Dans la nuit du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, le Maroc a perdu l’une de ses plus grandes voix. Naïma Samih, icône intemporelle de la musique marocaine, s’est éteinte à l’âge de 71 ans après un long combat contre la maladie. Récompensée en 2006 du Wissam Alaouite par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, elle laisse derrière elle un héritage musical inestimable.

La vie d’une diva : Un destin hors du commun
Née en 1954 à Casablanca, dans le quartier populaire de Derb Sultan, Naïma Samih a su s’imposer dans le cœur des Marocains grâce à sa voix profonde et émouvante. Issue d’une famille modeste, elle a d’abord travaillé dans la coiffure et l’esthétique pour subvenir aux besoins des siens, avant de révéler son talent au grand public via l’émission « Mawahib » dans les années 70.
Son interprétation magistrale de « Yak A Jarhi » l’a propulsée au rang de légende. D’autres titres, comme « El Khatem » ou « Ala Ghafla », ont consolidé son statut d’icône de la chanson marocaine. Son succès a dépassé les frontières du Royaume, marquant aussi bien le monde arabe que la scène internationale.
Son concert à Carthage en 1980 est resté gravé dans les mémoires, confirmant son aura et son influence dans le monde arabe. En 2021, un livre en son honneur a rassemblé les témoignages de nombreuses personnalités marocaines et arabes, saluant son immense contribution à la culture musicale.

Une pluie d’hommages pour une légende
L’annonce de son décès a suscité une vague d’émotion sur les réseaux sociaux. De nombreuses figures de la musique et de la culture ont partagé leur tristesse et leur admiration pour celle qui a marqué des générations entières. L’icône de la chanson marocaine Latifa Raafat a écrit : « Allah est le plus grand. Inna lillahi wa inna ilayhi rajioun. Au revoir ma chérie Adieu icône adieu légende.. Nous ne disons que ce qui plaît à notre Seigneur. Inna lillahi wa inna ilayhi rajioun… », se fendant dans une longue prière pour la défunte. « Que Dieu vous fasse miséricorde madame et vos chants resteront à écouter chaque fois que nous nous sentirons nostalgique du beau passé. » a écrit l’acteur Rachid El Ouali.
Le Maroc pleure l’une de ses plus belles voix, une artiste qui a su transcender le temps et toucher les âmes avec sa sincérité et son talent inégalé.