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Ilham Benzakour

Le mois de mai souffle sur le Royaume comme un parfum de renouveau. C’est le temps des fleurs, des cœurs tendres et des célébrations… Une princesse née au printemps, mariée un 14 février, ne pouvait qu’embrasser la vie avec poésie et douceur. Ce 33e anniversaire de Lalla Nouhaila, fille de SAR la Princesse Lalla Asmaa, résonne comme un hymne à l’amour et à la tradition dans une famille royale qui compte quatorze enfants et petit-enfants du Roi et de sa fratrie.

Lalla Nouhaila a cette grâce innée et cette élégance princière

Chaque printemps, une offrande précieuse

Chaque année, à l’approche de son anniversaire, nous avons le grand bonheur à la rédaction de HOLA ! MAROC de dévoiler un cliché rare de Chrifa Lalla Nouhaila : un instant de vie capturé dans la grâce, révélant une part d’elle, intime et délicate. C’est un geste peu commun dans l’univers feutré de la famille royale, empreint de tendresse et d’élégance, que ses proches et les Marocains accueillent avec émotion et reconnaissance. Ce partage discret mais sincère témoigne de son sens profond du lien et de son amour pour les traditions, à l’image du mariage qu’elle a célébré, un certain 14 février, jour de la Saint-Valentin.

Un mariage princier dans l’intimité, scellé par l’amour et la tradition

Le 14 février 2021, c’est dans une ambiance intime, chaleureuse et profondément marocaine que Lalla Nouhaila Bouchentouf s’est unie à Ali El Hajji. Une cérémonie célébrée en pleine pandémie, dans le respect des règles sanitaires, mais sublimée par l’empreinte du patrimoine. La mariée avait ébloui par son caftan vert émeraude, brodé de fils d’or, tandis que le marié, en djellaba blanche et fez, incarnait l’élégance sobre de l’homme marocain. Ce mariage fut le reflet de son attachement sincère aux coutumes, tout en insufflant une modernité pleine de douceur.

Lalla Nouhaila et Ali Hajji lors de leur union sacrée un 14 février 2021

Une princesse née au printemps, une mère comblée

Née un mois de mai, Lalla Nouhaila est la fille de SAR la Princesse Lalla Asmaa et nièce de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Elle appartient à cette nouvelle génération de femmes royales, raffinées, discrètes et profondément enracinées dans la culture marocaine. Maman comblée de deux petites filles, elle a donné naissance à Lalla Mayssae le 2 décembre 2021, puis à Lalla Marjana, accueillie un soir d’été du 15 août 2023, dans une atmosphère poudrée, douce comme une berceuse.

La princesse Lalla Nouhaila, fille de Lalla Asmae, avec sa petite fille Lalla Mayssae, née le 2 décembre 2021, de son mariage avec Ali Al Hajji un fameux 14 février 2021

C’est en cette belle soirée du 15 août, que l’annonce d’une naissance royale a été faite. Chrifa Lalla Nouhaila accueillait une petite fille prénommée Lalla Marjana, donnant ainsi une petite soeur à Lalla Mayssae. Une tendre photo, teintée d’un rose poudré, de fleurs délicates et du visage rayonnant de la maman contemplant sa petite princesse, est venue animer cette soirée d’été. Maman et bébé portent la même tenue, un caftan craquant, rose vanillé à la broderie marocaine, blanc fumé. Chrifa, impeccablement coiffée d’une demi queue de cheval, laissant tomber de part et d’autre sur ses épaules, de jolies boucles chatoyantes, apparait comblée, souriant de joie et de bonheur de porter dans ses bras une seconde fois, un petit bout d’elle et de son mari Ali Hajji.

Lalla Nouhaila accueille sa deuxième fille prénommée Lalla Marjana, petite soeur de Lalla Mayssae, née le 15 août 2023

Avec Moulay Abdeslam, né le 1er juin 2022, le plus jeune fils de SAR le Prince Moulay Rachid, Lalla Mayssae et Lalla Marjana incarnent les trois derniers-nés de la famille royale, ces petits joyaux qui prolongent l’histoire et enchantent l’avenir de la dynastie Alaouite. Ce sont quatorze enfants et petits-enfants que compte la fratrie royale — une nouvelle génération pleine de promesses, de sourires et d’histoires à écrire.

Les quatorze joyaux de la fratrie royale

Aujourd’hui, Sa Majesté le Roi Mohammed VI veille avec fierté et affection sur ses deux enfants : le Prince Héritier Moulay El Hassan, jeune homme déjà très investi dans les affaires du Royaume, symbole de continuité et d’avenir, et la Princesse Lalla Khadija, qui vient de franchir le cap de la majorité. À 18 ans, elle incarne avec grâce une nouvelle génération de la dynastie Alaouite, empreinte de douceur, d’élégance et d’une conscience lucide de son époque. Autour de lui, le Souverain est entouré d’une fratrie unie : SAR la Princesse Lalla Meryem, mère de Lalla Soukaina — elle-même maman des jumeaux Hassan et Aya — et de Moulay Driss ; SAR la Princesse Lalla Asmaa, mère de Lalla Nouhaila – maman de Lalla Mayssae et Lalla Marjana – et de Moulay Yazid ; SAR la Princesse Lalla Hasnaa, mère de Lalla Oumaima et de Lalla Oulaya ; et SAR le Prince Moulay Rachid, père de Moulay Ahmed et de Moulay Abdeslam. Une constellation familiale qui continue de s’épanouir au fil des naissances, entre héritage et modernité, dans l’amour, la continuité et l’inspiration.

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Avec grâce et discrétion, Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem a présidé à Rabat la cérémonie marquant le 30e anniversaire de l’Observatoire National des Droits de l’Enfant. Une apparition aussi marquante par son engagement que par l’élégance sobre et intemporelle de son style, mêlant douceur et autorité.

Avec sa silhouette chic et intemporelle, la Princesse Lalla Meryem réinvente l’office wear royal lors de la célébration des 30 ans de l’ONDE à Rabat. Une élégance tranquille au service d’une cause essentielle : les droits de l’enfant. (Photo MAP)

Un vestiaire de bureau tout en finesse

Pour cette occasion dédiée à l’enfance, Lalla Meryem a choisi une silhouette d’une élégance tranquille, fidèle à l’esprit du quiet luxury et aux codes d’un vestiaire office wear pensé pour les femmes de conviction. Un look rétro à la féminité subtile : jupe midi évasée marine, chemisier à fines rayures bleu ciel et cardigan immaculé, composent une tenue à la fois classique et actuelle. Le confort rencontre la sophistication dans cet ensemble à l’ADN casual chic, où chaque pièce incarne un basique maîtrisé.

Aux pieds, des babies sages à talon modéré viennent souligner le raffinement naturel de la silhouette. Au cou, un pendentif délicat en or blanc et diamants, en forme d’œil stylisé, distille une note précieuse et symbolique. Une montre au design affirmé et des lunettes working girl ajoutent une touche de modernité à cet hommage vestimentaire à l’enfance marocaine, tout en affirmant une féminité ancrée dans l’action et la responsabilité.

Avec sa silhouette chic et intemporelle, la Princesse Lalla Meryem réinvente l’office wear royal lors de la célébration des 30 ans de l’ONDE à Rabat. Une élégance tranquille au service d’une cause essentielle : les droits de l’enfant. (Photo MAP)

Un engagement renouvelé pour les droits de l’enfant

La Princesse Lalla Meryem, présidente de l’ONDE, a présidé une cérémonie riche en émotion et en symboles, marquant trois décennies d’engagement en faveur de l’enfance marocaine. Un spectacle de danse contemporaine, des capsules audiovisuelles illustrant les avancées réalisées, le lancement d’une application novatrice pour le suivi de la santé de l’enfant, et la signature de trois conventions stratégiques ont rythmé cette journée. Entourée de jeunes parlementaires et de nombreuses personnalités nationales, Son Altesse Royale a rappelé avec force que la protection de l’enfance est l’affaire de tous – et un pilier fondamental du développement durable du Royaume.

