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Caftan

« Limités dans nos frontières, nous réalisons mieux notre côté africain, notre part orientale et notre âme berbère »

En pleine effervescence du Casa Fashion Show, une collection sort du beau lot de toutes ces marques qui défilent sur le podium de l’événement de mode le plus prisé du Maroc, celle de Lamia Lakhssassi, baptisée Ligne 13.

La créatrice Lamia Lakhssassi arborant une pièce de sa collection Ligne 13
La créatrice Lamia Lakhssassi arborant une pièce de sa collection Ligne 13

Celle qui a fait ses années de haute couture marocaine traditionnelle depuis plus de vingt ans, met toute son expertise, son cachet moderne, son héritage de tradition et de luxe et son émotion pour l’Afrique, dans une collection époustouflante de beauté qui a ravit un premier rang très urbain made in Casablanca. « C’est le moment ou jamais de réfléchir à nos origines, sur qui nous sommes vraiment. Limités dans nos frontières, nous réalisons mieux notre côté africain, notre part orientale et notre âme berbère », s’émeut la styliste qui porte elle-même une silhouette de la Ligne 13 qui a fait tourner tous les regards sur elle à son arrivée au rooftop du Sofitel Casablanca Tour Blanche en ce 19 juin 2021, « Cette ligne est un ancrage très profond de tout ce qui fait notre identité ».

Lamia Lakhssassi est bien connue pour sa touche très moderne qu’elle perpétue depuis des années dans ses collections de caftan haute Couture. Et là voilà qu’elle met cet héritage de luxe dans une nouvelle vision mode qui conforte le patrimoine marocain et africain, « Oui elle est très imprimée au niveau identitaire mais j’ai voulu tout de même montrer la palette de tout notre savoir-faire, pour lui donner un mot d’ordre « l’authenticité ». Cela veut dire que vous trouverez une pièce champêtre, une autre très couture et le tout constitue une ligne mode à part entière ».

Loin du caftan donc, que la styliste a longtemps sublimé, cette ligne 13 s’impose comme une mode marocaine à part entière, « La mode, le prêt à porter n’ont rien à voir avec le caftan. C’est un autre univers qui répond à d’autres codes, très compliqués d’ailleurs. Quand on a travaillé le caftan des années durant, en le respectant, je pense que l’on peut tout travailler! ». Une mode libre et qui s’assume loin des clichés : des pièces qui jouent la carte d’une robe de jour tout confort, qui s’inspire de la gandoura, avec des tissus ethniques, des découpes géométriques, très fashion et une émotion marocaine sur toute le ligne.

Ligne 13, hymne au patrimoine africain et à l'émotion de l'artisanat marocain
Ligne 13, hymne au patrimoine africain et à l'émotion de l'artisanat marocain
Ligne 13, hymne au patrimoine africain et à l'émotion de l'artisanat marocain
Ligne 13, hymne au patrimoine africain et à l'émotion de l'artisanat marocain
Ligne 13, hymne au patrimoine africain et à l'émotion de l'artisanat marocain
Ligne 13, hymne au patrimoine africain et à l'émotion de l'artisanat marocain
Ligne 13, hymne au patrimoine africain et à l'émotion de l'artisanat marocain
Ligne 13, hymne au patrimoine africain et à l'émotion de l'artisanat marocain
Ligne 13, hymne au patrimoine africain et à l'émotion de l'artisanat marocain
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Ramadan c’est le mois de la spiritualité, du retour à soi, à son corps, à son âme et à son esprit et… au caftan dans ses diverses variantes. Voici nos dix coups de coeur du cru instagram du mois sacré. 

LAILA AZIZ L’IMBATTABLE

Fashion designer, l’épouse du producteur Redone est incontestablement une fashionista hors pair. Sa page instagram est un vestiaire permanent d’inspiration et de coaching aux valeurs d’une mode pointue et haute couture. Avec Laila Aziz, peut importe les lignes des silhouettes, pantalon, ou robes, ou encore jupes, son style donne à tous les coups une grande émotion à ses looks reconnaissables entre mille. D’ailleurs, son choix de caftan du jour est une belle illustration du talent et de l’aura de cette professionnelle de la mode. Laila Aziz porte une pièce en blanc rebrodé de symboles berbères d’une pure beauté. 20/20 pour la petite touche Rock de la ceinture en cuir.

