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Vous ne la verrez jamais avec une toque de chef mais Najat Kaanache maitrise le langage universel de la gastronomie, avec les codes et valeurs de celles qui coulent dans ses veines. Sous le prisme culturel des origines de ses parents nés à Taza et émigrés au Nord de l’Espagne à San Sebastian, la cuisto ultra-primée et passionnée, a sillonné le monde, arborant ses robes vitaminées, affichant son sourire revigorant, parlant de son verbe métissé.

« Quand tu viens manger, tu dois oublier qui tu es »

Najat Kaanache, a transformé ce riad au coeur de la Médina de Fès, au fameux quartier “Talaa”. Une maison où elle a tout préservé et à laquelle elle a donné une touche de fraicheur et de modernité, un grosse pincée d’audace aussi, à l’image du Zellije en noir et blanc et de tout ce vide immaculé qui anime le restaurant © Kamal Harakat

Rabat, automne 2022, la capitale en effervescence culturelle ces derniers mois, bouge aussi au rythme de ses hôtels et leurs tables réputées. Au cœur de l’inauguration du Marriott, nous avons fait une belle rencontre, de celles que l’on aime tant dans la rédaction de Hola ! Maroc et qui accouchent d’une grande histoire éditoriale. « Rabat est unique, elle a son propre charme, les gens sont très gentils, cela nous a incités à ouvrir notre restaurant ‘’Ikatza’’. Des gens viennent du monde entier pour déguster nos plats, nos spécialités tapas, et j’en suis très fière ». Najat a été partie prenante de cette aventure surtout pour penser le concept, la décoration et bien d’autres détails importants qui signent une adresse singulière et audacieuse au cœur de la capitale. Entre deux services, la cuisto, continuellement en effervescence de belles et longues discussions avec ses clients, particulièrement à Rabat, au cœur du restaurant Ikatza, nous parle de son aventure dans la capitale, « J’ai l’habitude de recevoir des célébrités dans mes restaurants et à Rabat, ce sont des notables de la capitale administrative qui viennent déguster des spécialités basques ».

« Quand tu viens manger, tu dois oublier qui tu es » déclare la Cheffe cuisto de talent. Et nous avons bien oublié le temps, plongés dans la découverte de ce personnage atypique, ce petit bout de femme a le nez chaleureusement dans ses fourneaux et des rêves plein la tête, au gré la belle brochette de prix à son actif, dont le tout dernier, si prestigieux, “World Luxury Restaurant Awards”. « J’ai eu une expérience culinaire incroyable et unique à Fès. Fès pour moi est l’une des plus anciennes médinas du royaume et au-delà. Fès est le symbole de respect eet authentique pour les gens, pour le passé, pour l’art artisanal, pour l’architecture, pour la cuisine, pour le patrimoine ». C’est donc à Fès que nous retrouvons Najat Kaanache dans son Temple du bonheur comme elle aime à le nommer.

« Fès est la Mecque culinaire de l’Afrique du Nord, et cela elle le doit à sa Médina »

  • Alors même que vous avez sillonné tant de grandes capitales dans le monde, Pourquoi Fès ?

Fès est la Mecque culinaire de l’Afrique du Nord, et cela elle le doit à sa Médina. C’est une sorte de paradis pour la connaissance, s’y balader procure un sentiment merveilleux dans l’âme et dès que vous marchez dans le labyrinthe de ses ruelles, la magie vous emporte et vous êtes plongé dans les arômes, les couleurs, l’humain tout simplement qui émane de chaque maison. Peu importe que vous soyez pauvre, vous mangez les meilleurs plats ; Les meilleurs poivrons, les meilleures tomates, peut-être ne pouvez-vous pas manger un poulet entier, mais ce morceau de poulet et la sauce qui l’accompagne, ou quelle que soit  la protéine, est le plat le plus délicieux, le plus naturel et le plus respecté, c’est cela la cuisine méditerranéenne ; peut-être avez-vous des gens qui ne savent ni lire ni écrire, mais qui savent cuisiner et toucher votre âme, et qui respectent le protocole de production des plats traditionnels sans briser l’héritage.

  • Nur, avez-vous baptisé votre table marocaine au cœur de la Médina de la ville impériale, c’est un restaurant, mais on ressent une intense énergie qui nourrit l’âme, d’où vient-elle ?

L’énergie que vous ressentez à Nur est une énergie qui vibre depuis les murs, la façon dont la maison a été construite, la fontaine, les beaux accents noir et blanc, les histoires des gens qui vivaient ici. C’est ainsi que je respecte l’espace et que je ne l’encombre pas parce que je veux que l’énergie circule librement. Je veux que les gens viennent manger, regarder autour d’eux et sentir que même l’art autour d’eux est plein d’âme, tout comme la nourriture, et de savoir que la nourriture est cuite avec amour et grand respect.

Ses robes vitaminées, son sourire revigorant, son verbe métissé jongleant entre son anglais à la tonalité hispanique et son arabe version Darija passionné, Najat Kaanache est un vrai bouillon de culture d’empathie et d’humanité

Pour moi, ce sentiment est créé à partir de toutes les relations harmonieuses qui rendent cet espace possible. La relation et le lien entre les agriculteurs, la médina, les gens qui apportent la nourriture, les chefs, les cuisiniers, les nettoyeurs, tous ceux qui mettent une partie de leur cœur et de leur talent pour créer un espace qui fournit une énergie tangible et une atmosphère de paix que vous pouvez sentir dès que vous entrez.

  • Un restaurant oui mais aux allures d’une maison si chaleureuse, le zellije est en noir et blanc et on marche pieds nus, c’est votre emprunte, évidemment ?

Oui, les carreaux de zellij sont noirs et blancs et oui, je marche pieds nus parce que j’aime sentir l’énergie. J’aime avoir cette connexion avec le sol.

Dans ma maison, je marche pieds nus à cause d’un souvenir que j’ai profondément enraciné avec mon papa, quand nous visitions Fès chaque été, il enlevait mes chaussures et me disait de jouer dehors pieds nus comme le reste des enfants, Ce souvenir restera gravé dans ma mémoire. Il est important de se rappeler que nous avons tous une âme et que nous voulons être aimés et acceptés. Nous ne devrions jamais faire aux autres ce que nous ne voulons pas qu’il soit fait à nous-mêmes.

« Une fois que tu es marocain rien ne pourra changer cela, cela vient de l’intérieur, c’est un état d’être. Même si j’ai l’air indienne (rires), je m’accroche à ma marocanité »

  • Vos racines sont si purement marocaines, des souvenirs de votre enfance au Maroc ?

Je suis née dans un pays basque, je parle basque et espagnol. Je suis Maroco-Basque. Même si je suis Espagnole, j’ai l’impression de rentrer à la maison lorsque je rentre au Maroc. Mon parcours mixte m’a donné le pouvoir et la force d’être la Cheffe que je suis, une entrepreneure à succès, une amie et une femme. Le Maroc m’a donné ce que beaucoup de pays ne m’ont pas donnée. Il m’a permis de briller. J’ai fait les choses les plus extraordinaires au Maroc et je les aies partagées avec le monde. Ce fut difficile d’obtenir ma carte officielle d’identité marocaine, mais le jour où je l’ai eue, j’étais émue aux larmes. Une fois que tu es marocain rien ne pourra changer cela, cela vient de l’intérieur, c’est un état d’être. Même si j’ai l’air indienne (rires), je m’accroche à ma marocanité.

  • On dit « nourrir l’âme », comment nourrissez-vous la vôtre ?

Ils disent que je nourris l’âme et comment je nourris la mienne ? En tendant la main aux gens, en comprenant les humains, les gens comme ceux qui sont derrière la machine à pain, les gars qui possèdent les fours locaux, le gars qui fait les plaques métalliques pour les portes, les artisans, ils nourrissent mon âme parce qu’ils gardent en vie quelque chose de si extraordinaire dans cette culture, patrimoine et propriété intellectuelle. Pour une culture comme la culture nord-africaine, la façon dont les gens créent leurs produits artisanaux et comment ils ont gardé la beauté de la nature et de l’artisanat vivants, nous leur sommes redevables. Plusieurs fois en marchant à travers les festivals en plein air et d’autres médinas au Maroc, je suis submergé par le talent des gens. Ils ne sont pas formés professionnellement dans une institution, mais ils ont une grande affinité naturelle et une attitude à créer. C’est un pays de créateurs. C’est un pays de faiseurs. C’est un pays d’art, de musique, d’architecture, de vêtements et de cuir. Ces emplois sont difficiles, mais gratifiants parce que le travail des artisans marocains va dans beaucoup de régions éloignées du monde.