Avec sa silhouette chic et intemporelle, la Princesse Lalla Meryem réinvente l’office wear royal lors de la célébration des 30 ans de l’ONDE à Rabat. Une élégance tranquille au service d’une cause essentielle : les droits de l’enfant. (Photo MAP)

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Formé à l’École Duperré et passé par les ateliers de Castelbajac ou Stella Cadente, Christophe Guillarmé a tracé sa voie avec exigence et audace. Depuis ses débuts à 21 ans, il impose un style unique, entre Glam’Rock, couture et féminité affirmée. Présent sur les plus grands tapis rouges – Cannes, Venise, Marrakech – le créateur habille aussi bien Paris Hilton que Julie Gayet, Lindsay Lohan, Haïfa Wehbe, Blanca Blanco ou Nora Arnezede…

À la veille de son envol pour Cannes, il ous reçoit dans son show-room niché sur les Champs-Élysées et nous dévoile ses robes les plus audacieuses, ses coups de cœur glamour et son irrésistible envie de fouler à nouveau le tapis rouge du Festival de Marrakech.

Depuis son showroom parisien, Christophe Guillarmé nous reçoit à la veille de son départ pour le festival du cinéma de Cannes
  • Quelles folies couture avez-vous glissées dans vos valises pour Cannes cette année ? Un scoop sur les célébrités que vous habillerez ?

Chaque année, je glisse dans mes valises quelques pièces inédites de la collection suivante — cette fois, été 2026. Parmi elles, une robe sirène en tulle crème rebrodée, à encolure bateau, avec des manchons surdimensionnés… une création que j’imagine déjà sur Victoria Silvstedt.
Je prépare aussi une robe hommage pour Hayley, la fille de David Hasselhoff — une silhouette forte, en clin d’œil à la robe rouge emblématique portée aux Golden Globes par sa maman récemment disparue. Ce sera un moment chargé d’émotion.

  • Votre style glamour a conquis les tapis rouges du monde entier. Qu’est-ce qui vous fait encore vibrer à Cannes après toutes ces années ?

L’adrénaline est toujours là, intacte. Le stress de proposer la bonne tenue au bon talent, de soigner chaque accessoire, chaque détail… Rien ne change. Et au-delà de la robe, il faut accompagner, rassurer, orchestrer l’entrée sur le tapis rouge. C’est un moment éphémère mais si intense.

Lors de la projection de Marriage Story au Festival International du Film de Marrakech
Delphine Wespiser, animatrice et Miss France dans une longue robe étages Christophe Guillarmé en tulle beige rebrodée de cristaux parée par Helena Joy, pochette Carmen Steffens
  • Si le tapis rouge était une scène de film, vous seriez… le héros, le scénariste ou le metteur en scène ?

Sans hésiter : scénariste, pour construire chaque silhouette au millimètre, et metteur en scène pour capter la lumière, guider les poses, attirer les photographes… Créer un moment de grâce.

77e Festival de Cannes – Montée des marches pour la CÉRÉMONIE D’OUVERTURE et la projection du film LE DEUXIÈME ACTE de QUENTIN DUPIEUX. L’actrice et mannequin Agatha Maksimova dans une longue robe sirène ivoire Christophe Guillarmé parée par Uchéal Paris, pochette De Marquet, Coiffure Eros Giuliani, maquillage F.A.M Fashion MakeUp & School
  • Après Cannes, mettrez-vous le cap sur le Festival International du Film de Marrakech ? Quels souvenirs gardez-vous des éditions précédentes ? Le Maroc vous inspire-t-il ?

Oh, Marrakech me manque ! J’y suis allé pendant dix éditions consécutives, mais depuis 2019, je n’ai pas pu y retourner. J’ai eu la chance d’habiller Asmaa Khamlichi, puis Leila Hadioui à ses débuts sur les réseaux sociaux. L’accueil du public marocain, la ferveur sur le tapis rouge… c’est unique.
Côté inspiration, les caftans sont une mine d’or. La broderie main, les finitions, les jeux de transparence… tout est d’une richesse inouïe. Et le cinéma marocain, à travers des réalisateurs comme Nour-Eddine Lakhmari que j’admire beaucoup, m’apporte aussi beaucoup de matière créative.

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Vendredi soir, la Fondation diplomatique a célébré à Rabat les lauréats des Trophées de la diplomatie publique 2025. Parmi les personnalités distinguées, la créatrice Samira Haddouchi a reçu le Prix Femme et Leadership, consacrant une carrière dédiée à la valorisation du caftan marocain avec élégance et modernité.

Samira Haddouchi reçoit le prix Femme et Leadership aux Trophées de la diplomatie publique à Rabat, des mains de la Ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Madame Aawatif Hayar, aux côtés de Salaheddine Mezouar (Photo DR)

Rabat célèbre ses talents dans un écrin d’élégance et d’excellence lors d’un rendez-vous désormais incontournable qui met à l’honneur des personnalités marocaines et internationales dont l’engagement, la créativité et la vision contribuent à l’influence du Royaume sur la scène mondiale. Économie, sport, médias, recherche, droits humains… autant de domaines à travers lesquels se dessine une diplomatie des valeurs portée par des figures d’exception.

Samira Haddouchi reçoit le prix Femme et Leadership aux Trophées de la diplomatie publique à Rabat (Photo DR)

Parmi elles, Samira Haddouchi, créatrice de mode originaire de Tanger, s’est vu décerner le prestigieux Trophée Femme et Leadership, saluant plus de vingt ans de passion au service du caftan marocain. À travers ses créations, elle sublime le patrimoine textile national en y insufflant une touche résolument contemporaine, entre élégance intemporelle et audace stylistique. Samira, dont les pièces ont séduit des icônes au Maroc comme à l’international, incarne un certain art de vivre à la marocaine, tout en affirmant une vision féminine forte, ancrée dans la tradition mais tournée vers l’avenir.

Samira Haddouchi reçoit le prix Femme et Leadership aux Trophées de la diplomatie publique à Rabat (Photo DR)

Le palmarès 2025 a également distingué des figures telles que Salim Bin Mohammed Al-Malik, Mohamed Cheikh Biadillah, le Groupe Banque Populaire, Marsa Maroc, l’Université Mohammed VI Polytechnique, Medi1 TV, Saadani Maa Al Ainine, Soufiane El Bakkali, ainsi que l’équipe nationale U17 de football, championne d’Afrique. Dans un décor raffiné, réunissant figures politiques, personnalités culturelles, entrepreneurs et diplomates, cette soirée a également célébré le rôle croissant de Rabat en tant qu’écrin privilégié de manifestations culturelles de haut rang, consolidant son statut de capitale vivante, moderne et ouverte sur le monde.

L’événement a rappelé que les parcours individuels, lorsqu’ils sont portés par le talent, l’éthique et l’innovation, deviennent des vecteurs puissants de rayonnement pour tout un pays. Une belle leçon de diplomatie… en caftan.

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Deux victoires, deux étoiles : ce 19 avril, Farah Farabian a assisté, avec émotion et fierté, à l’éclosion de ses deux enfants sur la scène du football. Ziyad sacré champion d’Afrique U17 avec le Maroc, et Mayssa, brillante buteuse du Barça face à Arsenal… Une nuit inoubliable pour la plus stylée des soccer moms.

Photo @farahfarabian

Ce 19 avril restera gravé dans le cœur de Farah Farabian. L’influenceuse mode marocaine a vécu ce que l’on pourrait appeler une nuit bénie, en voyant ses deux enfants briller sur les pelouses du monde. D’un côté, son fils Ziyad, jeune prodige du football marocain, a été sacré champion d’Afrique avec l’équipe nationale U17 — entraînée par nul autre que son père, l’ancien international Nabil Baha. De l’autre, sa fille Mayssa a fait vibrer les filets avec deux superbes buts lors du match opposant son club, le FC Barcelone, à Arsenal.