FARAH FARABIAN LA PROFESSIONNELLE

Farah Farabian n’était pas simplement une Wag, belle et fashion victime, elle était personnal Shopper en Espagne quand la petite famille vivait à Malaga, ville du club de foot de son mari Nabil Baha. Dès le retour de la tribu de quatre au Maroc, la belle native d’Al Hoceima, n’a pas perdu une miette de son métier et armée de sa page instagram, elle arrose les marocaines de ses dons de modeuse invétérée. Sexy et moderne, son vestiaire même le plus traditionnel, revêt des allures de toilette spéciale, à l’instar de cette djellaba pas comme les autres, immaculée et sans aucune broderie apparente, elle rivalise de mystère et de suggestion avec les plus orientales des silhouettes.

LEYNA ZNIBER LA MUSE

Si le Maroc devait compter une muse de ses merveilles ce serait cette sublime brune de 25 ans, digne fille des Zniber de Diana Holding. Forgée au coeur de la plus grande école d’art au monde, Parson School of art & design, la très belle jeune femme aux mensurations impeccables, n’en reste pas moins une parfaite égérie des traditions marocaines revisitées. Quand Leyna porte un caftan, le cliché en devient une oeuvre d’art. Celui-ci brille de mille feux du colorama chaud du royaume, sous le teint épicé de la divine demoiselle.

AHLAM ZAIMI L’AUDACIEUSE

Actrice autodidacte, Ahlam Zaimi ravit ses fans sur le petit et grand écran, surtout en ce Ramadan où la comédienne multiplie les rôles dans divers programmes et séries télé. La native de Moulay Driss Zerhoun pétille de beauté, de charme, d’énergie et d’intelligence transformant naturellement et avec une grande aisance, toutes les situations de sa vie au quotidien en histoires inspirantes et motivantes pour tant de marocaines qui constituent une grande partie des presque 2 millions de followers de son compte instagram. Le petit bout de femme n’en garde pas moins les pieds sur terre, si attachée à sa famille, à son rôle de maman et à sa carrière bien brillante. Un bel exemple d’audace et de réussite au féminin. On craque pour son selham poids plume qu’Ahlam interprète façon out of Africa. Très In!

SARA COELHO LA REBELLE

Derrière son joli foulard sur la tête, la maroco-portugaise a bien du caractère jusqu’au bout de son style de rockeuse à l’oriental. La parisienne, forgée dans les milieux fermés du fashion de la capitale française, au coeur de la rue Cambon et des show-room de la mode,  a toujours nourri ses trois cultures au bénéfice de sa beauté et de son parcours, se démarquant ainsi des clichés des réseaux sociaux. Ultra-fière de porter son beau foulard, elle affirme de plus en plus sa modest fashion qu’elle cultive si bien auprès d’une belle communauté de femmes de par la toile à en devenir la prêtresse marocaine. Son aura et son style si pointus tape dans l’oeil de « Diamantine » qui ne jure que par son image parfaite et en fait non seulement son égérie mais également un vrai membre de la famille de la marque marocaine en lui donnant carte blanche pour imaginer des collections de châles et foulards. Loin du caftan classique, la Française se plait à arborer de temps en temps des silhouettes marocaines comme lors de ce Ramadan que l’influenceuse savoure dans son pays natal. Rock the caftan Sara!

LEILA HADIOUI LA PIONNIÈRE

Oui, elle est incontestablement l’une des premières icônes des réseaux sociaux et de loin la plus influente avec ses plus de 5 millions de followers. De mannequin à influenceuse hors pair que les marques s’arrachent littéralement, leila Hadioui a bien plus que son joli minois de brune et ses 1,80 de taille pour la propulser à la fin des années 2000 dans une aventure extraordinaire à 360° : « la détermination ». La star de 36 ans est en effet animatrice télé, actrice du petit et grand écran, styliste et personnalité influente dans divers domaines au féminin. Alors en matière de mode, le mannequin en elle, n’en finit pas de régner sur les podiums des caftans et d’arborer avec bonheur et passion les plus belles créations du patrimoine mode traditionnelle marocaine. Cette sublime pièce de Ramadan, sobre, sophistiquée et distinguée, sied à merveille au nouveau look de Leila, carrément canon!

