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Jihane Bougrine

Présenté au Panorama Marocain, le premier long métrage « Mon père n’est pas mort » de Adil El Fadili a ému. Fable poétique qui raconte la détresse d’un enfant à la recherche de son père, sur fond de passé du Maroc, à hauteur d’un enfant, le réalisateur marocain démontre une fois de plus l’étendu de son talent avec un conte moderne qui questionne sur l’humanité. 

Dans l’univers du récit visuel, Adil El Fadili démontre une nouvelle fois sa maîtrise de la mise en scène avec son dernier film, « Mon père n’est pas mort ». En raflant six prix prestigieux lors du Festival National de Tanger et présenté dans le Panorama du Film Marocain au récent Festival International du Film de Marrakech, ce film témoigne du style cinématographique visuellement captivant et riche en imagination du réalisateur fantasque. Entre fable poético- politique et hommage au monde du cirque et aux marionnettes, le réalisateur signe une œuvre émouvante au supplément d’être. « Mon père n’est pas mort » raconte l’histoire de Malik et de son père Mehdi, vivant au sein du chaos envoûtant d’une fête foraine, où ils travaillent comme artisans. Mehdi offre à son fils cinq toiles particulières, captivant Malik par leur beauté. Cependant, une rencontre fortuite lors d’un rassemblement politique entraîne le traitement injuste de Mehdi par les forces de l’ordre, laissant Malik dévasté lorsque son père est arrêté. Animé par le désir de retrouver son père disparu, Malik se lance dans une quête, cherchant des réponses dissimulées dans les peintures laissées par son père. Malik brillamment campé par le jeune Adam Raghal, talent inné à l’écran.

Reconnu pour son esthétique visuelle distinctive, presque surréaliste, le réalisateur marocain élève la photographie au rang d’œuvres d’art à travers des tableaux qui nous révèle le subconscient d’un enfant blessé et fermé. Un mélange envoûtant de fantaisie et de poésie, où couleurs, détails visuels et récits s’entremêlent harmonieusement, invitent les spectateurs dans un monde à la fois enchanteur et émotionnellement profond. La réalisation d’Adil El Fadili, associée à la lumière charismatique de Mathieu de Montgrand et au montage fluide de Julien Fouré, crée une symphonie visuelle qui accentue la profondeur émotionnelle du film. La photographie artistiquement soignée a su créer des images visuellement impactantes qui servent l’esthétique du film, à manipuler la lumière, les couleurs et les compositions pour renforcer l’ambiance . Un montage immersif et efficace qui a su capturer l’essence des séquences, équilibrer le rythme du film, et exploiter habilement les différentes techniques de coupe, de juxtaposition et de temporalité pour servir l’histoire de manière harmonieuse.L’utilisation d’effets spéciaux témoigne de la capacité d’El Fadili à insuffler aux rêves d’enfance des images poétiques, transportant le public dans un univers où réalité et magie s’entremêlent.

Dans « Mon père n’est pas mort », le langage visuel s’anime à travers une utilisation habile de la caméra et une mise en scène captivante, offrant une expérience sensorielle fascinante.La caméra, telle une danse fluide, s’entremêle aux mouvements des personnages, capturant la fête foraine avec une grâce poétique. Les séquences en mouvement dynamisent chaque scène, créant une immersion totale dans l’univers émotionnel des protagonistes. Le plan séquence, orchestré avec précision, transporte le spectateur au cœur de l’action, saisissant chaque détail visuel avec une précision artistique et nous présente les personnages un par un, histoire de faire connaissance avec ces âmes en peine. Le tout sublimé par des contre-plongées audacieuses pour donner une dimension symbolique à ses personnages. Ces prises de vue, parfois déroutantes mais toujours saisissantes, offrent une perspective unique sur les émotions et les intentions des protagonistes. Des protagonistes écrits avec grâce et porté par un casting de renom à l’image de Fatima Atif, Abdelnbi Benioui, Nadia Kounda, Aziz El Fadili, Faouzi Bensaidi, Didier Benureau, Omar Lotfi, Mohamed Khouyi, Adelhak Sennak, Chafik Bisbis et Toufik Hazeb. Chaque visage est important, chaque expression est essentielle, chaque histoire nous embarque.`

Les mouvements de caméra innovants et la mise en scène immersive, enrichissent la narration de « Mon père n’est pas mort », offrant une expérience visuelle dynamique , sensorielle et musicale proposée par le talentueux Fettah Ngadi. Un choix qui donne de la dimension à l’émotion, qui pourrait être un des personnages principaux du film, balayant ainsi les quelques maladresse de l’arc narratif et les problèmes liés à la progression, à la cohérence de l’intrigue. Dans cette fresque poétique, AdiL El Fadili, confirme un talent sur pour un certain type de cinéma dévoilé déjà dans son court métrage « Courte Vie ». Un cinéma mélancolique et nostalgique, romantique et décalé avec des personnages aussi atypiques que charismatiques. Une identité artistique bien marquée et une approche singulière de la mise en scène où « le rétro n’est pas mort » …

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L’histoire de la naissance de la marque « Ready » est intimement liée à la vision novatrice de Myriam Lahrichi, sa fondatrice. Inspirée par la maternité et guidée par le besoin de produits de soins naturels sûrs pour sa peau sensible, elle a initié une révolution dans l’industrie marocaine des cosmétiques. Prônant la transparence et l’efficacité des ingrédients naturels, « Ready » propose une gamme de soins en 5 étapes, offrant ainsi une expérience de beauté holistique et authentique à sa clientèle.

1.Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez eu l’idée de créer la marque « Ready » et ce qui la rend unique sur le marché des soins de la peau naturels ?


L’idée de créer la marque Ready a pris naissance lors de ma grossesse, un moment où la préoccupation pour la santé de mon futur bébé était au premier plan. Cherchant des alternatives locales sûres adaptés à ma peau sensible, j’ai réalisé qu’il y avait un vide sur le marché marocain. J’ai également constaté un manque de transparence et de clarté concernant les ingrédients dans la plupart des options disponibles sur le marché à cette époque.Ainsi, Ready est née de cette quête personnelle et de la conviction que chaque personne mérite une routine de soins sûrs, alliant l’efficacité des ingrédients naturels aux bienfaits du savoir-faire marocain.Notre engagement envers la transparence totale se reflète dans chaque produit, avec une sélection méticuleuse d’ingrédients naturels et biologiques, évitant les produits chimiques agressifs et les additifs potentiellement nocifs. Je dirais que ce qui rend READY unique C’est son engagement à apporter toutes les clarifications possibles à l’univers complexe des cosmétiques en jouant le rôle d’un guide . En effet ,dissiper la confusion générée par cette industrie est crucial à nos yeux.
Nous comprenons que le nombre impressionnant de produits disponibles sur le marché peut être déconcertant, tant en ce qui concerne leurs compositions que leurs réelles utilités.Tout a été conceptualisé de manière à ce que les clients sachent exactement ce qu’ils appliquent sur leur peau et comment cela opère.

