« MEDITERRANEAN FEVER » : LE FUREUR DE SURVIVRE SELON MAHA HAJ !

Une fresque poético politique sur la dépression d’une grâce presque inavouée, c’est ce que nous propose la réalisatrice Maha Haj dans « Mediterranean Fever » présenté à « Un Certain Regard » à Cannes et projeté en Gala de la 19ème édition du Festival International du Festival de Marrakech.

 

« Tu es lâche. Un lâche a peur de la mort. Un lâche a peur de la vie ». Une phrase qui résume bien le fond de ce film d’une belle fluidité sur la difficulté d’être Palestinien à Haïfa. Une comédie noire, à la fois absurde et bouleversante qui suit Walid, un homme de 40 ans, dépressif, qui refuse de prendre ses médicaments et qui se dispute avec son épouse infirmière sur la façon d’éduquer les enfants. Un écrivain en panne d’inspiration qui erre chez lui toute la journée et qui se lie d’amitié avec un nouveau voisin, au passé mystérieux et aux mœurs douteuses. Un rôle sur mesure pour le brillantissime Amer Hlehel.

 

Une écriture précise, une mise en scène libre

Si , selon la réalisatrice, on ne peut pas aller bien en étant palestinien, le film est loin d’un misérabilisme prédestiné à cette histoire. Une écriture précise, des personnages profonds et attachants, une mise en scène brillante. Un film d’une belle humanité où l’on suit ce personnage qui porte le poids du monde sur ses épaules et dont le fils est surement atteint de la « fièvre méditerranéenne », une maladie qui touche la région. Titre du film surement pour pointer les problèmes dont souffre cette belle région du monde. Avec humour et sarcasme, la réalisatrice balaye les contradictions et pointe du doigt les injustices avec des scènes puissantes. Une tension suggérée comme cette scène où le père découvre pourquoi son fils a mal au ventre, ou encore la scène chez le médecin où Walid refuse de révéler sa religion pour la paperasse administrative. Tout est dit sans grossièreté. Et quand le voisin fait son apparition, un gentil voyou presque insouciant mais plus multidimensionnel qu’on ne le pense, le film bascule et c’est délicieux ! Jalal campé par l’excellent Ashraf Farah, pose les questions de la conscience et nous questionne sur le bien et le mal constamment.

Une comédie noire bien ficelée qui donne à réfléchir sur la tourmente d’un peuple, sur les conséquences de la politique sur un pays et ses gens.

 

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