DOUJA BELKHAYAT L’AUTHENTIQUE

Elle est de loin l’une des premières instagrameuses à avoir lancé cette esprit de téléréalité inspirante et positive autour de la mode, la beauté et le lifestyle en famille. Et la recette lui réussit et a inspiré bien d’autres. Mais la mode reste pour l’influenceuse un grand souffle qu’elle respire au quotidien et en famille aussi. Et en matière d’habit traditionnel, elle est vraiment imbattable. Ses looks de Ramadan sonnent le glas d’une ère de patshwork et de folklore et ramènent cette aura et élégance du caftan purement traditionnel dans sa beauté et son authenticité. Cette silhouette d’un bleu éclatant, allumé de ces broderies jaune doré est un exercice de style très chic et résolument arty. 10/10 Douja Belkhayat.

SOFYA BENZAKOUR L’ÉGÉRIE

Ce n’est pas les 151k followers de sa page Instagram qui la classeraient dans ce top 10 et pas seulement sa beauté typique et sa silhouette pointue d’une parfaite égérie des mille et un charmes du Maroc mais bien son dispositif professionnel entre son blog www.lacouleurdumoment.com et celui de sa marque de mode « Bahaar ». Du prêt à porter d’inspiration caftan et à la touche bohème que l’architecte de formation crée de sa France d’adoption en puisant dans l’émotion de son pays natal. Ce n’est pas non plus le caftan de la blogueuse qui nous met en grande séduction mais bien le raffinement et l’épure totale qu’il incarne, véritable étiquette de notre blogueuse élue. Une ceinture et une fille en or!

RITA AKESBI LA MODEUSE

Sa page instagram est une véritable vitrine de looks mode et pas seulement ceux de sa boutique Trendy Lab. Rita Akesbi est une coquette née, bercée par l’élégance de sa mère et de sa grand-mère, de vraies fashionistas de leur époque. Suivre les posts quotidiens et les silhouettes que l’influenceuse arbore, de sa garde-robe personnelle ou de son store est en soi un bon coaching pour bon nombre de ses presque 150k fans. Cette petite tenue marocaine, en velours, pour Ramadan est un joli clin d’oeil au monde frais et moderne de Rita. So fashion!

ASMAE AMRANI LA TORRIDE

D’une mère couturière et de fil en aiguille, Asmae Amrani est devenue une blogueuse de mode et de style reconnue au Maroc. Mais la torride brune a plus d’une corde à son arc de passionnée. De ses études en hôtellerie de l’air, elle enchaine les aventures pour se forger son talent de créatrice de mode à Beyrouth, son don pour la beauté à Marbella et pour enfin se poser dans on pays et ouvrir l’une des premières ongleries de la ville blanche qui porte le nom de sa couleur fétiche : Pink Bar. Mais la soif de la fassie de naissance ne sera pas encore assouvie. Asmae Armani expérimente la décoration et son amour des couleurs des matériaux et des tendances et fait de la publicité et du cinéma le réceptacle de ses émotions éternellement en effervescence.

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La plus jeune soeur de SM le Roi Mohammed VI, a marié son unique fille en ce 14 février 2021. Lalla Nouhaila a scellé son union avec le jeune Ali El Hajji, dans la plus stricte intimité familiale et sous la Bénédiction du Roi. 

Un heureux mariage marqué par une magnifique photo, chargée d’émotion, de simplicité et de majesté, l’union de Lalla Nouhaila, fille de SAR Lalla Asmae et soeur de Moulay El Yazid. Une photo qui nous renvoie au bonheur et à la joie de la maman de la mariée, connue pour nombre de valeurs, dont la sagesse, qui définit résolument la personnalité de la soeur de SM le Roi Mohammed VI.

Moulay El Yazid
Lalla Nouhaila

Une photo qui scintille d’un vert éclatant, aux mille et un symboles. D’abord le vert du caftan de la mariée, une pièce haute couture en velours, à la découpe délicate et aux broderies époustouflantes de fil d’or, formant un dessin impressionnant tout autant moderne et à l’esprit antique. Un dessin rappelant les branches de l’olivier, cet arbre de la déesse Athena selon la légende, arbre de la sagesse.