2.Parlez-nous de votre routine en 5 étapes. Comment chaque étape contribue-t-elle à améliorer la santé de la peau de vos clients ?

La conception de la routine en 5 étapes de « Ready » est ancrée dans la volonté de simplifier l’expérience des soins de la peau, offrant aux clients une solution complète sans compromettre l’efficacité. Le packaging joue également ,un rôle essentiel dans cette expérience, permettant non seulement une compréhension claire des produits, mais également une optimisation du temps pour nos utilisateurs.

Étape 1 – Nettoyer avec notre eau micellaire à base de collagène, camomille et aloe vera
Le nettoyage en profondeur est la première étape essentielle. Notre eau micellaire élimine en douceur les impuretés tout en hydratant grâce au collagène, à la camomille apaisante et à l’aloe vera régénérant. Cela crée une toile propre pour les étapes suivantes, préparant la peau à absorber les bienfaits des produits à venir.

Étape 2 – Exfolier grâce à notre lotion exfoliante douce à base de PHAs et enzyme de papaye :
L’exfoliation est cruciale pour éliminer les cellules mortes. Notre lotion exfoliante contient des PHAs et des enzymes de papaye pour une exfoliation douce mais efficace, révélant une peau plus lumineuse et plus lisse. Cette étape prépare la peau à absorber pleinement les ingrédients nourrissants des prochaines étapes.

Étape 3 – Hydrater grâce à notre crème hydratante riche et nourrissante à base de probiotiques, coenzyme Q10 et acerola :
Notre crème hydratante va au-delà de l’hydratation. Elle nourrit la peau en profondeur grâce aux probiotiques, au coenzyme Q10 pour l’énergie cellulaire et à l’acerola riche en vitamine C, offrant une protection antioxydante. Cette étape assure une hydratation durable et prépare la peau pour les bénéfices ciblés du sérum.

Étape 4 – Booster grâce à notre sérum Glow Booster à base d’acide hyaluronique, niacinamide et acide lactique :
Le sérum Glow Booster est notre produit phare. Il combine des ingrédients puissants tels que l’acide hyaluronique pour l’hydratation, la niacinamide pour une peau éclatante et l’acide lactique pour stimuler le renouvellement cellulaire, procurant une luminosité naturelle. Cette étape ciblée revitalise la peau, lui donnant un éclat radieux.

Étape 5 – Protéger avec notre crème solaire 100% minérale et anti-âge :
La protection est la clé. Notre crème solaire est 100% minérale, offrant une protection solaire efficace non invasive , agissant ainsi, comme un bouclier . Cette dernière étape garantit une défense complète contre les agressions extérieures, assurant une peau saine et protégée tout au long de la journée.

3.Quels sont les ingrédients clés que vous utilisez dans vos produits et pourquoi sont-ils bénéfiques pour la peau ?

Chacun de nos ingrédients a été choisi méticuleusement pour offrir des bienfaits spécifiques à la peau, en s’alignant sur notre engagement envers l’efficacité naturelle.Le collagène, la camomille, et l’aloe vera dans notre eau micellaire travaillent en harmonie: le collagène hydrate en profondeur, la camomille apaise les peaux sensibles, et l’aloe vera régénère.
Notre lotion exfoliante douce utilise des PHAs et l’enzyme de papaye pour une exfoliation douce mais efficace, laissant une peau plus lisse et plus éclatante.

La crème hydratante riche et nourrissante intègre des probiotiques pour renforcer la barrière cutanée, le coenzyme Q10 pour une protection antioxydante, et l’acerola riche en vitamine C pour une nutrition profonde.
Le sérum Glow Booster, notre produit phare, combine l’acide hyaluronique pour l’hydratation, la niacinamide pour une peau éclatante, et l’acide lactique pour stimuler le renouvellement cellulaire.Enfin, notre crème solaire 100% minérale et anti-âge, avec des ingrédients tels que l’oxyde de zinc, offre une protection solaire robuste et non invasive, tout en préservant la jeunesse de la peau.Ces ingrédients ne sont pas seulement choisis pour leur efficacité individuelle, mais aussi pour la synergie qu’ils créent ensemble, offrant une expérience complète de soins de la peau qui répond aux besoins variés de notre précieuse clientèle.

4.Comment choisissez-vous les ingrédients naturels pour garantir la sécurité et l’efficacité de vos produits ?

Le choix de nos ingrédients naturels repose sur une approche rigoureuse. Notre processus de sélection débute par une recherche approfondie des propriétés bénéfiques de chaque principe actif, basée sur des études scientifiques et des connaissances dermatologiques.Comme mentionné, nous collaborons étroitement avec des laboratoires experts en dermatologie et des scientifiques pour évaluer chaque ingrédient sous plusieurs angles.La naturalité est un critère essentiel, mais nous allons au-delà. Nous nous assurons que chaque ingrédient répond aux normes les plus élevées de sécurité dermatologique, en minimisant les risques de réactions indésirables.

5.Quels sont les principaux défis que vous avez rencontrés en lançant votre marque de produits naturels pour la peau, et comment les avez-vous surmontés ?

