La 22ème édition du Festival National du Film de Tanger a mis en évidence des grandes actrices et un talent au féminin. Dans cette édition, les réalisateurs ont misé sur des rôles féminins forts portés par des actrices touchantes.
Meryem Zaimi : rôle de transformation
Pour camper le rôle de la militante, écrivaine et sociologique qui a marqué le Maroc et le Monde par ses écrits et sa pensée, l’actrice s’est donné les moyens. Elle avoue être passée par la case chirurgie en se faisant des injections quitte à risquer de ne jamais retrouver son visage d’avant. Elle n’a pas hésité à se raser les sourcils pour ressembler au plus près à Fatima Mernissi .Un véritable rôle de composition qui évolue dans le temps où Meryem Zaimi donne du corps et de l’âme à un personnage qui habite en elle. Dans ce film personnel de Abderahmane Tazi, l’actrice confirmé a révélé une autre facette d’elle.
Mouna R’Miki, rôle psychologique
Pour le rôle de Rania, le nouveau personnage du premier film d’un Driss Roukh ambitieux derrière les caméras, Mouna R’Miki offre au public un personnage nuancé et un jeu profond et juste. Dans le rôle de cette femme qui vit entre le rêve et la réalité, le mensonge et la vérité, l’actrice qui a fait ses armes au Conservatoire Stella Adler de New York, n’a pas hésité à prendre des risques pour le rôle, dans le froid de Ifrane où elle réalise toutes les cascades toute seule. les scènes de nuit sont un vrai challenge que l’actrice relève avec brio car elle joue avec tout son être. La comédienne viscérale a su donner de la consistance à un rôle loin d’être facile. Un jeu multidimensionnel entre la folie et l’ivresse, où elle donne un sens a chaque plan et de la force à chaque séquence. Une mission difficile puisque tout le film repose sur ses épaules. Un film qu’elle sauve dignement. Dans « Jrada Malha » du réalisateur acteur, une comédienne au supplément d’âme et d’être est née, probablement primée à la fin du festival comme meilleure performance féminine…
Noufissa Benchehida , rôle physique
L’actrice livre une performance convaincante dans le dernier film de Brahim Chkiri , « Come back », où elle incarne Batoul, une mère courage qui fera tout pour sauver son fils des méandres de l’extrémisme et de Daech. Quitte à aller en Syrie le chercher. Un rôle physique où l’actrice a tout donné : « Toutes les scènes du film étaient plus difficiles les unes que les autres, chacune tirait l’autre vers elle, et c’est ça qui fait une histoire. Mais la plus dur émotionnellement, c’est au moment où elle découvre que son fils est parti pour s’enrôler dans les rangs de DAECH en Syrie. Ça a sonné la fin de sa vie. C’était partir chercher son fils ou mourir, ou bien ne rien faire et mourir. Elle a choisi de partir, j’aurai choisi de partir aussi » confie la comédienne.
Hanaa Bouab, rôle poétique
L’actrice , chanteuse et guitariste Hanaa Bouab a révélé l’étendu de son talent dans le dernier film de Jamal Souisi : Morjana. L’histoire d’une cantatrice qui veut reprendre Carmen au Maroc après avoir vécu en France et qui perd l’amour de sa vie en route. L’actrice qui est chanteuse dans la vie et qui s’épanouit au théâtre dans des projets comme les 1001 Nuits joué pendant plusieurs mois au Théâtre de l’Odéon, a rejoint les cours Florent avant d’être l’heureuse élue du réalisateur marocain pour camper le rôle titre de son film. Une comédienne et artiste complète qui a beaucoup à donner … Talent à suivre !