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Brad Pitt traverse une période tumultueuse sur le plan familial, mais une lueur d’espoir se profile à l’horizon avec son retour imminent sur le plateau de tournage d’un film consacré à la Formule 1. L’acteur, récemment confronté à des tensions familiales alors que ses enfants prennent des décisions radicales concernant leur nom de famille, s’apprête à reprendre le rôle de Sonny Hayes dans un long-métrage co-produit par Lewis Hamilton et Joseph Kosinski.

 

 

Ce projet cinématographique avait été temporairement suspendu en raison de la grève prolongée des studios à Hollywood. Maintenant, avec la reprise des activités, Brad Pitt se prépare à incarner un pilote en fin de carrière, rivalisant avec un jeune prodige interprété par Damson Idris. Récemment aperçu au Grand Prix de Formule 1 britannique, Brad Pitt est également attendu pour le Grand Prix de Belgique à la fin du mois de juillet. Bien que le titre définitif du film reste à confirmer, sa sortie en salles est prévue pour le 25 juin de l’année prochaine.

L’engagement de Brad Pitt envers ce projet représente une bouffée d’air frais dans sa vie professionnelle, alors même que ses préoccupations familiales occupent une grande partie de l’attention médiatique. Depuis plusieurs années, l’acteur et son ex-femme Angelina Jolie se disputent âprement la garde de leurs six enfants, avec des décisions récentes des enfants eux-mêmes de renoncer au nom de famille « Pitt ».

En juillet 2023, Brad Pitt avait fait parler de lui en suspendant le tournage du film en solidarité avec le mouvement de grève à Hollywood, une décision reflétant son soutien aux revendications des acteurs pour de meilleures conditions de travail. Cette pause, bien que nécessaire, n’a fait que renforcer sa détermination à soutenir ses collègues dans l’industrie cinématographique.

Avec son retour imminent sur le plateau, Brad Pitt est prêt à se plonger à nouveau dans son métier, espérant que cette nouvelle phase de production apportera non seulement des satisfactions professionnelles, mais aussi une distraction bienvenue des défis personnels auxquels il fait face.

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Le monde du cinéma international vient de couronner la talentueuse réalisatrice marocaine Jihane El Bahhar. Son dernier film, « TRIPLE A », a remporté le prestigieux Prix du Meilleur Film Étranger lors de la 14e édition du Festival International du Film de Soho, qui s’est déroulé à New York la nuit du 21 septembre 2023.

Jihane El Bahhar, une réalisatrice talentueuse originaire de Casablanca, a exprimé sa joie pour cette première récompense obtenue par son nouveau film, qui est prévu pour une sortie en salles en 2024. TRIPLE A, un film d’une durée de 119 minutes, scénarisé par Jihane El Bahhar et Nadia Kamali Marouazi, raconte trois histoires d’amour impliquant des marginaux dont les destins se croisent de manière inattendue. Les rôles principaux du film sont interprétés par Majdouline El Idrissi, Aziz Dadas, Hind Ben Jebara, Khalil Oubaaqa, Fatima Zahra Bennacer et Abdelatif Chaouki. L’acteur Khalil Oubaaqa a reçu le prix au nom de la réalisatrice Jihane El Bahhar et de l’équipe du film lors d’une grande cérémonie à New York, en présence d’une élite d’artistes américains et internationaux.

Le parcours de Jihane El Bahhar est marqué par son engagement dans le monde du cinéma. Diplômée en audiovisuel de la faculté Ben M’sik de Casablanca, elle a d’abord travaillé à la télévision en tant que scénariste et réalisatrice. Après avoir suivi plusieurs formations au Maroc et à l’étranger, elle fait ses débuts en 2006 avec un court-métrage intitulé Shift + Delete, qui a été primé dans de nombreux festivals nationaux et internationaux, dont le Festival International de Beyrouth où elle a remporté le prix du scénario. Le Festival International du Film de Soho, où TRIPLE A a été honoré, célèbre les dernières productions cinématographiques, honore les formes traditionnelles de narration et encourage aussi bien les nouveaux réalisateurs que les plus expérimentés de New York et du monde entier à créer et à soumettre leurs œuvres innovantes.

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Les débats font rage quant à savoir quels films méritent une place sur la liste ultime des classiques effrayants. Entre tous les choix, les opinions divergent et les débats enflammés se multiplient. 