Ziyad Baha portant la coupe d’Afrique des Nations, remportée ce 19 avril par sa team des U17, sous les commandes de Nabil Baha, nul autre que son père. (Photo @farahfarabian)

Dans une série de stories Instagram pleines d’émotion, Farah partage un album photo et vidéo de cette soirée inoubliable : des tribunes aux vestiaires, elle chante, danse, et célèbre avec Ziyad, vêtu du maillot national frappé du numéro 9. Elle raconte aussi le stress et l’intensité de ce mois passé à suivre son fils dans cette compétition exigeante, où chaque match devenait un moment de tension et de prière.

Farah Farabian et Mayssa Baha (Photo @farahfarabian)

Mais la joie fut double. Tandis que Ziyad brillait en Afrique, Mayssa, de l’autre côté de la Méditerranée, faisait honneur à son nom et à sa passion sur la pelouse du Barça. Soutenue par son grand frère et son père, elle s’est illustrée par deux buts magistraux contre Arsenal, confirmant qu’elle aussi a hérité du talent familial.

Mayssa (2è à droite) avec sa team Maroc (Photo @farahfarabian)
Mayssa en maillot de son club le Barca (Photo @farahfarabian)

Une soirée de rêve pour Farah Farabian, qui incarne plus que jamais l’image moderne de la « soccer mom » : engagée, élégante, fière et profondément aimante.

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« La reine de la couleur » honore, en exclusivité pour HOLA! MAROC, l’identité et le patrimoine culturel marocain au coeur de sa ville, Madrid !

Dans un dialogue inspirant, Imane Belmkaddem, entrepreneure engagée dans la mode marocaine, et Agatha Ruiz de la Prada, icône du design espagnol, se retrouvent pour une session photo exclusive à Madrid. Ce reportage inédit célèbre la richesse de leurs univers respectifs, leur amour pour l’artisanat et l’influence réciproque entre le Maroc et l’Espagne. Une belle alchimie andalouse se déploie ainsi dans une cover digitale exclusive de la semaine.

  • L’idée que HOLA! Maroc vous réunisse vous plaît-elle ? Que symbolise cette rencontre pour vous ?

Imane Belmkaddem : C’est un honneur d’être réunie avec Agatha Ruiz de la Prada sous les projecteurs de HOLA! MAROC. Cette rencontre est une ode au dialogue entre deux cultures profondément connectées : le Maroc et l’Espagne. À travers la mode et l’artisanat, nous célébrons une tradition d’échange et de créativité qui transcende les frontières.

  • Pourquoi avoir choisi Madrid pour cette session ?

Agatha : Madrid est une ville vibrante, un carrefour de cultures et d’innovations. Ce choix s’est imposé naturellement, car la capitale espagnole incarne à la fois modernité et héritage. De plus, en tant que métropole internationale, elle nous offre une visibilité mondiale pour mettre en lumière nos univers respectifs.

Agatha Ruiz de la Prada et Imane Belmkaddem posent en exclusivité pour HOLA! MAROC au restaurant marocain Al-Mounia à Madrid

Imane : Agatha était notre invitée d’honneur à Rabat pour la première édition du Rabat International Fashion Fair 2025, un moment fort où nous avons célébré la mode et les cultures du monde dans notre chère capitale. Aujourd’hui, c’est à mon tour de la rejoindre à Madrid pour poursuivre cet échange culturel et renforcer le lien entre nos deux capitales. Ce dialogue artistique illustre l’intensité du lien entre le Maroc et l’Espagne.

  • Peut-on imaginer une prochaine rencontre à Rabat, Marrakech ou Casablanca pour célébrer le Maroc ?

Oui, et ce sera un moment exceptionnel ! Le 3 mai 2025, sous les cieux de l’Atlantique à Rabat, nous nous retrouverons au prestigieux Conrad Arzana Rabat pour la première édition de l’Auto Moto Morocco Fashion Week. Cet événement inédit fusionnera mode et automobile, mettant en lumière le glamour, le luxe et l’innovation. Nous mettrons en avant un écosystème créatif et une mode durable, tout en célébrant l’esprit visionnaire du Maroc. Ce rendez-vous s’inscrit également dans la dynamique du “Yalla Vamos 2030”, qui unit le Maroc, l’Espagne et le Portugal en vue de la Coupe du Monde 2030.

La « reine de la couleur » pose au restaurant Al-Mounia à Madrid, en exclusivité pour HOLA! MAROC
  • Quelle belle idée que d’avoir choisi un restaurant marocain à Madrid !

Agatha : Madrid regorge d’adresses de renom, mais l’un de mes favoris est Al-Mounia, une véritable institution de la gastronomie marocaine en Espagne. Fondé en 1966, c’est l’un des plus anciens établissements marocains de la capitale espagnole.

Imane : Dès que l’on franchit ses portes, on est transporté dans un univers digne des palais traditionnels marocains. Les mosaïques délicates, les boiseries sculptées, l’ambiance feutrée… C’est une escale incontournable pour tous les amateurs de gastronomie marocaine à Madrid.

Imane Belmkaddem, entrepreneur de mode, pose pour HOLA! MAROC dans une création signée « Taragalt Stockholm », sa propre marque qu’elle a fondée en Suède
  • Mode et gastronomie, deux arts qui s’entrelacent. Quel regard portez-vous sur cette fusion entre tradition et modernité ?

La mode et la gastronomie partagent une même essence : elles racontent une histoire, transmettent un savoir-faire et évoluent avec leur époque. Dans ces deux domaines, il faut préserver les racines tout en innovant. Comme un chef revisite des recettes ancestrales avec une touche contemporaine, un créateur de mode peut réinterpréter des techniques artisanales dans une esthétique moderne.

  • Votre première rencontre ?

Imane : Nous nous sommes rencontrées pour la première fois à Stockholm en 2022, autour de notre amour commun pour l’art, la couleur et la créativité dans la mode. Agatha est bien plus qu’une créatrice : c’est une artiste visionnaire, une femme qui a imposé un univers audacieux et coloré avec une liberté et une énergie incroyables. Sa manière de jouer avec les formes et les couleurs pour transmettre de la joie et de la vie est une véritable source d’inspiration. Mais au-delà de l’admiration professionnelle, c’est une belle amitié qui est née.

  • L’artisanat est une valeur commune à nos deux pays. Quelle place occupe-t-il dans vos créations ?

L’artisanat est le cœur battant de mon travail. Chaque pièce que je crée en collaboration avec ma mère, Fatima El Hajjaji, célèbre le savoir-faire marocain à travers des œuvres inspirées des paysages, de l’histoire et de la culture du Maroc. Notre dernière collection, “Ode aux Oudayas”, a été conçue exclusivement avec des artisans marocains du quartier des Oudayas à Rabat, utilisant un cuir traditionnel écologique, 100 % made in Morocco.

  • Vous avez toujours défendu une mode libre et audacieuse. Pensez-vous que la mode peut être un outil diplomatique entre l’Espagne et le Maroc ?

Agatha : Absolument. L’amitié entre le Maroc et l’Espagne est précieuse, et la mode peut jouer un rôle clé dans son renforcement. Ma première visite à Rabat a été une révélation : une capitale d’une beauté exceptionnelle, propre, raffinée et digne des plus grandes villes du monde. J’ai découvert un Maroc moderne et élégant, et j’en suis devenue une grande admiratrice.

  • Si vous deviez créer une collection inspirée exclusivement du Maroc, quels éléments de son patrimoine aimeriez-vous réinterpréter ?

Agatha : Mon styliste favori est Yves Saint Laurent, et j’ai toujours admiré son lien profond avec le Maroc. Je pense que le Maroc a des trésors fabuleux à offrir au monde et une richesse artisanale infinie à explorer.

  • Sa Majesté le Roi Mohammed VI et son illustre famille portent royalement l’identité marocaine à travers la mode traditionnelle. Qu’en pense l’experte et designer que vous êtes ?