  • Entre l’Espagne et le Maroc il y a une si belle culture commune Certains, de part et d’autre, l’ignorent, d’autres la boudent mais beaucoup la ressentent, la vivent ou s’en nourrissent, et Najat cultive cette double culture

    Entre l’Espagne et le Maroc il y a une si belle culture commune, certains, de part et d’autre, l’ignorent, d’autres la boudent mais beaucoup la ressentent, la vivent ou s’en nourrissent, et vous depuis petite comment vivez-vous cette double culture ?

Mes racines et mes souvenirs d’enfance sont profondément ancrés dans ma façon de cuisiner. Quand j’étais petite en Espagne, ma mère préparait cette incroyable soupe de lentilles au cumin dont l’arôme s’élevait à 500 mètres des fenêtres de la cuisine, pour que tout le monde sache que ma mère préparait des lentilles, ou le vendredi quand ma mère ferait assez de couscous à partager avec les voisins. Les doux souvenirs d’elle faisant un feu et l’arôme de la carfa (cannelle) qui vous ont fait vous demander, c’est bien cette tarte ? Gâteau ? Ce sont tellement de souvenirs de mon enfance qui me maintiennent en vie. C’est cette petite fille qui a grandi au Pays Basque en regardant sa maman cuisiner, qui me tient maintenant et me rappelle que je suis fière de mon enfance, combien elle a épanoui ma compréhension culinaire et combien c’était riche de vivre entre les cultures et d’accepter pleinement les deux. Mes souvenirs peuvent toujours être liés à des moments culinaires.

Je pourrai dire que les souvenirs d’enfance me maintiennent en vie. Quand je me souviens de quelque chose, je dis que “j’ai vécu une enfance agréable malgré tout, et que tu devrais être fière de ta mère qui a veillé à ton éducation, à ton père qui marchait pieds nus et mangeait la peau d’orange que les gens jetaient en Andalousie ». Najat a tout pour elle aujourd’hui mais elle donne résolument de la valeur aux petites choses.

  • Quelles premières leçons de vie enseignées par vos parents ?

Mon père est un homme qui a traversé la frontière pieds nus, un homme qui a déménagé dans un petit village appelé Orio et a travaillé dans une cimenterie, construisant des briques rouges. Il fabriquait des briques rouges dans le four brûlant. Il travaillait de nombreuses nuits et passait de nombreuses heures seul dans cette chaleur. Il a travaillé dur pour que nous puissions aller à l’école et qu’il puisse subvenir à nos besoins. Ma mère était une femme au foyer, une personne qui veillait à ce que tout soit en ordre à la maison. Elle ne savait ni lire ni écrire. C’est aussi une battante, elle a appris à lire toute seule et fait maintenant de l’administration pour mon frère. J’ai deux frères incroyables, un grand homme d’affaires, M. Khalid Kaanache, il possède une entreprise de fenêtres en PVC, construit des bains luxueux et réalise de grandes rénovations de construction. Mon autre frère est José Kaanache, un athlète hispano-marocain très important en Espagne. C’est un coureur de triathlon. Il a en fait réalisé un triathlon depuis notre ville natale en Espagne jusqu’à Taza, en courant, en faisant du vélo et en nageant sur toute la distance.

« Nous savons donc qui nous sommes. Nous acceptons qui nous sommes et nous sommes très fiers d’où nous venons. Personne ne peut changer cela. Nous avons des principes très forts en matière d’alimentation et de compréhension de la culture parce que nos parents ont veillé à ce que nous ne perdions jamais cela. Même si nous avons voyagé à travers le monde et étudié dans de nombreux endroits, cette identité est quelque chose qui vit en vous »

  • Des prix vous en avez beaucoup qui honorent votre toque de Cheffe, mais vous rêvez d’en gagner un, nous avez-vous confié en plein festival du cinéma de San Sebastien ? Un Oscar !

Eh bien, les prix ne sont qu’un moyen de stimuler le cerveau et l’âme pour continuer à pousser et prouver que vous pouvez faire plus. J’ai tout le temps faim, mais pas de nourriture. J’ai faim de provisions… J’adorerai gagner un Oscar pour une histoire, une histoire culinaire, née en Afrique du Nord et offerte au reste du Monde. Cette histoire est magique et ouvrirait les yeux des gens sur une belle culture qui vit en paix avec des croyances différentes et qui met en valeur une cuisine et une architecture transcendantes. Ce serait un rêve pour moi, pour le pays et pour notre Majesté, bien sûr.

  • La Cheffe pose, dans une salle intimiste à l’étage de son restaurant “Nur”, au milieu d’un méli mélo de livres de cuisine du monde entier

    D’autres rêves qui mijotent sous votre toque ?

J’ajouterais que j’adorerais que le Maroc ait un guide Michelin. J’aimerais que Sa Majesté et tous les responsables du tourisme et de l’hôtellerie comprennent que ce serait vraiment extraordinaire d’avoir le guide Michelin au Maroc. Premièrement, parce que nous sommes colonisés depuis si longtemps, que nous parlons la langue et que le programme est en français. Aujourd’hui, il existe un grand décalage entre l’aspect culinaire français et marocain, cette disparité est si grande que je pense que s’il y avait un guide dans ce pays, beaucoup de jeunes chefs qui sont l’avenir du Maroc se pousseraient vraiment à devenir meilleur et être des champions. Et n’oublions pas non plus qu’au Maroc, les femmes dirigent les cuisines, les hôtels, les restaurants et les foyers. C’est une fierté pour moi car les femmes d’ici n’ont pas à se battre pour l’espace et elles le font très très bien.

Intelligente, généreuse et lumineuse, Najat Kaanache a sillonné le monde ou presque, mais c’est sous le ciel de Fès qu’elle se connecte aux étoiles et décroche la lune

« Nous sommes l’un des pays où les femmes dirigent naturellement les cuisines. Les femmes n’ont pas besoin de se battre pour ces causes-là, elles ont déjà ce rôle »

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SAR la Princesse Lalla Hasnaa, en ambassadrice de la culture et du patrimoine artistique marocain a présidé ce jeudi 9 juin à la place historique « Bab Makina », le 26ème Festival de Fès des musiques Sacrées, pour un vrai sacré voyage musical sur une scène mythique. Lalla était majestueusement belle dans son caftan à couper le souffle hymne aux valeurs ancestrales de l’artisanat marocain. 

SAR la Princesse Lalla Hasnaa préside la cérémonie d’ouverture du 26ème Festival de Fès des Musiques sacrées du monde

Le temps s’est arrêté en cette soirée du 9 juin au coeur de Fès, quand la Princesse a arpenté le long tapis rouge pour rejoindre sa tribune et suivre le spectacle d’ouverture du sacré festival à l’aura planétaire ou presque. Avant de prendre place sous ce ciel étoilé, Lalla Hasnaa a été saluée par le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, le wali de la région Fès-Meknès, gouverneur de la préfecture de Fès, Essaid Zniber, le premier vice-président du Conseil de la région Fès-Meknès, Youness Er-rafik, et le président du Conseil communal de Fès, Abdeslam Bekkali. Son Altesse Royale a également été saluée par le président du Conseil municipal Al Mechouar-Fès Jdid, Issam Filali Hammouz, et le président de la Fondation « Esprit de Fès », Abderrafia Zouitene, ainsi que par les membres du Conseil d’administration de la Fondation « Esprit de Fès ».

De sa tribune officielle Lalla Hasnaa a suivi le concert d’ouverture de cette édition qui invite à un voyage musical hors du commun sur une scène sublimée par des images projetées sur les murs séculaires de Bab Makina, au travers des cinq grandes religions du monde : Islam, Chrétienté, Judaïsme, Bouddhisme et Hindouisme. Du spectacle d’ouverture, sous le thème « Voix et géométries sacrées », qui offre un voyage de Fès à Jérusalem en passant par le Tibet, le Taj Mahal, la Cathédrale Notre-Dame pour finir à Casablanca avec la Mosquée Hassan II. À des chants d’une centaine d’artistes, de répertoires sacrés du Maroc appartenant aux trois religions monothéistes, le qawwal indien, la danse kathak qui contait autrefois les faits des divinités du « sanātanadharma » (loi éternelle), et les poèmes bouddhistes de Milarepa, tous exaltent un sacré qui a réussi à traverser jusqu’à aujourd’hui toutes les crises de l’Humanité.

La scénographie de cette soirée d’ouverture, conçue et mise en scène par Alain Weber, a fait la part belle à une brochette d’artistes de renom parmi lesquels Françoise Atlan, qui est le chaînon manquant d’une Méditerranée habitée de cette multitude de courants musicaux, fruits de migrations les plus extraordinaires, et dont l’expression vocale est une traversée de l’histoire judéo-arabe et berbère. Il s’agit également de la compagnie espagnole de danse verticale « Delrevés », qui a créé un langage poétique où le geste devient comme sanctifié, du Choeur de chambre du Maroc dirigé par Amine Hadef, de Lobsang Chonzor (Tibet) incarnant à lui seul le poète, l’ascète et le maître spirituel porté par une légende initiatique, et de Kathak Academy et Anuj Arjun Mishra Dance Company (Inde).

Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa procède à l’inauguration de « Dar Tazi »

SAR la Princesse Lalla Hasnaa, de grâce et de Majesté inaugure Dar Tazi à Bab Al Batha

Dans son caftan sublime qui honore et met en lumière l’artisanat marocain, Lalla Hasnaa a inauguré, au coeur de « Bab Al Batha », ce projet de restauration du siège de l’association Fès-Saiss et de la Fondation « Esprit de Fès », qui a porté sur le confortement des fondations et des structures, la restauration de la boiserie, stucs en plâtre et Zellige et sur le réaménagement des espaces verts.

Après avoir été saluée par le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, le wali de la région Fès-Meknès, gouverneur de la préfecture de Fès, Essaid Zniber, le premier vice-président du Conseil de la région Fès-Meknès, Younes Er-rafik, le président du Conseil communal de Fès, Abdeslam Bekkali, et le Directeur Général de l’Agence de Développement et de Réhabilitation de la Médina de Fès, Fouad Sarghini, puis par le président du Conseil d’arrondissement Fès Médina, Yassir Jaouhar, le président de l’Association Fès-Saiss pour le développement culturel, social et économique, Omar Marrakchi, le président de la Fondation « Esprit de Fès », Abderrafia Zouitene et par les membres des Conseils d’administration de l’Association Fès-Saiss et de la Fondation « Esprit de Fès », Son Altesse pleine de grâce, a coupé le ruban inaugural de Dar Tazi dont les travaux de réhabilitation, fondé au début du 20ème siècle et étalé sur une superficie de 6708 m2, ont coûté 23,62 millions de dirhams (MDH).

 

Avec MAP

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Son nom va bientôt résonner sur les ondes marocaines avec un nouveau programme télévisé. Mani alias Nordine Dahmani, fait un grand pas avec sa souplesse de corps et de coeur vers sa patrie en tant que jurée d’une émission sur des talents marocains cachés. Mais le danseur et chorégraphe, né dans un petit village de la région de Fès, forgé en France très très jeune et modelé à l’art de la danse de Paris à New York, sait jongler du réel au virtuel, les pieds bien ancrés au sol de Taounate et l’esprit porté vers les sphères les plus hautes. Agent et producteur des plus grandes stars de la chanson, Mani plonge dans le Metaverse avec un premier concert en 2022 et continue de s’émouvoir des petits chants de montagnes de sa ville natale lors de ses excursions caritatives. Taounate ne veut-il pas dire La Haute en berbère ! 

Mani Nordine pose pour Hola! Maroc, tout aussi élégant sur les planches que dans la vraie vie
crédit photos : @sewan

De Fès à Paris, le grand saut du danseur

Tout a commencé pour lui quand ses parents décident de quitter leur petit village de Taounate, petite soeur de Fès. Mani avait déjà cette graine d’artiste et c’est à Paris qu’il allait la révéler, « Je dormais, je mangeais, je vivais en pensant à la danse! Je respirais la danse littéralement. C’était une passion dévorante. En fait avec du recul, je dansais partout, les gens me prenait vraiment pour un fou mais je savais vraiment que j’allais y arriver ». À ses 15 ans et grâce à un concours national qu’il allait remporter face à 2500 candidats, c’est le début de l’aventure, « Je m’en souviens comme si c’était hier, alors même que j’avais tout juste 15 ans. Je m’étais dit « si je remporte le premier prix j’en ferais mon métier et sinon je garderais la danse juste comme un hobby ». C’est quand même fou d’être aussi mature si jeune ».

Mani au coeur de l'opéra Garnier à Paris @simonconte

La belle valse entre Marrakech Paris, Los Angeles et Miami

Le danseur cartonne et fait ses années de danse entre Paris et New York. Il se convertit ensuite en producteur de stars qu’il côtoie par la nature des coulisses du show Biz, « Je pense qu’avoir été artiste avant de manager des stars m’a donné cette capacité naturelle de presque les comprendre et de ressentir diverses facettes de leur vie » nous raconte le danseur « À y penser, les deux mondes sont tout à fait liés par … l’émotion ». Mani a tellement développé son cercle de grandes stars que beaucoup sont devenus de véritables amis et à travers lui, de vrais amoureux du Royaume, « Tous me demandent à chaque fois ’ Quand allons-nous au Maroc ensemble? ‘. Notre pays a cette attractivité unique au Monde ». Ses amis, c’est du gabarit de AKON avec sa maison à Los Angeles dont plusieurs chambres sont décorées d’une touche marocaine, « Nous avons d’ailleurs fait le shopping ensemble! » s’exclame Mani. Rihanna elle, fait des tatouages marocains style henné depuis son voyage au Maroc à Casablanca. Paris Hilton raffole elle des caftans, « Je lui en est offert un de Fès sur mesure, bien sûr », poursuit Mani, « USHER et moi avons dévalisé le souk à Rabat après le festival de Mawazine. Tout ce qu’il a acheté se trouve dans sa maison de Los Angeles. Mika me disait après notre concert à Casablanca qu’il adorait la cuisine marocaine, il se fait livrer des tajines toutes les semaines! ».

Cet attrait du Maroc est particulièrement flagrant à Los Angeles et à Miami, des villas au style mauresque pullulent littéralement, « Oui ce style de décoration cartonne aux USA. Les Américains adorent car c’est authentique ». Et la votre alors? « Justement, je pense construire une villa dans ce style à Miami avec énormément d’influences marocaines mais avec une touche très moderne. J’adore mélanger les styles, c’est le propre des artistes. Charles Baudelaire disait « le beau est toujours bizarre ».

Mani avec Bruno Mars
Avec Enrique Iglesias
Avec Jada Pinkett Smith
Avec John Travolta
Avec Maluma
Avec Mike Tyson
Avec Paéris Hilton et Pamela Anderson
Avec Rihanna et Akon
Avec Snoop Dog

Éduqué à s’adapter

Pour le brillant danseur, le succès n’a aucun sens s’il n’est pas vécu et partagé en famille « Mes parents sont très fiers de moi et ont toujours cru en moi même s’ils ne comprennent pas tout, ils voient que je m’épanouis dans mon métier. Ils ont un vrai recul sur mes activités professionnelles. Ils m’ont toujours dit « si tu es heureux et que tu peux rendre également ton entourage heureux, c’est le principal ». Marié, heureux en ménage visiblement et en prime, papa de deux petites princesses qu’il a eues avec l’élue de son coeur, un mannequin et présentatrice télé, ça aussi c’est atypique tout comme le parcours du danseur, « Le bonheur pour moi, c’est d’abord de faire profiter ses proches de son accomplissement et son épanouissement professionnels. Pour moi j’estime profondément que ma famille est ma force ». Salima et Kaya sont les deux petites princesses dont le papa semble leur avoir inculquées l’amour de la danse, « On partage tout ! Même si je suis souvent en déplacement on s’appelle en vidéo minimum trois fois par jour ; on adore aller voir des spectacles de danse justement, des comédies musicales ; on va au cinéma et on fait même des expos ».

Mani avec sa femme et sa fille aînée
Mani Nordine avec sa femme et ses deux filles Salima et Kaya
"Avec ma femme, nous avons toujours veillé à ce que nos filles même de loin baignent dans leurs origines et reconnaissent leur identité, pas uniquement en adorant le Couscous de leur grand mère Mama Aicha" Mani
  • Une émission pour dénicher des petits marocains au grand talent, le jury c’est le papa ou l’artiste?

Absolument! J’avais cette idée en tête depuis longtemps, cette nouvelle émission «I Have a Dream» tombait vraiment bien. Je pensais sans cesse à comment faire profiter mon pays de mon expérience. Mais pour être honnête, mon côté papa était omniprésent, sachant d’ailleurs que les candidats, ce sont des enfants âgés de maximum 14 ans. Je sentais en eux un stress énorme avant leur prestation et je voyais leur grande joie quand ils gagnaient les éliminatoires. Alors, quand ils pleuraient, j’étais profondément touché, j’avais envie de les prendre dans mes bras et de les consoler comme je l’aurais fait pour mes propres filles. 

  • Une autre actualité, cette fois-ci internationale s’est glissée dans votre agenda bien garni de ce retour à la vie culturelle et artistique post covid ?

