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Douja Belkhayat

Je connais beaucoup de gens qui se sont retrouvés confinés loin de leurs enfants et pour moi ça aurait été inimaginable!

Dans cet océan de profils et d’histoires sur les réseaux sociaux, il est toujours difficile d’émerger et d’imposer une identité et un style. Pas pour Douja Belkhayat qui décide il y a 9 ans de créer une page instagram pour partager ses humeurs fashion avec ses copines. La voilà en icône exemplaire de la toile avec une communauté de près de 500000 k followers, triés sur le volet. L’ex-banquière diplômée en finances de marché avait tout plaqué pour plonger dans le monde de la mode, son berceau au sein de l’usine de confection de ses parents. Le secret de l’attrait vers sa page : sa petite famille! Une adorable tribu que la blogueuse nous présente dans l’écrin émouvant de son petit nid douillet et si chaleureux.

  • Vous incarnez une famille merveilleuse sur les réseaux sociaux et vous voir là, physiquement tous réunis pour notre reportage, malgré les conditions liées à l’épidémie du coronavirus, nous confirme votre naturel et votre authenticité. Comment est née cette belle aventure de votre vie à deux?
  • M. Nous nous sommes rencontrés à Ifrane sur les bancs du lycée. Douja venait de Fès, moi de Rabat, et depuis nous nous sommes plus séparés. Nous avons étudié ensemble, nous avons grandit ensemble et nous avons aussi le même parcours professionnel, en tant que banquiers.

    Mme. Notre histoire d’amour est née dans les couloirs du lycée américain d’Ifrane, Quelques regards échangés, une amitié est née et s’est transformée en une belle histoire d’amour. Vingt ans après, nous avons Ambre, Leyna et Zayn et notre amour est toujours aussi vif.

  • Ce sont des valeurs perpétuées par vos parents respectifs?
  • M. Nous avons la chance de vivre au sein de familles assez cadrés avec une maman et un papa solidaires pour donner le meilleur à leur enfants.

    Mme. Mes parents m’ont toujours servis de modèle, ils ont travaillé main dans la main, ils ont monté une entreprise ensemble, ils nous ont élevés mes frères et soeurs ensemble et cet équilibre m’a été transmis depuis mon plus jeune âge. C’est ce qui m’a permis de reproduire le même schéma au niveau de mon foyer avec des valeurs d’amour, de partage et de solidarité entre l’homme et la femme.

  • Vous vouliez une famille nombreuses?
  • M.J’ai toujours adoré les enfants étant petit, les membres de ma famille me confiaient leurs enfants, les tantes, les oncles, les cousins…à seulement 9 ou 10 ans, j’ai toujours eu cet instinct. Oui nous voulions avec Douja deux à trois enfants mais pas une famille nombreuse. Avec deux filles et un garçon, nous sommes comblés.

    Mme. Famille nombreuse pas forcément, en tous les cas je suis issue d’une fratrie de quatre, alors pour moi c’est important d’avoir des frères et soeurs. Lorsque Anbar est née, il était pour nous évident qu’il lui fallait un frère ou une soeur. Lorsqu’elles ont grandi, on a eu envie de plonger dans l’aventure d’un troisième enfant. Que du bonheur et de la fatigue bien sûr. Mais on s’en arrête là, dans nos sociétés actuelles trois enfants c’est considéré comme une famille nombreuse.

  • Quels sont les piliers de l’éducation que vous donnez à vos enfants, aux filles en particulier dans notre société qui est encore un peu patriarche…
  • Mme. Tolérance et confiance en soi surtout pour les filles? La confiance en soi est un sujet très important pour moi. Dans notre société, il est plus facile d’évoluer en tant qu’homme que lorsqu’on est femme. C’est une triste réalité. J’ai toujours donné les armes nécessaires à mes filles afin qu’elles aient toujours confiance en elles, qu’elles soient fières de ce qu’elles sont, qu’elles soient indépendantes. J’inculque au quotidien à mes filles la valeur du travail pour ne dépendre de quiconque si ce n’est d’elles-mêmes, le papa est là, le mari sera là mais elles doivent apprendre à être capables de tracer leur propre chemin. Le modèle de la mère qui travaille et qui est indépendante est capital pour former des générations de femmes épanouies. Le travail est indéniablement plus dur pour la femme que pour l’homme, même si on prône une égalité, des inégalités subsistent que ce soit au niveau des salaires, des mentalités, du partage et de l’héritage.

  • Mehdi, vous paraissez si doux et conciliant avec les femmes de votre vie, au-delà de l’amour que vous leur portez, c’est du respect pour la femme?
  • Le respect de la femme est dans mon éducation. Mon père était très respectueux de ma mère et il nous a fait grandir mes deux soeurs et moi de la même manière, dans une égalité naturelle. C’est le modèle idéal pour moi qui assure des valeurs de respect et de confiance en soi surtout pour les filles. Les femmes sont des battantes, elles ont du mérite, pourquoi n’auraient-elles pas tout notre respect avec tous ces rôles qu’elles assument parfaitement. Ce n’est pas facile d’être une femme et pour cela je dis tous les jours bravo à la mienne.

