Sous un ciel andalou zébré de lumière et de poésie, le créateur Leo Norma a électrisé l’ouverture du Almería Fashion Show 2025. Dans le cadre saisissant du site archéologique du Barrio Andalusí, l’enfant du Maroc devenu icône internationale a dévoilé une collection où les racines et les rêves s’entrelacent, tissant une passerelle lumineuse entre le Sud marocain, l’Espagne méditerranéenne et les capitales européennes du style.

Un créateur aux origines flamboyantes
Né au Maroc, formé à Paris, aujourd’hui installé en Suisse, Leo Norma n’a jamais cessé de conjuguer les cultures avec une délicatesse et une force rare. Dès l’âge de 17 ans, il intègre une prestigieuse école parisienne. À 24 ans, il fonde sa propre maison. Depuis, il trace sa route sans concessions, saluée sur les podiums de Paris, Milan, Marrakech, Le Caire, New York ou Dubaï. À chaque étape, un fil rouge : rendre hommage à son héritage, tout en dessinant les contours d’un futur audacieux.

Un hommage vibrant au Maroc et à la féminité plurielle
Ce 8 juin, en ouverture du AMAC (Almería, Mode, Art et Culture), Leo Norma a livré un défilé à la fois magnétique et engagé. Silhouettes aériennes, volumes sculptés, broderies héritées des médinas marocaines, palettes solaires, ocre, safran, bleu Majorelle, tout dans cette collection évoque une femme souveraine, libre et enracinée. Loin des clichés, Leo Norma propose une féminité affirmée, mouvante, contemporaine.

Le cadre du défilé, l’ancien Mesón Gitano, joyau d’architecture andalouse réhabilité – s’est révélé être un écrin parfait pour ce dialogue entre tradition et avant-garde. En maîtresse de cérémonie, Hamida Alyousoufi, star marocaine de la télévision et du cinéma, a incarné avec justesse cette passerelle entre les mondes, donnant le ton d’une soirée placée sous le signe de la beauté métissée.

Un événement culturel majeur, soutenu par l’Andalousie
Soutenu par la Mairie d’Almería, le Conseil provincial à travers la marque Sabores Almería, et le Gouvernement régional andalou, le AMAC s’impose comme un carrefour de la création euro-méditerranéenne. Plus de 250 invités triés sur le volet, une programmation musicale assurée par Spicy Session, Adiara, Crash Music, et des performances live ont fait vibrer le site dans une ambiance joyeusement hybride.

Entre style et message, une mode identitaire
Chez Leo Norma, chaque couture est une déclaration. Son défilé est moins un exercice esthétique qu’un manifeste : la mode comme langage universel, comme art de raconter l’identité, les exils, les espoirs. À ce titre, il n’est pas surprenant que le ministre de la Culture égyptien lui ait remis la statue de Néfertiti au Caire, saluant son influence et son engagement pour une mode-pont entre les cultures.

Une soirée transcendée par l’art vivant
La fête ne s’est pas arrêtée au dernier mannequin. Sur scène, les voix envoûtantes de Soleá et Kiki Morente, puis un final signé Ángel Schlesser, ont emporté le public dans une transe élégante mêlant flamenco, jazz, funk et sons urbains. Leo Norma, en toute discrétion, y a fait une dernière apparition : sobre, lumineux, fier.

À Almería, ce soir-là, ce n’est pas seulement la mode qui a défilé. C’est un monde possible, pluriel, fier, poétique, qui a pris forme, le temps d’un crépuscule. Et au cœur de ce monde, un nom : Leo Norma. Un créateur. Un passeur. Un poète du textile.