Absolument. C’est une grande actualité dans mes activités. Nous sommes complètement dans le Metaverse qui est le lien entre le réel et le digital. Nous avons senti cette tendance venir bien avant le covid. J’ai investi avec des associés à moi, américain et français dans le Metaverse, une nouvelle plateforme de concerts virtuels avec immersion et interaction du spectateur. On ouvre le bal en juin 2022 avec un concert en Metaverse de David Guetta, le top DJ du monde et ses invités de très grande renommée comme Snoop Dog, Akon, Kelly Rolland et bien d’autres.

  • Cette expérience vous motive-t-elle à vous investir encore plus au Maroc?

Complètement. J’ai vraiment envie de booster à fond ces artistes en devenir. Ce sont des talents à l’état brut, il faut juste les guider et leur donner une bonne dose de confiance en eux. 

 

 

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Qui osera encore douter que le Maroc est à la traîne des pays dits développés? Tout porte à croire que ce formidable dynamo africain attelé à notre royaume finira par porter éminemment ses fruits pour le rechausser dans le concert des Nations qui font le nouveau Monde! L’agenda royale s’impose à tous comme un nouveau vent d’espoir bien marocain.

Du Palais Royal de Fès, Sa Majesté a présidé ce lundi 5 juillet 2021, la cérémonie de lancement et de signature de conventions relatives au projet de fabrication et de mise en seringue au Maroc du vaccin anti-Covid19 et autres vaccins.

Ce projet structurant s’inscrit dans le cadre de la volonté du Souverain de doter le Royaume de capacités industrielles et biotechnologiques complètes et intégrées, dédiées à la fabrication de vaccins au Maroc.

Il a pour objet la production dans notre pays du vaccin anti-Covid, ainsi que d’autres vaccins clés, de manière à promouvoir l’autosuffisance du Royaume et de faire du Maroc une plateforme de biotechnologie de premier plan à l’échelle du continent africain et du monde dans le domaine de l’industrie du « fill & finish ».

Fruit d’un partenariat public-privé, le projet vise à démarrer à court terme avec une capacité de production de 5 millions de doses de vaccin anti-Covid19 par mois, avant de démultiplier progressivement cette capacité à moyen terme. Il mobilisera un investissement global de l’ordre de 500 millions de dollars.

Avec le lancement de ce partenariat de grande envergure, qui s’inscrit dans le prolongement de l’entretien téléphonique du 31 août 2020 entre Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, et Son Excellence Monsieur Xi JINPING, Président de la République Populaire de Chine, le Maroc effectue un pas supplémentaire dans la concrétisation de la Vision Royale pour une gestion efficace et proactive de la crise pandémique et ses suites.

Tout en renforçant la souveraineté sanitaire du Royaume, le projet présenté devant le Souverain consacre le rayonnement international du Maroc et renforce sa vocation de pourvoyeur de sécurité sanitaire au sein de son environnement régional et continental, face aux risques sanitaires, aux dépendances extérieures et aux contingences politiques.

Au début de cette cérémonie, et après un mot introductif du Ministre de la santé, M. Samir Machour, expert international en biotechnologie industrielle et actuellement vice-président de Samsung Biologics, a présenté le projet de mise en seringue et de fabrication au Maroc du vaccin anti-Covid et autres vaccins.

Par la suite, le PDG du groupe Sinopharm, M. Liu Jingzhen, est intervenu en distanciel depuis la Chine. Le Président Directeur Général de la Société Recipharm, M. Marc Funk, a également présenté le projet d’établissement de capacités de fabrication de vaccins au Maroc.

A cette occasion, et après présentation des objectifs et des composantes du projet, trois importants accords ont été signés devant Sa Majesté le Roi, que Dieu Le glorifie, à savoir :

1-Le Mémorandum relatif à la coopération pour le vaccin anti-Covid19 entre l’État marocain et le Groupe Pharmaceutique National de Chine (SINOPHARM), signé par le Ministre de la Santé, M. Khalid Ait Taleb, et le Président du Groupe Sinopharm, M. Liu Jingzhen.

2-Le Mémorandum d’accord concernant l’établissement de capacités de fabrication de vaccins au Royaume du Maroc entre l’État marocain et la société Recipharm, signé par le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, et Président du Conseil d’Administration du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, M. Mohamed Benchaâboune, le Président Directeur Général de la Société Recipharm, M. Marc Funk, et le représentant du consortium de banques marocaines, M. Othmane Benjelloun.

3-Le Contrat de mise à disposition de l’État marocain des installations de remplissage aseptiques de la Société de Thérapeutique Marocaine (Sothema) pour la fabrication du vaccin anti-Covid19 propriété de la société Sinopharm entre l’État marocain et la société Sothema, signé par le Ministre de la Santé, M. Khalid Ait Taleb, et la Présidente Directrice Générale de la Sothema, Mme Lamia Tazi.

Outre les signataires, ont également assisté à cette cérémonie, le Chef du gouvernement, M. Saad Eddine El Otmani, le Conseiller de Sa Majesté le Roi, M. Fouad Ali El Himma, le Ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita, le PDG d’Attijariwafa-Bank, M. Mohamed Kettani et le PDG de la Banque Populaire, M. Mohamed Karim Mounir.

 

MAP

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Au coeur du Palais Royal de Fès, dans son élégant bureau à l’ambiance majestueusement teintée d’un rouge éclatant et de petites touches d’un vert raffiné et en ce lundi 28 juin 2021, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé, un Conseil des ministres, dont voici la traduction dans un communiqué du Porte-parole du Palais Royal :

« Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a présidé, lundi 28 juin 2021 au Palais Royal à Fès, un Conseil des ministres, consacré à l’adoption de deux projets de loi-cadre, d’un projet de loi et de plusieurs projets de décrets et conventions internationales.

Au début des travaux du Conseil, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration a présenté un exposé devant Sa Majesté le Roi sur le projet de loi-cadre relatif à la réforme fiscale.

Préparé en application des Hautes Orientations Royales et sur la base des recommandations des Assises nationales sur la fiscalité, tenues en mai 2019, ce projet vise à instaurer un système fiscal efficace, juste, équitable et équilibré, qui permet de mobiliser tous les potentiels fiscaux pour financer les politiques publiques, promouvoir le développement économique et réaliser l’inclusion et la cohésion sociales.

Ce projet a pour objet de fixer les principes de base et les objectifs relatifs à cette réforme et qui portent essentiellement sur :

Premièrement : Le renforcement des droits fondamentaux à travers un système fiscal basé sur le respect de l’égalité de tous devant l’impôt, l’équité fiscale, le droit à l’information et la garantie des droits du contribuable et ceux de l’administration ;

Deuxièmement : La protection du contribuable contre toute interprétation abusive des textes juridiques de la part l’administration fiscale, le renforcement de la relation de confiance entre cette administration et le contribuable, la garantie du droit de recours pour les deux parties et de l’indépendance des instances fiscales compétentes, en plus de la création d’un Observatoire national des impôts ;

Troisièmement : L’instauration d’un système fiscal au service de la compétitivité, de l’innovation et de la création d’emploi et la mobilisation du plein potentiel fiscal pour garantir un meilleur financement des politiques publiques ;

Quatrièmement : L’orientation du système fiscal vers le renforcement de la solidarité, surtout pour le financement des filets sociaux de la protection sociale, comme la couverture médicale, les allocations familiales, ainsi que pour la réduction des inégalités sociales.

Il vise également la réforme de la fiscalité des collectivités territoriales afin de leur garantir des ressources permanentes et ce, en droite ligne de la détermination de l’État à revoir et à simplifier les règles afférentes à ces impôts et leur harmonisation avec les dispositions régissant les impôts de l’État.

Par la suite, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration a présenté devant Sa Majesté le Roi les grandes lignes du projet de loi-cadre relatif à la réforme des établissements et entreprises publics (EPP).

Élaboré conformément aux Hautes Orientations Royales contenues dans les Discours du Trône et de l’ouverture du Parlement pour l’année 2020, ce projet vise la mise en place des principes et objectifs encadrant la réforme globale et progressive des établissements du secteur public, notamment à travers :

– La mise en place d’un programme de restructuration des EPP par leur regroupement ou leur fusion ou par leur dissolution et liquidation, l’encadrement de l’opération de création de nouveaux établissements et entreprises publics et leurs participations au capital des entreprises privées ;

– L’impulsion d’une nouvelle dynamique au secteur public, l’accroissement de l’efficacité du contrôle financier de l’État, la mise en place des mécanismes garantissant la cohésion, la coordination et la complémentarité entre les différents établissements et entreprises publics ;

– L’adoption d’une approche contractuelle entre l’État et ces établissements et entreprises en vue d’augmenter leurs performances et d’améliorer leur gouvernance ;

– La transformation des établissements publics qui exercent une activité commerciale en société anonyme.

Ce projet de loi-cadre permettra d’établir le cadre juridique pour la création de l’Agence nationale de la gestion stratégique des participations de l’État et du suivi de la performance des établissements et entreprises publics.

