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Experte en communication RH, elle est passée par le monde des médias et le monde de la publicité avant de créer sa propre agence à tout juste 30 ans. Imane Lahlou puise dans son intelligence émotionnelle et dans son sens de la précision pour accompagner les entreprises à reprendre le contrôle du temps, surtout après un pandémie qui a chamboulé la planète. Dans l’ère du temps, Imane Lahlou crée Creatine Agency avec son frère Karim. Rencontre avec une passionnée, capteuse de success-stories, qui écrit son histoire tous les jours depuis Casablanca pour le monde…

  1. Au lycée , avais tu une idée précise de ce que tu voulais faire ou tu voulais être ?

 

Je pense que j’ai toujours eu une idée très précise de ce que je voulais être. Petite, lorsqu’on me demandait ce que je voulais faire quand je serai grande, je sortais une liste qui commençait par danseuse étoile à 20 ans (évidemment) et écrivaine à 60 ans, en passant par avocate, vétérinaire, architecte… Je ne comprenais pas qu’il faille choisir un métier. Pour moi, il fallait choisir son métier par passion, sinon à quoi bon. Puis, les années sont passées, et le système d’orientation marocain aussi, et je me suis retrouvée dans une filière scientifique alors que je rêvais de poésie et de littérature.

  1. Pour quelles études as-tu opté et pourquoi ?

L’année du Bac, celle des grandes décisions, j’ai voulu rectifier mon parcours pour apprendre un métier de passion, le cinéma. Mais là encore, le destin en a voulu autrement. Suite à la mort de mon père, j’ai choisi de rester auprès de ma mère. J’ai choisi la première école de commerce qui s’est présentée. J’avoue que je m’y suis beaucoup ennuyée. Heureusement que je m’étais fait des amis, rares mais précieux. Et heureusement surtout, que dès la deuxième année, j’ai rencontré le journalisme.


Mais je pense que je n’aurais pas pu exercer ce métier aujourd’hui, à l’ère des réseaux sociaux. Tout le monde semble avoir un avis sur tout, tout le monde est critique d’art !

  1. Comment s’est fait l’entrée sur le marché du travail ?

Grâce à Ben Harper ! J’ai rencontré la Cheffe de rubrique d’un magazine marocain pendant le concert de Ben Harper aux Musiques Sacrées de Fès. Une femme incroyablement inspirante. Elle a proposé de nous raccompagner, mes amis et moi, à Casablanca puisqu’on n’avait ni où dormir ni assez d’argent pour rentrer ! Sur le trajet, nous avons discuté du concert, puis de nos passions pour la musique, le cinéma, les arts. En arrivant à Casablanca, elle m’a demandé d’écrire ce que je lui avais dit sur le concert. C’était ça, mon entretien d’embauche. J’étais encore étudiante, et on m’expliquait que mon métier consistera à assister à des concerts, des avant-premières, des expositions, de rencontrer les artistes, d’écrire sur des sujets qui me passionnent et en plus d’être payée pour ça ! C’était une claque ! Je n’y croyais pas !

  1. Tu as évolué dans le monde des médias, qu’est-ce que c’est qu’être journaliste culture au Maroc ?

Pour moi, c’était un job d’étudiant, un job de rêve, mais un job d’étudiant. La scène culturelle marocaine est incroyablement riche, ça bouge tellement ! Cette énergie créative bouillonnante a besoin d’être mise en lumière, d’être connectée à ses publics, et les journalistes culturels ont ce rôle. Choisir de parler de tel film, de tel album, de tel artiste, au lieu d’un autre, c’est déjà prendre position. Donc le plus dur, c’était de choisir les sujets ! Pour la liberté d’expression, j’avais souvent l’impression d’en avoir davantage que les artistes eux-mêmes ! On pouvait tout dire, eux non. Mais je pense que je n’aurais pas pu exercer ce métier aujourd’hui, à l’ère des réseaux sociaux. Tout le monde semble avoir un avis sur tout, tout le monde est critique d’art !

 

Nous avons vécu un moment historique pour l’humanité entière. Pas de place au statu quo après ça !