Le lancement de Ready a été accompagné de défis significatifs, parmi lesquels se sont démarqués deux enjeux majeurs. Tout d’abord, le défi de convaincre les consommateurs de l’efficacité des produits de soins naturels. Dans un marché saturé par des options plus conventionnelles, éduquer nos clients sur les avantages authentiques des ingrédients naturels a exigé une approche éducative approfondie.En réponse, nous avons investi dans la transparence dans les ingrédients et l’éducation à travers nos réseaux sociaux. Nous avons partagé les bienfaits scientifiquement prouvés de nos principes actifs et mis en lumière les résultats réels obtenus par nos clients. Les témoignages positifs et la fidélité croissante de notre clientèle ont constitué des preuves tangibles de l’efficacité de nos produits naturels.Le deuxième défi majeur a été de convaincre que le Maroc pouvait abriter une marque de dermo-cosmétique innovante, rompant avec les conventions traditionnelles. L’idée qu’une marque locale puisse rivaliser, voire surpasser, des marques étrangères bien établies était un défi culturel à surmonter. Nous avons décidé de casser ces codes en nous appuyant sur la qualité de nos formules développées dans des laboratoires marocains de pointe.
Nous avons mis en avant l’expertise locale, la richesse des ingrédients, et notre engagement envers l’excellence scientifique. Cette démarche a permis de démontrer que le Maroc a la capacité de créer des produits de dermo-cosmétique innovants et efficaces.

 

6.Comment travaillez-vous avec des experts en dermatologie ou des professionnels de la peau pour garantir la qualité de vos produits ?

La qualité et l’efficacité de nos produits Ready reposent sur une collaboration étroite avec des laboratoires de pointe situés à Agadir et Marrakech. Ces laboratoires marocains de renom apportent une expertise scientifique inégalée à la création de nos formules, assurant ainsi la sécurité et l’efficacité de chaque produit que nous proposons.
Nos laboratoires partenaires sont spécialisés dans la recherche et le développement de produits de soins de la peau de haute qualité. Bien que nos principes actifs ne soient pas tous nécessairement originaires du Maroc, la production dans ces laboratoires marocains assure un contrôle rigoureux de la qualité tout en intégrant les dernières avancées scientifiques dans nos formules.

7.Envisagez-vous de développer de nouveaux produits ou d’élargir votre gamme dans un avenir proche ?

Absolument, l’accueil chaleureux que notre première gamme a reçu a renforcé notre conviction que nous sommes sur la bonne voie. Chaque retour positif de nos clients est une victoire, une validation que nos efforts sont en train de porter leurs fruits. C’est avec cet espoir et cette émotion que nous envisageons avec enthousiasme l’expansion de notre gamme dans un avenir proche.
Nous aspirons à créer des routines spéciales pour chaque type de peau, répondant ainsi aux besoins uniques de chacun.
Au-delà de la croissance de notre gamme, notre plus grand espoir est de continuer à inspirer confiance et à élever les normes de l’industrie des soins de la peau au Maroc.

8.Comment les personnes intéressées peuvent-elles se procurer vos produits et découvrir la routine en 5 étapes « Ready » ?

Les produits Ready sont disponibles sur notre site web, où les clients peuvent découvrir notre gamme complète et passer commande. Nous sommes également présents dans certaines pharmacies et parapharmacies à Rabat, et nous encourageons nos clients à suivre nos réseaux sociaux, spécialement notre instagram: Readynaturalskincare, pour rester informés sur les événements, et les conseils de soins de la peau.

BIO :
Myriam Lahrichi, fondatrice de Ready Skin Naturals, est une entrepreneuse passionnée. Sa démarche a débuté lors de sa grossesse, l’amenant à chercher des solutions sûres pour sa peau. Guidée par ce besoin, elle a lancé Ready, offrant des soins naturels et efficaces. Diplômée en aromathérapie et cosmétologie, Myriam a élaboré une gamme répondant aux normes de qualité les plus élevées. Avec Ready, elle aspire à rehausser les standards des soins de la peau au Maroc.

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Mariant des inspirations londoniennes, l’amour et les rêves, l’EP inaugural de Ziineb, « Roses Are Blue », propose un mélange singulier de lignes de basse de style Gnawa, de percussions orientales, de paysages emplis d’espoir et de déceptions tranquilles. Des paroles poétiques se mêlent à une essence soul et à une touche orientale, promettant une vision fraîche des paysages sonores modernes. Les singles et les vidéos musicales accompagnantes seront dévoilés peu de temps après la sortie de « Roses Are Blue ».

Originaire de Casablanca, au Maroc, Ziineb est une chanteuse, auteure-compositrice et peintre résidant actuellement à Paris. S’inspirant de diverses influences telles que la soul, le jazz, le RnB et la musique arabe, elle a découvert sa passion musicale en explorant le style neo-soul et la scène musicale londonienne, avec des artistes comme Greentea Peng, Celeste, Joy Crookes et Pip Millett, lors d’un séjour d’un an à Londres pour étudier la musique.

Lors d’une récente interview, Ziineb s’est ouverte sur les inspirations derrière son EP, son processus créatif et l’équilibre délicat entre sa musique et son art.

Tirant son inspiration des expériences de la vie

Ziineb a partagé que son EP « Roses Are Blue » était une fusion d’expériences passées et présentes. Il englobe des thèmes tels que l’amour, l’espoir, les déceptions, les dynamiques relationnelles, les rêves, les ambitions et l’art de la musique et de la peinture à travers son prisme personnel et avec une tonalité onirique. Le titre, signifiant « les roses sont bleues », évoque l’amour dans un sens générique, mêlé à un mélange de blues et d’espoir associé à la couleur bleue.

Un processus créatif collaboratif

Son EP, une première aventure musicale, a demandé un an de travail dans le studio de Camil Kanouni, un producteur qu’elle admire. Ziineb a révélé que le processus a été organique et marqué par une réconciliation progressive avec elle-même et ses paroles, qui l’avaient longtemps tourmentée. Pour Ziineb, il s’agissait de surmonter la peur de manquer ses rêves et de faire ce premier pas crucial, comme le reflète le dernier titre de l’EP, « It’s Time ».

Influences et fusion des formes artistiques

Trouvant un équilibre entre ses études de philosophie et d’art à Paris et son parcours musical, Ziineb considère la peinture et la musique comme des expressions essentielles nourrissant son esprit créatif. La pochette de l’EP présente une peinture qu’elle a créée simultanément en composant l’album, soulignant son intention de fusionner ses aspirations artistiques. Ziineb a également partagé son projet d’animer deux de ses peintures dans son prochain clip musical, soulignant l’interconnexion entre sa musique et son art visuel.

Création d’un son distinctif

« Roses Are Blue » reflète l’amour de Ziineb pour la neo soul, le RnB, la pop et l’afrobeat, canalisant le paysage musical britannique où différents styles se mélangent. Elle et Camil ont expérimenté différentes sonorités, créant ce qu’ils appellent « l’urban pop soul ».