Photo : Robert Zunikoff

Lorsque les feuilles tombent et que la nuit enveloppe la terre de son obscurité, une question importante se pose sur les films d’horreur à regarder pour célébrer Halloween de la manière la plus terrifiante qui soit. La quête des meilleurs frissons cinématographiques est un rituel bien ancré dans la tradition d’Halloween qui est invariablement associée à des nuits sombres, à une ambiance mystérieuse et à un désir de ressentir des frissons. Les débats font rage quant à savoir quels films méritent d’être inscrits sur la liste ultime des classiques effrayants. Entre tous les choix, les opinions divergent et les débats enflammés se multiplient. 

Les films que nous avons sélectionnés offrent une gamme d’expériences effrayantes pour les amateurs de films d’horreur à l’occasion d’Halloween. Chacun de ces films offre une expérience unique dans le monde de l’horreur, explorant des aspects différents de la peur, que ce soit à travers des éléments surnaturels, psychologiques ou criminels. En rassemblant ces cinq films, notre sélection offre un aperçu fascinant de la richesse de l’horreur cinématographique.

  • The Shining (1980) : Réalisé par Stanley Kubrick, ce film est une adaptation du roman de Stephen King. Il raconte l’histoire d’un écrivain en proie à la folie, interprété par Jack Nicholson, qui emmène sa famille dans un hôtel isolé pour l’hiver. Les événements terrifiants qui s’ensuivent, combinés à l’atmosphère oppressante de l’hôtel Overlook, en font un classique de l’horreur psychologique.
  • Psychose (1960) : Réalisé par Alfred Hitchcock, ce film est un chef-d’œuvre du suspense psychologique. L’histoire suit Marion Crane, interprétée par Janet Leigh, qui trouve refuge dans un motel isolé après avoir volé de l’argent. Le propriétaire du motel, Norman Bates, joué par Anthony Perkins, est l’un des personnages les plus emblématiques de l’histoire du cinéma, et le film est célèbre pour sa scène de la douche.
  • L’Exorciste (1973) : Réalisé par William Friedkin, ce film est un véritable monument de l’horreur. Il suit l’histoire de Regan, une jeune fille possédée par une entité démoniaque, et des prêtres qui tentent de l’exorciser. La représentation choquante de l’exorcisme et l’atmosphère terrifiante du film en ont fait un classique incontournable.
  • Hérédité (2018) : Réalisé par Ari Aster, ce film moderne a été salué pour son approche subversive de l’horreur. Il explore les thèmes de la famille, de la perte et de la folie à travers l’histoire d’une mère, interprétée par Toni Collette, et de sa famille alors qu’ils sont hantés par des événements surnaturels après la mort de la grand-mère.
  • Le Silence des Agneaux (1991) : Réalisé par Jonathan Demme, ce thriller psychologique est ancré dans le monde du crime. L’agent du FBI Clarice Starling, incarnée par Jodie Foster, est chargée d’interroger le détenu Hannibal Lecter, joué par Anthony Hopkins, pour obtenir des informations sur un tueur en série. Le jeu d’acteur exceptionnel et l’intrigue intense en font un film inoubliable.
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Le public découvre les premières images du nouveau film d’Angelina Jolie, « Maria », où elle incarne le personnage de Maria Callas, la chanteuse d’opéra la plus connue du vingtième siècle. L’actrice surprend ses admirateurs dans son ensemble en tweed vintage, les invitant à en découvrir encore plus sur la manière dont elle se coule dans le costume.

Les premières images du biopic qui retrace la vie de Maria Callas et met Angelina Jolie en vedette sont révélées. Maria est un film de Pablo Larrain qui raconte l’histoire de la plus grande chanteuse d’opéra du monde. Dans le rôle de « La Bible de l’Opéra », Angelina Jolie travaille sur un film qui s’ajoute, en 2024, à la liste des travaux de l’actrice américaine. Le film, un focus sur une période précise de la vie de la Callas, à savoir, ses dernières années vécues à Paris, fait le point sur plusieurs aspects de sa vie. Pour ce travail, le réalisateur de Jackie et Spencer compte sur les talents de l’actrice ayant incarné des rôles comme celui de Kathy Lynn Austin et Christine Collins. Angelina Jolie nous fera découvrir les mouvements dans la vie privée de Maria Callas, les conflits dans lesquels elle s’est retrouvée entre la Grèce et l’Amérique, ainsi que ses derniers moments dans ce monde.