Le Conseil des ministres a approuvé ces deux projets : le projet de loi-cadre relatif à la réforme fiscale et le projet de loi-cadre relatif à la réforme des établissements et entreprises publics.

Le Conseil a aussi approuvé un projet de loi modifiant et complétant la loi sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction, qui a été adopté dans le cadre de la ratification par le Royaume de la Convention internationale à ce sujet.

Ce projet vise l’actualisation du tableau 1 annexé à ladite loi à travers l’ajout d’une série de produits chimiques, qui ont été ajoutés à l’occasion de la Conférence de La Haye, tenue en novembre 2019, ainsi que la révision des tableaux annexés à cette Convention, en vertu d’un texte organique vu leur aspect renouvelé.

Dans le cadre de la Très Haute sollicitude dont Sa Majesté le Roi, que Dieu Le préserve, entoure les ayants-droits des martyrs de la Nation, les mutilés lors des opérations militaires et les rapatriés et les ralliés militaires, le Souverain a donné Son approbation à un projet de décret portant exonération de cette catégorie des droits de la Conservation foncière et mettant à la charge de l’Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie les frais d’établissement des dossiers techniques réalisées pour leur compte.

S’agissant du domaine militaire, Sa Majesté le Roi, Chef suprême et Chef d’État-major général des Forces Armées Royales, a donné Son approbation pour deux projets de décret relatifs respectivement à l’application de la loi relative aux matériels et équipements de défense et de sécurité, aux armes et aux munitions, et de celle ayant trait à la cybersécurité.

Le premier projet fixe les mesures permettant l’exercice des activités de fabrication des matériels et équipements liés à ce domaine, ainsi que les opérations d’importation, d’exportation et de transport y afférentes.

Quant au second projet, il fixe les règles applicables en matière de sécurité des systèmes d’information propres aux administrations de l’État, aux collectivités territoriales, aux établissements et entreprises publics ainsi qu’aux infrastructures de base à caractère vital et aux prestataires privés.

Dans le cadre du respect par notre pays de ses engagements internationaux, et ses efforts pour le renforcement de la coopération et du partenariat avec un ensemble de pays frères et amis, le conseil des ministres a approuvé 11 conventions internationales, dont trois conventions bilatérales et huit multilatérales.

Les conventions multilatérales concernent les espaces africain et arabo-islamique et les espaces internationaux multilatéraux.

Sur le plan africain, ces conventions portent sur la protection, la gestion et la mise en valeur du milieu marin et des zones côtières, la convention de l’Union africaine sur la cybersécurité, la protection des données à caractère personnel, ainsi que la charte africaine de la jeunesse qui vise à promouvoir la situation des jeunes dans le Continent, à réduire les disparités du revenu et à promouvoir les systèmes d’enseignement.

Sur le plan arabo-islamique, deux conventions portent sur la libéralisation du commerce des services entre les pays arabes et le statut de l’Organisation islamique pour la sécurité alimentaire, qui vise à mobiliser les ressources financières et agricoles en vue d’assurer la sécurité alimentaire des États membres.

Au niveau multilatéral, les conventions approuvées portent sur l’adhésion du Royaume à la Convention des Nations Unies sur les accords de règlements internationaux issus de la médiation, au Protocole relatif à la Convention internationale sur les lignes de charge et à l’Accord-cadre portant création de l’Alliance solaire internationale.

A l’issue des travaux du Conseil et conformément aux dispositions de l’article 49 de la Constitution et sur proposition du chef du gouvernement,

et à l’initiative du ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’administration, Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, a bien voulu nommer M. Hicham Zenati Serghini, Directeur général de la Société nationale de Garantie et de financement de l’entreprise ;

et à l’initiative du ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Économie verte et numérique, Sa Majesté le Roi a nommé M. Youssef El Bari, Directeur général de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations ;

et à l’initiative du ministre de la Culture et de la Jeunesse et des Sports, Sa Majesté le Roi a nommé M. Mohamed Kenbib, Directeur de l’Institut Royal pour la recherche sur l’histoire du Maroc ».

MAP

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Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a présidé, ce jeudi au Palais Royal à Fès, un Conseil des ministres, consacré à l’adoption de plusieurs projets de textes juridiques et accords internationaux, indique un communiqué du Porte-parole du Palais Royal, M. Abdelhak El Mrini.

L’intégralité du communiqué

« Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a présidé, ce jeudi 11 février 2021, au Palais Royal à Fès, un Conseil des ministres, consacré à l’adoption de plusieurs projets de textes juridiques et accords internationaux.

Au début des travaux du Conseil, Sa Majesté le Roi, que Dieu Le Glorifie, a interrogé le ministre de l’Intérieur au sujet de l’incident tragique survenu récemment dans une usine à Tanger et des mesures qui ont été prises afin d’éviter la reproduction de ce genre d’incidents.

Après que le ministre a répondu qu’en parallèle des enquêtes en cours, il a été procédé à l’élaboration d’une vision préliminaire et que l’action se poursuit dans ce cadre, Sa Majesté le Roi a réitéré Ses Hautes instructions au Gouvernement quant à la nécessite d’une action entre les différents secteurs concernés et la mise en œuvre rapide et sérieuse de cette vision et la prise de toutes les dispositions juridiques, réglementaires et procédurales nécessaires et à travers l’ensemble du territoire national afin d’éviter la reproduction de tels incidents douloureux.

Sa Majesté le Roi s’est également informé auprès du ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts au sujet de la situation agricole notamment après les dernières précipitations qu’à connu notre pays.

Dans sa réponse, le ministre a indiqué que cette année se distingue par d’importantes précipitations dépassant en moyenne +50% par rapport à l’année dernière et que 80% des cultures sont en bon état et que l’année agricole augure de bons résultats (si Dieu Le veut), selon les prévisions.

Par la Suite Sa Majesté le Roi s’est informé auprès du ministre de la Santé au sujet des conditions générales du déroulement de la campagne nationale de vaccination contre l’épidémie de COVID-19.

Monsieur le ministre a indiqué que la campagne se déroule dans les meilleures conditions et connaît une forte mobilisation des citoyens.

Dans ce cadre, Sa Majesté le Roi a réitéré Ses Hautes orientations au sujet de la nécessité de poursuivre cette campagne avec la même cadence et le même esprit de responsabilité.

Par la suite, et dans la perspective de préparer les prochaines élections générales dans notre pays, le Conseil des ministres a adopté quatre projets de lois organiques régissant ces échéances, visant de manière générale à parfaire les règles du mode électoral, renforcer les garanties électorales, définir les règles régissant le soutien financier accordé aux partis politiques, moraliser les opérations électorales et renforcer la transparence financière des campagnes électorales des candidats.

Il s’agit des projets suivants :

– Projet de loi organique modifiant et complétant la loi organique relative à la Chambre des représentants: Il vise notamment à développer le mécanisme législatif relatif à la représentativité des femmes, à travers le remplacement de la circonscription électorale nationale par des circonscriptions électorales régionales, eu égard à la place constitutionnelle de la Région dans l’organisation territoriale du Royaume, ainsi qu’à rationaliser les mandats électoraux en instituant l’incompatibilité entre le mandat de député et la fonction de président du conseil de toute commune, dont la population dépasse 300.000 habitants.

– Projet de loi organique modifiant et complétant la loi organique relative à la Chambre des conseillers : Les amendements entendent en particulier à permettre aux organisations professionnelles des employeurs les plus représentatives de garder un groupe parlementaire au sein de la Chambre, et ce pour leur permettre d’exprimer les préoccupations et les doléances des acteurs économiques et des entreprises nationales, grandes, moyennes et petites.

– Projet de loi organique modifiant et complétant la loi organique relative à l’élection des membres des conseils des collectivités territoriales : Il vise principalement à définir la procédure de candidature aux élections des membres des conseils préfectoraux et provinciaux, mettre en place un mécanisme y garantissant la représentativité des femmes en accordant le tiers des sièges aux femmes dans chaque conseil préfectoral ou provincial et augmenter le nombre de sièges réservés aux femmes dans les conseils communaux. Il prévoit également la révision du nombre des communes soumises au mode de scrutin de liste, en portant le nombre d’habitants requis pour l’application du scrutin de liste, dans les communes concernées, de 35.000 actuellement à plus de 50.000 habitants.

– Projet de loi organique modifiant la loi organique relative aux partis politiques : Il vise à mettre en place le fondement législatif pour l’exécution des Hautes Orientations Royales au sujet de l’augmentation du soutien public accordé aux partis politiques, afin de les accompagner et les encourager à renouveler leurs méthodes de travail, rehausser leur performance et améliorer la qualité des législations et des politiques publiques, tout en veillant à ce qu’ils en allouent une fraction aux compétences qu’ils mobilisent pour des missions de réflexion, d’analyse et d’innovation.

