La deuxième soirée du Jazzablanca aura tenu toutes ses promesses. Émotion et intensité étaient au rendez-vous. Après un tourbillon d’émotion du grand Gilberto Gil venu en famille, l’intensité de l’écorché vif Asaf Avidan a séduit Casablanca.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas au Jazzablanca. Si ce n’est dans la magie de l’instant. Dans le village, Natasha Atlas et les marocains Urban Folklore ont enchanté les festivaliers à la scène 21. A 21h commençaient les festivités sur la grande scène. Fusion de bons sentiments.
JAZZABLANCA / LA « FEVER » DES RETROUVAILLES
Gilberto Gil : Família d’abord
L’inventeur des sons nouveaux, celui qui a 60 ans de musique a son actif, s’apprêtait à fouler le sol de la scène Casa Anfa avec sa Tropicalia légendaire. Gilberto Gil revient en famille avec un concert débordant d’humanité qui ne laisse personne de marbre. Ses filles, ses petits-enfants, ses petits petits enfants même l’entourent histoire de prouver au monde que l’héritage musical est bien sauvé. « J’ai toujours été dans l’engagement, depuis petit, ma famille, durant mes études. C’était en moi. La politique et le musique sont liés. Il n’y a pas plus grand messager que les gens de la culture » confie le maestro de 80 ans qui vient de sortir une compilation « The rythm of Gil », un condensé de bonheur de ses 60 Ans de carrière. « Il faut être à la page et aujourd’hui tout passe par le digital » confirme le créateur de chansons intemporelles. Un concert d’une grande humanité où l’on passe par les rythmes de samba , le reggae, la bossa, le rock des Beatles tout en remettant les choses à leur place : ce métissage vient bel et bien d’Afrique, le berceau de la musicalité.
Asaf Avidan : Accord et à coeur à Casa Anfa
A la vie à la mort, Asaf Avidan chante comme il respire et cela se ressent. Chaque note est un coup de poing au cœur, chaque son qu’il sort de sa bouche touche l’âme. Des morceaux folk jazzy rock, un univers bien à lui. De « Different pulses » à « Over my head » en passant « Love it or leave it », le musicien a donné son Coeur et ses tripes à la scène Casa Anfa. Un folk rauque, une voix perchée mais qui envoute puisqu’elle est nourrie de sa vie, de ses bas, de ses épreuves. Quand Asaf Avidan chante, il ne fait pas semblant, il raconte, il dénonce, il dépeint, il déchire. Entre guitares acoustiques et piano sous influence bluegrass, il se met aux percussions sous le regard bienveillant de ses musiciennes choristes de talent. Un concert bouleversant qui se conclut par l’iconique « Recocking song », venue presque trop vite, tellement son répertoire est composé de chansons à l’âme classique d’emblée. D’une beauté nue rare.