Le vert de la splendide parure de bijoux que porte Lalla Nouhaila. Le vert de l’émeraude, la pierre précieuse de la sagesse et de la prospérité.

Le vert de l’espoir, de vivre un mariage royal pendant la crise, grâce à la volonté de SM le Roi Mohammed VI, le vert de l’espoir nourri par les merveilleuses actions du Souverain, qui depuis le début de l’épidémie du covid n’a eu de cesse d’agir et d’oeuvrer à prendre les meilleures décisions pour le bien du royaume. Le vert de la chance, de pouvoir compter sur une Princesse qui a toujours brillé par sa grande discrétion, son grand coeur, sa générosité et son engagement effectif de Présidente de la Fondation qui porte son nom, pour Enfants et Jeunes Sourds. La chance d’avoir Lalla Asmae, la Princesse de la Bienfaisance, à la fibre militante sociale, qui met de son temps et de son énergie à améliorer la situation des personnes malentendantes, prises en charge dans le cadre de plusieurs centres régionaux de par le royaume, crées par la fondation de près d’un demi-siècle.

SAR Lalla Asmae lors de la fin d'année scolaire 2019 de la Fondation qui porte son nom pour Enfants et Jeunes Sourds

Et enfin, le vert de la toilette spéciale du cérémonial du henné dans les plus pures traditions d’un mariage marocain! Si Lalla Nouhaila n’a visiblement pas fait tout le rituel de tatouages sur ses mains délicates, la belle mariée porte un caftan vert et nous met en excitation à l’idée qu’une cérémonie officielle de mariage pourrait nous réjouir prochainement!

 

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« L’arrivée de Zyrieb dans la cour andalouse a révolutionné le monde de l’art et de la mode. On dit que le premier défilé de mode a eu lieu au IXe siècle dans la cour du roi Abderhaman II »

Sage, réservée et imperturbable, elle a osé opérer son premier défilé de caftans au George V et seize ans après, elle pose le podium de l’Oriental Fashion Show au Louvre. Hind Joudar était bien loin de l’univers de la mode. Juriste de formation, la franco-marocaine évolue dans un cabinet d’avocat de renommée à Paris puis se passionne pour le caftan. D’un simple petit défilé pour donner vie à une collection rêvée par sa sœur disparue trop tôt à une passion sans limites pour la mode orientale, traduite dans son livre et à travers son association « La Route de la Soie et d’Al Andalous », qui fait voyager le caftan de l’Afrique du Nord jusqu’en Chine et maintenant sur le digital avec une première fashion orientale virtuelle.

  • Un Oriental Fashion Show virtuel s’imposait en ces temps de crise?

Un OFS en ces temps du COVID-19 me semblait vital, car depuis plusieurs années, l’Oriental Fashion Show n’a jamais manqué les semaines de la Haute Couture parisiennes. Cette année, toutes les manifestations sont annulées, il a fallu maintenir le rendez-vous, mais comment? On a pensé à plusieurs solutions dont la présentation des nouvelles collections en ligne, mais nos designers sont pour 90% d’entres eux basés hors zone Europe et sont encore confinés. Il était ainsi difficile de préparer du contenu à distance pour cette fashion week digital. Je sais qu’il y’a une attente particulière de la part de nos followers et de nos partenaires d’un contenu pour cette semaine de la Haute Couture parisienne, nous avons alors décidé avec l’équipe de communication de préparer une rétrospective sous forme de 5 épisodes à présenter durant cette fashion week avec des interviews live, et des webinars.

  • Apaiser la frénésie éternelle autour de la mode c’est heureux ou triste pour vous?

Quand on travaille dans le milieu de la mode, les journées sont très chargées et on vit à 100 à l’heure, les projets s’enchaînent et il est difficile de s’arrêter. La période du confinement a donné place à une période de réflexion sur toutes les réalisations de notre association et la prise en conscience de l’intensité du travail de ces dernières années, accompli passionnément. Cette petite pause nous a donc permis de comprendre l’importance de notre rôle dans le milieu de la mode internationale et des nouveaux challenges qui nous attendent. 

  • Plus rien ne sera comme avant pour la mode aussi?

