Mai 2022, Collectif des femmes des Médias 31C2. La Journaliste prend part au mouvement « Les femmes sur leur 31 » et nous livre ses pensées.
- Quelle est votre sentiment sur le mouvement depuis sa naissance en mars 2022 ?
J’avoue avoir été agréablement surprise par le mouvement dans le sens où il m’a semblé un peu décalé. À ce stade c’est un peu précoce de l’évaluer mais je peux d’emblée dire que j’y adhère parfaitement car c’est un mouvement qui donne la parole aux femmes journalistes afin d’exprimer leur opinion sur un certain nombre de sujets à l’instar de la femme, la femme dans la société marocaine et son évolution à travers ces deux dernières décennies.
- Vous adhérez à la valeur d’encourager l’entrepreneuriat féminin comme principale cause du mouvement ?
Absolument. L’autonomisation de la femme a toujours été un grand problème de l’équité entre la femme et l’homme. Durant ces deux dernières décennies la femme marocaine a acquis pas mal de choses dans le sens où nous avons traversé un long chemin. Ce serait ingrat de dire qu’on n’a pas eu des avancées, on a eu de très belles réalisations grâce à l’acharnement du mouvement féminin pour ne citer que le code de la famille et le code de la nationalité. Même si le code de la famille semble aujourd’hui désuet et qu’il faudrait penser à le réviser afin d’y apporter certaines améliorations, il faut dire qu’à son institution, il a fait l’objet d’une véritable révolution, mais aujourd’hui il comporte certaines lois et dispositions qui sont incompatibles avec la réalité marocaine. Il faudrait peut-être instituer un débat national pour abolir certaines lois et permettre à la femme marocaine d’avancer, d’être dans cet élan et cette dynamique de réformes et de pouvoir évoluer en permanence. Pour revenir à l’autonomisation de la femme marocaine, c’est un levier pour l’économie nationale. Il faudrait encourager la femme à créer son entreprise, certaines le font déjà mais elles ne le savent pas, plusieurs femmes au Maroc sont la seule ressource financière de leurs familles. Aujourd’hui, si ce mouvement pouvait amener ce changement, il permettrait à des femmes de vivre décemment. Plusieurs d’entre elles n’ont pas de culture juridique, elles ne connaissent pas leurs droits, alors si on les encadre grâce à des mentors qui peuvent les mettre sur certains pistes, ça pourrait vraiment les sortir de cette vie dure quelles mènent au quotidien.
- Votre regard sur l’expression se mettre sur son 31 a-t-il changé alors ?
Très sincèrement non, mon idée de l’expression n’a pas changé pour la simple raison que j’ai changé ma perception de cette phrase depuis longtemps. Il fut un temps ou j’accordais beaucoup d’intérêt à l’apparence, cela me bouffait beaucoup d’énergie et de temps et grâce à mon parcours personnel et professionnel, mes nombreux voyages et grâce à des personnes magnifiques de culture très différentes, j’ai pu troquer cet interêt pour le paraitre contre quelque chose de plus profond et plus noble qui est l’être. J’ai pu grâce à cela me débarrasser de tout ce qui est superficiel et me concentrer à l’essentiel. Ce mouvement peut être une inspiration pour d’autres femmes pour aller dans ce sens.
- Et si vous citiez 31 adjectifs qualificatifs de la femme marocaine…
La femme marocaine est résiliente, battante, solidaire, sensible, intelligente, compliquée, persévérante, créative, émotive, élégante, elle peut être inspirante.
« Les femmes sur leur 31 » est un mouvement féministe made in Maroc, initié par la rédaction de Hola! Maroc et celle de Visage du Maroc, d’une part le média des célébrités marocaines d’ici et d’ailleurs et d’autre part la plateforme qui met en avant les femmes marocaines entrepreneurs dans divers domaines prédominants de la société marocaine. Un mouvement qui forme tous les mois de l’année à 31 jours, des collectifs de femmes journalistes et femmes des médias qui se mettent sur leur 31 en médiatisant l’action sociale par des challenges sportifs tous les mois à 30 jours de l’année, et cela tout en encourageant l’entrepreneuriat féminin dans 3 secteurs made in Maroc qui sont l’Artisanat, l’Agriculture, l’Environnement. Le mouvement est fier de mener cette aventure dans le cadre d’un Festival du Sport Solidaire, une sorte de fête du social au Maroc par le sport sous le label 24H/31.