 

Auparavant, Angelina Jolie avait réalisé d’autres succès en incarnant des personnages historiques ou inspirés de la vraie vie. Dans son rôle de Christine Collins dans le film L’Echange de 2008, l’actrice avait incarné le personnage d’une mère qui a perdu son enfant. Internée en hôpital psychiatrique pour avoir dit la vérité au sujet de la réapparition de cet enfant, le personnage de Christine Collins a été fidèlement incarné par l’actrice qui a su faire attention aux moindres détails. Son rôle de l’agente de renseignement Kathi Lynn Austin était aussi une réussite et une source d’inspiration pour ses admirateurs et pour ceux des films d’action. Dans un autre biopic, en 2000, Angelina Jolie avait incarné le rôle de Lisa Rowe, un personnage sociopathe qui fait une tentative d’évasion d’un hôpital psychiatrique en Nouvelle-Angleterre.

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De sortie le 12 octobre au Maroc, le film « Achoura » de Talal Selhami a mis en lumière la fraicheur et le talent de l’actrice franco-marocaine Sofiia Manousha. Rencontre avec une comédienne au naturel déconcertant et à la grâce incarnée. 

 

  1. Comment vivez-vous la sortie de Achoura au Maroc ?

Je suis heureuse que Achoura soit enfin en salle, j’ai hâte que le public le découvre. Je suis également très heureuse d’être de retour au Maroc, à Casablanca pour le film puis après un peu de repos à Marrakech au Es Saadi, doux souvenir du Festival de Marrakech

 

  1. Qu’est-ce que ce film représente pour vous ?

 

L’aboutissement de la synergie d’une équipe qui a mis toute son énergie et sa passion pour la réalisation de ce film ambitieux inédit au Maroc car premier film Fantastique Marocain.

 

  1. Comment avez-vous préparé le rôle de Nadia ?

 

Nadia est la figure féminine du quatuor, la femme de Ali et la maman de Youssef.  Le plus difficile pour moi a été comprendre le lien maternel entre Youssef et Nadia, comment incarner une mère, et surtout l’urgence de sauver son enfant. Avec Talal nous avons beaucoup discuté du personnage, il m’a laissé très libre sur l’interprétation tout en étant très précis sur sa vision de Nadia.

 

 

  1. De Insoumises à Achoura , comment choisir un rôle et dire oui à un projet ?

La rencontre avec la réalisateur des déterminante, vient ensuite l’histoire et la construction ensemble du personnage. Concernant Achoura, j’avais envie de travailler avec Talal , quand le projet est arrivé ça été une douce évidence de travailler ensemble.

 

  1. Comment aimez vous être dirigée ?

 

J’ai besoin de me sentir en confiance, je suis très sensible, l’échange avec le réalisateur est essentiel. Pour que je puisse faire des propositions j’ai besoin d’un cadre, Talal travail comme ça c’est très agréable.

 

  1. Qui sont vos modèles dans le cinéma ?

 

Romy Schneider Golshifteh Farhani, Merryl Streep,Khadija Alami.

 

  1. Est-ce que devenir actrice était une évidence dès le départ ?

Absolument pas, je me voyais prof de sport hahah je pense que le mouvement fait parti de moi, j’ai fais 10 ans de danse  et 17 ans de piano cela a été déterminant dans mon process artistique, l’envie de raconter une histoire. J’aime l’image et ce que on peut en faire j’aime la photo, la peinture ..

  1. Est-ce qu’il y a assez de bon rôles écrits pour les femmes ou est-ce encore difficile ?

 

Les rôles écrits pour les femmes sont aussi forts et magnifiques que les rôles pour les hommes, quand Meryll Streep campe le rôle de mère dans le choix de Sophie, Hilary Swank dans Boys dont Cry ou Million Dollar baby. Golshifteh Frahani dans A propos d’Ely, Romy Schneider dans Les choses de la vie, L’important c’est d’aimer. Je trouve même que les plus beaux rôles de Cinéma ont été écrit pour des femmes.

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Dans « Chettah », le premier long métrage de Lotfi Ait Jaoui en compétition au Festival National du Film de Tanger, le réalisateur propose un film touchant malgré les maladresses, hommage à la danse et à Bouchaib El Bidaoui. Rencontre. 