Agatha : J’ai une immense admiration pour la Famille Royale marocaine et Sa Majesté le Roi Mohammed VI. C’est un leader visionnaire, et ce que j’ai vu à Rabat m’a fascinée : un travail exceptionnel a été accompli pour faire de cette ville une capitale d’exception. Je suis devenue une véritable fan du Roi Mohammed VI.

  • C’est quoi la mode pour vous ?

La mode est bien plus qu’un vêtement, c’est un langage universel, une transmission culturelle et un pont entre le passé et l’avenir. Ce dialogue entre l’Espagne et le Maroc, entre deux créatrices passionnées, célèbre l’harmonie entre tradition et modernité, entre art et innovation, entre identité et ouverture sur le monde.

Photographe : Javier Salas
Mise en beauté : Andres Cardona
Un grand merci au restaurant Al Mounia Madrid
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Leïla Hadioui

Entre style et sport, l’ex-mannequin et créatrice de mode brille sur le podium de l’élégance et de la performance.

Leïla Hadioui couverture Hola maroc

Pour célébrer ses 40 ans, Leïla Hadioui, ex-mannequin, créatrice de mode, influenceuse et animatrice télé, dévoile une collection en collaboration avec Adidas, fusionnant élégance et performance. Toujours entre tradition et modernité, elle fait du podium un terrain d’expression, qu’il soit mode ou sportif. Avec une vie désormais rythmée par le dépassement de soi, elle incarne une féminité forte et engagée, où style et discipline s’entrelacent avec audace. Fidèle à ses valeurs, elle a imaginé ce défilé autour du combat au féminin, une ode à la force et à la persévérance. Maman de Inès, 19 ans, elle reste profondément attachée à la famille, puisant dans ses racines un équilibre entre héritage et renouveau. Hier icône des catwalks, aujourd’hui figure inspirante du bien-être et de la performance, Leïla Hadioui s’impose comme une femme de son temps, prête à marquer une nouvelle décennie sous le signe de la puissance et du style.

  • Le sport est un véritable fil rouge dans votre quotidien, et encore plus pendant le Ramadan. Comment intégrez-vous cette discipline à votre routine et en quoi contribue-t-elle à votre bien-être et votre développement personnel ?

Le sport a toujours été essentiel dans mon quotidien, mais récemment, j’ai découvert une nouvelle passion : le paddle. C’est un sport qui me procure à la fois du plaisir et du bien-être, tout en me challengeant physiquement. En parallèle, je pratique régulièrement du renforcement musculaire, de la natation, du cardio, et parfois du body pilates. Pendant le Ramadan, je veille à adapter mon rythme, en privilégiant des séances en fin de journée pour rester active sans épuiser mon énergie. Le sport m’aide à me recentrer, à évacuer le stress et à renforcer ma discipline, autant sur le plan physique que mental.

Leïla Hadioui Hola maroc
  • Votre teint éclatant, même sans filtres, ne passe pas inaperçu. Quels sont vos secrets beauté et votre routine skincare pour afficher une peau lumineuse ?

L’hydratation est la clé de ma routine skincare. Je veille à bien hydrater ma peau chaque jour et à la nettoyer en profondeur après chaque maquillage. C’est une étape essentielle pour préserver son éclat et sa fraîcheur. J’accorde aussi une grande importance aux soins adaptés à mon type de peau et à la régularité dans leur application. En complément, je prends des compléments alimentaires qui m’aident à garder une peau lumineuse et en bonne santé. Pour moi, la beauté passe autant par les soins extérieurs que par ce que l’on apporte à son corps de l’intérieur.

  • On dit souvent que la beauté vient aussi de l’assiette. La vôtre est-elle aussi soignée que votre style ? Quelles sont vos habitudes alimentaires pour rester en forme et en phase avec votre mode de vie ?

Absolument ! Je crois profondément à l’impact de l’alimentation sur le bien-être et l’apparence. J’adopte une alimentation variée et équilibrée, avec des aliments riches en nutriments : des fruits et légumes frais, des protéines maigres, et des bonnes graisses comme l’huile d’olive ou l’avocat. J’évite les excès de sucre et les produits trop transformés, en privilégiant des repas faits maison. Pendant le Ramadan, je fais particulièrement attention à mon hydratation et je choisis des aliments qui m’apportent de l’énergie de manière durable.

Leïla Hadioui Hola maroc
  • Vous incarnez une élégance qui mêle subtilement tradition et modernité. Comment parvenez-vous à équilibrer ces deux influences dans votre quotidien et votre approche de la mode ?

Pour moi, la mode est un dialogue entre héritage et innovation. J’aime réinterpréter des pièces traditionnelles avec une touche contemporaine, que ce soit dans mes créations ou dans ma façon de m’habiller au quotidien. Je peux porter un caftan revisité avec des sneakers ou mixer des matières et des coupes modernes avec des éléments inspirés du patrimoine marocain. Mon objectif est de proposer une mode qui parle aux femmes d’aujourd’hui, qui respectent nos racines tout en étant audacieuses et actuelles.

  • Votre fille semble occuper une place précieuse dans votre vie. Comment influence-t-elle votre équilibre personnel et professionnel ?

Ma fille est mon plus grand bonheur et ma plus belle source d’inspiration. Être maman m’a appris à mieux organiser mon temps et à toujours chercher un équilibre entre mes projets professionnels et ma vie personnelle. Elle m’aide à rester ancrée, à voir les choses avec plus de simplicité et d’authenticité. Son regard sincère sur tout ce que je fais est précieux, et j’aime partager avec elle certains aspects de mon univers créatif.

Hola maroc Leïla Hadioui
  • Et plus largement, quel rôle joue la famille dans votre énergie, votre parcours ?

La famille est mon centre, mon ancrage, ma principale source d’énergie. Elle m’apporte un équilibre essentiel, un espace où je peux me ressourcer et me reconnecter à l’essentiel. Dans un univers aussi exigeant que celui de la mode et des médias, ces moments de partage sont indispensables pour garder les pieds sur terre. La famille est aussi un moteur qui me pousse à toujours avancer, à me dépasser, tout en restant fidèle à mes valeurs.

  • Votre collaboration avec Adidas marque une étape importante dans votre univers mode. Comment est née cette alliance et quelle vision souhaitez-vous transmettre à travers cette collection ?

Cette collaboration représente une belle évolution dans mon parcours, car elle réunit deux univers qui me passionnent : la mode et le sport. L’idée est née d’une envie commune de mettre en avant la force des femmes, leur dynamisme et leur style unique. Avec Adidas, nous avons imaginé une collection qui allie performance et élégance, en proposant des pièces modernes et confortables, adaptées à une femme active qui aime bouger tout en restant stylée. C’est une ligne qui reflète ma vision d’une mode à la fois fonctionnelle, inspirante et audacieuse.

Leïla Hadioui
  • La mode a toujours été une évidence pour vous. Comment votre regard et votre approche ont-ils évolué au fil des années ?

Avec le temps, ma vision de la mode s’est enrichie et affinée. J’ai compris que la mode n’est pas seulement une question d’esthétique, mais aussi un moyen d’exprimer une identité, de raconter une histoire et de valoriser un savoir-faire. Aujourd’hui, je crée avec plus de sens et de profondeur, en m’inspirant de la femme d’aujourd’hui et de son besoin d’élégance, de confort et de confiance en elle. J’ai aussi appris à écouter mon instinct et à assumer des choix plus affirmés, aussi bien dans ma créativité que dans mes engagements.

Leïla Hadioui Hola maroc
  • Vous avez célébré vos 40 ans en janvier 2025, une étape symbolique. Comment abordez-vous cette nouvelle décennie, aussi bien sur le plan personnel que professionnel ?

Franchement, je me sens plus épanouie et plus confiante que jamais ! J’ai encore plein de projets à concrétiser, mais je veux aussi prendre du temps pour moi, pour ma famille, et savourer chaque instant avec plus de sérénité. À 40 ans, on a une meilleure compréhension de soi-même, on apprend à mieux choisir ses priorités et à se concentrer sur ce qui nous fait réellement vibrer. J’aborde cette nouvelle décennie avec plus de sagesse et de liberté, en mettant l’accent sur l’équilibre entre ma vie personnelle et mes ambitions professionnelles.

