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septembre 24, 2022

« Je vais gagner un Oscar ! »

En plein festival du film de San Sebastien, le plus important de toute l’Espagne, Najat Kaanache, la célébrissime cuistot Basque d’origine marocaine nous parle de son rêve de gagner un Oscar !

 

« Vous plaisantez » dit on a la Cheffe dont les yeux brillent « Un Oscar avec vous et avec tout le peuple marocain, je ne suis pas folle, je suis vraiment vraiment sérieuse avec cela, très très, sérieuse… ». A peine croyable. Si si, nous sommes bien à Rabat, ce samedi 17 septembre, dans la ville impériale, par cette belle journée éclatante de mille et un rayon de soleil dès le matin, pour suivre les répétitions d’un événement d’inauguration du Marriott Rabat. Jamais nous aurions cru croiser un tel personnage sorti de nulle part dès les premiers contacts avec Najat Kaanache. Une sirène des plaines… une femme mirage probablement aux multi âmes superposées, nous répond avec amour et humilité sur cette question des Oscars, « Pour avoir un Oscar on a besoin d’une histoire. Nous avons une histoire, nous avons commencé à l’écrire, nous avons besoin que le Maroc soutienne l’histoire, les marocains aussi ».

Najat Kaanache avec le chef britannique de renommée Gordon Ramsay

Najat qui est née à Taza, et partie à l’âge de six ans avec ses parents vivre en Espagne dans la belle ville de San Sebastien, nous parle de ce lien divin avec les Oscars, « Le festival de cinéma de San Sebastien est pour moi le plus extraordinaire événement d’Espagne d’abord parce que la ville est magique avec la vielle cité, la mer, la montagne, la gastronomie, les gens, la culture, tout cela va ensemble. Ensuite c’est un festival qui compte chaque année de grands noms du cinéma mondial mais avec cette foulée du tapis rouge si singulière, libre et décompléxée. Vous pouvez voir sur le tapis rouge, Antonio Banderas comme Salma Hayek ou Michael Douglas ou encore Javier Bardem et Penélope Cruz comme les voir marcher naturellement dans la rue ».

Nous sommes littéralement subjugués par cette femme singulière qui a grandi et baigne dans la pure culture et traditions basques, « Pour moi qui suis née et grandi à San Sebastien et passé mon adolescence à voir de loin les gens les plus élégants de ce monde de célébrités au festival de cinéma de San Sebastien, je me disais qu’un jour ce sera mon jour, un jour je pourrais raconter mon histoire, celle d’une petite fille qui a vite compris l’importance des valeurs de ténacité, de persévérance et de détermination pour atteindre ses rêves, une petite fille qui a compris qu’elle pouvait espérer, croire, pousser ses rêves sans limites. C‘est très important pour moi aujourd’hui d’inspirer les nouvelles générations et leur donner envie de croire en leurs rêves, sans oublier qu’ils ne tombent pas du ciel mais se réalisent par le travail ».

Najat Kaanache dans son restaurant "NUR" à Fès

Si imprégnée de ses origines marocaines, elle décide d’ouvrir il y a quatre ans un restaurant marocain aux influences diverses et variées, miroir de sa personnalité et sa vie marquée par de nombreux voyages dans les quatre coins du monde ! « L’une des raisons qui m’ont poussée à étudier le théâtre et le cinéma à l’université de Londres c’est ma quête de m’exprimer et de raconter des histoires à l’instar d’un Harry Potter pour le monde de la nourriture, un monde capable de créer une synergie formidable entre les gens, la  famille, la nature, avec ce pouvoir magique de réunir tout cela autour d’une table. Il faut enseigner aux enfants tout cela dans l’amour et la passion ». Cette fée des fourneaux est très active sur les réseaux sociaux et semble à chacun de ses programmes télé, parler à la planète entière qui ne la connait que trop bien! Ici, on la découvre, à peine! Hola! Maroc est si fière de retrouver bientôt, Najat la lumineuse dans son nouveau fief, à Fès cette fois-ci, déjà très prisé par des célébrités du monde entier. 