C’est l’histoire de Rabiæ , un jeune sportif. Il est coach et fils d’un Imam très religieux. Il se voit contraint de faire équipe avec une troupe de musique populaire et danser comme Chettah (travestit en habit féminin) afin de gagner une subvention européenne
pour équiper sa modeste salle de sport et épouser sa bienaimée Jamila fille du président de la commune du village… Au casting : Abdelilah Rachid, Ben Issa El Jirari, Ayoub Abounasser, Basma Mazouzi, Abdellatif Chaouqi, Adil Louchgi, Abdelilah Amal, Sonia Okacha, Zhor Slimani et Asmaa Khamlichi.

« Lorsque j étais au lycée je passais souvent par la place Jamaa Al fana et je m arrêtais pour admirer les prestations des différents artistes de la place . À chaque fois, un moment spécial , un véritable festival quotidien qui me faisait rêver . Mais ce qui attirait mon attention et ma curiosité a l époque c’était chettah . Ce danseur déguisée en femme qui parvient à réunir beaucoup de fans .. C’est en 2003 , l’année de mes débuts dans le domaine que je me suis rapproché de ce personnage lors d un reportage avec un prod étrangère » confie le réalisateur Lotfi Ait Jaoui qui s’intéresse au danseur, à cet artiste caché par un déguisement qui danse et s’exprime malgré le jugement de la société. A la fois méprisé et adulé, le danseur est un personnage clé de la société, et de la place Jamaa El Fna.

Qui est le Chettah ?

« Ce sont généralement des hommes qui ont débarqué à Marrakech venant des villages et des villes avoisinantes pour gagner de quoi nourrir leurs familles, ils habitaient à proximité de la place avec leurs épouses et leurs enfants ce qui est étrange. Paradoxalement, ils étaient tous considérés comme homosexuels de part leur choix artistique, ce qui n’était pas toujours le cas » confirme le réalisateur qui décide de faire du sujet une comédie au lieu d’opter pour un drame. Une façon de faire passer des messages lourds plus facilement.  Un choix subtile pour cette comédie pour le moins féministe, où les femmes sont plus clairvoyantes que des hommes fermés et têtus. « Ma mère et mes tantes vivaient avec Bouchaib El-Baidawi Celui qui apportait la joie aux familles marocaines loin de l’extrémisme et du fanatisme » renchéri le réalisateur qui a su faire passer des messages importants dans son film.

 

Un réalisateur « modeste »

C’est tout du moins comment Lotfi Ait Jaoui se décrit. « Je suis un réalisateur modeste ولد الشعب du peuple. J’ai travaillé pendant près de vingt ans dans le domaine de l’audiovisuel, assistant réal pour des projets internationaux. Je veux faire entendre la voix du peuple , Je veux combattre les préjugés! » confie le jeune réalisateur qui auto produit son film. « J’ai rencontré le producteur et nous nous sommes mis d’accord pour faire exister ce travail. Une idée du Feu Hassan Lotfi Fota. .Nous avons travaillé avec le scénariste Youssef Ait Mansour, qui a posé les premières briques, puis nous avons continué avec le second scénariste Mehdi Aboubi de l’Ecole Supérieure de l’Audiovisuel de Marrakech, ESAVv ».

 

Une oeuvre d’une belle sincérité qui bouscule les tabous et remet la danse à sa place. Dans le coeur des gens qui l’aiment. Le film en compétition porte de belles valeurs et balayent les préjugés et toutes ces idées reçus installées par l’extrémisme. Un film qui fait du bien.

 

 

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Sélectionnée à la Settimana Internazionale della Critica , semaine de la critique de la 79ème édition du Festival International de Venise, Yasmine Benkiran entre dans la cours des grands avec un premier long féministe et engagé. Un road movie courageux qu’elle s’apprête à faire découvrir au monde à la fin de cette semaine à la Mostra de Venise. Rencontre avec une cinéaste au supplément d’être. 

  1. Comment est né « Queens »? Comment est née l’idée du film ?

 

Au tout début de l’écriture il y avait l’image prégnante de femmes au volant d’un camion et le désir de faire un film qui propose d’autres représentations de femmes marocaines et qui prenne ses distances avec le réel. J’ai grandi à Rabat avec l’impression d’avoir eu comme choix des films d’aventure où les Américains sauvaient le monde ou des drame sociaux où les Arabes avaient des problèmes. Comme si parce que nous étions marocain.e.s, nous n’avions pas le droit au romanesque, à la science-fiction, à l’aventure, au fantastique : à la fiction avec un grand F. Faire REINES, c’était réaliser le film qui m’avait manqué.