Leïla Hadioui couverture Hola maroc
  • Si vous deviez résumer l’évolution de votre parcours, qui était Leïla Hadioui hier et qui est-elle aujourd’hui ? Quels sont les plus grands changements dans votre façon d’être, de penser et de créer ?

Hier, j’étais une jeune femme passionnée, avide de découvertes et toujours prête à relever des défis. Aujourd’hui, je suis toujours cette femme passionnée, mais avec plus d’expérience et une vision plus affirmée. J’ai appris à mieux me connaître, à faire confiance à mon instinct et à ne plus avoir peur de l’échec. Ma manière de créer a aussi évolué : je cherche plus d’authenticité, plus de profondeur dans mes projets, et surtout, plus de sens. Je veux que mon travail laisse une empreinte, qu’il inspire et qu’il contribue à valoriser notre culture et notre artisanat.

Leïla Hadioui
Photos : Mohamed Sajid
Retouching : Abdel Kebdani

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Nous connaissons tous cette attitude de rire et de joie incarnée par les marrakchis. Le président de la Confédération Nationale du Tourisme veut en faire une véritable philosophie vibrante de l’art de vivre marocain, à cultiver, tous les jours autour de valeurs du partage et de la bienveillance. Écume des jours de Hamid Bentahar autour d’un échange si inspirant !

Photo Marwan Sobai
  • Un « Apéro Al Bahja » autour d’un thé à la menthe, comment cette idée est-elle née ?

C’est une philosophie simple et accessible à tous, qui propage une énergie bienfaisante autant pour celui qui donne que pour celui qui reçoit. Un simple verre de thé suffit à incarner cet esprit de convivialité et de partage. Cette dynamique est ancrée dans notre culture marocaine, même si nous n’en avons pas toujours pleinement conscience.

  • Vous comparez « Al Bahja » à la Dolce Vita italienne ou à l’Ikigai japonais. Comment le définiriez-vous ?

C’est l’essence même de l’âme marocaine. En observant comment d’autres cultures valorisent leur sagesse populaire, j’ai réalisé que notre patrimoine est tout aussi riche. Marrakech incarne « Al Bahja » dans sa quintessence, un art de vivre basé sur l’authenticité, la générosité et la positivité.

  • D’où puisez-vous cette philosophie dans votre propre histoire ?

Probablement de mes origines diverses. Ma mère, amazighe d’Agadir, et mon père, rifain du Nord, ont dû apprendre l’arabe pour se comprendre. Leur union est le reflet d’un Maroc multiculturel. Ma mère incarnait l’art de recevoir avec générosité et hospitalité, tandis que mon père m’a transmis la rigueur, la résilience et l’humilité.

Photo Marwan Sobai
  • Quelles valeurs composent cet art de vivre ?

« Al Bahja » repose sur la bonne humeur, l’humour et une autodérision bienveillante. Il se manifeste à travers le partage et la générosité, qu’il s’agisse d’un pique-nique improvisé ou d’un banquet organisé avec soin. C’est un état d’esprit qui allie gratitude, harmonie et résilience. Lors des crises, « Al Bahja » a toujours été une force, permettant aux Marocains de trouver de la lumière dans l’adversité.

  • Vous souhaitez même « étudier » ce concept. Comment envisagez-vous cette transmission ?

Nous travaillons à transmettre « Al Bahja » à travers les arts traditionnels, comme le Melhoun ou le Gnaoua, mais aussi via des colloques à l’université Cadi Ayyad. Le Festival International des Contes de Marrakech, en janvier prochain, mettra à l’honneur cette philosophie. L’objectif est de connecter cette sagesse populaire aux sphères personnelles et professionnelles, en mettant en avant des valeurs essentielles comme la résilience et le leadership.

Si « Al Bahja » était une couleur ?

  • Le vert, symbole d’une énergie renouvelable qui grandit et se propage à travers le partage.
  • Si « Al Bahja » était un plat ?

Un met qui symbolise la générosité et le partage, comme le pain, le thé ou un tajine. Un plat que l’on savoure ensemble, dans la bienveillance et le sourire.

  • Si « Al Bahja » était une saison ?

La saison des moussems, ces moments de célébration collective où toutes les tribus se rassemblent pour partager leurs savoir-faire et fêter la vie.

  • Si « Al Bahja » était un rêve ?

Une prise de conscience collective de cette richesse, immortalisée un jour par un artiste, à l’image de ce qui se fait en Inde avec leur culture millénaire.

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Jaouad Kadiri et Priti Paul

En compagnie de son épouse Priti Paul et de leur fils cadet Jai, l’architecte de renom charismatique et inspiré, nous ouvre les portes de son nouveau palais à Marrakech.

Jaouad Kadiri et Priti Paul

Quinze ans après leur première apparition exclusive dans la toute première édition de HOLA! Maroc en 2009, Jaouad Kadiri et son épouse, Priti Paul, nous accueillent avec une hospitalité aussi chaleureuse que rare dans son dernier chef-d’œuvre architectural : un palais majestueux où tradition et modernité s’entrelacent harmonieusement. Véritable autodidacte, cet artiste visionnaire, fils d’un industriel de la confection et d’une créatrice de lingerie féminine, continue de magnifier l’artisanat marocain avec une élégance singulière. Toujours installé au cœur de la Palmeraie, à seulement quelques centaines de mètres de son premier palais, le Taj Palace, il semble en parfaite symbiose avec son environnement. Dès l’entrée, un vertige grisant nous saisit face au dôme qui surplombe le séjour principal, révélant un univers où passé et futur, spiritualité et science cohabitent avec une grâce infinie. Une musique mystique enveloppe l’espace, puis une voix chaleureuse nous ramène à la réalité : celle de Priti Paul, indéniable âme vibrante des lieux. Issue de l’une des cinq familles les plus influentes de l’Inde, elle se souvient : « Invitée dans les années 2000 à un événement chez Jaouad, je ne suis plus repartie ! » Deux jours d’interviews et de reportage n’ont pas suffi à capturer l’essence de cette nouvelle Home Story, ni à cerner pleinement l’ampleur de l’œuvre de Jaouad Kadiri. À l’image d’un peintre ou d’un cinéaste, il imagine ses projets comme des rêves, les esquisse avec la précision d’un calligraphe, puis les élève au rang de chefs-d’œuvre tangibles. Sa vie, enrichie très tôt par la découverte des Indes, résonne comme une ode au cinéma, où chaque instant s’écrit avec une créativité empreinte d’harmonie et d’élégance.

Jaouad Kadiri et Priti Paul
« Mon enfance a été empreinte de cosmopolitisme, nourri d’amour et de liberté », Le natif de Tanger, de parents : un industriel de confection et une créatrice de lingerie féminine, est un autodidacte né ! Son génie n’a d’égal que sa grande modestie et sa discrétion contagieuse. L’entrepreneur a néanmoins suivi un long parcours au coeur du Louvre pour y étudier l’architecture islamique, dont les codes et les valeurs sont omniprésents dans son palais
  • Comment débute l’aventure d’un projet pour vous ?

Cela commence toujours par un rêve. J’ai eu la chance de croiser Stuart Church, autodidacte en architecture et peintre de renom, l’un des derniers et plus grands orientalistes. Il a côtoyé des figures emblématiques comme Matisse à Tanger. Arrivé à Marrakech dans les années 60, à la même époque que Paul Getty, il a découvert l’architecture en réalisant des esquisses pour Bill Willis. Un jour, il m’a confié que la peinture l’ennuyait, car c’était un univers trop petit pour lui.

  • C’est tout un monde !

Stuart Church m’a appris à percevoir l’architecture comme un tableau en trois dimensions. Il traduisait l’essence orientale avec patience et maîtrise des volumes. Cette philosophie m’a profondément marqué et guide toujours ma démarche. Chaque projet devient une symphonie de matières et de perspectives.