Des visions futures

Bien que Ziineb prévoie de sortir d’autres singles, elle envisage la possibilité de les rassembler pour former un EP ou même un EP de reprises. De plus, elle a teasé une prochaine chanson en arabe, le thème musical d’une série marocaine.

Invitant le public à ressentir et interpréter

Ziineb pense que son EP exprime des déceptions qui se transforment en une forme de réconfort, de foi, de confiance, d’espoir et d’urgence. Elle encourage les auditeurs à ressentir et à absorber ce qui résonne avec eux.

Influences artistiques

Ses inspirations musicales incluent des artistes tels que Greentea Peng, Celeste, Joy Crookes, Jorja Smith et d’autres. Sur le plan visuel, elle admire les surréalistes, les expressionnistes et l’art naïf, tandis que ses propres expériences et rencontres humaines contribuent également à son élan créatif.

« Roses Are Blue » représente le voyage exquis de Ziineb pour embrasser son pouvoir créatif, mêlant ses talents musicaux et artistiques pour tisser une trame sonore unique qui résonne profondément avec ses expériences personnelles et ses aspirations.

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La deuxième soirée de l’Oasis Festival a été marquée par des sons envoûtants et des rythmes enflammés, grâce au talentueux DJ marocain, Amine K. Après une performance électrisante de Rodriguez Jr., Amine K a pris la relève et a emmené le public dans un voyage musical inoubliable.

Alignant les plaques sensibles de sa compilation de sons aussi fous que son Moroko Loko, il émaille son set mélancolique de propos désabusés, débarrassant la touffeur marocaine de ses vertus euphorisantes. D’entrée de jeu, il mène la danse et balance du gros et bon son qui s’empare des corps des festivaliers en délire. En quelques secondes, Amine K transforme le parvis des Studios de cinéma de Ouarzazate en gigantesque dancefloor.

IL ÉTAIT UNE FOIS …

Crefit photo : khris

L’histoire d’Amine K est celle d’un artiste passionné qui a suivi sa voie avec détermination. « J’ai commencé à mixer il y a 20 ans. À la base, j’étais DJ Hip Hop et on avait même un groupe de Rap au lycée Descartes qu’on avait appelé La Meute et je faisais du Break Dance. Arrivé à Beirut, j’ai découvert cette musique donc je suis devenu DJ de musique électronique », explique-t-il. C’est ce mélange d’influences musicales et d’expériences qui se reflète dans sa musique, lui donnant un style unique.

Amine K a fait ses débuts dans de petits bars à Paris tout en poursuivant ses études. Il est rapidement devenu passionné par la musique électronique et a décidé de faire de cette passion sa carrière. Après avoir voyagé à travers le monde et découvert de nouvelles cultures, il est revenu au Maroc avec une vision claire de ce qu’il voulait accomplir.

« J’ai passé quelques temps en Asie où j’ai découvert la mentalité asiatique où les gens n’avaient rien et étaient heureux. J’ai découvert une autre manière de réfléchir. À l’époque, je faisais des études en sciences du marché et j’ai eu des envies d’autres choses. Cette expérience a changé ma façon de penser », partage Amine K. Il a suivi son instinct et s’est épanoui en tant qu’artiste, lançant des projets et des initiatives qui ont contribué à l’évolution de la scène électronique au Maroc.

LOKO LE MOROKO

Crefit photo : khris

Amine K est également le fondateur de Moroko Loko, un événement emblématique qui a contribué à promouvoir la musique électronique au Maroc. « On fête les 10 ans de la Moroko Loco dans un mois, donc voilà (rires). On est passé d’une scène électronique de soirée, à une vraie scène électronique, avec des producteurs et des DJ et c’est ça qui fait une scène », explique-t-il avec fierté.

Le DJ marocain a suivi son propre chemin pour créer un style musical distinctif. « J’ai toujours un style, la manière dont je joue, la manière dont j’appréhende le set, la manière avec laquelle je ramène des morceaux. Mais c’est aussi une touche et ça, c’est mon côté marocain », déclare-t-il. Son style est un mélange de genres, de la progressive à la tribale, de la minimale à la house, le tout avec une touche d’émotion qui fait toute la différence.

Le voyage musical d’Amine K est le reflet de sa personnalité émotionnelle. « Je suis quelqu’un de très émotif, je suis une éponge à émotions. J’essaye de transmettre mes émotions à mon public », confie-t-il. Il considère la musique comme un moyen de partager des émotions et des expériences avec son public, une mission qu’il prend très au sérieux Au fil des ans, Amine K a connu une ascension fulgurante dans le monde de la musique électronique, devenant un artiste reconnu internationalement. Son dévouement à son art et son désir constant de repousser les limites font de lui un acteur incontournable de la scène électronique au Maroc et dans le monde entier.

Il conclut en disant : « Est-ce que j’avais un style particulier ? Non, par contre maintenant, que je commence après près de 10 ans de production, je peux me permettre de dire que je suis producteur. Maintenant, je commence à développer une touche Amine K dans mes morceaux ». Et la touche est là. Les sons « Amine K » se reconnaissent entre mille et les festivaliers de l’Oasis Festival en ont fait l’expérience hier. Un dancefloor habité et en délire, face à un DJ passionné comme au premier jour, et plus encore.

Amine K incarne cette génération de DJs marocains qui ont réussi à exporter la musique électronique marocaine à l’échelle internationale. Son talent, sa passion et sa détermination font de lui une véritable icône de la scène électronique, tout en restant fidèle à ses racines marocaines.

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Le désert du Maroc s’est enflammé lors de l’ouverture époustouflante du festival « Oasis Into the Wild » à Ouarzazate. L’événement, qui s’est tenu sous un ciel étoilé, et une pleine lune charismatique,  a été marqué par des performances électrisantes des deux rappeurs marocains les plus en vue, Mr Draganov et Ouenzza. Cette soirée a été un véritable festin musical pour les fans de rap et de musique en général.

 

Les Rythmes Envoûtants de Mr Draganov

Photography by Eddy Hubble @hubble_photo for Here & Now @wearehereandnow

Le public a été instantanément conquis par les rythmes prenants et les paroles percutantes de Mr Draganov. Le rappeur a pris d’assaut la scène avec une énergie débordante, faisant vibrer la foule au son de ses succès les plus emblématiques. Les basses profondes et les mélodies entêtantes ont créé une ambiance électrique, transportant les spectateurs dans un monde où la musique était reine. Celui dont les titres comme « 3DABI » ou encore « Forssa » prennent aux tripes et au cœur s’est dit « heureux d’être là ».