Le Conseil des ministres a également adopté le projet de loi organique modifiant et complétant la loi organique relative à la nomination aux fonctions supérieures en application des dispositions des articles 49 et 92 de la Constitution.

Ce projet de loi vise à inclure le « Fonds Mohammed VI pour l’investissement » dans la liste des entreprises publiques stratégiques, dont les responsables sont nommés en Conseil des ministres.

Ce projet a également pour objet de modifier les dénominations de certains établissements et entreprises publics en vue de les adapter aux textes de loi les organisant ayant été modifiés. Il s’agit de :

– La « Fondation Hassan II pour les œuvres sociales des agents d’autorité et fonctionnaires du ministère de l’intérieur »,

– « Casablanca Finance City Authority (CFCA) » et

– Le « Conseil Supérieur de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau ».

Dans le cadre de la mise en œuvre des Hautes Orientations Royales, contenues dans les discours du Trône de 2020 et de l’ouverture de la session parlementaire de la même année, relatives à la généralisation de la protection sociale au profit de tous les Marocains, le Conseil des ministres a approuvé un projet de loi-cadre relatif à la protection sociale.

Ce projet sociétal, qui bénéficie du suivi et de l’intérêt particuliers de Sa Majesté le Roi, représente une révolution sociale réelle eu égard à ses incidences directes et concrètes sur l’amélioration des conditions de vie des citoyens, la préservation de la dignité de tous les Marocains et la protection des catégories vulnérables, particulièrement en temps de turbulences économiques, de risques sanitaires et d’urgences diverses.

Ce projet de loi-cadre se veut la pierre angulaire et le cadre référentiel pour la mise en oeuvre de la vision Royale perspicace dans le domaine de la protection sociale, la concrétisation des objectifs nobles tracés par Sa Majesté le Roi, à leur tête le soutien du pouvoir d’achat des ménages marocains et la réalisation de la justice sociale.

Ce projet vise à définir les principes et objectifs relatifs à la réforme du système de la protection sociale, durant les cinq prochaines années, et les engagements de l’État, des collectivités territoriales, des établissements et entreprises publics, du secteur privé, de la société civile, des différentes instances publiques et privées et des citoyens pour atteindre ces objectifs qui se déclinent en :

– La généralisation de l’Assurance maladie obligatoire de base durant les années 2021 et 2022, et ce par l’élargissement de la base des bénéficiaires de cette assurance pour inclure les catégories vulnérables bénéficiant du Régime d’assistance médicale et la catégorie des professionnels et travailleurs indépendants et personnes non-salariées, qui exercent une activité libérale, de sorte que 22 millions personnes supplémentaires bénéficient de cette assurance, qui couvre les frais de traitement, de médicaments et d’hospitalisation.

– La généralisation des allocations familiales durant les années 2023 et 2024, et ce en permettant aux ménages, qui ne bénéficient pas de ces allocations, de toucher des indemnités couvrant les risques liés à l’enfance, ou des indemnités forfaitaires.

– L’élargissement de la base des adhérents aux régimes de retraite pour inclure les personnes qui exercent un emploi et ne bénéficient d’aucune pension, à travers la mise en application du système des retraites propre aux catégories des professionnels et travailleurs indépendants et personnes non-salariées qui exercent une activité libérale, afin d’englober toutes les catégories concernées.

– La généralisation de l’indemnité pour perte d’emploi durant l’année 2025 pour couvrir toute personne exerçant un emploi stable à travers la simplification des conditions d’usufruit de cette indemnité et l’élargissement de la base des bénéficiaires.

 Le projet de loi-cadre prévoit la coordination de l’action des autorités publiques avec l’ensemble des intervenants concernés par la généralisation de la protection sociale et le développement des aspects managériaux et de gouvernance des organismes de la protection sociale, en vue de créer une structure unifiée de coordination et de supervision des systèmes de protection sociale. Il vise également la prise de toutes les mesures législatives, institutionnelles et financières pour assurer la mise en œuvre de cet ambitieux chantier social.

La mise en œuvre de ce projet sociétal d’envergure constitue un point de départ pour la réalisation des aspirations de Sa Majesté le Roi en faveur de toutes les composantes de la société marocaine, en terme de réponse au défi de la généralisation de la protection sociale, et représente, en outre, un levier d’intégration du secteur informel dans le tissu économique national, de façon à garantir la protection de la classe ouvrière et de ses droits, ainsi qu’un tournant décisif sur la voie de la réalisation du développement équilibré et de la justice sociale et spatiale sous la conduite sage de Sa Majesté le Roi.

Dans le cadre du renforcement des réseaux de coopération et de partenariat entre le Maroc et un ensemble de pays frères et amis, et de la diversification de leurs domaines, le Conseil des ministres a approuvé six accords internationaux, dont cinq accords bilatéraux et un accord multilatéral.

Ces accords portent sur la coopération en matière de pêches maritimes avec la Fédération de Russie et l’enseignement de la langue arabe avec la République française, ainsi que la coopération judiciaire en matière pénale, civile et commerciale avec la République d’Ukraine, en plus d’un accord avec l’Organisation des Nations Unies relatif à l’établissement à Rabat du Bureau du Programme de lutte contre le terrorisme et la formation en Afrique, relevant du Bureau des Nations Unies de lutte contre le terrorisme.

Conformément aux dispositions de l’article 49 de la Constitution et sur proposition du Chef du Gouvernement :

– et à l’initiative de la ministre du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport aérien et de l’Économie sociale, Sa Majesté le Roi, que Dieu Le préserve, a bien voulu nommer Mme Habiba Laklalech, Directrice générale de l’Office national des aéroports ;

  • et à l’initiative du ministre du Travail et de l’Insertion professionnelle, Sa Majesté le Roi a nommé M. Hassan Boubrik, au poste de directeur général de la Caisse Nationale de la sécurité sociale ».

MAP

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Pour ses activités royales de début d’année, SM le Roi Mohammed VI, illumine Fès et le palais royal de la capitale spirituelle, de son honorable présence.

Sa Majesté, a ainsi reçu ce mercredi 20 janvier 2020, au Palais Royal de Fès, le ministre émirati des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, SA Cheikh Abdallah Ben Zayed Al Nahyane, porteur d’un message du Prince héritier d’Abou Dhabi, commandant suprême adjoint des Forces Armées de l’État des Émirats Arabes Unis, SA Cheikh Mohamed Ben Zayed Al-Nahyane, à Sa Majesté le Roi. 

Cette audience qui a porté sur l’évolution des relations bilatérales dans différents domaines s’est déroulée en présence, du côté marocain, du Conseiller de SM le Roi, M. Fouad Ali El Himma, du ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita, et du côté émirati, du directeur du bureau de SA Cheikh Abdallah Ben Zayed Al-Nahyane, M. Mohamed Mahmoud Al Khaja.

 

MAP

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Quoi de mieux que la mode, le fashion, l’art pour révéler, sublimer et honorer un patrimoine d’un pays. Découvrez l’ingénieuse, subtile, délicate et tout aussi audacieuse idée de la marque Yan&One de créer une ligne de maquillage qui célèbre le Made in Maroc dans toute sa beauté, sa diversité, sa richesse et sa singularité, son colorama, ses arômes, ses saveurs…à travers des villes résolument hissées à leur juste valeur culturelle, artistique et historique. 

Sous le label VERY, la marque marocaine, créée par Saloua Akhannouch, la Présidente du groupe Aksal, détenteur entre autre du Morocco Mall, joue la carte marketing à fond pour assoir encore plus son image et sa place comme marque citoyenne et engagée pour le Maroc, en plein crise du coronavirus. Le monde se déconfine mais se concentre sur ses richesses et ses acquis ; les gens partent en vacance dans leur pays, découvrent et redécouvrent leurs régions, leurs villes ; la mode, le fashion, la beauté aussi joue la couleur locale et c’est tant mieux pour nous marocains, d’ouvrir les yeux sur ce que nous sommes et ce que nous avons de beaux.

VERY Marrakech, VERY Chefchaouen et VERY Fès, un trio nouvelle collection de palettes de fards à paupières VERY, qui réussit un pari inédit : celui de capter toute la sensorialité des couleurs et le caractère de lieux parmi les plus emblématiques du Maroc et de les traduire en maquillage.

Chefchaouen et ses couleurs acidulées et généreuses, très arty
Fès et ses couleurs irisées et festives, très royales
Marrakech et ses couleurs chaudes et poétiques, très romantiques

La couleur fait appel à nos sens et à notre personnalité et révèle une part de notre style. Yan&One compose ici des assortiments de tons et textures chargés en couleurs et pigments mais aussi en émotion, les 3 palettes combinent les tons neutres aux nuances sophistiquées pour des associations irrésistibles et étonnantes permettant des regards intenses et hypnotiques.

