L’artiste Abdelkader Laâraj et sa passion des couleurs s’invitent à L’Atelier 21 à Casablanca

Du 15 avril au 17 mai 2025, la galerie L’Atelier 21 accueille pour la première fois l’artiste Abdelkader Laâraj, figure discrète mais profondément singulière de la scène artistique marocaine, pour une exposition solo intitulée La passion des couleurs. Ce rendez-vous, attendu de longue date, est une célébration du regard, un hymne vibrant au pouvoir plastique de la couleur et à la sensualité de la forme.

L’école de la vie et de l’amitié : un parcours entre Melehi et Chabâa

Autodidacte éclairé, Abdelkader Laâraj est né à Casablanca en 1950. Il ne fréquente pas les académies mais s’initie au geste artistique aux côtés de deux géants du Groupe de Casablanca : Mohamed Melehi et Mohamed Chabâa, dont il fut à la fois l’assistant, le confident et l’ami. De cette proximité naît une pédagogie silencieuse, un compagnonnage artistique qui façonne une sensibilité ancrée dans l’histoire moderne de l’art marocain, mais résolument tournée vers une quête personnelle, intérieure.

L’entre-deux des formes : abstraction habitée, figuration vibrante

Le travail de Laâraj se nourrit d’une dialectique subtile entre abstraction et figuration, une tension féconde que souligne l’écrivain Olivier Rachet dans le texte du catalogue :

« Il s’agit de tracer des ponts entre un langage de l’abstraction plus schématisé que géométrisé et une figuration qui ferait la part belle aux corps, dans toute leur dimension voluptueuse et spirituelle. »

Ainsi, l’œuvre se tient sur un fil, à la frontière du décoratif et du charnel, du sacré et du sensuel — une recherche de l’équilibre, de la vibration pure.

Corps et couleurs : une sensualité picturale assumée

Le corps féminin, récurrent et central dans l’œuvre de Laâraj, n’est jamais anecdotique. Il est exalté, sublimé par une palette incandescente où les couleurs ne décrivent pas, elles incarnent. Rachet note encore :

« La couleur. Telle est l’autre préoccupation de l’artiste, qui n’établit pas de distinction entre celle-ci et le dessin. […] Le jaune cohabite avec le vert, le rouge, le mauve, le rose, l’orange ou le noir sans complexe. »

Les aplats, les superpositions audacieuses, les jeux de contrastes dessinent une poétique de la chair, où la peinture devient presque souffle, matière vivante.

La peinture cellulosique : une technique, un geste hérité

De ses mentors, Laâraj a hérité une maîtrise rare de la peinture cellulosique, une technique exigeante qu’il manie avec virtuosité. Elle confère à ses formes des nuances profondes, une densité presque tactile. Là où la couleur s’étale, la lumière affleure. Chaque toile devient alors un espace d’intensité visuelle, un appel au regard, à la contemplation.

Un artiste au-delà des frontières : de Casablanca au monde

Présent dans de nombreuses collections privées et publiques, Abdelkader Laâraj a exposé aussi bien au Maroc qu’à l’international : en France, en Italie, au Canada ou encore aux États-Unis. Son œuvre, rare et précieuse, s’inscrit dans une géographie intime de l’art, entre héritage marocain et résonance universelle.

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