Je pense qu’il faut laisser le temps au temps pour comprendre ce qui est arrivé pendant cette période de confinement, il est difficile d’avoir le recul nécessaire pour dire si les choses vont être bouleversées ou seulement transformées. C’est sûr qu’il y’a de nouvelles méthodes de travail qu’il faut mettre en place, développer une nouvelle vision de la mode plus responsable et plus équitable. J’espère que les choses changeront dans le bon sens.

  • Vous faites la promo de plus de 100 stylistes de 50 nationalités, vous êtes un peu la papesse de la mode orientale?

Je ne suis qu’une simple passionnée, j’essaie de me mettre mes compétences au service d’une mode ouverte à tous. La mode orientale a souvent souffert d’une image folklorique, mais, qui a été largement exploitée par les couturiers européens, mais elle n’a jamais été nommée en tant que telle. Par souci de justice, il était nécessaire de lui redonner ses titres de noblesse. En Orient, il y’a des designers très talentueux, mais qui n’avaient aucune visibilité sur le marché internationale de la mode. l’Oriental Fashion Show a été créé pour refléter l’art et le talent de ces designers. L’idée était de les promouvoir tout en sensibilisant le public européen à la beauté de la culture orientale. Le résultat est toujours au rendez-vous.

  • Vous avez commencé au George V et votre dernier show fut magistral au coeur du Louvre. La barre est très très haute…                                                                                                                         

    Le premier défilé a été organisé en 2004 à l’hôtel George V, l’idée était d’associer la mode orientale aux marques de luxe françaises et internationales. Il fallait réunir le savoir-faire oriental et l’art de vivre Européen. L’Oriental Fashion Show, depuis ses origines s’est associé aux hôtels de luxe cinq étoiles (La Bristol Paris, Le Ritz, le Crillon, le Peninsula, Le Raffles, Le Bulgari hotel, le Royal Mansour…). Au fur et à mesure que le projet prenait de l’ampleur, un changement de vision était nécessaire, il fallait passer à une autre étape, celle d’associer, l’Oriental Fashion Show a des lieux chargés d’histoire et de culture, tel que le Louvre, plus grand musée au monde.

– Vous vous attendiez à ce que ça fonctionne si bien alors même que votre parcours est totalement étranger à la mode? 

Effectivement, je suis arrivée à la mode par pur hasard, et par accident même, on va dire. J’ai du travailler dur et chercher sans relâche pour pouvoir en saisir les contours. C’est un milieu qui a besoin d’avoir la tête sur les épaules, car on peut vaciller facilement. Je pense que c’est parce que je ne viens pas du milieu de la mode que j’ai pu garder une certaine objectivité. Mon métier d’origine est résolument une très bonne école pour gérer un projet tel que l’Oriental Fashion Show. 

  • Qui avez-vous contaminé dans votre entourage, votre famille, vos enfants?

La mode, d’une certaine façon a fait partie de l’histoire de ma famille. Mon arrière grand-père était tailleur, il a formé ses enfants dont ma grand-mère, devenue couturière tout comme mes grands oncles qui ont travaillé eux pour des maisons de couture parisiennes comme Dior, Pierre Cardin… Ce furent des métiers de nécessité et non de passion et d’épanouissement. Ma génération, devait donc faire des études et réussir autrement. Quand j’ai commencé à parler de ce projet autour de moi, c’était l’incompréhension totale, « tu n’a pas fais des études de droit pour travailler dans la mode ? ». J’ai longtemps travaillé en secret et en parallèle à mon métier. Ce n’est qu’à la sortie de mon livre que ma famille a découvert ma double carrière. Pendant longtemps, je ne communiquais pas sur mon nom, et personne ne savais qui était derrière le projet Oriental Fashion Show. Mes enfants sont loins de l’univers de la mode. Ils suivent leur propre vocation, ils pratiquent l’art mais dans le domaine musical. Après le conservatoire, l’un joue du piano et fait de la musique assistée par ordinateur (MAO) et l’autre affectionne le violon. En 2016 ma cousine, Rhizlane Samir, qui a la place d’une soeur a rejoint l’Oriental Fashion Show et depuis, nous travaillons toutes les deux main dans la main. Nous faisons évoluer le projet côte à côte, et c’est excellente chose, car nous nous complétons parfaitement. Nous sommes sur la même longueur d’onde sans trop nous parler, ça nous fait gagner vachement de temps.