 

  1. Comment passe-t-on de l’écriture à la réalisation ? Est-ce un choix difficile ou naturel?

« J’avais déjà réalisé un court-métrage mais c’est avec REINES que je suis véritablement devenue réalisatrice »

Au tout début, je n’étais pas partie pour réaliser REINES. Je suis rentrée avec ce projet à l’atelier scénario de la FÉMIS dans l’idée d’en écrire le scénario, pas forcément de réaliser. Au Maroc et en France, les réalisateurs écrivent souvent les films qu’ils réalisent, mais aux Etats-Unis par exemple, ce n’est pas le cas du tout. Scénariste et réalisateur sont deux métiers très différents. J’aime l’idée d’écrire pour d’autres ou avec d’autres, je pense que toutes les collaborations sont fructueuses si on trouve la bonne ou le bon partenaire.Avec REINES, ce fut différent. Le film m’a prise au piège. Je mettais tellement de choses personnelles dans le scénario que le réaliser devenait un nécessité. J’avais déjà réalisé un court-métrage mais c’est avec REINES que je suis véritablement devenue réalisatrice.

  1. Est-ce que vos films changent beaucoup entre l’écriture et le tournage ?

Je fais partie de la catégorie de réalisateurs qui préparent beaucoup et laissent peu de place à l’improvisation. Le tournage est un rouleau compresseur où il faut s’adapter en permanence, surtout quand on n’a que 5 semaines de tournages. Pour moi, ce n’est que si on sait exactement quelles sont les intentions d’une scène et qu’on a tout longuement réfléchi et préparé qu’on peut prendre vite les bonnes décisions en cas d’imprévu. Alors, dès l’écriture, j’essaie d’être la plus précise et la plus visuelle possible. Je répète beaucoup avec les comédiennes, on découpe tout le film avec le chef-opérateur, certaines parties sont storyboardées. Il y a très peu d’improvisation sur le plateau.

 

Ceci étant dit, tant que le film est au stade du scénario, ça n’est pas un film, c’est le rêve d’un film. Un fantasme. Puis arrive la confrontation au réel : les repérages, les comédien·nes, la météo, les budget serrés, le manque de temps. Entre le rêve et sa matérialisation, il y a beaucoup de compromis et de renoncements. Ça peut être brutal. Mais il y a aussi des surprises réjouissantes. Ce que l’équipe et les comédien·nes apportent, chacun·e avec sa sensibilité, qui ouvre des perspectives et emmène parfois le film plus loin que ce qu’on avait imaginé. Donc oui, entre l’écriture et le tournage, REINES a changé. Plus que ce que j’aurais imaginé.

  1. Quel est votre rapport au montage ? Êtes-vous présente ou laissez-vous libre cours au monteur?

 

Je suis là tout le temps, ou presque. Après, sur REINES, c’est particulier. J’ai travaillé avec plusieurs monteuses et monteurs et les circonstances ont fait qu’on n’avait pas eu le temps de se rencontrer en amont du tournage et de discuter en profondeur de mes intentions. Comme on le dit souvent, le montage, c’est une écriture du film. Et pour laisser de la liberté à sa coautrice ou son coauteur, il faut bien se connaître et faire confiance. Une relation de confiance, ça se construit, dans les deux sens. Je pense que si (et je l’espère), je dois retravailler avec les monteuses du film, je leur laisserai d’avantage de liberté car on a appris à se connaître, elle savent ce que j’aime et je connais maintenant leur sensibilité et leur manière de travailler.

  1. Comment dirigez-vous vos acteurs ?

 

Pour REINES, ça a commencé très en amont du tournage où nous avons beaucoup répété avec les trois comédiennes principales. Pendant ce moment privilégié, on passe tout le film en revue, on cherche les scènes, on apprend à travailler ensemble. De mon côté, j’essaie de cerner les personnalités de chacune, de voir comment elles réagissent aux directions que je propose. J’apprends à m’adapter à chaque personne pour obtenir ce que je souhaite. Diriger des comédien·nes, c’est travailler une matière humaine : chaque comédien est différent et donc se dirige différemment. Il y néanmoins une constante, une chose que j’ai apprise après mon court-métrage et à laquelle j’essaie de me tenir : c’est de toujours faire en sorte que les comédien·nes se sentent en confiance pour qu’iels puissent être complètement libres dans ce qu’iels proposes proposent. J’essaie de créer une bulle où les comédien·nes puissent se mettre à nu.

