« Chaque visiteur se verra offrir une expérience unique placée sous le sceau du bio, du goût et de la mode ne l’oublions pas ! Ces concepts vont aussi permettre de réunir les gens et de leur ouvrir les yeux sur la richesse de notre gastronomie »
Le Chantre de la haute couture africaine a eu un confinement des plus inspirants à en croire les chantiers lancés tout juste après. Collections audacieuses, ouvertures d’adresses sélectes, création d’une école, festival en préparation (…). Alphadi s’érige une fois de plus en maitre de l’innovation.
Toujours entre deux avions, meetings ou workshops l’homme est pratiquement insaisissable. Souriant, aérien mais surtout hyper booké, le designer nigérien fait la fierté de son continent parce qu’il ne s’arrête jamais. Ayant investi tous les aspects de la mode, il lance à présent les Cafés Alphadi, des Concept Spaces fusionnant art de vivre, épicerie fine et leisure à l’africaine. Un projet mûrement réfléchi, façonné autour de la mise en valeur des produits du terroir. « L’Afrique y sera déclinée dans ses arômes et saveurs les plus raffinés. Je veux faire de ces lieux une référence internationale. Des endroits où il fera bon se poser et déguster des délicatesses en provenance du Sénégal, du Bénin, du Mozambique et j’en passe ».
Trois villes ont été choisies afin d’accueillir les premiers établissements : Niamey forcément, Abidjan logiquement et Casablanca passionnément. « Chaque visiteur se verra offrir une expérience unique placée sous le sceau du bio, du goût et de la mode ne l’oublions pas ! Ces concepts vont aussi permettre de réunir les gens et de leur ouvrir les yeux sur la richesse de notre gastronomie ». Les mots sont prononcés avec une certaine émotion. « On y retrouvera beaucoup de moi et de ma fierté d’être africain ».
Créer encore et encore
Ayant passé toute la période du confinement au Mali avec sa famille avant de se rendre dans sa résidence de Washington, le couturier a donné de nouvelles orientations à sa marque. « J’ai horreur de rester dans ma zone de confort. Mon esprit à besoin d’explorer différentes pistes, mes mains ont besoin de dessiner, de fabriquer. Paradoxalement c’est en restant bloqué chez moi que j’ai le plus voyagé et mis des choses en place », raconte le business man et patriarche comblé. Il en a d’ailleurs profité pour aider sa fille cadette Lalla Fatima Seidnaly à sortir son premier album de musique. « Une artiste comme son père. On avait du temps, alors on s’en est servis. C’était stimulant de la voir exprimer son talent et se donner à fond. Cela m’a rappelé mes débuts, grâce à elle j’ai pu revivre une époque clé… ».
A Niamey en ce moment, Alphadi prépare aussi la 13ème édition du FIMA, son fashion festival made in Africa où le Maroc sera à l’honneur. « Je reviens souvent sur ce pan de mon histoire, vu que je suis également d’origine chérifienne. À mes yeux, le Royaume est une terre de bonheur, de couleurs et le berceau d’un artisanat séculaire. De nombreuses sommités sont attendues. Ce sera aussi l’occasion de mettre en lumière le savoir-faire malien, burkinabé et mauritanien ». Prévu en décembre prochain, l’événement coïncidera avec l’ouverture dans la capitale nigérienne de l’Alphadi Académie. Une école supérieure de mode et d’arts qui accueillera des professeurs et des étudiants d’un peu partout. « Le Maroc a beaucoup à transmettre en termes de confection et de broderie, je veux croire en une synergie bien de chez nous, à travers laquelle nous apprendrons les uns des autres et élèverons enfin ce continent à la place qu’il mérite ». Rien à ajouter si ce n’est que l’on a hâte de découvrir tout cela…
Quelques dates
1985 : L’année marque ses débuts avec une première collection dont les tenues rendent hommage à une femme moderne, élégante et au chic mystérieux.
1987 : Il reçoit l´Oscar du meilleur styliste africain par la Fédération française de la couture et du prêt-à-porter
1998 : Le FIMA voit le jour et son auteur est primé par la Fondation Prince Claus en présence de la Reine Beatrix des Pays-Bas.
2001 : Elevé par Feu le Président Jacques Chirac au grade de Chevalier de l’ordre du mérite.
2005 : Il est choisi pour présider le jury francophone du Festival du Film de Paris.
2009 : Il est nommé Commandeur de l´Ordre des Palmes académiques et Décoré Commandeur des sciences et des lettres par le Président Tandja Mamadou.
2016 : Il devient Artiste de l´UNESCO pour la paix.
2020 : Fait Chevalier de vérité par le Président Issoufou