Jaouad Kadiri et Priti Paul
Dans son atelier baigné de lumière et de calme, Jaouad Kadiri laisse son imagination guider sa main, entre esquisses détaillées et maquettes soignées
  • Mais qui êtes-vous dans tout cela ?

Né dans une famille où créativité et savoir-faire étaient omniprésents, mon père dirigeait des usines textiles et ma mère fut l’une des premières designers de Tanger dans les années 40, spécialisée dans la lingerie de luxe. J’ai grandi dans un cosmopolitisme empreint d’ouverture et de liberté, nourri d’un souffle inné pour les tissus, les couleurs et les textures. La vie, les rencontres et les voyages ont fait le reste.

Jaouad Kadiri et Priti Paul
Dans leur salon écarlate, orné d’étoffes précieuses et de tapis anciens, le couple pose avec une élégance naturelle. Leur maison dépasse la simple fonction d’un lieu de vie : elle incarne un espace où convergent harmonieusement histoire, art et héritages multiculturels
  • Comment avez-vous authentifié cet ancrage artistique ?

Mon père dirigeait la Royale Marocaine de Textile. J’ai grandi dans cet univers, réparant même les machines à coudre. J’ai étudié le textile en Belgique dans l’une des meilleures écoles. Cet univers a fusionné avec celui de Stuart, qui évoluait avec les volumes.

  • Parlez-nous de cette rencontre.

J’ai connu Stuart grâce à la famille Akaaboun à Tanger. Nous parlions sans arrêt, avons même collaboré. Après mes études, j’ai voyagé, vécu au Brésil, en Indonésie et en Inde, pays que j’ai découvert très jeune et où nous faisions des retraites de trois mois. Nous ne nous sommes jamais quittés durant trente-cinq ans, jusqu’à sa mort.

Jaouad Kadiri et Priti Paul
  • Vous êtes parmi les premiers à avoir entrepris à Marrakech ?

Le premier d’une lignée comprenant Omar Benjelloun, la famille Crop, Yves Saint Laurent, Pierre Bergé ou encore la princesse Ruspoli. La ville comptait quelques maisons, deux ou trois restaurants. Concernant les riads, c’est Paul Getty qui a ouvert le bal. J’avais 20 ans ! À 28 ans, j’ai construit ma première demeure, que j’ai vendue à Ali Bongo.

  • Quels enseignements avez-vous tirés de votre parcours au Louvre ?

Le Louvre a été une consécration de ce que je savais déjà. Mon professeur, qui n’avait été qu’une fois en Inde, expliquait que j’y étais allé 30 fois, que j’y avais vécu et construit des lieux. Je suis un autodidacte pur et dur.

Jaouad Kadiri et Priti Paul
  • Que représente ce palais pour vous ?

Bien plus qu’un projet, une déclaration. Chaque détail raconte une histoire, celle d’une vision marocaine intemporelle mais évolutive. La modernité, c’est le mélange des cultures. Ce lieu met aussi en lumière les talents qui m’accompagnent depuis des années.

  • Priti, comment conciliez-vous votre culture indienne et l’âme marocaine de cette maison ?

Notre demeure est une fusion de cultures marocaines et indiennes. Ces deux traditions partagent des valeurs communes : générosité, amitié, respect des anciens. Chaque année, nous recevons près de 1000 invités indiens, veillant à leur offrir une hospitalité authentique.

Jaouad Kadiri et Priti Paul
Priti Paul, diplômée du MIT, est une philanthrope et entrepreneure engagée dans des initiatives sociales et culturelles. Décorée de la Légion d’Honneur, elle soutient des causes telles que l’éducation des enfants défavorisés et la conservation de la nature, via des fondations comme l’Apeejay Trust. Elle pilote des projets éducatifs en Inde et au Maroc et soutient des prix littéraires prestigieux comme le Prix Émile Guimet. Présidente du jury des Auther Awards et sponsor du Prix Romain Rolland, elle œuvre également à la restauration du patrimoine culturel en Inde
  • Vous évoquez l’architecture islamique. Quelles sont ses valeurs ?

À l’École du Louvre, l’archéologie m’a éclairé sur l’architecture. J’ai approfondi l’architecture islamique, où l’ornement et les volumes remplacent les angles. J’y mêle influences marocaines, bouddhistes et hindoues, intégrant une dimension spirituelle.

  • Vous croyez à l’intervention du divin dans votre travail ?

En partie. Je suis croyant et considère cela comme un don, mais c’est aussi un travail difficile. Avec Stuart, c’était un apprentissage constant basé sur la patience. Parfois, je travaille dix-huit heures d’affilée sans m’en rendre compte.

  • Pourquoi la “moroccan touch” n’est-elle pas omniprésente dans votre œuvre ?

Un patrimoine qui n’évolue pas régresse ou disparaît. L’histoire du Maroc est sa force. L’Andalousie en est un parfait exemple. Les Omeyyades incarnaient une vision ouverte et raffinée, tandis que les Abbassides ont introduit une dimension plus militaire. L’équilibre entre tradition et innovation est essentiel.

Jaouad Kadiri
Jaouad Kadiri, né à Tanger, a été influencé par ses parents évoluant dans le secteur du textile et des étoffes, et ses voyages en Inde et à travers le monde. Ancien steward de la Royal Air Maroc, il devient un jet-setter et dirige l’un des plus grands clubs de nuit de Casablanca dans les années 80/90. Pionnier à Marrakech, il est reconnu comme le premier entrepreneur parmi une poignée d’artistes et de designers internationaux, et est l’architecte d’un palais exceptionnel, érigé il y a trois décennies
  • Quelle part représente l’artisanat dans votre œuvre ?

Essentielle. Je travaille avec des mâalems depuis des décennies. Certains ont hérité du savoir-faire de leurs pères et grands-pères. Ce sont des gens extraordinaires humainement et professionnellement.

  • Ressentez-vous vos racines andalouses ?

Inévitablement. L’Andalousie est omniprésente : architecture, Zellij, poésie, étoffes, parfum. Un héritage infiniment riche.

  • Quels endroits affectionnez-vous le plus ?

Je suis profondément marocain, mais j’aime l’Inde, l’Indonésie, le Brésil, bien qu’il y soit difficile de vivre en sécurité. Tanger reste dans mon cœur. Chaque quartier y était un monde en soi.

  • Comment vos enfants vivent-ils leur biculturalité ?

Nous n’avons jamais imposé de choix religieux. Ils ont trouvé leur propre chemin. Jad vit à Dubaï et fait la prière d’Al Fajr. Priti ne se pose pas de questions. J’ai visité plus de temples qu’elle ! Nous leur avons offert la liberté d’être eux-mêmes.

La famille Kadiri
La famille Kadiri au complet. Au premier plan à gauche, Jaouad Kadiri au côté de son épouse et de ses trois fils, Kais, Jad et Jai. Une famille dont la réussite reste portée par les valeurs humaines fondamentales telles que le respect du travail et l’amour des siens
  • Une anecdote marquante sur vos invités ?

Jaouad : Le roi Salman d’Arabie Saoudite voulait marier sa fille à mon fils Jad. La liste des personnalités que j’ai reçues est longue.

Priti : Chaque rencontre est unique, nous veillons à offrir une expérience mémorable à nos invités.

  • Vous souvenez-vous du reportage sur HOLA ! Maroc il y a quinze ans ?

Priti : Une expérience magnifique, empreinte de respect et d’amour, capturant la romance et les rêves qui définissent notre histoire.

Jaouad : J’ai été classé parmi les dix créatifs de la planète par Vogue Homme ! Passionnée de lecture, Priti a fondé en 1992 la bibliothèque Apeejay Anand en hommage à son frère défunt.

Couverture de HOLA MAROC Jaouad Kadiri
  • Qu’est-ce qui a changé en quinze ans ?

Priti : Nos enfants sont devenus de jeunes hommes ouverts au monde, enracinés dans nos cultures.