 

Sur le plateau, je suis très présente et je n’hésite pas à parler pendant les prises. Ça peut être agaçant pour les comédien.es mais je pense qu’en les sortant de leur zone de confort on obtient des choses intéressantes. Par exemple : nous sommes dans les dunes de sables, sur une scène difficile, avec beaucoup d’émotion. La lumière est superbe mais un énorme nuage arrive. Il faut réussir la scène vite. Ça tourne, je trouve que ce que propose Nisrine Erradi manque d’urgence, de nerf. Je parle pendant la prise, beaucoup, je lui donne des directions. Je sens que ça la déstabilise mais je continue. Ça finit par l’agacer, elle s’énerve. Quand je coupe, elle est tellement énervée qu’elle me hurle presque dessus et on explose de rire : c’était cette énergie dont j’avais besoin. On avait trouvé la bonne émotion, la scène était réussie. On ne peut pas faire ça avec tout le monde. Il faut le sentir, il faut que la confiance soit totalement installée.

 

  1. Était-ce une évidence pour vous de faire un film de femmes pour un 1er film ?

Oui, c’était une évidence. Ma mère est féministe et j’ai été sensibilisée très tôt aux questions des droits de la femme. Mes parents se sont séparés quand j’avais moins de dix ans. A l’époque le divorce n’existe pas : légalement, ma mère a donc été répudiée. Le mot est violent. Je me souviens qu’elle m’a expliqué longuement que ça ne correspondait pas à la réalité, que la Moudawana (code du statut personnel) n’était pas adaptée et qu’il fallait se battre pour la changer, se battre pour nos droits. Ça a beaucoup résonné en moi : dès le collège, je regardais le monde avec une lecture féministe. Après le bac, je me suis intéressée à la représentations des femmes dans la fiction. Quand j’ai commencé à écrire REINES, une des ambitions assumées du projet était de proposer d’autres représentations de femmes marocaines au cinéma.

  1. Comment avez-vous choisi vos actrices ?

 

Pour le personnage d’Inès, ça a été très vite. J’avais en tête les grands yeux tristes d’Ana Torrent dans CRIA CUERVOS et L’ESPRIT DE LA RUCHE. J’ai montré une photo au directeur de casting. La deuxième vidéo qu’il m’a fait parvenir était celle de Rayhan, une petite fille de 10 ans qui avait répondu à une annonce sur Facebook. Rayhan avait dans le regard la profondeur que je cherchais. J’ai immédiatement été séduite. Je savais qu’Inès, c’était elle, et ne je ne me suis pas trompée. Mais entre le moment où j’ai rencontré Rayhan et le moment où nous avons a tourné, deux ans sont passés… J’ai donc légèrement réécrit le personnage d’Inès pour qu’il grandisse avec son interprète.

 

Pour le personnage d’Asma, je cherchais un physique androgyne, et gracile :  j’aimais le contraste d’une petite silhouette au volant d’un véhicule massif. Le personnage d’Asma est mutique, je cherchais donc une présence forte. J’ai vu beaucoup de comédiennes avant de rencontrer Nisrine Benchara. Lorsqu’elle a commencé son casting, ça a été une évidence. Elle pouvait à la fois être dure et extrêmement fragile. Elle tenait l’image avec intensité. C’était exactement ce que je voulais.

 

Pour Zineb, le travail de casting a été plus long. La rencontre avec Nisrin Erradi s’est faite sur un malentendu. Nisrin est d’abord arrivée pour le rôle d’Asma. Ce n’était évidemment pas pour elle. Mais elle avait une impertinence dans le regard qui me plaisait beaucoup. J’ai senti un immense potentiel. Je lui ai proposé d’essayer le rôle de Zineb. On a beaucoup discuté et travaillé. Je lui ai fait regarder VOL AU DESSUS D’UN NID DE COUCOU pour le personnage de Mc Murphy interprété par Jack Nicholson : imprévisible, toujours sur le fil, prêt à exploser à chaque instant. Nisrin a très vite compris le personnage de Zineb. Je crois qu’au fond, elle lui ressemble un peu. Et l’interprétation qu’elle a proposé allait au-delà de mes attentes. C’était un vrai défi : Zineb est le personnage qui insuffle au film son énergie et celui qui donne au scènes leur tempo. Contrairement à Rayhan et Nisrine Benchara, Nisrin Erradi a une grande expérience de plateau. Nisrin  a un vrai sens du rythme et une palette de jeu très large. Sur le plateau, elle a été d’une très grande générosité. J’ai beaucoup de chance d’avoir pu travailler avec elle.