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Dans « Chettah », le premier long métrage de Lotfi Ait Jaoui en compétition au Festival National du Film de Tanger, le réalisateur propose un film touchant malgré les maladresses, hommage à la danse et à Bouchaib El Bidaoui. Rencontre. 

C’est l’histoire de Rabiæ , un jeune sportif. Il est coach et fils d’un Imam très religieux. Il se voit contraint de faire équipe avec une troupe de musique populaire et danser comme Chettah (travestit en habit féminin) afin de gagner une subvention européenne
pour équiper sa modeste salle de sport et épouser sa bienaimée Jamila fille du président de la commune du village… Au casting : Abdelilah Rachid, Ben Issa El Jirari, Ayoub Abounasser, Basma Mazouzi, Abdellatif Chaouqi, Adil Louchgi, Abdelilah Amal, Sonia Okacha, Zhor Slimani et Asmaa Khamlichi.

« Lorsque j étais au lycée je passais souvent par la place Jamaa Al fana et je m arrêtais pour admirer les prestations des différents artistes de la place . À chaque fois, un moment spécial , un véritable festival quotidien qui me faisait rêver . Mais ce qui attirait mon attention et ma curiosité a l époque c’était chettah . Ce danseur déguisée en femme qui parvient à réunir beaucoup de fans .. C’est en 2003 , l’année de mes débuts dans le domaine que je me suis rapproché de ce personnage lors d un reportage avec un prod étrangère » confie le réalisateur Lotfi Ait Jaoui qui s’intéresse au danseur, à cet artiste caché par un déguisement qui danse et s’exprime malgré le jugement de la société. A la fois méprisé et adulé, le danseur est un personnage clé de la société, et de la place Jamaa El Fna.

Qui est le Chettah ?

« Ce sont généralement des hommes qui ont débarqué à Marrakech venant des villages et des villes avoisinantes pour gagner de quoi nourrir leurs familles, ils habitaient à proximité de la place avec leurs épouses et leurs enfants ce qui est étrange. Paradoxalement, ils étaient tous considérés comme homosexuels de part leur choix artistique, ce qui n’était pas toujours le cas » confirme le réalisateur qui décide de faire du sujet une comédie au lieu d’opter pour un drame. Une façon de faire passer des messages lourds plus facilement.  Un choix subtile pour cette comédie pour le moins féministe, où les femmes sont plus clairvoyantes que des hommes fermés et têtus. « Ma mère et mes tantes vivaient avec Bouchaib El-Baidawi Celui qui apportait la joie aux familles marocaines loin de l’extrémisme et du fanatisme » renchéri le réalisateur qui a su faire passer des messages importants dans son film.

 

Un réalisateur « modeste »

C’est tout du moins comment Lotfi Ait Jaoui se décrit. « Je suis un réalisateur modeste ولد الشعب du peuple. J’ai travaillé pendant près de vingt ans dans le domaine de l’audiovisuel, assistant réal pour des projets internationaux. Je veux faire entendre la voix du peuple , Je veux combattre les préjugés! » confie le jeune réalisateur qui auto produit son film. « J’ai rencontré le producteur et nous nous sommes mis d’accord pour faire exister ce travail. Une idée du Feu Hassan Lotfi Fota. .Nous avons travaillé avec le scénariste Youssef Ait Mansour, qui a posé les premières briques, puis nous avons continué avec le second scénariste Mehdi Aboubi de l’Ecole Supérieure de l’Audiovisuel de Marrakech, ESAVv ».

 

Une oeuvre d’une belle sincérité qui bouscule les tabous et remet la danse à sa place. Dans le coeur des gens qui l’aiment. Le film en compétition porte de belles valeurs et balayent les préjugés et toutes ces idées reçus installées par l’extrémisme. Un film qui fait du bien.

 

 

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