  • Pour une native de Taza l’appel de Fès l’andalouse sonnera-t-il?

Taza, est un très jolie ville, propre et calme, idéale pour les artistes. Les Fassi et Tazis se ressemblent beaucoup. Ils parlent de la même manière, et ont les même habitudes… ceci s’explique par le fait que beaucoup de familles Fassies, étaient passées par Taza. La cité est considérée par les historiens comme la première ville arabe fondée au Maroc. La médina n’est pas très grande mais, elle a une belle histoire peu connue d’ailleurs. La proximité avec Fez fait que les Tazis s’y rendent souvent pour rendre visite à la famille ou pour faire des emplettes. Moi-même j’y allais souvent, j’étais admirative devant sa beauté et curieuse de son histoire. Plus tard, quand j’ai découvert certaines choses sur ma propre histoire, j’ai voulu avoir un ancrage à Fez, où j’ai actuellement un pied-à-terre. Naturellement, je n’ai pas pu m’empêcher de me projeter dans un projet OFS à Fez, et par un concours de circonstances, j’ai rencontré des personnes avec qui le projet va prendre forme très prochainement.

  • Faites-nous un petit tour à Taza…

Taza, signifie passage en berbère (tizi) ou froid en arabe (Tazaj), Elle est entourée de montagnes qui sont à la croisée du Rif et de l’Atlas. Elles est coupée en deux : Taza Haut, où se situe la Médina, entourée d’une muraille (classée au patrimoine mondiale de l’UNESCO), on y accède par des portes, Bab Zitouna, Bab Tété, Bab Rih, Bab Jemaa…et Taza bas, ville nouvelle construite par les colons français. Taza Haut et Taza Bas sont reliées par des escaliers le long d’une muraille (Drouj babajemaa). Les français avaient construit une base de loisirs entre les deux Taza, accessible aux populations de la médina et de la nouvelle ville. Dans cette base il y avait une très belle piscine qui existe toujours, j’y est passé de bons moments quand j’étais enfant avec ma famille, les cousins et les cousines qui nous rendaient visite. Il y’avait beaucoup de jardins dans la ville nouvelle. Ils ont disparu pour malheureusement laisser place au béton et à la construction, mais elle reste une ville verte malgré tout. Taza est connu aussi pour ses grottes (Friouatou) et la beauté de son paysage montagneux, Ras ELma. Je me rends à Taza tous les ans, je fais un petit pèlerinage annuel, nécessaire à mon âme. J’aime beaucoup cette ville où je me sens tout simplement bien. Les tazis sont des gens très accueillants et de surcroit cuisinent divinement bien. 

  • L’OFS est un défilé de mode mais c’est aussi un pont entre l’Occident et l’Orient, que garde la parisienne que vous êtes de marocain dans sa vie quotidienne.

L’avantage quand on est issu d’une double culture, c’est quand on est fatigué de l’une, on bascule vers l’autre. On finit par développer un chemin de transition d’une culture vers l’autre sans que l’autre en pâtit. Pour ma part, j’ai pu coordonner mes deux cultures, et puis Paris, est une ville propice à l’épanouissement culturel, c’est une ville cosmopolite, ouverte sur le monde, et ce n’est pas pour rien que l’OFS y est né.

  • Le 8 mars vous énerve ou c’est une célébration qui a toujours sa légitimité pour la cause de la femme?

Tout dépends de quel point de vue, on se place. Pour moi le droit des femmes ne peut se réduire à une célébration annuelle, il n’ya pas la célébration du droit des hommes! Hommes et femmes vivent dans le même monde, ils font face aux mêmes problèmes et pressions sociales, et les enjeux du futur vont dépasser le genre homme/femme. Ils doivent se battre ensemble côte à côte pour changer la société dans laquelle ils vivront. Ceci dit, pour les injustices que les femmes subissent de par le monde, une petite journée c’est mieux que rien.

  • N’est-ce pas que la mode a si bien porté le féminisme depuis le siècle dernier, quelle créatrice l’incarne selon vous et pourquoi? 

