Diplômée en psychologie, coach certifiée, thérapeute spécialisée en thérapie cognitivo-comportementale, dîtes thérapies brêves et hypnothérapeute, Mélanie Achenza accompagne adultes, adolescents et enfants à travers des séances adaptées à leurs besoins. Egalement professeure des écoles, elle propose aussi des séances de guidance parentale pour aider les familles à surmonter leurs défis quotidiens. Dans son cabinet lumineux et chaleureux situé au cœur du quartier CIL à Casablanca, elle allie expertise et bienveillance pour offrir un accompagnement personnalisé et efficace.
1. Comment tout a commencé pour vous ?
Après avoir obtenu mon bac, je me suis orientée vers des études en psychologie. J’avais 18 ans et j’ai suivi cette voie pendant deux ans. En première année, j’ai étudié la psychologie sociale et découvert une spécialisation appelée « sciences du langage », qui m’a passionnée. Puis, en deuxième année, lorsque j’ai commencé à aborder la psychologie clinique et la biologie, j’ai réalisé que je n’étais pas prête. Ce domaine nécessite une certaine maturité, ainsi qu’un vrai travail sur soi. À cet âge-là, je manquais encore de recul et d’expériences sur la vie.
2. Vous vous êtes alors tournée vers l’enseignement. Pourquoi ce choix ?
Oui, après avoir quitté la psychologie, je me suis orientée vers l’enseignement, que j’ai exercé pendant cinq ans en France. Très vite, j’ai remarqué que j’avais une connexion particulière avec les enfants, en particulier ceux en difficulté. Cela m’a toujours fascinée. Même petite, dans les soirées familiales, je m’occupais spontanément des enfants. Leur spontanéité, leur innocence, et leur créativité m’attirent énormément. Je trouve que ces qualités se perdent souvent à l’âge adulte, c’est dommage. Accompagner les enfants me permet de rester connectée à cette énergie positive.
3. Vous avez pourtant exploré un tout autre domaine ensuite. Pourquoi ce détour par la finance ?
C’est vrai, après cinq ans dans l’enseignement, j’ai voulu essayer autre chose. J’ai repris mes études, puis je me suis lancée dans la finance et cela m’a permis d’apprendre beaucoup de choses. Mais je me suis vite rendu compte que ce domaine n’était pas fait pour moi. Quand je me suis installée au Maroc, mon idée initiale était de créer une école pour enfants, une école un peu différente, avec une grande place à l’Art, la créativité et l’expression orale. Cependant, en observant le système éducatif ici, notamment en termes de pédagogie et de sécurité, j’ai décidé d’attendre avant de me lancer. À la place, j’ai créé ma propre société, J’ai conçu une marque de vêtement féminin en cotonnade, c’était ma façon de m’intégrer à la société marocaine. Cela a bien fonctionné, mais un événement familial dramatique m’a dépourvue de toute créativité et de motivation. J’ai donc réfléchi à ce qui me passionnait et m’animait, et je suis revenue à mes premières passions : l’enseignement et la psychologie.
4.Aujourd’hui, vous êtes enseignante et vous travaillez aussi dans le développement personnel. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Depuis cinq ans, j’enseigne dans une école de l’AEFE avec des élèves de CE1. En parallèle, j’ai repris mes études en aide au développement personnel, TCC (Thérapie comportementales et cognitives) et hypnothérapeute. J’ai découvert qu’au Maroc, il existe de nombreuses structures très compétentes dans ce domaine. J’ai suivi une formation centrée sur « l’art du questionnement », une méthode qui permet d’accompagner les individus dans leur réflexion et leur transformation. Cela m’a beaucoup enrichie, tant sur le plan personnel que professionnel.
5. Vous parlez d’éthique et de limites professionnelles. Comment les définissez-vous dans votre pratique ?
Il est essentiel de connaître ses limites, surtout dans un domaine aussi sensible que le bien-être mental, un domaine qui est aujourd’hui très galvaudé. Je ne suis ni psychiatre, ni pédopsychiatre et je fais attention à ne pas sortir de mon champ de compétences. Je suis coach, thérapeute et hypnothérapeute. Mon rôle se concentre sur le présent et le futur, sans aller trop profondément dans le passé, sauf de manière ponctuelle, en faisant des allé-retours entre le passé et le présent, j’aime aller chercher des expériences positives, des réussites du passé avec mes clients afin de les valoriser et les ré exploiter dans le présent. En revanche, si je détecte un besoin spécifique, je redirige la personne vers un professionnel adapté, comme un pédopsychiatre par exemple. L’éthique est primordiale dans ce métier.
6 .Vous travaillez beaucoup avec les enfants et les adolescents. Quelle est votre approche ?
En effet, j’aime beaucoup travailler avec les enfants et les adolescents, je travaille particulièrement avec les enfants et adolescents en difficulté, j’ai aussi réalisé que le rôle des parents est souvent central. Mon rôle d’enseignante m’a permis un rapport très étroit avec eux en général, je les connais bien et être enseignante complète mon rôle de coach et thérapeute. Mon approche est tout d’abord de crée un vrai rapport de confiance et d’écoute, c’est leur espace. Aussi en accompagnant et guidant les parents, on peut avoir un impact très fort sur leurs enfants et obtenir de très beaux résults assez rapidement. Dans mon cabinet, je veux développer deux pôles : un pour les adultes et un autre pour les enfants. Je souhaiterais aussi créer un espace sans écrans, propice à la réflexion et à des ateliers philosophiques. Par exemple, poser des questions comme « Qu’est-ce que l’amitié pour toi ? » et inciter les enfants à argumenter et exprimer leurs idées. L’objectif est de leur redonner confiance et de développer leur esprit critique.
7. Vous avez mentionné les écrans comme un problème majeur. Pourquoi est-ce une priorité pour vous ?
Les écrans ont des effets néfastes énormes je dirais même catastrophiques, surtout sur les enfants. Ils réduisent leur capacité d’attention et modifient leur mémoire à long terme. Les algorithmes peuvent aussi exposer les jeunes à des contenus inappropriés, comme des sujets liés au harcèlement ou au suicide. Je veux offrir une alternative : un lieu où les enfants peuvent se reconnecter à des activités créatives et à des échanges réels, loin des écrans, la vie en somme.
8. Votre philosophie repose sur « être et devenir ». Que signifie cela pour vous ?
Être, c’est déjà un accomplissement en soi. Devenir, c’est exploiter pleinement son potentiel pour évoluer et s’améliorer. Par exemple, être hésitant et devenir confiant, ou être limité et devenir libre. C’est un processus de transformation et de prises de conscience. Je crois fermement que si chacun travaillait sur soi, le monde serait différent, meilleur. Mon objectif est d’aider les autres à révéler leur lumière intérieure et à avancer avec confiance, les aider à surmonter leur blocage émotionnel, à améliorer leur estime de soi et à atteindre leurs objectifs personnels. J’adore l’idée de pouvoir contribuer à favoriser le bien-être et l’épanouissement des individus à travers l’éducation, la thérapie et le développement personnel. Si à ma petite échelle, je peux contribuer à cela, alors c’est merveilleux.