 

Mr Draganov n’a pas seulement offert une performance exceptionnelle sur le plan musical, mais il a également captivé l’audience avec sa présence charismatique sur scène. Sa fusion de rap moderne et de sonorités marocaines traditionnelles a créé un mélange unique et enivrant, reflétant parfaitement l’esprit de diversité du festival « Oasis Into the Wild. »

 

Ouenza : Le roi du Show

Photography by Khris Cowley @asianprovocateur for Here & Now @wearehereandnow

La scène a ensuite été prise d’assaut par le talentueux rappeur comédien et danseur marocain Ouenza, qui a confirmé sa réputation Roi du show. Il a démontré sa maîtrise incontestable de la scène avec une performance à couper le souffle. Ses paroles intelligentes et son flow impeccable ont fait bouger la foule de manière frénétique.

 

L’interprète de « Mira », « Babe » ou « la Tête » a su créer un lien spécial avec son public en partageant des histoires personnelles et en abordant des problèmes sociaux importants. Ses chansons, chargées d’émotion, ont touché le cœur de l’audience et ont montré la puissance de la musique en tant que vecteur de changement.

 

L’Harmonie et l’Énergie de la Foule

 

L’ambiance était électrique, mais l’harmonie régnait parmi les festivaliers. Les fans de tous âges et horizons se sont rassemblés pour célébrer la musique, la culture et la diversité. Les sons envoûtants de Mr Draganov et Ouenza ont transcendé les barrières linguistiques et culturelles, créant un sentiment d’unité et d’appartenance.

Le festival « Oasis Into the Wild » est clairement devenu un événement phare pour les amateurs de musique marocaine et internationale, offrant une expérience immersive unique au cœur du désert. Les festivaliers ont dansé sous les étoiles, se sont perdus dans la musique et ont vécu une nuit mémorable.

L’ouverture du festival « Oasis Into the Wild » à Ouarzazate a été une célébration intelligente , toute en subtilité, de la musique et de la culture, de la scène urbaine marocaine sublimée par le travail de l’artiste Hassan Hajjaj. Les performances passionnées des artistes  ont laissé une impression durable, et l’ambiance enjouée de la foule a prouvé une fois de plus que la musique a le pouvoir de rassembler les gens, et de faire tout oublier, le temps d’un instant …

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Pour son deuxième long métrage, Asmae El Moudir se permet un prix à Cannes et pas des moindres. Prix de la Mise en scène à Un Certain Regard pour « La mère de tous les mensonges », un documentaire d’une humanité rare. Critique.

« Tu n’es pas réalisatrice, tu es journaliste » scande la grand-mère autoritaire de Asmae El Moudir, personnage principal de la nouvelle œuvre de la réalisatrice. Et pourtant, la vie changera la donne et la 76ème édition du Festival de Cannes prouvera le contraire. La réalisatrice marocaine est bien une cinéaste à la vision authentique, à la démarche courageuse. Avec un prix de la mise en scène qui fait du bien au Maroc, Asmae El Moudir rentre dans la cour des grands.

 

La consécration du courage

Mise en scène intelligente autour d’un dispositif brillant où elle se raconte et raconte l’histoire de sa famille à travers des figurines fabriquées par son père, la réalisatrice reconstitue des faits, refait l’enfance, les blessures, les traumatismes. Elle raconte un quartier de Casablanca où sa famille habite et qui a connait l’horreur un jour de juin 1981. Le mutisme autour de cette histoire disparait peu à peu. Les photos détruites se reconstituent. « Ma grand-mère n’aime pas les photos. On a aucune photo à la maison mise à part celle de Hassan 2 » confie la réalisatrice dans un film aussi fluide que sincère, où rien n’est à enlever et rien n’est à ajouter. Un film équilibré et sobre où la caméra touche les cœurs, les tripes , les âmes. La narration est précise et sophistiquée, elle nous révèle des secrets au fur et à mesure et l’on comprend l’histoire d’une famille dans l’Histoire d’un pays. Avec « La mère de tous les mensonges », que la réalisatrice a mis 10 ans à fabriquer comme on dissèque une vie et un passé, Asmae El Moudir confirme un talent pour un cinéma unique et une vision bien à elle. Talent à suivre.

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Photographe à la sensibilité à fleur de peau, Christian Mamoun sillonne de sentiment en sentiment, d’émotion en émotion , et fige l’instant selon ce que lui dicte son coeur. Après « Home », il s’expose à Paris avec un nouveau projet : « I want him to be Ocean ». Un océan de plaisir pour les yeux. Découverte. 

1. Pourquoi « I want him to be Ocean »?

J’étais allongé dans mon appartement parisien au 6 eme etage sans vis a vis, un 5 a 7 de jeudi pluvieux, avec une femme que je connaissais à peine.  Entre nous il n’ y avait que du désir, peut être un prétexte de plus pour ne pas être seul. Nous étions d’accord qu’il n’y avait pas d’amour pourtant l’amour était au coeur du sujet.  Après un long silence, elle dit dans le calme: « if i ever fall in Love i want him to be ocean and i want to be ocean for him » (si un jour je tombe amoureuse je veux qu’il soit la mer et je veux être l’océan pour lui). On ne s’est pas revus beaucoup de fois après cet après midi. Mais sa phrase m’accompagne, je la trouve à la fois romantique et menaçante. L’amour qui peut te noyer quant il y en a trop et sans lequel tu ne peux pas vivre. La métaphore avec l’eau est bien trouvée et l’eau de la mer non buvable mais avec tellement de bienfaits, me semble une bonne image.

2. Comment vous viennent les envies d’exposition ? Du thème, des photographies ?

Les expositions sont des suites logiques à mon travail d’artiste. Une photo existe seulement si elle est regardée et l’exposition est la façon la plus classique de faire vivre mes images. Pour ce premier solo show nous avons décidé de regrouper plusieurs extraits de séries sous le nom de « I want him to be ocean ». Dans le futur, je dévoilerai toutes les séries  au public. Mon travail tourne toujours autour de l’intimité et la recherche d’identité, que ce soit a travers la décorations d’appartements avec un vrai partie pris en terme d’aménagement ou des corps en pleins questionnement de genre sur des statues parisiennes.