  1. Comment as tu vécu tes années dans le monde de la pub ?

A la fin de mes études en business management et en communication, j’ai rejoint le monde dit “de la com’” où chaque jour est une école. On ne le dit pas souvent, mais c’est un univers où les gens sont très solidaires et généreux. On apprend beaucoup, à chaque projet, à chaque pitch. On observe les habitudes des consommateurs, on découvre l’état de l’économie marocaine, on travaille sur plusieurs secteurs en même temps, donc on apprend à s’organiser et à travailler très vite, et on apprend à apprendre ! J’ai adoré y côtoyer des gens si différents, travailler avec des personnes aux expertises pointues dans différents domaines et découvrir les success-stories des entreprises marocaines qui n’ont vraiment rien à envier aux entreprises mondiales.

  1. Pourquoi avoir quitté ce monde ?

On ne quitte pas ce monde. Il nous habite à jamais ! J’ai décidé de quitter le salariat, pas le secteur de la communication. J’ai eu la chance de faire une grande partie de ma carrière au sein d’une agence qui prend réellement soin de ses collaborateurs. C’est rare dans un monde où les deadlines tuent toute notion de work-life balance. Mais après la crise, les confinements à répétition et la course effrénée derrière les projets, j’ai eu besoin d’une pause pour m’interroger sur ma véritable vocation. Nous avons vécu un moment historique pour l’humanité entière. Pas de place au statu quo après ça !

 

  1. Comment as tu décidé de créer ta propre agence ?

Grâce à mon frère ! Nous nous complétons parfaitement, tant sur le plan personnel que professionnel. Nous exerçons le même métier, lui est directeur artistique et je suis directrice de création. Lui, c’est l’image et moi les mots. Nous sommes conscients d’avoir une chance incroyable de pouvoir exercer un métier par passion, et en plus de le faire ensemble ! L’entrepreneuriat nous a paru naturel. De cette relation fusionnelle est née une vision commune : celle de vouloir accompagner les entreprises marocaines à prendre soin de leur collaborateurs, à travers la communication RH.

De cette relation fusionnelle est née une vision commune : celle de vouloir accompagner les entreprises marocaines à prendre soin de leur collaborateurs, à travers la communication RH.

  1. Pourquoi les RH et en quoi consiste ton travail exactement ?

La crise sanitaire a donné naissance au phénomène de Grande Démission. En temps de crise, les gens remettent en question leur rapport au travail, son importance dans leur quotidien, le sens qu’il donne à leur vie… Quel que soit le secteur, quel que soit le métier, il y a de profonds changements dans notre rapport au travail, ne serait-ce que l’avènement du télétravail et ce qu’il implique comme questionnements philosophiques sur la liberté de mouvement ! Dans ce contexte, jamais il n’a été aussi important pour une entreprise de prendre soin de ses collaborateurs. Il est de plus en plus difficile de recruter les talents, de susciter des déclics, de fédérer autour d’une vocation unique. C’est là que nous intervenons. Nous avons choisi d’accompagner les entreprises marocaines (principalement PME et startups) à formaliser leur vocation, leurs valeurs, à nourrir leur marque employeur pour donner envie aux talents de les rejoindre, à créer des environnements positifs et inspirants pour les fidéliser et les engager et à leurs faire vivre des expériences agréables et stimulantes pour les retenir. Nous avons une fierté très particulière à accompagner des marques marocaines. Il y a de véritables success-stories qui se passent juste sous nos yeux et elles sont incroyablement inspirantes !

 

Il y a de véritables success-stories qui se passent juste sous nos yeux et elles sont incroyablement inspirantes !

 

  1. Quelle serait une journée type de Imane Lahlou?

C’est bateau de dire ça, mais je n’ai pas de journée type et j’espère ne jamais en avoir ! J’ai plusieurs “principes” pour m’organiser et assurer la productivité de l’équipe : le premier, c’est life before job, toujours ! On travaille avec une totale flexibilité des horaires et une liberté absolue de mouvement. Ça nous a permis de collaborer avec des talents autonomes, responsables et engagés et ça bénéficie aussi à nos clients. A part le boulot, je me consacre à mes premières amours : le cinéma, la musique, la cuisine… Et depuis peu, je me suis lancée le challenge de dire “oui” à tout ce qu’on pourrait me proposer. Alors j’ai fait de la boxe, du Jiuji tsu, de la voile, de la poterie et du théâtre…

 

  1. Comment te vois tu dans 10 ans ?

En tour du monde, un bout de plage à la fois. Continuer à travailler sur ce qui me passionne, continuer d’apprendre de nouvelles choses tous les jours et peut-être écrire quelques histoires.

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