Je serai tentée de dire Coco Channel, une figure incontestée du féminisme européen, qui est un ensemble d’idées politiques, philosophiques et sociales, cherchant à promouvoir et à définir les droits des femmes et leurs intérêts dans la société civile. Pour ma part, je pense qu’il y a des féminismes et pas un féminisme. Les féministes Arabes n’ont pas la même perception des droits que leurs soeurs européennes car elles n’ont pas évolué dans les mêmes sociétés et n’ont pas la même histoire. Mais, il n’en demeure pas moins qu’elles sont d’accord sur l’essentiel.

  • Votre premier livre s’intitule Les Merveilles du Caftan, donnez-nous des dates importantes de son histoire…merveilleuse…

Le caftan a voyagé au tout au long de l’histoire au gré des échanges commerciaux d’Est en Ouest, il est très difficile de donner cinq dates car il y’en a plusieurs, mais on peut dire que les premières robes-caftans sont apparues, selon les archéologues au IIe siècle avant Jésus Christ, sous la Dynastie Hann, les empereurs portaient des robes cousues en forme de T, richement décorées, description très proche de celle du caftan. Du côté de l’empire perse, on retrouve une robe similaire dans les formes à celle des Hann mais plus longue, dépassant le genou avec des manches plus larges. Les perses vont baptiser cette robe, « Heftan », plus tard « Keftan » pour enfin s’appeler « Caftan ». Après la chute de l’empire romain d’occident en 476, Byzance, devient le centre du monde, les marchandises les plus précieuses du monde y était vendues ou échangées, et parmi elles les caftans qui deviennent les robes impériales par excellence. Al Andalus IXe-XIV siècle où la féminisation du caftan : Les femmes andalouses étaient réputées pour leur élégance et leur raffinement. L’arrivée de Zyrieb dans la cour andalouse a révolutionné le monde de l’art et de la mode. On dit que le premier défilé de mode a eu lieu au IXe siècle dans la cour du roi Abderhaman II. Les femmes on féminisé le caftan et lui ont donné des formes plus sensuelles en utilisant des matières plus fluides et en le décorant de broderies au fil de soie et d’or. Le caftan n’était alors plus l’apanage des hommes. La naissance d’un nouvel Empire a vu le jour au XVe siècle, et va régner en grande partie du monde, de l’Afrique du Nord, jusqu’aux confins de l’Asie centrale. L’Empire Ottoman : Le caftan va devenir devenir un enjeu commercial et diplomatique majeur surtout sous le règne de Suleiman le Magnifique. Son développent dans tout l’empire a laissé des traces aussi bien dans les livres d’histoire que dans la littérature. Le caftan ottoman s’est petit à petit folklorisé vers la fin du XIXe pour tomber presque dans l’oubli suite à la chute de l’empire. Le Maroc où la renaissance du Caftan : Le Maroc a une richesse vestimentaire extraordinaire, et les femmes marocaines sont très soucieuses de leur apparence (héritage andalou). Dans le lot du saroual, la djellaba, le Kamiss, la blousa, le caftan… Seule la takchita est réservée aux femmes, elle est composée d’un kamiss et d’une Mansouria (confectionnée d’une étoffe précieuse en général, soie, dentelle, mousseline…), elle est maintenue à la taille par une ceinture ouvragée. L’appellation Takchitta a disparu pour laisser place au Caftan, à tort, à mon sens car la Takchita fait partie de l’histoire du Maroc et de son patrimoine, et dont le nom n’est partagé avec aucun autre pays, contrairement au caftan qui lui est revendiqué par différentes régions du monde.

  • Mais vous ne portez pas de caftan, ça c’est une histoire…

En fait, je suis arrivée en France à l’âge de 13 ans, je n’avais pas  beaucoup d’occasions pour en porter et je trouvais qu’il allait mieux a une marocaine « pur jus » on va dire. Par contre je porte des Kamiss et des djellabas quand je suis au Maroc et surtout pendant le mois de Ramadan.

  • Vous en mettrez un dans votre valise qui vous mènera d’ailleurs ou pour les 3 ou 6 prochains mois?

J’ai quelques caftans de collection, du Maroc, des Balkans et d’Asie Centrale, ils sont tous différents mais tout aussi beaux les uns que les autres et d’ailleurs les valises de l’Oriental Fashion Show vont encore se poser dans un musée, un autre musée…

Photos : Bertrand Defila / Coiffure : Patrick Doch – https://instagram.com/patrickandmarcel?igshid=mys840002ekc
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