Jaouad : J’ai laissé derrière moi le monde des soirées mondaines. J’ai traversé une phase d’illumination en Inde, mais ma foi en Dieu est aujourd’hui plus forte que jamais. Peu importe où l’on me place, je sais recréer un monde en trois dimensions. J’ai réalisé mes rêves et j’ai cette chance d’être encore assez proche d’eux.

Jaouad Kadiri et Priti Paul
Entretien : Ilham Benzakour Knidel / Photos : B-Photographe Studio / Coiffure : Jérome Philibert / Mise en beauté : Majda Belkamel

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Mélita Toscan couverture Hola maroc

Rayonnante et élégante, Mélita Toscan du Plantier incarne à la perfection le raffinement et la passion du cinéma. À l’occasion du Festival International du Film de Marrakech, HOLA! MAROC a rencontré celle qui, depuis plus de deux décennies, façonne l’un des événements culturels les plus prestigieux du Royaume. Entre amour pour le Maroc, engagement pour le septième art et admiration pour l’artisanat marocain, elle se confie avec sincérité.

Mélita Toscan

Une muse du caftan aux yeux azur et à la chevelure dorée. S’il ne fallait qu’une phrase pour décrire la Directrice et Conseillère du Président de la Fondation du Festival International du Film de Marrakech, SAR le Prince Moulay Rachid, ce serait incontestablement celle-ci. Ce n’est pas seulement sur le tapis rouge de l’un des plus grands rassemblements cinématographiques au monde que Mélita Toscan du Plantier arbore fièrement l’habit traditionnel. Sur ses hauts talons signés Louboutin, elle a souvent osé des étoffes de velours ou de soie taillées et brodées par de talentueux stylistes marocains. En 2025, l’épouse de Feu Daniel Toscan du Plantier, l’homme qui a eu toute la confiance de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour lancer le FIFM en 2001, bouclera son quart de siècle dédié au Festival. L’occasion de raconter à HOLA! Maroc son aventure marocaine, les débuts de ce grand événement et son amour pour le caftan.

C’est en septembre 2000 que Mélita Toscan du Plantier foule pour la première fois le sol marocain, accompagnée de son défunt mari, Daniel Toscan du Plantier, pour poser les fondations du Festival International du Film de Marrakech. « J’ai toujours rêvé d’aller au Maroc, et cette décision a changé ma vie », confie-t-elle avec émotion. De Marrakech à Tanger, en passant par Rabat et Ouarzazate, elle a découvert un pays à la culture vibrante et à l’hospitalité légendaire. « Je suis fascinée par la générosité des Marocains, leur sens de l’accueil et la richesse de leur patrimoine », souligne-t-elle.

  • Pouvez-vous nous raconter votre toute première expérience au Maroc ? Quels souvenirs marquants en gardez-vous ?

C’était en septembre 2000, avec mon mari, pour définir les lignes de la première édition du FIFM, à l’invitation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Nous avons rencontré les autorités locales, visité les lieux possibles, etc. Je rêvais d’aller au Maroc depuis des années. Mon mari voyageait trop souvent pour son travail, alors il préférait rester dans sa maison de campagne pendant ses vacances. J’ai compris que si je voulais aller au Maroc, il fallait trouver une solution pour que l’on y travaille (sourire). Chose que j’ai faite, et je n’ai pas été déçue ! Cette décision a changé notre vie et la mienne depuis. Dès le début, j’ai été frappée par la beauté des lieux, la lumière, la générosité des Marocains, la culture, la nourriture et la douceur de ce pays. Cependant, depuis 2001, le festival a su faire ses preuves et est devenu un événement incontournable.

Mélita Toscan couverture Hola maroc
Telle une icône intemporelle de la Mamounia, Mélita Toscan du Plantier nous a accueillis dans la suite Al Mamoun pour une séance photo et une interview empreintes de raffinement. Sans artifices inutiles, la directrice du festival incarne l’humilité et la grandeur des grandes dames, laissant la majesté du caftan sublimer sa beauté naturelle. « J’aime aussi la gandoura », confie-t-elle, vêtue d’une pièce signée Maison Fatim
  • Avec votre défunt mari, Daniel Toscan du Plantier, qu’est-ce qui vous a séduits dans ce pays au point de vous y engager aussi profondément ?

Le Maroc est un pays merveilleux que j’ai appris à connaitre et à comprendre petit à petit. J’y ai vu des paysages époustouflants ! Je suis souvent allée à Tanger avec mes enfants, à Taroudant, Ouarzazate, dans le désert, à Casablanca, Fès, Agadir, mais surtout à Rabat où l’on se réunit pour préparer le Festival. J’aime beaucoup cette ville que je trouve belle et apaisante. C’est à Témara que je suis venue me réfugier avec mes enfants après la mort de mon mari pendant plusieurs semaines. Nous passions notre temps entre Témara, Rabat et la plage de Skhirat.

  • Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez porté un caftan ? Quelle a été votre impression en le revêtant, qu’est-ce que cela symbolise pour vous aujourd’hui ? Par ailleurs, en avez-vous reçus en cadeau ?

La première fois que j’ai porté un caftan, c’était en France, à la cérémonie des César en 2003 pour l’hommage à mon mari. Il s’agissait d’un cadeau que je venais de recevoir, et il était devenu évident pour moi de le porter à cette occasion. Plusieurs couturiers français voulaient m’habiller, mais j’ai préféré ce caftan bleu foncé à la fois sublime et sobre. Mes caftans sont tous des cadeaux. J’en possède une quinzaine aujourd’hui.

Drapée dans un somptueux caftan rouge et noir signé Maison Fatim, Mélita Toscan du Plantier sublime l’élégance marocaine avec une grâce inégalée. « Je préfère le caftan à une robe du soir », avoue-t-elle avec une admiration particulière pour les créations marocaines. Lors du dîner royal du 30 novembre 2024, elle brille dans un somptueux caftan en velours noir, orné de broderies marocaines, signé Frédérique Birkemeyer, une tenue qu’elle chérit particulièrement.

Mélita Toscan couverture Hola maroc
Radieuse et solaire, Melita Toscan du Plantier traverse le temps avec une grâce inégalée. Drapée dans un somptueux caftan rouge et noir de Maison Fatim, elle prend la pose avec la fluidité d’une ancienne mannequin. « Je préfère le caftan à une robe du soir », partage-t-elle, en louant la richesse des créations marocaines »

LE FESTIVAL DE MARRAKECH, UNE AVENTURE HUMAINE ET ARTISTIQUE

Depuis plus de 20 ans, Mélita Toscan du Plantier s’investit avec passion pour faire du FIFM un événement de prestige international. « Les premières années, nous devions tout inventer. Il a fallu apprendre, s’adapter et toujours innover », explique-t-elle. La première édition du festival en 2001, organisée seulement trois semaines après les attentats du 11 septembre, a été un défi de taille. « Il a fallu convaincre, rassurer et prouver que Marrakech pouvait accueillir un événement d’envergure », se rappelle-t-elle.

  • Vous résidez encore, toujours et éternellement à la Mamounia lors du festival, pourquoi cette suite Al Mamoun ?

Je suis effectivement à la Mamounia pendant le Festival, mais je ne loge pas dans la suite Al Mamoun. Cette suite était disponible pour la séance photo et suffisamment spacieuse pour créer différentes ambiances. J’apprécie beaucoup la Mamounia, un site historique de Marrakech et l’un de nos principaux partenaires. Nos invités y séjournent et en repartent émerveillés. J’apprécie également le Royal Mansour, où je réside régulièrement depuis son ouverture. Ces deux hôtels sont des lieux magiques qui mettent admirablement en valeur l’artisanat marocain.

Mélita Toscan couverture Hola maroc
Plusieurs couturiers français voulaient m’habiller, mais j’ai préféré ce caftan bleu foncé à la fois sublime et sobre. Mes caftans sont tous des cadeaux. J’en possède une quinzaine aujourd’hui.
  • Quels souvenirs gardez-vous de vos débuts en tant que Directrice du Festival International du Film de Marrakech et quels défis avez-vous dû relever pour donner une identité unique à cet événement ?