  1. Que représente pour vous cette sélection à Venise ?

La Mostra internationale du cinéma de Venise est le plus vieux festival de cinéma du Monde. Je suis très heureuse et de cette sélection où REINES va faire sa première mondiale. C’est une sorte de reconnaissance et j’en suis ravie. Mais le vrai défi reste de faire venir les spectateurs dans les salles.REINES est un film qui veut allier ambition artistique et ouverture au public. Ce n’est pas antinomique. En parlant de sa ligne éditoriale, la déléguée générale de la Settimana Internazionale della Critica où est sélectionné REINES à la Mostra Venise  a évoqué des films « pensés pour un public large » qui « menaient vers une possible renaissance » et qui « réécrivaient la réalité ». Je m’y reconnais pleinement

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Les fans de Schumi vont enfin avoir des éclaircissements sur la vie de la star des circuits automobiles. Un long-métrage de 112mn a été présenté par Netflix il y a un jour.

Neuf ans. Neuf ans que Michael Schumacher a quitté la vie publique suite à un accident de ski qui lui a coûté son autonomie physique. Lui si sportif, si puissant, si incontournable (…) le choc était total et la discrétion de mise ! Ne voulant pas l’exposer, les siens ont donné des nouvelles de son état avec parcimonie. C’était jusqu’à ce que Netflix entreprenne la démarche d’un film décrivant le personnage à travers le regard de ses proches.

Émotions au rendez-vous

Sa femme Corinna, ses deux enfants, Gina et Mick, ses amis mais également sa manager et ses rivaux sur les pistes, tous sont intervenus. Le détenteur du plus grand nombre de titres est analysé avec des mots et des séquences poignantes. Mis en ligne le 15 septembre, le film évoque les moments de doute, la détresse de sa famille au lendemain d’une tragédie qui a changé la donne, mais aussi le grandiose, le magnétisme d’une légende et des victoires qui forcent l’admiration. Invisible aujourd’hui, celui que l’on surnommait der Regenmeister (le maître de la pluie), reste néanmoins inoubliable.

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« Pour ma prochaine collection « Tanya », j’ai justement voulu rallier ma conscience écologique et mon ambition de faire de la mode responsable et citoyenne »

Nabil Ayouch a fait appel au créateur marocain Ali Drissi pour habiller l‘équipe du film « Haut et Fort », lors de la Montée des Marches du festival de Cannes. Le styliste marocain a réussi un bel exercice de mêler les codes du Hip Hop aux valeurs de la mode, le tout dans un total esprit éco-responsable, marque de fabrique du designer marocain, qui fait son chemin de croix pour imposer l’upcycling au Maroc. Résultat : Un vestiaire glamour, urbain et chic qui a fait rougir le tapis rouge cannois.

Le designer Ali Drissi, l’un des rares stylistes qui oeuvre pour une mode responsable, il est surtout connu pour son initiative louable envers les artisans des régions reculées qui souffrent des affres de l’épidémie du covid, à travers sa technique tissage baptisée « Tanya »

  • Habiller l’équipe d’un film qui est rentré dans l’histoire c’est historique aussi ? 

Si c’est le cas, je ne le réalise pas. Dans mon histoire avec un petit h, oui, c’est sûr. En tout cas, mon émotion était intense en regardant cette montée des marches. J’ai ressenti une grande fierté de voir le cinéma marocain à l’honneur sur le tapis rouge le plus prestigieux au monde. Et l’émotion était d’autant plus intense, car en quasiment un mois, j’ai eu l’opportunité de côtoyer de près cette équipe pleine d’authenticité, de rêves et de bienveillance. Les voir à Cannes, c’était du pur bonheur !

  • Comment a opéré ce projet et comment avez-vous procédé pour réussir votre mission de sublimer les protagonistes de « Haut et Fort » ?