3. D’où vient l’inspiration ? Qui sont vos modèles ?

Mon inspiration vient de la vie quotidienne, le réalité dépasse de loin la fiction quant on garde un oeil attentif. J’existe dans la photographie entre réalité et fantasme du fait que je choisi mes sujets et cadres bien ancrés dans la réalité mais qu’une fois le cadré et les diverses paramètres choisi je laisse liberté absolue au model. D’ailleurs je tiens à ce que les personnes qui sont sur les photos aient l’opportunité de s’exprimer par rapport à la photo que nous avons fait ensemble. Ces conversations sont à voir sur mes réseaux sociaux et je recommande vivement à toute personne qui s’intéresse à mon travail d’y jeter un coup d’oeil et d’écouter.

4. Qu’est ce que vous aimez capturer avec votre appareil?

Je crois , dans le fond que toutes mes images , sont en fait des auto portraits, la photo est bonne seulement quant je deviens miroir de mon modèle et que le modèle devient mon miroir. En se reflétant ainsi l’un dans l’autre et en profitant du coup de foudre temporaire qui ne peut avoir lieu seulement le temps du déclenchement de la prise de vu, il nous est parfois possible de vivre des moments de grâce dont la photo témoignera.

5. Comment est né votre amour pour la photographie ?

La photographie est l’outil les plus puissant que nous avons à disposition pour raconter une histoire car elle condense une réalité en une seule image. Une bonne photo se comprend sans avoir besoin d’ajouter des explications.
C’est en cela que j’y ai trouve mon médium de prédilection dans mon d’expression artistique.
je raconte l’histoire de ma génération de nos questions, fêtes excessives et recherches comme le faisait les peintres a leur époque et me joint a la tradition picturale avec les moyens visuels de mon époque.

6. Quelle est la photographie parfaite selon vous ?

Une bonne oeuvre d’art est suffisamment attirante visuellement pour qu’elle me donne envie de la regarder et suffisamment profonde pour qu’elle nourrit mon âme et mon esprit une fois que je l’ai plus devant mes yeux.
Il y’as pas de vérité absolue a ce sujet, juste différentes approches qui sont tout autant respectables. Pour moi le contenu et la théorie jouent un rôle aussi important que l’aspect esthétique. Ça doit se tenir en équilibre.

7. Quels sont vos projets ?

La grande partie de mon oeuvre est un travail dans la continuité que j’expose de façon ponctuelle en galerie, ça permet de faire le point, d’aller à la rencontre du public et d’avoir des retours parfois étonnants. Mes projets sont donc en évolution constante si vous avez envie de leur rendre visite de temps à autre je vous invite à me suivre sur les réseaux pour être au courant des prochaines points de rendez-vous .
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Jury de la 19ème édition du Festival International du Film de Marrakech, la réalisatrice Laila Marrakchi a choisi de célébrer le courage des jeunes cinéastes et les gestes de cinéma en décernant des prix pointilleux, sous le regard bienveillant d’un Président au supplément d’être : Paolo Sorrentino et aux côtés d’acteurs et réalisateurs du monde. Rencontre avec une cinéaste de l’image et de l’émotion pour parler des coulisses d’un Jury.

1.En tant que cinéaste à la vision bien précise, réalisatrice aux films viscéraux, comment regardez-vous un film aujourd’hui ? Est-ce le regard de la professionnelle ou de la spectatrice qui l’emporte ?

Je regarde toujours le film en tant que spectatrice. Je regarde un film avec une certaine curiosité et toujours avec une certaine forme d’émerveillement. Comme une adolescente ou une petite fille qui regarde un film ! Après, j’avoue que mes goûts ont changé. Avant j’étais à l’aise avec le cinéma de divertissement. Aujourd’hui, je cherche des films qui me font réfléchir, des films qui me font découvrir de nouvelles expériences, qui sont dans une certaine forme de radicalité. Je cherche autre chose dans l’expérience du cinéma. C’est charnel le cinéma, ce n’est pas intellectuel. C’est avant tout l’émotion qui parle. Sensitif.

2. Est-ce que vous avez toujours eu une idée précise du genre de cinéma que vous vouliez faire ?

« J’aime les tournages, c’est là où est la vie »

Les courts métrages sont un exercice. C’est vrai. Après, quand j’y pense, dans « 200 dhs », c’est l’histoire d’un petit garçon qui veut partir de chez lui, d’aller explorer le monde. Il y a toujours quelqu’un qui part, il y a toujours quelqu’un qu’on laisse. Il y a des thématiques inconscientes qui reviennent, sous des formes différentes. Les courts métrages parlaient de milieux qui n’étaient pas le mien. « Marock » était vraiment un cahier de souvenirs de mon adolescence. Je pense qu’on évolue, que la vie nous fait grandir, nous change. Entre « Marock », « Rock the Kasbah » et maintenant, je ne suis plus la même. Je suis enrichi par plein de choses.

3.Il y a l’image mais il y a l’histoire. Quel est votre rapport à l’écriture, est-ce que vous écrivez tout en amont ou vous permettez vous de cherche et d’improviser pendant le tournage ?

 

J’ai du mal avec l’écriture. J’aime bien mais je n’aime pas ! (Rires). Ce n’est pas l’étape que je préfère, l’écriture pour moi est juste une base. J’aime fabriquer, filmer, j’aime être avec les acteurs, je suis quelqu’un qui écrit par l’image, c’est là où je me sens le mieux. Les mots, l’écriture me rappelle l’école. J’aime écrire des choses, j’en ai besoin mais à un moment donné, l’écriture scénaristique m’enferme. J’ai l’impression d’être dans une prison et j’aime casser cette prison pour revenir à une intuition première, celle de faire un film. Quand on me demande d’écrire et réécrire, je perds confiance, je m’éloigne de mon intuition première ! C’est vraiment une étape douloureuse pour moi, cette solitude. Aujourd’hui je travaille avec des scénaristes, je préfère écrire à plusieurs, être dans ce ping-pong contant. J’aime les tournages, c’est là où est la vie. Aujourd’hui ça ne m’intéresse pas de filmer mon scénario, j’ai une base et je vois quoi en faire, où je vais pousser les limites, où trouver quelque chose de nouveau.  Un jour, on m’a dit quelque chose de très vrai : « On ta paye pour chercher ». Et c’est vrai, on n’est pas censés tout savoir.

