-vous le bon équilibre ? 

Ce n’est pas toujours facile de trouver l’équilibre mais on y arrive avec la pratique. Je trouve que le plus important est la transparence, on peut modifier un plat si on pense que c’est justifié, mais il est important de le dire et surtout de ne pas prétendre qu’il est traditionnel. 

  •  2018 fut visiblement l’aînée des distinctions… Racontez-nous

La sortie de mon livre en 2018 fut effectivement une étape clé dans ma carrière de chef. Dès sa sortie, mon livre a reçu plusieurs éloges et cela m’a permis d’élargir le nombre d’opportunités auxquelles j’avais accès ainsi que d’agrandir ma plateforme sur les réseaux sociaux. Ce fut vraiment une très belle expérience qui continue de porter ses fruits. 

  • « Un livre infusé des saveurs du Maroc » une des nombreuses critiques à la sortie de votre livre « Casablanca », Quelle est votre critique à vous sur votre oeuvre?

C’est un livre qui pour moi représente une cuisine marocaine contrastée, on peut y trouver des recettes purement marocaines ainsi que d’autres plus occidentales. La tâche ne fut pas facile, mais je pense que dans mon livre, j’ai finalement réussi à trouver un équilibre entre tradition et modernité. 

 

CUISINE PROUST

1 Couscous express?

Pas impossible…

1 Harira minute? 

En sachet? Je passe mon tour 

1 Tagine au bureau? 

Tagine partout!

1 Taktouka sandwich? 

J’adore l’idée 

1 Pastilla healthy? 

Pastilla au poisson

1 Corne de gazelle/barre énergétique? 

Pourquoi pas! 


CUISINE POUR HOLA! MAROC

Une bonne petite salade légère comme un souffle et au caractère bien trempé dans un Amlou. Renversant! 

INGRÉDIENTS (4 personnes)

120 gr de laitue frisée (ou tout autre type de laitue) – 4 petites tranches de pain complet – 4 crottins de fromage de chèvre – 2 pommes rouges – 80ml d’Amlou

VINAIGRETTE 

100 ml d’huile d’olive – 1 cuillère à soupe de moutarde – 1 cuillère à soupe de vinaigre – 2 cuillères à café de thym séché et plus pour saupoudrer le fromage – 1 cuillère à soupe de jus de citron – Sel et poivre au goût

MÉTHODE

Préchauffez le gril de votre four à son réglage le plus élevé. Tranchez finement vos pommes et coupez-les en lanières de 1 cm. Transférer les ingrédients de la vinaigrette dans un grand saladier et mélanger jusqu’à consistance lisse. Mélangez la laitue et les pommes avec la vinaigrette. Répartir la salade et les pommes assaisonnées dans 4 assiettes. Garnir chaque tranche de pain d’un crottin et d’une pincée de thym séché. Déposer le pain sur une plaque et transférer au four. Les grils fonctionnent généralement très vite, je vous conseille donc de garder un œil sur le fromage jusqu’à ce qu’il soit légèrement doré et mou (en fonction de votre gril, cela devrait prendre 2 à 4 minutes). Garnir chaque assiette d’une tranche de pain et verser deux cuillères à soupe d’amlou sur le fromage. Servir immédiatement. 

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