La corniche de Casablanca se réveille ce 15 juin avec un mobilier urbain très spécial : Les œuvres sculpturales urbaines de l’artiste Lamia Meksi ont trouvé place le long de la Corniche. Une belle initiative réalisée avec le concours de la Ville et de la Commune de Casablanca, ainsi que de l’Arrondissement d’Anfa.
Depuis le 15 juin dernier, les promeneurs de la Corniche de Casablanca ont pu découvrir et admirer les imposantes sculptures de l’artiste Lamia Meksi, installées grâce au concours de la Ville et de la Commune de Casablanca, ainsi que de l’Arrondissement d’Anfa, à des points stratégiques de la côte casablancaise, depuis El Hank jusqu’à Sidi Abderahmane. Le grand public est ainsi invité à découvrir plusieurs oeuvres originales qui se distinguent par leur originalité et leur avant-gardisme. Impressionnantes par leur taille, les œuvres de Lamia Meksi nous entraînent dans un univers à la fois ludique et spirituel, où la métaphore vient retranscrire l’imaginaire de l’artiste, en lien avec sa quête quasi mystique de soi et de liberté.
L’artiste autodidacte, explore la matière brute avec agilité. Elle figure parmi les rares artistes multidisciplinaires marocaines à modeler aussi bien le métal, que le PVC, le marbre ou la fibre de verre. Intimement liées dans sa démarche créative, sculpture, peinture et poésie sont autant de voies empruntées pour, in fine, dessiner un langage universel qui parle à l’âme humaine. Dans un heureux assemblage, les pièces de ses statues s’imbriquent les unes aux autres pour former, en un seul bloc, une œuvre d’art aux allures d’une partition symphonique où tout s’accorde en une belle harmonie. « Produire ce que son âme perçoit », voilà ce que Lamia nous offre à voir et à ressentir. Chacune des sculptures joue ainsi sa partition, nous invitant à explorer le monde onirique de l’artiste, offrant un moment unique de contemplation, à la façon d’un puzzle de formes et de couleurs, d’arc en ciel, de paysages lunaires ou solaires, d’insectes, de pièces mécaniques, de formes circulaires et de courbes, et toujours ce mouvement vers le haut, cette flèche ancrée dans le travail de Lamia Meksi, qui n’est autre que cette aspiration universelle à l’élévation d’esprit et à l’ouverture au monde qui nous entoure. Ainsi le spectateur est amené à méditer sur sa propre quête de compréhension de soi, de connexion avec la nature et de dépassement de ses limites.
Dans une colorimétrie qui n’est pas sans rappeler certains plasticiens expressionnistes ou surréalistes comme Vassily Kandinsky, les sculptures urbaines de Lamia Meksi se veulent aussi une ode joyeuse à la liberté, à la diversité culturelle et au partage. « L’accès aux arts-plastique est généralement confiné dans les galeries, et réservé à une certaine élite sociale. Mes œuvres, elles, sont conçues pour l’espace publique et pour être visibles par tous. L’art doit investir la rue, à l’instar des peintures murales qui donnent un cachet particulier à la ville », souligne-t-elle.
Fascinée depuis son enfance par la brillance du métal, son art relève dès lors d’une véritable aventure humaine, depuis la découverte de l’univers de la ferronnerie, le travail en partage avec les artisans ouvriers, univers exclusivement masculin où Lamia Meksi parvient subtilement à briser les barrières et à faire accepter sa sensibilité féminine. D’autant que l’artiste s’attache particulièrement à redonner ses lettres de noblesse à tous les métiers d’art du métal.