  • Au quotidien, comment gérez-vous la gestion de la maison, les enfants, l’école?
  • Mme. Nous avons toujours formé une équipe. Lors de notre première année de mariage, nous étions encore en France, vers la fin de nos études, il y avait déjà un partage clair des taches, que ce soit ménagères ou de tout autre gestion du couple. Mehdi adore la cuisine, il cuisine en tous les cas mieux que moi!. Pour ma part je gère le ménage et la vaisselle. Avec les enfants c’est pareil, Mehdi s’est toujours impliqué totalement en tant que papa et c’est ce qui m’a donné envie d’avoir plus d’enfants. Il change les couches, il se réveille le soir, il emmène les enfants à l’école.

    M. Nous sommes complémentaires l’un pour l’autre!

  • Être confiné avec ses enfants c’est une bénédiction ?
  • Mme. Je connais beaucoup de gens qui se sont retrouvés confinés loin de leurs enfants et pour moi ça aurait été inimaginable!

    M. C’est une bénédiction dans le sens où le rythme de travail a baissé, du coup nous avons eu plus de temps avec les enfants. L’école à la maison c’est une grosse galère mais parallèlement nous avons bien profité de moments exceptionnels ; nous avons rigolé, joué, cuisiné…

  • Avez-vous vécu des moments difficiles ?
  • Mme. Oui ce fut très difficile dans le sens où j’étais enceinte et la veille du confinement, nous avions pris connaissance du sexe du bébé. J’ai aussi connu la perte d’une amie très chère et cela a provoqué mon accouchement avant terme.

  • Et les bons moments, ce fut quoi en particulier ?
  • Je suis constamment à la recherche de nouvelles idées pour ma maison, changer la décoration, les tissus, les rideaux. Un peu avant le confinement, j’avais commencé avec la tapisserie et une semaine pile avant la date du confinement, j’ai décidé de refaire tous les murs de la maison, la peinture, les moulures et bien entendu d’aménager le coin bébé avec un ventre énorme. Il parait que c’est un phénomène connus des futurs mamans, avant d’accueillir leur bébé de vouloir tout changer dans leur maison.

  • En matière de mode, Douja vous êtes incollable, d’ou ce talent vous vient-il?
  • Je suis passionnée de mode depuis toute petite. Mes parents avaient une usine de textile, ils produisait des vêtements pour nombre de marques internationales. J’ai eu cet avant-goût de la mode à la maison, il m’arrivait de dessiner des modèles et de les reproduire à l’usine pour moi et pour mes copines. J’ai toujours été imprégnée par ce monde-là de la mode et ça a évolué jusqu’à en faire un métier, plus ou moins aujourd’hui alors même que j’ai fait des études en finances de marché.

  • Comment avez-vous démarré cette aventure avec le digital ?
  • J’ai à mon actif neuf années de banque d’affaires et dans ce milieu propre à la banque, je n’étais pas aussi épanouie que je voulais l’être. Je n’avais pas l’occasion de m’habiller comme je le voulais, de m’exprimer comme je le voulais. Je décide alors de créer cette page instagram avant même que le concept de blogueuses n’existe au Maroc. C’était pour moi une fenêtre pour partager des tendances, des looks et c’est devenu un réseau avec une vraie communauté qui me suit au jour le jour depuis huit ans.

  • Vous sentez-vous, avec votre belle audience ascendante, investie d’une mission pour des causes, celle de la femme en particulier et d’autres?
  • Au delà du fait que ce réseau social est devenu mon métier, j’essaie au maximum d’utiliser ce petit pouvoir de toucher une large audience, pour partager des valeurs avec ma communauté, comme celle de l’éducation de mes filles en l’occurence et ma quête d’en faire des femmes fortes et indépendantes. D’autres missions m’interpellent évidemment, notamment des causes sociales pour venir en aide à de jeunes enfants orphelins. Tenez la semaine dernière, je me suis rendue à l’association « Dar Bouidar » pour enfants abandonnés et précisément « Atlas Kinder » qui s’occupe de 150 enfants abandonnés. Une cause qui m’a particulièrement touchée de savoir ces enfants sans mamans et sans papas, livrés à eux-même. J’ai pu partager des messages sur les réseaux sociaux et contribuer à lever des fonds de diverses natures que ce soit.

  • Et vous Mehdi, vous êtes fier que votre femme soit épanouie, libre, belle, séduisante, cultivée et influente?
  • Oui très très fier! Je me souviens du jour où elle m’a annoncé vouloir quitter son travail et faire ce qu’elle aime. Je l’ai encouragée bien entendu. Quelqu’un d’épanoui dans son métier, il le fait bien forcément et il ne peut que réussir!

  • Vous rêvez à quoi pour vos deux filles Mehdi?
  • Je rêve pour Ambre et Leyna qu’elles soient bien dans leurs peaux et qu’elles fassent ce qu’elles aiment!

  • Et vous Douja, comment verrez-vous votre petit homme ?
  • Entouré de ses grandes soeurs bienveillantes!

  • À part en finir avec le covid-19, quelles sont vos résolutions pour 2021? »
  • Mme. Fêter l’arrivée de Zayn enfin et organiser son baptême après la fin de cette épidémie et construire notre maison, on espère démarrer les travaux très bientôt.

    M. Cette épidémie nous a montrés que même les choses les plus basiques ne nous sont pas acquises. Alors pour 2021, je souhaite tout simplement un retour à la vie normale!

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