L’équipe de Nabil Ayouch a pris contact avec moi pour me briefer et je suis allé leur présenter mon projet pour le Tapis rouge. J’avais au préalable fait mes recherches et compris que le film racontait l’histoire des jeunes du centre culturel les étoiles de Sidi Moumen qui ambitionnent de percer dans le monde de la musique et plus spécifiquement du Hip Hop. Un genre musical très intéressant sur le plan stylistique tant il renvoie à des silhouettes fortes et des pièces de vêtements qu’on connait tous, comme le bombers ou le pantalon cargo…Après, il a fallu rendre cet univers très urbain, plus chic, plus Tapis rouge.

  • C’est ainsi que l’on pourra montrer la puissance de la mode comme véritable langage culturel ?

En effet la mode est un langage, ce qui permet aux designers d’exprimer leur sensibilité et leur manière de percevoir le monde. Sur ce projet en particulier, ce que j’ai voulu exprimer, c’est que l’on peut faire du beau, sans pour autant utiliser des matières hors de prix ou de la paillette et du strass à outrance. J’ai plutôt voulu montrer que l’art du tissage bien marocain, bien de chez nous, a clairement sa place sur des pièces pointues et sur un tapis rouge.

  • Pour vous c’est une double réjouissance : mêler mode et cinéma et vous engager pour la jeunesse marocaine ?

Évidemment ! Tout d’abord, je suis cinéphile, donc le projet m’a tout de suite enthousiasmé. Que le film porte un message d’espoir pour la jeunesse marocaine est simplement un cadeau ! A mon échelle, je fais de mon mieux pour impacter positivement notre vivier national de jeunes talents de designers en les accompagnant pour construire leurs projets professionnels et leurs stratégies de marque.

  • Quel jeune êtes-vous ? Comment vous en êtes-vous venu à la mode? 

J’étais un jeune plutôt calme, et j’ai eu une scolarité sans histoire. Ceci dit, j’ai toujours dessiné, depuis mes 6 ans et déjà à ce moment, j’étais très attiré par les métiers de la mode et du design. Cependant, j’ai d’abord travaillé dans le Corporate pendant plus d’une dizaine d’années avant de faire une rencontre, celle de Fathia El Aouni. C’est elle qui a été la première à croire en moi et à me donner la chance d’exposer mes premières créations dans sa maison d’art, Anna Kaona. Les évènements se sont ensuite enchainés, et cela fait 7 ans que cela dure. Mon entreprise aujourd’hui comporte un bureau de tendances et de style, un atelier textile et un cabinet de conseil en image. Tous les jours, nous faisons preuve de créativité pour assurer sur les trois tableaux.

  • La mode c’est sûrement un rêve pour beaucoup de jeunes. Que leur conseillerez-vous? 

De travailler, d’être assidus, de partir du principe qu’ils vont « galérer », au moins au début. De ne surtout pas faire de concession avec leur sens du beau, de s’entourer des bonnes personnes et de parler haut et fort de leurs projets à qui veut bien l’entendre.

  • En cette ère de covid, la mode tente de se responsabiliser, vous y croyez forcément mais est-ce plus facile de pratiquer la mode sustainable au Maroc? 

A l’instar de beaucoup d’entreprises, la crise sanitaire mondiale a provoqué de belles prises de conscience. Dans mon cas, beaucoup d’artisans indépendants avec qui je travaille (brodeuses, tisseuses, maroquinier, etc) se sont retrouvés sans revenus pendant des mois. Et pourtant, ces artisans portent en eux un patrimoine culturel marocain inestimable. Pour ma prochaine collection « Tanya », j’ai justement voulu rallier ma conscience écologique et mon ambition de faire de la mode responsable et citoyenne. En effet, depuis 2 ans, nous développons Tanya, comprendre « تانية », une technique permettant de créer des surfaces tissées à partir de vêtements usés, de chutes de tissu et de stock de tissus obsolètes. Son ADN est résolument social et solidaire et inspire son propre modèle de développement, son processus de création et son mode de fonctionnement opérationnel. Son intention : proposer un vêtement tendance, éco responsable mettant en avant le talent des tisseuses marocaines dans les régions les plus reculées.

Ali Drissi dans son atelier

L’équipe du film « Haut et Fort » lors de la montée des marches du festival de Cannes, habillée par le designer marocain Ali Drissi

L’équipe du film « Haut et Fort » lors de la montée des marches du festival de Cannes, habillée par le designer marocain Ali Drissi

L’équipe du film « Haut et Fort » lors de la montée des marches du festival de Cannes, habillée par le designer marocain Ali Drissi

 

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