Les deux premières années, je n’avais pas le titre de Directrice, mais je travaillais tout autant qu’aujourd’hui, sans doute un peu plus d’ailleurs, car nous devions tout inventer, créer. Nous nous sommes trompés parfois, alors il a fallu apprendre de nos erreurs pour devenir meilleurs. Nous avons relevé des défis chaque année et nous continuons de le faire. La première année fut la plus compliquée, car elle se déroulait trois semaines après le 11 septembre 2001. Il a fallu se battre pour convaincre, rassurer et sauver cette édition. Elle fut exceptionnelle à bien des égards. Depuis 2018 et avec la naissance des Ateliers de l’Atlas, nous avons trouvé notre identité et la meilleure manière d’aider le cinéma marocain et africain.

  • Après 24 ans de Festival, jusqu’à quel point vous sentez-vous marocaine ? Quelle part du Maroc vivez-vous au quotidien pendant l’évènement ?

Quand je suis au Maroc, je me sens marocaine. Je travaille pour le Maroc et pour son Altesse Royale, le Prince Moulay Rachid. Donc à part la langue que j’utilise, je ne pense pas à la France pendant cette période ! Je ne pense qu’au Festival et à sa réussite. Le FIFM est international comme son nom l’indique, mais il est d’abord marocain et, il est par essence, conçu pour le public et les professionnels marocains. Je suis au service du Maroc pendant cette période. Le cinéma français est à sa juste place, ni plus, ni moins. Les invités français représentent un petit pourcentage, comparés aux autres nationalités. Je travaille avec mes collègues, en grande majorité, marocains. Mon assistante Rita depuis 2004 est marocaine. Ma nationalité n’a pas vraiment d’importance dans ce cadre précis. Ce qui compte ce sont les résultats. D’ailleurs je suis née en France de parents immigrés yougoslaves. Nous ne parlions pas français à la maison et ce jusqu’à la mort de ma mère. C’est à l’école que j’ai commencé à me familiariser avec ma deuxième langue.

Mélita Toscan couverture Hola maroc noir
Par cette journée de décembre ensoleillée, Mélita pose dans la terrasse de la suite Al Mamoun si généreusement et naturellement baignée de lumière, « J’apprécie beaucoup la Mamounia, un site historique de Marrakech et l’un de nos principaux partenaires. Nos invités y séjournent et en repartent émerveillés »
  • Le Maroc, avec son foisonnement culturel et ses traditions séculaires, éveille bien des émotions. Quelles valeurs ou aspects vous touchent – ils particulièrement ?

Les valeurs familiales ! Le fait que les personnes prennent soins des anciens me touche beaucoup. J’aime aussi le respect que mes amis musulmans ont pour les autres religions. Les Français devraient prendre exemple sur cette richesse d’échanges et de partage. Au Maroc, on connait ses voisins, leurs familles, on s’invite les uns chez les autres, on invite les étrangers et on partage le peu que l’on a. En France ou en Occident, c’est chacun pour soi. J’ai un ami médecin à Marrakech qui est allé soigner les victimes du tremblement de terre dans des villages. Il m’a raconté que les gens n’avaient plus rien mais qu’ils lui proposaient du thé, du café et le peu de nourriture dont ils disposaient. Ce sont des valeurs d’humanité qui me touchent profondément.

  • Jusqu’à quel point ressentez-vous l’évolution culturelle et sociale du pays, la progression des droits de la femme ? Suivez-vous ce que fait Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour lesMarocaines ?

Bien entendu ! Je sais ce qu’il a fait pour les femmes et la famille. C’est un exercice difficile, car il faut évoluer tout en respectant la culture marocaine. Mais qui mieux que lui pour le faire ! J’aime voir ensemble des femmes modernes et d’autres plus conservatrices. Parce qu’elles semblent s’aimer et se respecter au-delà de convictions ou de cultures différentes.

Mélita Toscan caftan noir
  • Comment vivez-vous la dernière visite d’Emmanuel Macron et le retour concret des relations Maroc/France ? Y a-t-il eu des impacts positifs sur le festival ?

Je ne fais pas de politique mais j’ai trouvé la presse française en général injuste et arrogante au moment du tremblement de terre au Maroc. J’ai été choquée de certains commentaires de personnes que j’appelaient « les donneurs de leçons ». Le Maroc est souverain et savait ce dont il avait besoin. Il fallait respecter ses décisions et n’avoir que de l’empathie. On essayait de m’en parler régulièrement et je savais très bien quoi répondre ! Je suis heureuse que la France et le Maroc aient de meilleurs rapports à présent. Cela n’a pas influé sur le Festival, car comme je l’ai dit plus haut, il est international et non Français. Aussi, je suis engagée en raison de mes compétences professionnelles et de ma proximité avec le Maroc.

  • Le Président français et Sa Majesté Mohamed VI s’intéressent de très près à la jeunesse. Cela se ressentira-t-il sur les Ateliers de l’Atlas et sur le rôle du FIFM ?

Les jeunes sont l’avenir ! Le Festival est axé sur eux depuis le début puisque la compétition concerne les premiers et deuxièmes films. En outre nous avons toujours invité les étudiants à y participer. Les projections et les leçons de cinéma sont gratuites. Nous faisons un travail de transmission à travers tous les échanges et encore plus avec les Ateliers de l’Atlas. Il y a une relève inspirante dans le cinéma marocain et aussi beaucoup de jeunes femmes ayant des choses à raconter. Nous serons toujours là pour les aider !

Mélita Toscan couverture Hola maroc
Drapée dans une gandoura bleu céleste qui fait écho à ses yeux azur et sa chevelure dorée, Melita Toscan du Plantier réinvente l’élégance. « Les femmes marocaines ont une beauté naturelle et une grâce unique dans leurs habits traditionnels », affirme-t-elle avec admiration
  • Vos enfants ont grandi ! Quelle est leur relation avec votre univers ?

Ma fille a 26 ans et vit en Australie. Elle veut devenir cheffe et pendant le Festival elle a organisé un diner de quarante personnes qu’elle a baptisé « The Atlas dinner » en l’honneur du Maroc, du Festival et de son père. Elle a créé le menu qui comprenait une pastilla, entre autres. Elle a grandi entre la France et le Maroc et ce dernier lui manque terriblement. Je lui ramène toujours de l’huile d’argan, du savon noir, du parfum à la fleur d’oranger et les gandouras de mon amie Norya, basée Marrakech. Mon fils, lui, a 24 ans et est toujours étudiant à Cambridge. Il vient d’obtenir son deuxième Master et prépare une thèse. Son souhait est de faire découvrir ce pays, qu’il adore, à sa compagne, elle aussi étudiante dans la même université.

  • Après toutes ces années, qu’a apporté le Maroc à votre vie personnelle et professionnelle ?

Le Maroc fait partie intégrante de ma vie, j’en parle et y pense tous les jours. Mes amis marocains me manquent quand je ne les vois pas pendant une longue période. On me pose des questions partout où je voyage parce que je représente le Festival à l’international.

Mélita Toscan couverture Hola maroc
Qu’elle soit vêtue d’un caftan somptueux ou d’une gandoura aux reflets célestes, Mélita Toscan du Plantier traverse le temps avec une élégance inégalée. Après 25 ans d’engagement pour le Festival International du Film de Marrakech, elle continue d’œuvrer avec passion pour faire briller le cinéma marocain et africain sur la scène internationale.
  • Si vous deviez résumer votre amour pour le Maroc en une phrase, que diriez-vous ?

Je l’aime pour sa beauté, l’esprit de famille, le sens de l’amitié, la loyauté, la lumière, la douceur que j’y retrouve et pour ses habitants.

Entretien : Ilham Benzakour Knidel
Caftans : Maison Fatim & Frédérique
Birkemeyer
Makeup Artist : Clotilde Makeup Artist
Louboutin Beauté
Hair Stylist : Sonia Duchaussoy
Dessange Paris
Photos : B-Photographe.com

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