VERY Chefchaouen nous interpelle par son caractère unique et sa poésie, son bleu hypnotique et iconique, cette lumière qui nous vient des sommets montagneux du Rif et qui nous enveloppe. Very Chefchaouen place le bleu comme égérie au centre de sa palette et l’agrémente de couleurs pop, osant même les fluos pour une application mesurée et chic, apportant une nouvelle définition moderne et inspirante. Des couleurs essentiellement mates avec une ombre irisée.

VERY Marrakech nous emporte dans ses ocres puissants, ses floraisons et son ciel immense. Ses couleurs expriment à la fois la générosité et l’intensité de la ville aux mille visages, à l’énergie débordante et à l’esprit rock. Ce mix d’ombres à paupières principalement nude-rosé permet de créer de multiples combinaisons aussi chaleureuses qu’intenses avec son côté ensoleillé et festif, ses teintes mates, irisées mais aussi pailletées, pour un regard vibrant et solaire.

VERY Fès nous plonge quant à elle dans un univers à la fois chic et mystérieux, ressourçant et enivrant, évoquant cette ville millénaire que l’on contemple avec une émotion qui nous submerge. Du pailleté à l’irisé en passant par du mat, les tons et textures de cette palette font d’elle la plus élégante et la plus peps, pour un regard plein de charme ou un regard smokie eyes lumineux inventé par Yan&One.

Chaque palette, qui contient 9 fards, concentre les couleurs d’un Maroc époustouflant. Elles symbolisent la beauté à la marocaine, une beauté à la fois élégante et raffinée, pleine de caractère ancrée dans le 21ème siècle et portent la signature du Moroccan Way of Make Up by Yan&One.

Révélées sur les réseaux sociaux le 25 mai 2020 avec le make-up artiste Jawad Bingo en chef d’orchestre d’un concept inedit de e-lancement qui comporte plusieurs étapes: e-masterclass, jeu concours et formation make- up à la clé pour les gagnantes, les palettes sont actuellement en vedette sur le compte Instagram @yanoneofficial qui récompensera les plus belles réalisations make-up par la communauté de followers.

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« L’arrivée de Zyrieb dans la cour andalouse a révolutionné le monde de l’art et de la mode. On dit que le premier défilé de mode a eu lieu au IXe siècle dans la cour du roi Abderhaman II »

Sage, réservée et imperturbable, elle a osé opérer son premier défilé de caftans au George V et seize ans après, elle pose le podium de l’Oriental Fashion Show au Louvre. Hind Joudar était bien loin de l’univers de la mode. Juriste de formation, la franco-marocaine évolue dans un cabinet d’avocat de renommée à Paris puis se passionne pour le caftan. D’un simple petit défilé pour donner vie à une collection rêvée par sa sœur disparue trop tôt à une passion sans limites pour la mode orientale, traduite dans son livre et à travers son association « La Route de la Soie et d’Al Andalous », qui fait voyager le caftan de l’Afrique du Nord jusqu’en Chine et maintenant sur le digital avec une première fashion orientale virtuelle.

  • Un Oriental Fashion Show virtuel s’imposait en ces temps de crise?

Un OFS en ces temps du COVID-19 me semblait vital, car depuis plusieurs années, l’Oriental Fashion Show n’a jamais manqué les semaines de la Haute Couture parisiennes. Cette année, toutes les manifestations sont annulées, il a fallu maintenir le rendez-vous, mais comment? On a pensé à plusieurs solutions dont la présentation des nouvelles collections en ligne, mais nos designers sont pour 90% d’entres eux basés hors zone Europe et sont encore confinés. Il était ainsi difficile de préparer du contenu à distance pour cette fashion week digital. Je sais qu’il y’a une attente particulière de la part de nos followers et de nos partenaires d’un contenu pour cette semaine de la Haute Couture parisienne, nous avons alors décidé avec l’équipe de communication de préparer une rétrospective sous forme de 5 épisodes à présenter durant cette fashion week avec des interviews live, et des webinars.

  • Apaiser la frénésie éternelle autour de la mode c’est heureux ou triste pour vous?

Quand on travaille dans le milieu de la mode, les journées sont très chargées et on vit à 100 à l’heure, les projets s’enchaînent et il est difficile de s’arrêter. La période du confinement a donné place à une période de réflexion sur toutes les réalisations de notre association et la prise en conscience de l’intensité du travail de ces dernières années, accompli passionnément. Cette petite pause nous a donc permis de comprendre l’importance de notre rôle dans le milieu de la mode internationale et des nouveaux challenges qui nous attendent. 

  • Plus rien ne sera comme avant pour la mode aussi?

Je pense qu’il faut laisser le temps au temps pour comprendre ce qui est arrivé pendant cette période de confinement, il est difficile d’avoir le recul nécessaire pour dire si les choses vont être bouleversées ou seulement transformées. C’est sûr qu’il y’a de nouvelles méthodes de travail qu’il faut mettre en place, développer une nouvelle vision de la mode plus responsable et plus équitable. J’espère que les choses changeront dans le bon sens.

  • Vous faites la promo de plus de 100 stylistes de 50 nationalités, vous êtes un peu la papesse de la mode orientale?

Je ne suis qu’une simple passionnée, j’essaie de me mettre mes compétences au service d’une mode ouverte à tous. La mode orientale a souvent souffert d’une image folklorique, mais, qui a été largement exploitée par les couturiers européens, mais elle n’a jamais été nommée en tant que telle. Par souci de justice, il était nécessaire de lui redonner ses titres de noblesse. En Orient, il y’a des designers très talentueux, mais qui n’avaient aucune visibilité sur le marché internationale de la mode. l’Oriental Fashion Show a été créé pour refléter l’art et le talent de ces designers. L’idée était de les promouvoir tout en sensibilisant le public européen à la beauté de la culture orientale. Le résultat est toujours au rendez-vous.

  • Vous avez commencé au George V et votre dernier show fut magistral au coeur du Louvre. La barre est très très haute…                                                                                                                         

    Le premier défilé a été organisé en 2004 à l’hôtel George V, l’idée était d’associer la mode orientale aux marques de luxe françaises et internationales. Il fallait réunir le savoir-faire oriental et l’art de vivre Européen. L’Oriental Fashion Show, depuis ses origines s’est associé aux hôtels de luxe cinq étoiles (La Bristol Paris, Le Ritz, le Crillon, le Peninsula, Le Raffles, Le Bulgari hotel, le Royal Mansour…). Au fur et à mesure que le projet prenait de l’ampleur, un changement de vision était nécessaire, il fallait passer à une autre étape, celle d’associer, l’Oriental Fashion Show a des lieux chargés d’histoire et de culture, tel que le Louvre, plus grand musée au monde.

– Vous vous attendiez à ce que ça fonctionne si bien alors même que votre parcours est totalement étranger à la mode? 

Effectivement, je suis arrivée à la mode par pur hasard, et par accident même, on va dire. J’ai du travailler dur et chercher sans relâche pour pouvoir en saisir les contours. C’est un milieu qui a besoin d’avoir la tête sur les épaules, car on peut vaciller facilement. Je pense que c’est parce que je ne viens pas du milieu de la mode que j’ai pu garder une certaine objectivité. Mon métier d’origine est résolument une très bonne école pour gérer un projet tel que l’Oriental Fashion Show. 

  • Qui avez-vous contaminé dans votre entourage, votre famille, vos enfants?

La mode, d’une certaine façon a fait partie de l’histoire de ma famille. Mon arrière grand-père était tailleur, il a formé ses enfants dont ma grand-mère, devenue couturière tout comme mes grands oncles qui ont travaillé eux pour des maisons de couture parisiennes comme Dior, Pierre Cardin… Ce furent des métiers de nécessité et non de passion et d’épanouissement. Ma génération, devait donc faire des études et réussir autrement. Quand j’ai commencé à parler de ce projet autour de moi, c’était l’incompréhension totale, « tu n’a pas fais des études de droit pour travailler dans la mode ? ». J’ai longtemps travaillé en secret et en parallèle à mon métier. Ce n’est qu’à la sortie de mon livre que ma famille a découvert ma double carrière. Pendant longtemps, je ne communiquais pas sur mon nom, et personne ne savais qui était derrière le projet Oriental Fashion Show. Mes enfants sont loins de l’univers de la mode. Ils suivent leur propre vocation, ils pratiquent l’art mais dans le domaine musical. Après le conservatoire, l’un joue du piano et fait de la musique assistée par ordinateur (MAO) et l’autre affectionne le violon. En 2016 ma cousine, Rhizlane Samir, qui a la place d’une soeur a rejoint l’Oriental Fashion Show et depuis, nous travaillons toutes les deux main dans la main. Nous faisons évoluer le projet côte à côte, et c’est excellente chose, car nous nous complétons parfaitement. Nous sommes sur la même longueur d’onde sans trop nous parler, ça nous fait gagner vachement de temps.