4.Vous avez réalisé quelques épisodes de séries à l’image du Bureau des Légendes ou The Eddy`. Comment on s’approprie une histoire qui n’est pas la nôtre, comment vous laissez votre emprunte dans une expérience à plusieurs ?

J’y trouve toujours mon compte, quelque chose de beau. Déjà je sors de mon statut de réalisatrice marocaine. Je ne suis pas juste une réalisatrice marocaine, je suis réalisatrice tout court qui peut raconter des histoires qui se passent en France ou aux Etats-Unis. Je m’attache à l’humain. Je me raccroche aux émotions avant l’identité. On est dans une époque où on ne parle que d’identité. Il faut arrêter avec ça, il faut sortir de son identité parce que l’identité est multiple. Faire des séries a été un vrai affranchissement. Je me suis dit que j’étais capable de raconter des histoires ailleurs, de diriger en français et en anglais.

5.C’est comme cela qu’est née l’envie de réaliser une série ?

Oui et mon documentaire aussi. J’ai eu envie d’explorer la sexualité de femmes casablancaises. On est une belle équipe, on écrit à plusieurs et Sofia Alaoui réalise. Je trouvais que ça avait du sens, elle a l’âge des protagonistes, elle vit au Maroc. C’était important de partager nos regards. Je suis toujours à l’affût de regards authentiques.

6.« Casa Girls » est le prochain projet. Comment on passe de l’écriture d’un film à celui d’une série à plusieurs épisodes ?

 

J’adore travailler en groupe. L’égo ne m’intéresse pas. J’aime l’effervescence que ça fait. L’avantage des séries c’est qu’on est en collectif. J’aime écrire avec une française et un tunisienne, qui ne connaissent parfois rien à la réalité marocaine. Cela permet de débattre, discuter, aller vers l’universel.

7.Comment donnez-vous naissance à des personnages aussi forts et loin des clichés ?

J’aime les gens ! Je passe ma vie à regarder les être humains, à parler aux gens. J’apprends des gens. J’ai la chance d’être traversée par plein de cultures. De voyager. Depuis que je suis petite, j’observe les gens. C’était mon jeu préféré. Je regarde, je ressens. Et je prends. C’est comme ça que je me nourris.

8.La musique est un personnage à part entière dans vos films. Est-ce que le choix de la musique est présente dès l’écriture ?

 

Je me pose la question de la musique très tôt dans le processus d’un film, absolument. Je suis en train de changer. J’ai moins envie de travailler de cette manière-là. Je trouve que la musique est trop présente dans mes films. Jeune, la musique était omniprésente et c’est ce qui m’a permis de rêver, d’imaginer. J’écoute de la musique constamment. Aujourd’hui, j’ai envie d’utiliser la musique plus subtilement.

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Une fresque poético politique sur la dépression d’une grâce presque inavouée, c’est ce que nous propose la réalisatrice Maha Haj dans « Mediterranean Fever » présenté à « Un Certain Regard » à Cannes et projeté en Gala de la 19ème édition du Festival International du Festival de Marrakech.

 

« Tu es lâche. Un lâche a peur de la mort. Un lâche a peur de la vie ». Une phrase qui résume bien le fond de ce film d’une belle fluidité sur la difficulté d’être Palestinien à Haïfa. Une comédie noire, à la fois absurde et bouleversante qui suit Walid, un homme de 40 ans, dépressif, qui refuse de prendre ses médicaments et qui se dispute avec son épouse infirmière sur la façon d’éduquer les enfants. Un écrivain en panne d’inspiration qui erre chez lui toute la journée et qui se lie d’amitié avec un nouveau voisin, au passé mystérieux et aux mœurs douteuses. Un rôle sur mesure pour le brillantissime Amer Hlehel.

 

Une écriture précise, une mise en scène libre

Si , selon la réalisatrice, on ne peut pas aller bien en étant palestinien, le film est loin d’un misérabilisme prédestiné à cette histoire. Une écriture précise, des personnages profonds et attachants, une mise en scène brillante. Un film d’une belle humanité où l’on suit ce personnage qui porte le poids du monde sur ses épaules et dont le fils est surement atteint de la « fièvre méditerranéenne », une maladie qui touche la région. Titre du film surement pour pointer les problèmes dont souffre cette belle région du monde. Avec humour et sarcasme, la réalisatrice balaye les contradictions et pointe du doigt les injustices avec des scènes puissantes. Une tension suggérée comme cette scène où le père découvre pourquoi son fils a mal au ventre, ou encore la scène chez le médecin où Walid refuse de révéler sa religion pour la paperasse administrative. Tout est dit sans grossièreté. Et quand le voisin fait son apparition, un gentil voyou presque insouciant mais plus multidimensionnel qu’on ne le pense, le film bascule et c’est délicieux ! Jalal campé par l’excellent Ashraf Farah, pose les questions de la conscience et nous questionne sur le bien et le mal constamment.

Une comédie noire bien ficelée qui donne à réfléchir sur la tourmente d’un peuple, sur les conséquences de la politique sur un pays et ses gens.

 

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Le cinéaste de l’humain, des grands questionnements de l’humanité, celui qui titille les consciences, l’Iranien Asghar Farhadi offre une conversation débordante d’humanité et d’humilité à la dernière édition du Festival International du Film de Marrakech. Il commence par une intervention sur le processus d’écriture aux Ateliers de l’Atlas avant de proposer une conversation avec des plus enrichissantes. 

 

Avant chaque intervention, le réalisateur Asgar Farhadi commence  en ayant une pensée pour son peuple et les Iraniens qui se battent pour la liberté. « Je suis rempli de tristesse, d’inquiétude mais aussi beaucoup d’espoir. Je suis sûr que cette lutte aboutira et je garde beaucoup d’espoir pour l’avenir ».

 

La genèse d’un cinéaste de l’humain

Il a commencé la réalisation très tôt. Il a commencé la réalisation à l’âge de 13 ans. L’histoire de deux amis qui trouvent un transistor. La joie laisse place au conflit : « Qui doit garder ce transistor ». Ils ont fini par une garde alternée mais le souci c’est qu’il y a une émission tous les soirs et qu’aucun d’entre eux peut suivre puisqu’un jour sur deux, l’un d’entre eux ne peut pas voir. De là est né le fil conducteur de tous les films, le dilemme, l’entre deux, la question de qui on souhaite voir gagner, réussir, y arriver.

