La Journaliste Grand Reporter chez Aujourd’hui le Maroc prend part au mouvement « Les femmes sur leur 31 » et nous livre ses pensées sur la journée de la femme.
- Que représente pour vous l’expression « Se mettre sur son 31 »?
Ça évoque la mode, être bien habillé(e). Mais pour moi, je pense qu’il est avant tout question d’âge : À un certain moment de notre vie, nous avons besoin d’être bien dans ses pompes avant d’être sur son 31. Quand on se réveille le matin, on a envie de s’habiller selon la météo… pas forcément avec des talons aiguille, surtout avec notre métier de journaliste. On peut être sur son 31 en jean, bien habillée, bien maquillée, et surtout si on dégage de belles énergies et de belles ondes avec un sourire. Pour moi, être sur son 31 c’est un ensemble. Je dirais qu’on s’éloigne de la signification première de l’expression de plus en plus. Il faut juste être bien.
- Le 8 mars alors c’est une journée qui vous agace ?
Franchement, le 8 Mars est une belle journée. Dans le groupe dans lequel j’évolue, ça fait toujours plaisir de recevoir un cadeau, des messages de la part d’amis… Seulement, au stade de notre parcours et de notre vie professionnelle, on attend beaucoup plus. Le 8 Mars dans ses débuts qui remontent à 1909, c’était beaucoup plus des doléances des femmes, et je pense que le Maroc est encore loin sur ce volet-là. Certes, il y a eu des avancées, mais aujourd’hui il faut prendre le taureau par les cornes et légiférer pour que par exemple les entreprises qui se positionnent sur la stratégie du genre commencent vraiment à instaurer des mesures d’encouragement vis-à-vis des femmes. Les cadeaux faits aux femmes dans les entreprises à l’occasion du 8 Mars, c’est bien, mais avoir des promotions internes, une stratégie de ressources humaines tournée vers la femme. Ça c’est de la RSE. Donner une fleur ou un cadeau, ça fait plaisir, on ne va pas dire non. Mais je pense qu’aujourd’hui, et vu la volonté royale et le positionnement de la femme sur la scène économique, et vu que la population est à 50-50, s’il y a un plan du Maroc en marche, il faut absolument aller avec la femme. Et quand je parle de la femme, je ne parle pas que des femmes de la ville. L’image d’une femme croisée à Tizi N’oucheg à quelques kilomètres de Marrakech, me fait penser à la femme rurale qui travaille bien plus que l’homme. L’homme est sur l’âne en train d’avancer, et la femme a sur les épaules des marchandises et des tas de branches pour chauffer le logis. Alors quand on me dit que la femme n’est pas l’égal de l’homme, je dis oui, mais dans l’autre sens.
- Quelle part donne votre programme et votre média à cette journée et à la cause féminine en général?
Je suis journaliste depuis 20 ans et j’ai démarré dans l’investigation, mais plutôt dans le monde économique. Mais avec la mouvance et les progrès opérés au Maroc, au niveau des indices humains, et je prends l’exemple des petites filles qu’on arrive à repêcher et scolariser au lieu qu’elles aillent travailler, ça fait partie du Maroc en marche. J’ai ainsi diversifié mes axes de traitement journalistique et j’ai beaucoup sensibilisé sur ce volet-là, et sur le volet du capital humain. Je mets très souvent en lumière le leadership féminin, sur des femmes qui ne sont pas forcément connues mais qui ont des trajectoires magnifiques. Aujourd’hui, il faut donner des modèles inspirants mais des modèles qui soient faisables. Une étudiante ne peut pas s’identifier à une ministre ou à une écrivaine, il faut qu’elle s’identifie à une personne qui a réussi et qu’elle puisse se reconnaitre dans le monde social dans lequel elle évolue, sinon ça devient de l’utopie. Je pense que le rôle des médias est de mettre de la lumière sur les femmes qu’on peut comparer à des abeilles, qui sont dans l’ombre et qui travaillent discrètement tout en étant efficaces, et il y en a beaucoup au Maroc.
- Et si vous citiez 31 adjectifs qualificatifs de la femme marocaine…
Je vois la femme comme un être sensible. Elle est généreuse, empathique, et c’est une force que l’homme n’a pas forcément. Elle est dotée d’une intelligence émotionnelle, ce qui est une valeur très importante en termes de leadership. Belle, humble, discrète, coriace, courageuse, guerrière, batailleuse…
« Les femmes sur leur 31 » est une action engagée bien féminine initiée par la rédaction de Hola! Maroc et celle de Visage du Maroc. D’une part le média des célébrités marocaines d’ici et d’ailleurs et d’autre part la plateforme qui met en avant les femmes marocaines entrepreneurs dans divers domaines prédominants de la société marocaine. Chaque deux mois, 31 femmes influentes de diverses univers se prennent au jeu de la photo et de la vidéo, vêtues d’un tee-shirt à l’effigie de la campagne « Les femmes sur leur 31 » et nous livrent leurs pensées sur le 8 mars.