  • Pour une native de Taza l’appel de Fès l’andalouse sonnera-t-il?

Taza, est un très jolie ville, propre et calme, idéale pour les artistes. Les Fassi et Tazis se ressemblent beaucoup. Ils parlent de la même manière, et ont les même habitudes… ceci s’explique par le fait que beaucoup de familles Fassies, étaient passées par Taza. La cité est considérée par les historiens comme la première ville arabe fondée au Maroc. La médina n’est pas très grande mais, elle a une belle histoire peu connue d’ailleurs. La proximité avec Fez fait que les Tazis s’y rendent souvent pour rendre visite à la famille ou pour faire des emplettes. Moi-même j’y allais souvent, j’étais admirative devant sa beauté et curieuse de son histoire. Plus tard, quand j’ai découvert certaines choses sur ma propre histoire, j’ai voulu avoir un ancrage à Fez, où j’ai actuellement un pied-à-terre. Naturellement, je n’ai pas pu m’empêcher de me projeter dans un projet OFS à Fez, et par un concours de circonstances, j’ai rencontré des personnes avec qui le projet va prendre forme très prochainement.

  • Faites-nous un petit tour à Taza…

Taza, signifie passage en berbère (tizi) ou froid en arabe (Tazaj), Elle est entourée de montagnes qui sont à la croisée du Rif et de l’Atlas. Elles est coupée en deux : Taza Haut, où se situe la Médina, entourée d’une muraille (classée au patrimoine mondiale de l’UNESCO), on y accède par des portes, Bab Zitouna, Bab Tété, Bab Rih, Bab Jemaa…et Taza bas, ville nouvelle construite par les colons français. Taza Haut et Taza Bas sont reliées par des escaliers le long d’une muraille (Drouj babajemaa). Les français avaient construit une base de loisirs entre les deux Taza, accessible aux populations de la médina et de la nouvelle ville. Dans cette base il y avait une très belle piscine qui existe toujours, j’y est passé de bons moments quand j’étais enfant avec ma famille, les cousins et les cousines qui nous rendaient visite. Il y’avait beaucoup de jardins dans la ville nouvelle. Ils ont disparu pour malheureusement laisser place au béton et à la construction, mais elle reste une ville verte malgré tout. Taza est connu aussi pour ses grottes (Friouatou) et la beauté de son paysage montagneux, Ras ELma. Je me rends à Taza tous les ans, je fais un petit pèlerinage annuel, nécessaire à mon âme. J’aime beaucoup cette ville où je me sens tout simplement bien. Les tazis sont des gens très accueillants et de surcroit cuisinent divinement bien. 

  • L’OFS est un défilé de mode mais c’est aussi un pont entre l’Occident et l’Orient, que garde la parisienne que vous êtes de marocain dans sa vie quotidienne.

L’avantage quand on est issu d’une double culture, c’est quand on est fatigué de l’une, on bascule vers l’autre. On finit par développer un chemin de transition d’une culture vers l’autre sans que l’autre en pâtit. Pour ma part, j’ai pu coordonner mes deux cultures, et puis Paris, est une ville propice à l’épanouissement culturel, c’est une ville cosmopolite, ouverte sur le monde, et ce n’est pas pour rien que l’OFS y est né.

  • Le 8 mars vous énerve ou c’est une célébration qui a toujours sa légitimité pour la cause de la femme?

Tout dépends de quel point de vue, on se place. Pour moi le droit des femmes ne peut se réduire à une célébration annuelle, il n’ya pas la célébration du droit des hommes! Hommes et femmes vivent dans le même monde, ils font face aux mêmes problèmes et pressions sociales, et les enjeux du futur vont dépasser le genre homme/femme. Ils doivent se battre ensemble côte à côte pour changer la société dans laquelle ils vivront. Ceci dit, pour les injustices que les femmes subissent de par le monde, une petite journée c’est mieux que rien.

  • N’est-ce pas que la mode a si bien porté le féminisme depuis le siècle dernier, quelle créatrice l’incarne selon vous et pourquoi? 

Je serai tentée de dire Coco Channel, une figure incontestée du féminisme européen, qui est un ensemble d’idées politiques, philosophiques et sociales, cherchant à promouvoir et à définir les droits des femmes et leurs intérêts dans la société civile. Pour ma part, je pense qu’il y a des féminismes et pas un féminisme. Les féministes Arabes n’ont pas la même perception des droits que leurs soeurs européennes car elles n’ont pas évolué dans les mêmes sociétés et n’ont pas la même histoire. Mais, il n’en demeure pas moins qu’elles sont d’accord sur l’essentiel.

  • Votre premier livre s’intitule Les Merveilles du Caftan, donnez-nous des dates importantes de son histoire…merveilleuse…

Le caftan a voyagé au tout au long de l’histoire au gré des échanges commerciaux d’Est en Ouest, il est très difficile de donner cinq dates car il y’en a plusieurs, mais on peut dire que les premières robes-caftans sont apparues, selon les archéologues au IIe siècle avant Jésus Christ, sous la Dynastie Hann, les empereurs portaient des robes cousues en forme de T, richement décorées, description très proche de celle du caftan. Du côté de l’empire perse, on retrouve une robe similaire dans les formes à celle des Hann mais plus longue, dépassant le genou avec des manches plus larges. Les perses vont baptiser cette robe, « Heftan », plus tard « Keftan » pour enfin s’appeler « Caftan ». Après la chute de l’empire romain d’occident en 476, Byzance, devient le centre du monde, les marchandises les plus précieuses du monde y était vendues ou échangées, et parmi elles les caftans qui deviennent les robes impériales par excellence. Al Andalus IXe-XIV siècle où la féminisation du caftan : Les femmes andalouses étaient réputées pour leur élégance et leur raffinement. L’arrivée de Zyrieb dans la cour andalouse a révolutionné le monde de l’art et de la mode. On dit que le premier défilé de mode a eu lieu au IXe siècle dans la cour du roi Abderhaman II. Les femmes on féminisé le caftan et lui ont donné des formes plus sensuelles en utilisant des matières plus fluides et en le décorant de broderies au fil de soie et d’or. Le caftan n’était alors plus l’apanage des hommes. La naissance d’un nouvel Empire a vu le jour au XVe siècle, et va régner en grande partie du monde, de l’Afrique du Nord, jusqu’aux confins de l’Asie centrale. L’Empire Ottoman : Le caftan va devenir devenir un enjeu commercial et diplomatique majeur surtout sous le règne de Suleiman le Magnifique. Son développent dans tout l’empire a laissé des traces aussi bien dans les livres d’histoire que dans la littérature. Le caftan ottoman s’est petit à petit folklorisé vers la fin du XIXe pour tomber presque dans l’oubli suite à la chute de l’empire. Le Maroc où la renaissance du Caftan : Le Maroc a une richesse vestimentaire extraordinaire, et les femmes marocaines sont très soucieuses de leur apparence (héritage andalou). Dans le lot du saroual, la djellaba, le Kamiss, la blousa, le caftan… Seule la takchita est réservée aux femmes, elle est composée d’un kamiss et d’une Mansouria (confectionnée d’une étoffe précieuse en général, soie, dentelle, mousseline…), elle est maintenue à la taille par une ceinture ouvragée. L’appellation Takchitta a disparu pour laisser place au Caftan, à tort, à mon sens car la Takchita fait partie de l’histoire du Maroc et de son patrimoine, et dont le nom n’est partagé avec aucun autre pays, contrairement au caftan qui lui est revendiqué par différentes régions du monde.

  • Mais vous ne portez pas de caftan, ça c’est une histoire…

En fait, je suis arrivée en France à l’âge de 13 ans, je n’avais pas  beaucoup d’occasions pour en porter et je trouvais qu’il allait mieux a une marocaine « pur jus » on va dire. Par contre je porte des Kamiss et des djellabas quand je suis au Maroc et surtout pendant le mois de Ramadan.

  • Vous en mettrez un dans votre valise qui vous mènera d’ailleurs ou pour les 3 ou 6 prochains mois?

J’ai quelques caftans de collection, du Maroc, des Balkans et d’Asie Centrale, ils sont tous différents mais tout aussi beaux les uns que les autres et d’ailleurs les valises de l’Oriental Fashion Show vont encore se poser dans un musée, un autre musée…

Photos : Bertrand Defila / Coiffure : Patrick Doch – https://instagram.com/patrickandmarcel?igshid=mys840002ekc
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