 

« Le cinéma que j’aime en tant que spectateur ou réalisateur, c’est le cinéma qui reste dans un rapport démocratique avec son spectateur, un cinéma qui ne lui impose pas sa façon de penser ». Le réalisateur revient sur les prémisses du cinéma où le cinéma était divertissement et le regard du spectateur restait admiratif, d’une nouvelle technique proposée. Cette relation verticale a changé au fil du temps puisque le spectateur s’implique davantage aujourd’hui. Il prend part au jugement. « J’essaye de me retirer de la position de jugement. J’essaie encore de la faire au fur et à mesure de mes films. Je n’ai pas encore totalement réussi ». Le réalisateur revient à cette scène emblématique d’ouverture d’Une Séparation où la caméra scrute un couple à la fin de l’amour. Ce sont les yeux du spectateur qui regardent et donnent leur point de vue sur le début du film.

 

Dès les premiers films, l’ambiance quasi documentaire du film montre une maitrise de la mise en scène du réalisateur iranien. Asgar Farhadi explique que c’est facile d’avoir une atmosphère réaliste et de jouer sur le côté documentaire techniquement. Le plus difficile est d’installer un enjeu dramatique.

 

Le cinéma du questionnement et du danger potentiel

« On pourrait croire que la répétition est source d’ennui mais elle peut être source d’angoisse et de suspense ». Le réalisateur explore les émotions, l’angoisse, les questions existentiels. Il va au plus profond de l’âme et se questionne sur le bien et le mal. La tension est toujours là même dans des moments de légèreté. Il vient de la tension permanant en Iran, inconsciemment peut être mais c’est toujours là. Dans le film « A propos d’Elly » qui lui donne la reconnaissance internationale, la tension est là dès le départ. « On accède à la vérité d’un personnage quand elle est en situation de crise. C’est en situation de crise que l’on rencontre les gens, que l’on sait qui ils sont vraiment ».

 

Il rappelle un proverbe iranien qui dit « Si tu veux connaitre ton ami, voyage avec lui. C’est le symbole de l’inconnu, de la crise perpétuelle ».  Pour le réalisateur, sans crise, il est difficile d’accéder aux sentiments et à la psychologie des personnages. C’est pour cela qu’il n’a de cesse de placer ses personnages dans des situations de crise et de conflits. « L’importance du son est une chose que j’ai compris au fur et à mesure de la fabrication de mes films. Le spectateur fait attention à l’image mais il se lasse à un moment. Le spectateur fait moins attention au son mais inconsciemment c’est une autre histoire ». Dans la fête du feu, les feux d’artifice et pétards créent l’ambiance inquiétante, dans « A propos d’Elly », c’est la mer et le bruit des vagues. « Le son se réfléchit dès l’écriture, on choisit les sons hors champs dès l’écriture, pas à la post production ».

 

Une séparation : succès absolu

 

Le réalisateur ne s’attendait pas à un tel succès. Quand il fait lire le scénario, tout le monde lui dit que c’est un film pour les Iraniens et pour l’Iran, qu’il ne sera compris pour personne d’autre. « Je pense qu’aucun réalisateur ne s’attend au succès et à la réception d’un film » explique Asghar Farhadi. Pour lui, le début et la fin d’un film sont primordiales. C’est un puzzle. Et chaque projet doit avoir un début et une fin. La fin reste sur la décision de cette adolescente qui doit choisir entre le père et la mère : « Je donne la parole à ces jeunes femmes qui doivent avoir le choix de penser et de prendre leurs propres décisions dans la société ». En parlant d’une scène du juge dans le film où la caméra est proche de la chemise du personnage, le réalisateur revient sur l’écriture de la scène. Il pensait à plusieurs plans, une scène très travaillée. Mais sur le tournage, cela a changé. Les acteurs ont donné une autre mouvance à la scène.

 

Après le succès, le réalisateur avoue avoir de la chance d’avoir le choix sur les acteurs. « Avant quand je ne répondais pas à un email, on disait que j’étais occupé. Avec le succès, quand je ne réponds pas, on me dit que j’ai la grosse tête » s’amuse le réalisateur.

 

Asghar Farhadi relève le défi de réaliser un film français : le Passé. Pour lui, la langue n’est pas un obstacle. L’émotion passe malgré cet obstacle-là. « Je viens d’un peuple qui revient constamment sur le passé, c’est dans notre culture ». C’est une confrontation entre le passé et une culture tournée vers l’avenir.

 

Dans « Le client », le réalisateur donne un nouveau tournant à sa carrière et une nouvelle orientation à sa façon de fabriquer des films tout en gardant son emprunte. Il suit un couple d’acteurs qui vivent une situation de la vie. Le réalisateur s’intéressait à brouiller les pistes entre le théâtre et la vie. Ces acteurs restent presque dans leurs rôles quand ils reviennent à leur quotidien. « Cela m’intéressait beaucoup d’explorer ces frontières ».

 

Dans « Todos los saben » où le réalisateur revient à l’étranger, en Espagne pour filmer l’intime avec Penelope Cruz et Javier Bardem. Le film commence à l’image de « A propos d’Elly » avec une fête, de la légèreté, de la musique, de la danse. Mais on sent la tension à chaque fois, comme quelque chose de sous-jacent. Un film où l’on sent la touche du réalisateur malgré l’Espagne. « Je me sentais à la maison en Espagne, c’était pour moi très familier : les gens, les familles, l’atmosphère ».

 

Le réalisateur travaille sur les actes, les répercussions des décisions sur la vie des individus. Quel que soit la nationalité ou la culture. Un proverbe cubain résume bien le film : « Nous ne savons pas de quel passé nous venons ». Une des raisons pour lesquelles le réalisateur est ancré dans son passé et son présent. Il raconte des histoires qui durent dans le temps, comprises de tous. Pourtant il ne pense jamais à l’autre ou à l’universel. Il se raconte et raconte ce qu’il voit. « Ma préférence c’est de toujours faire des films dans mon pays. C’est ce que je souhaite faire. Mais pour des raisons diverses, j’en fais à l’étranger. Ce n’est jamais un choix qui soit de ma propre volonté ». Le réalisateur rappelle que ce n’est qu’en assumant son identité et son histoire locale qu’on accède à l’universel. « L’erreur est de prétendre à l’universalité d’une histoire ».

 

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